mercredi 31 juillet 2019

Brexit : Erin & Alba go Bragh

Brexit : David Frost, persona non grata sur le continent

David Frost, ex-ambassadeur britannique au Danemark, va devoir se charger des non-négociations avec l’Union européenne pour le compte du cabinet de Bojo (Boris Johnson). Il ne peut plus se targuer de représenter l’Écosse, l’Irlande du Nord ni sans doute le Pays de Galles.
Wait and see… Attendons le 31 octobre et la décision de Boris Johnson de s’affranchir des obligations du Royaume-Uni en ne réglant pas les 33 (ou davantage, en raison de la chute de la devise) milliards de livres sterling dus à l’Union européenne pour saisir, arraisonner, toute cargaison ou navire anglais…
Hush… Inutile de brandir cette menace devant David Frost, l’émissaire de Bojo.
Il représente quoi au juste ?
Mary Lou McDonald, pour le Sinn Féin réclame qu’en cas de Brexit dur, une consultation électorale s’ensuive en Irlande du Nord. Elle n’a pu se prononcer ainsi sans que les Irlandais du Nord de son parti aient approuvé sa déclaration.
Nicola Sturgeon, du SNP-PNA (Pàrtaidh Nàiseanta na h-Alba) a reçu très fraîchement Bojo en Écosse. Elle n'a pas dit qu'elle envisageait un référendum à la mode catalane après le 31 octobre si un accord ne convenant à l’Écosse n’intervenait pas avant cette date, mais c’est tout comme.
Reste à savoir comment le Pays de Galles et les Cornouailles réagiront. Le continent isolé par la brume : Fog in Channel, Continent Cut Off. C’est peut-être apocryphe mais depuis que le Yorkshire Post and Leeds Intelligencer en fit état fin 1930, l’impression que l’Angleterre (surtout du centre et du nord) s’est isolée du reste du Royaume-Uni prévaut à ses périphéries.
Laissons donc du temps au temps, et laissons Boris Johnson s’embrumer, faire monter les nuées de sa rhétorique, enrober le fumet de ses menaces présomptueuses des vapeurs d’encens de ses promesses intenables flattant son électorat restreint qui ne pourra lui assurer un fragile équilibre qu’au prix d’une magouille avec le Brexit Party.
Procéder autrement, lui concéder de quoi faire passer la pilule pour lui sauver la face serait encourager tous ces chefs de file européens prêts à se muer en Thatcher exigeant des accommodements dans la seule vue d’élargir leur assise électorale. Il n’en manque pas dans l’Union européenne. Toutes et tous acquis aux groupes de pression soutenant Donald Trump, en liaison ou non avec le Kremlin.
Bojo, vecteur européen du Donald. Stipendié ? Allez le prouver… De toute façon prêt à tout faire afin que l’UE se fendille, que cela lui coûte son poste ou non du moment que ses finances personnelles croissent.
Deux convergences… adverses
Boris Johnson dit vouloir « booster » le Royaume-Uni. Emmanuel Macron la France et l’Europe des 27. Au prix sans doute, pour l’un et l’autre, de mesures fragilisant la protection des salariés. Censées favoriser les actifs et entreprenants aux dépens d’autres catégories.
Ne comptez pas sur moi pour démêler l’écheveau des intérêts de parties ou d’autres des financiers internationaux. J’énonce simplement que les traditions populaires en France, Écosse, Irlande, et en divers autres pays d’Europe occidentale, ce qui inclut évidemment celles des Anglais les plus lucides, peuvent faire en sorte que l’axe Trump-Johnson soit contraint à un recul, au repli.
Cela n’ira pas de soi. De deux maux, il faudra sans doute se résigner à choisir le moindre. Et faire pression, autant que cela soit possible, pour qu’un David Frost ne puisse faire le tour des chancelleries sans que cela provoque un tollé. Cela n’a rien de personnel (je ne connais pas David Frost, je lui jetterai des œufs pourris en prenant garde à ne pas l’atteindre). Surveillons tous ses déplacements. Mobilisons-nous pour crier Fuera, Go Home.
Cela peut sembler ridicule. Eh bien, autant encourir les moqueries que se taire et s’abstenir. Cela peut sembler exagéré, rodomontade… Tartarinade. Oui, sauf que ce qui est aussi en jeu, c’est la survie d’enfants et petits-enfants qu’un Bojo et un Donald mettent en danger. Ce sont deux chantres du productivisme plus effrénés qu’un Macron. C’est du moins mon opinion du moment, et libre à vous d’y réfléchir ou non...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire