Lachoche-Vailland, cela vaudrait un toponyme…
Et quel serait donc le gentilé des habitant·e·s de Lacoche-Vailland ?
J’ai rarement commis un titre aussi à la… quoi ? Inqualifiable. Infra,
il sera question du livre de Philippe Lacoche (journaliste-écrivain) sur Roger
Vailland (idem). Cela sera foutraque…
Bon, il paraît qu’il ne faut pas… Tu commences quoi que ce
soit par “well” et pour l’électorat de Donald Trump, tu passes pour un
indécis, un carpetbagger. Purée, déjà la digression dès la première
phrase. Rassurez-vous, n’est pas Kerouac qui veut : je ne vais pas vous en
faire tout un rouleau. Logiquement, au moins dans le chapeau (châpo, chapô),
tu cases certes le nom de l’auteur, mais aussi le titre, la mention de
l’éditeur. Cela viendra… Lecture au « fil de l’eau ». Non, de l’encre
d’Internet (le même bouquin, paru aux éditions La Thébaïde, sous le titre Roger
Vailland, drôle de vie, drôle de jeu, reste dispo ; mais là, je relis
la version électronique des éditions Duo). Je n’aurais pas dû. Commettre ce titre. Ni ménager un
suspense imbécile. Il s’agit donc de Roger Vailland, de Philippe Lacoche,
dans la collection Duetto, des éditions NOL (Nouvelles lectures, nouvelleslectures.fr), et non Duo, diffusé en
version électronique par divers sites de vente en ligne (Decitre, Fnac…) pour
la modique somme d’un cent ôté de deux euros.
Tu lis la première phrase, et tu sens que tu vas t’ennuyer.
Il est question de bouquins comme 325 000 francs. Le truc vaguement
érudit, donc assommant : un écrivain évoquant un autre écrivain, vite, je
fais une partie de Candycrush ? Non, j’ai raison, j’ai pas tort (comptine
franco-souabe), poursuivons. Tu passes au triangle des Bermudes axonaises
(Chauny-Tergnier-La Fère). Tu t’attends à du Victor Hugo glorifiant les
betteraves, non. Ouf, c’est plus rigolo. Lacoche, Philippe, fait ses débuts
dans la revue musicale roqueuse Best, avant de rejoindre L’Aisne
nouvelle où je le concourus (?) à Saint-Quentin (pour L’Union). Plus
loin, tu lis : « (la Gauche ?) »). Oh zut, un
ex-soixante-huitard de rance province qui va nous gonfler. Eh bien, pas du
tout.
Il y a un procédé journalistique dont j’ai beaucoup
usé : pour être mieux laudateur — et non cire-pompes, nuance — tu fais
semblant de prendre de la distance, et tu crédibilises ton appréciation
primordiale : cette fille, dont tu viens d’écrire qu’elle a un air
godiche, est superbe ; ce mec, auquel tu as reproché un détail minime, fis semblant de brocarder, c’est
de la balle… Autant dévoiler la ficelle : je n’en suis plus. Libre de ne plus
me plier aux prescrits et nœuds scouts du métier.
Qu’évoque, outre Vailland, Lacoche ? Paulpaul, le ch’ti
Polack (non, pas Michel Polac) noyé dans la mare glacée. Bon, ça, coco, du tout
bon : social, vivant, humain. Les Résistants. Pas Roger Choin (le
dérailleur de Fargnier, le releveur de Rosbifs abattus), d’autres ; mais
pas mauvais, les passages sur les Partisans. Toujours, abordant Vailland, glisser un
truc sur la Résistance. Courrier Picard, d’avant Didier Louis. Jacques-Francis
Rolland (toujours, rédigeant pour Google, abonder en patronymes). Jean-Jacques
Brochier (connais pas, mais il y aura bien des nostalgiques du Magazine
littéraire pour faire remonter cette page). Écrire — aussi — pour Google
suppose de se livrer à du dropnaming (ou namedropping ?).
Autre digression : l’ami Gibeau, Gérard Rondeau (ami
aussi) et les Boches à l’assaut. Ajoutons Bichancout, Montescourt-Lizerolles,
Gauchy (ne peut nuire), Sept-Saulx (comme le lion qui, du fait que le chapiteau
est trop bas, ne peut faire que trois sauts de trois mètres — sauf que Saulx et
sauts, rien à voir…). Jean Cambrelin, Marc Lambla. Chez Lucille qui me remémore
le Lorette (une chanson, un bar angevin près la caserne des pompiers d’Angers,
et les parties de billard électronique à vingt ronds). Ah non, chez Michel
Delpech, c’est Chez Laurette…
« Des phrases courtes, sans graisse, peu
d’adjectifs, juste le strict nécessaire ; la métaphore est rare, mais
toujours juste et précise, comme un coup de surin ; l’utilisation, de
temps à autre, d’une ponctuation singulière, chère à Paul Morand et à Stendhal,
du point/point-virgule. » Je n’ose (car ne puis) même plus écrire de la
sorte, et je me retiens de relever que Lacoche oublie les deux-points
consécutifs dans la même phrase (Vailland en surabonde).
Deux fois : « (la Gauche ? ») ».
C’tain tic ? Ah ben non. C’est juste que le curseur de l’édition
électronique est revenu en arrière.
Je n’ai pas encore lu Le Pêcheur des nuages, ni les
autres livres de Philippe Lacoche. Cela viendra, en son, en leurs temps. Allez
voir.
Je ne suis pas du tout vaillandophile (kesselophilique,
si) émerveillé. Mais embrayer derrière un Lacoche, si. On peut lui coller à la
roue.
Il paraît que Lacoche se commet dans Causeur, avec
l’ami Luc Rosenzweig, un gars qu’aurait p’têt mal tourné (Couté). Sauf que…
Décédé (Luc). Le gars, y vient à Belfort fringué comme un clodo (sur ce
blogue-notes, voyez ce qu’écrivit Vailland sur les clochards). C’est tout juste
si Fred, du Pays de Franche-Comté, lui concède l’accès aux locaux de la
rédaction. J’interviens. C’est l’envoyé spécial du Monde. On cause de la
Simone. Luc était à tu et à toi avec Simone (la seconde en date des Weil).
Vailland, lui, avec des tas, des tonnes de célébrités. Fait assez unique :
très rarement vachard. Fort peu de sucre cassé sur leur dos dans ses lettres à maman-sœurette ou ses Écrits intimes.
Il y allait franco publiquement (Brasillach ne lui en voulut pas).
Lacoche et moi, on doit beaucoup à Roger Vailland (chez lui,
cela se voit, chez moi..). Aussi à Luc. Ou d’autres (pour moi, Ohayon, de
l’AFP, père de la fondatrice de La Maison des journalistes). Tu cherches Oyahon
& « Premier Choc », et tu peux oublier. Bientôt tu chercheras
Vailland & Résistance, et cela sera prolongé jusqu’à la xième page (avant
disparition, car une page pipeule récente chasse l’autre, qui finit par
disparaître).
Vous l’avez compris, comme supra, Philippe Lacoche mêle
beaucoup de souvenirs personnels à son éloge illustratif de Roger Vailland.
L’ai-je bien descendu foutraque ? Propre à ne pas vous
le servir tout cru mais à vous interroger sur Roger Vailland et Philippe
Lacoche ? À vous interpeller à propos de ce qu’ils ont publié ? Bah,
peu importe la réponse : j’aurais au moins tenté.
Abscons ? Voui. L’immédiateté du
sujet-verbe-complément est ce que vous êtes uniquement capables
d’appréhender ? Ne lisez ni Vailland, ni Lacoche. Trumpisez, vous
l’aurez cherché.
Ouf, canicule puis orages désirés. Nous allons enfin
renâcler à propos des précipitations. C’est de saison. Lacoche se lit
mieux sous les entomophiles (ou je ne sais quoi de voisin, mais l’ai-je bien
casé ?). Vous n’y comprenez goutte ? Cherchez, cherchez… Non, il ne s’agit
pas des bananiers de Babylone (parmi lesquels René-Nicolas Ehni logeait une nudiste).
