jeudi 14 novembre 2019

Brexit : Taisez-vous, Tusk !

Donald Tusk a certes raison, mais qu’il s’abstienne

L’Union européenne et le Royaume-Uni, ou plutôt l’Angleterre, c’est un peu comme la France et l’Algérie. Quoi que la France dise… Donc, « Taisez-vous, Elkabbach ! » (Georges Marchais, apocryphe, 1978). Oui, fermez-la, Donald Tusk.
Je comprends très bien que Donald Tusk regrette fortement de s’être trop abstenu de dénoncer les mensonges de la campagne pro-Brexit d’avant le référendum britannique. Cela me serait aussi (mais qui suis-je pour m’exprimer ainsi ; et comme ce qui suit ?) resté en travers de la gorge. Cependant, dans le contexte actuel qui voit des travaillistes en désavouer d’autres, des conservateurs idem, des lib-dems ibidem, et je vous en passe (vérifiez par vous-mêmes), des détails qui n’en sont pas, encore une fois, toute prise de parole « continentale » est mal advenue. Bien sûr, je partage l’opinion de Donald Tusk.
Selon laquelle le Royaume-Uni sera relégué en division 2, vassalisé par les États-Unis, quel que soit le futur président des United States of America.
Bien évidemment, citer Hannah Arendt n’est pas incongru (rien n’est irréversible tant que l’opinion s’en persuade). Et assurément, la tentation impériale irréaliste motive les Brexeeters. Irréaliste, même vue de différents pays du Commonwealth. Car si la Francophonie pèse encore quelque peu (plutôt peu), c’est parce que la France reste un élément majeur de l’Union européenne.
Donald Tusk s’était refréné, à juste raison. Il se sent à présent plus libre de s’exprimer. Je conçois. Remisé en coulisses, comme John Bercow, il peut s’estimer délivré d’obligations liées à ses fonctions antérieures.
Mais puisque Bercow, ex-Speaker des Commons, suffit à dire que le Brexit est la plus grosse bourde du Royaume-Uni depuis la dernière guerre, quel besoin d’en rajouter, venu d’ailleurs ?
Toute déclaration, un tant soit peu autorisée (pour mon compte, je sais ô combien je pisse dans un violon et que ma parole, de Tombeur, compte pour une coquillette), exacerbe des tensions.
Renforcer — silencieusement — les partenariats irlandais, écossais, cornouaillais, gallois et bretons, en tous domaines, sera bien plus efficace. C’est certes plus facile dans le cadre européen actuel. Mais cela se produira, plus difficilement, certes, en cas de no-deal, mais encore plus assurément. Alors, hush, Tusk, ne leur vends pas la mèche. 😉

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire