dimanche 10 novembre 2019

Brexit : erreur fatale du Labour, le revenu universel

C’est plié pour les travaillistes, comme pour Benoît Hamon

Le shadow chancellor travailliste, John McDonnell, veut introduire un revenu universel dans le manifeste du Labour. On sait ce que cela a pu coûter à Benoît Hamon.
Je relis Dingo, d’Octave Mirbeau. Parce que la société Octave Mirbeau (la Som), préparant son numéro 27 lance des appels à contributions sur le thème de l’anticolonialisme. Cela tombe bien, Dingo (en accès libre sur Gallica), en est une illustration. Je vous en ferai part plus tard… Car bien évidemment, si « Les principaux lieux de vie d’Octave Mirbeau » ont été dédaignés par deux présidents successifs de la société, le reste s’ensuit. L’anticolonialisme de Mirbeau exprimé dans Dingo restera entre nous.
Parlons donc de choses sérieuses, et plus actuelles. Voici donc le pendant du ministre (Tory) des finances, côté Labour, John McDonnell, prônant, tel un Benoît Hamon naguère, un revenu universel, a universal basic income.
Tout comme Benoît Hamon, il aurait gagné à lire Dingo… Même les paysans au bord du suicide n’en veulent pas de ce revenu, pas même les autres assistés cumulant aides des allocations familiales, secours municipaux, voire ayant recours à des subsides caritatifs. C’est simple : plus miséreux que soi l’a toujours mérité, et il est hors de question de se laisser ôter le pain de la bouche par plus nécessiteux que soi.
J’étais à Tergnier quand j’ai entendu un emploi aidé (par la municipalité, ou le conseil départemental), maugréer contre les « feignants » de la cité Roosevelt. Lui, il trime, ne règle sans doute pas le moindre impôt, mais les autres exonérés ne vont quand même pas prétendre à pouvoir consacrer ce qu’il concède à la Française des Jeux (Loto, cartes à gratter…). C’est la mentalité Gilets Jaunes insatisfaits de leurs 3 000 à 4 000 euros mensuels — cas de l’un d’eux en comparution immédiate — ou du gradé CRS s’estimant insuffisamment rétribué. Et quand on a une cinquantaine d'euros mensuels de plus qu'un autre, on tient à tenir la distance (la distinction... Bourdieu ?).
En sus, le Labour est déserté par les classes populaires qui se tournent vers le Brexit Party. Ce parti représente à présent surtout une lower middle class se sachant précarisée. Cela étant, accorder cent livres aux adultes, et 50 par enfant, chaque semaine, en sus d’autres aides, ne va pas équivaloir aux 700 euros accordés en Espagne, ou aux quelques 800 bénéficiant aux retraités démunis français. Mais dans l’esprit de beaucoup, ce sera toujours trop.
Cette base électorale pressent bien, pour les plus avertis, que l’intelligence artificielle, l’automatisation, la robotisation, les mènera au chômage. Mais refuser un revenu universel revient à — psychologiquement, fantasmagoriquement – repousser l’échéance.
En sus, pour des raisons environnementales, le Labour veut progressivement interdire les jets privés. Eh quoi, si j’emporte l’Euromillions, je ne pourrais plus poser mon jet au Royaume-Uni ?
Il faudrait creuser ce qu’est la revendication égalitaire en France et au Royaume-Uni. Et l’américanisation croissante de la population anglaise (majoritaire).
Ce qui est sûr, c’est que The Sun s’est empressé de commenter que les propositions du Labour exposeront les Britanniques à trouver 650 millions de livres quotidiennement pour financer l’ensemble des mesures envisagées. Que cela soit vrai, totalement faux ou lourdement exagéré importe finalement peu. Et bien sûr, il est affirmé que les travaillistes ont encore d’autres plans « qu’ils ne veulent pas que vous sachiez ». Air connu. Le Royaume-Uni, votant Labour, se vouerait au sort du Venezuela.
En sus, les bénéficiaires, majoritairement, soit sont trop préoccupés par leur survie pour prendre le temps de voter, soit, comme Mirbeau, considèrent que les élections sont des pièges à c… Mon pronostic : c’est mal parti pour les travaillistes.

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