Ah oui, je suis censé parler de son livre. J’ai aimé,
beaucoup. Vous aussi, vous aimerez, et comprendrez qu’on peut détester lire une
telle chronique et apprécier son ouvrage. Il écrit encore en journaliste, pour
être lu, comme on l’apprend dans les écoles ad hoc. Limpide pour le lecteur
lambda, subtilement allusif pour qui connaît l’œuvre et le personnage de
Vailland.
Exemple : « Avais-je dans mes rêves olfactifs des
odeurs des Musclor ou de Decontractyl Baume lorsque je me mis à lire les premières
lignes de 325 000 francs. ». Et Vicks Vaporub, il sent le pâté ? Les autres — lignes — suivirent en une
nuit. Suprême raffinement de papier (comme dans la pub Pie-qui-chante pour
Mi-Cho-Ko) : si vous ne savez pas ce que Vailland se bourrait dans le pif,
cela passe comme une lettre à poste. Si vous êtes au jus, vous lisez entre ces
lignes.
Un ch’ti extrait judicieux ?
« Vailland (…) tord discrètement le cou à la
réalité ; il la flingue. Mais toujours avec un silencieux. (…) On
ne sent pas l’effort, ni les ficelles de ce grand prosateur, professionnel
aguerri, déjà, au reportage, à la micro-locale, aux faits divers, à l’enquête
minuscule mais essentielle… ».
Un autre ?
« Nos mémoires s’effilochent ; elles sont pleines de
trous, pitoyables disques durs piratées (Ndlr. accord avec mémoires, ou
virgule élidée) par ce monstrueux hacker qu’est le temps. »
Ala (ou Àla, en début de phrase ?) « santé
du confrère, qui nous régale aujourd’hui… ». L’édition électronique le
voua à l’oubli, lui, l’ouvrier du Livre, et tant d’autres. Elle a cependant cet
avantage : la recherche plein texte, plus efficace que les surlignages
(là, j’ai un Denis Guénoun, les Trois soulèvements, copieusement surligné
par une prof’ ; Stabylo®™ de trop tue le Stabylo™®). On retrouve aisément
Daniel Cordier (Caracalla). Ou Rolland (le Picard, pas l’étrusque, ni Albert,
ni d’autres fusillés, mais l’auteur de Jadis, si je me souviens bien… Vous
avez relevé l’association après « nos mémoires » ?).
Il y a un rapport bizarre (plateau-rouages d’arrière :
Vailland=vélo) entre Lacoche et moi. Il vous laisse (embrayer, non, verbe déjà employé)
développer, poursuivre. Qui est cet Yves Courrière ? Un autre Péan ?
Un Lacouture ? Si vous ne le savez déjà, Lacoche vous incite à vous
renseigner. Là, je le coiffe sur le poteau. Pour retrouver Georges Ohayon, il
va vous falloir creuser (sergent de la 4e cie, présumé avoir rejoint
la Haganah avant d’intégrer l’AFP), et pour Roger Choin, trouver la bonne
bibliothèque (et comme il a refusé toute décoration, bonjour le casse-tête).
J’vous dis ça, j’vous dis rein de rein.
Ce n’est pas dans ce Roger Vailland que vous
retrouverez les rapports sur Vailland dans la Résistance (à Vincennes ?), ni
nombre de mes ergotages, mais s’il ne vous donne pas envie d’emporter un
Vailland à la plage, alors, je me frappe le cœur d’une saucisse pour un seppuku
symbolique (bon, le kaizoebara à l’andouille de Guémené suffira).
Si vous êtes arrivé jusqu’ici, c’est la fin de votre chemin
de Groix (qui voit Groix…). Avant de regagner le continent et Édouard Vaillant à la colonie agricole de Porquerolles,
faites escale à
Belle-Île, avant de rejoindre d’autres « Lieux de Vailland ». Stay
tuned.
P.-S. – Écrivant sur Vailland, toujours insérer un Vaillant…
Ce n’est pas que pour Google : enfin, si… Plein de trucs sur Vailland font
état de cet autre : Roger Vaillant. Tiens, je me demande si un Jean-Louis Bory
n’est pas devenu à l’(des) occasion(s), Borie. Jean-Louis Bory, Maurice Clavel ?
Guénoun et les communistes homos, jeu de piste. Dans le Vercors ? Retrouvez
Vailland et Bory via la plume de Dominique Aury.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire