dimanche 21 février 2021

Vrai-faux ou faux-vrai islamogauchisme ?

 Culture woke ou folk culture

Cela gratouille ou cela chatouille ? C’est l’érysipèle du moment (les cruciverbistes se souviendront de l’allusion). Toujours est-il que je m’interroge, vous aussi ?


La culture woke pourquoi pas ? Sauf que, pour sortir du bois, et vous informer à quel point, devenu vieillard, j’ai tourné réac (long chemin depuis que les gauchistes me classaient dans les « anarcho-éthyliques », car peu séduit par les lénino-staliniens et n’accordant des circonstances atténuantes qu’à ceux de VLR, Vive la Révolution, un tant soit peu festifs et rigolards). Peut-être aussi parce que, ayant vendu l' International Times, à Londres, à la criée pour croûter (mal), je trouvais que l’organe de VLR, Tout, était moins convenu que d’autres.

Mais je dois avoir tourné réac. Puisque j’emprunte le passage qui suit à Christophe de Voogd qui s’est commis dans Atlantico (peu classé à gauche).

« Pour prendre le seul domaine de ma compétence, l’histoire, on ne peut que se féliciter que la recherche ait découvert de continents entiers, laissés dans l’ombre quand j’étais étudiant : condition féminine, histoire de l’homosexualité, évolution du partage masculin/féminin, étude de l’esclavage, force et persistance des clichés de genre et de race, etc. ».

Je suis redevenu étudiant à un âge avancé, et de fait, faute de découvrir, j’ai un peu approfondi, notamment en ce que l’on dénommait encore les études féministes. Lesquelles, en 1969, année de mon baccalauréat, brillaient par leur absence. Autant dire que je suis peu porté à justifier la censure.

Mais quand je me dis qu’un auteur que j’apprécie, Eric Blair, dit George Orwell, pourrait passer à la trappe parce que masculin et caucasien, de plus fils d’un colonialiste et ancien flic, j’éprouve comme des démangeaisons.

Ce qui fait, qu’à la fois réac et couard, j’ai comme une envie de renvoyer thuriféraires et détracteurs de la ministre Frédérique Vidal dos à dos, les unes et les autres me semblant plus soucieux de se mettre en valeur qu’animés de bonnes intentions. C’est vil, j’admets. C’est petit, d’accord, mais je ne suis pas grand’ chose non plus.

Frédérique Vidal a démenti vouloir se présenter aux régionales en Paca, fief de l’ex-FN Thiery Mariani, fervent soutien des identitaires. Encore un fils d’immigrés (italiens), époux d’une immigrée (russe ou quelque chose d’approchant), qui vient nous la jouer plus patriote que moi, c’est impossible. Autant dire que je préférais Bernard Stasi, français naturalisé, progressiste à ses heures, laïque convaincu, surnommé un temps Stasibaou (allusion au dirigeant kanak), et tête de Turc de Jean-Marie Le Pen, à un Mariani. Qu’à cela ne tienne, j’aggrave mon cas.

Si, effectivement, Frédérique Vidal a brandi l’islamogauchisme pour faire comme Alliot-Marie avec l’affaire de Tarnac, elle va dans le mur. Elle pourrait brandir les symboles de la LVF, se fa         ire tatouer une croix gammée sur le front, que cela ne suffirait jamais.

François Hollande a joué ce type de trompe l’œil avec Manuel Valls, qui se posait en ministre à poigne, une partie de l’opinion préférera toujours l’original (Marion Maréchal plus que Marine Le Pen) à l’ersatz.

On peut cependant se rassurer, bien avant que l’islamogauchisme gagne l’université, les vieux penchants (privilégier, la famille, les copains, qui peut renvoyer l’ascenseur, favoriser une carrière) prédomineront encore longtemps. Entre le bien penser et le bien rapporter (que ce soit en numéraire ou en notoriété monnayable), c’est presque toujours le second qui l’emporte.

Et puis, on comprend bien que ce n’est pas la girouette qui tourne, mais le vent –(Edgar Faure) ? Je ne sais si Alain Morvan peut estimer à raison ou tort que Banquer fut ou non pro-communautariste. Toujours est-il que l’entretien d’Alain Morvan avec Bruno Rieth, de Marianne, est quelque peu troublant. Plus cela va, plus j’ai l’impression de vivre dans les États-Unis de Trump. Une consolation : la fin approche, celle de tirer sa révérence.

samedi 20 février 2021

De Michèle Alliot-Marie à Frédérique Vidal, mêmes dérives ?

 Islamogauchisme et affaire de Tarnac

Faire de Frérique Vidal une autre Luc Ferry me semble, au pif, au doigt levé, un poil outrancier. À tort ou raison ? Je peux me gourer, évidemment.


J’avais relevé, dans un précédent billet, que lorsqu’il fut, et reste, question d’inceste, plus personne ne semble s’être souvenu des frères de Villiers. Mais je ne vais pas en déduire, hâtivement, à l’emporte-pièce, que c’est un effet du backlash, que l’universitaire Anne Larue dénonçait en pointant du doigt Luc Ferry.

Je rapproche effectivement les sorties de la ministre Frédérique Vidal sur l’islamogauchiste de celles de l’ex-ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie à propos de l’affaire de Tarnac (Coupat & co.). En revanche, il y a comme une différence entre lâcher le CNRS, donc aussi l’École des Hautes études en sciences sociales, qui emploiera des méthodes universitaires et une déontologie qui lui sont propres et pousser la police à ficeler une affaire bancale.

Encore que, ne connaissant ni l’une, ni l’autre, je puisse me fourvoyer, n’avoir rien compris aux deux films. Ce ne sont que des impressions, du subodoré confus.

Ah oui, mais voilà que 600 grands esprits, don la sociologue Dominique Méda, à laquelle je trouve une « bonne bouille » (rien de désobligeant ; des gens ont une tête plus sympathique que d’autres), et dont les travaux me semblent intéressants, demandent grave la démission de la ministre.

Nous serions en passe de subir l’action d’une police de la pensée équivalente à celle ayant illustré le trumpisme, la Hongrie, le Brésil ou la Pologne car seraient visées « les études postcoloniales et décoloniales (…) les études de genre et l’intersectionnalité ».

Cela m’évoque surtout les formulations d’une certaine culture woke, si bien mises à profit par l’extrême-droite nord-américaine. Dans ce sens que chacun s’emploie à crier plus fort de l’autre, et à dénoncer, stigmatiser, de manière vétilleuse.

Cela devient, de part et d’autre, victimisation contre victimisation, tout le monde serait totalement opprimé par l’autre, celle ou celui présumé d’en face. Chacun en rajoutant ad nauseam.

Je ne suis pas antisioniste (le sionisme fut aussi une assez belle idée émancipatrice par maints aspects), mais je n’approuve guère (litote) la politique droitière israélienne. Serais-je islamogauchiste ? Oui, automatiquement, la moindre critique, ou simple distance, vous voue à présent aux gémonies, fait de vous un cannibalo-pédophilo-stalinien. Et inversement.

Je ne vais pas poursuivre dans cette veine. Je n’ai aucun livre à vendre, je n’appelle pas à des dons, je me place au niveau d’un quidam appréciant les brèves de comptoir d’un Jean-Marie Gourio. Bref, deux fois bac+5, je trahis la cause. Je devrais m’élever dans les hautes sphères de la pensée et faire honneur à mon vernis universitaire.

Le bas peuple, le commun, en vient surtout à penser que tous ces gens ont surtout envie de se faire mousser. Attention, l’anti-intellectualisme m’est étranger. Au contraire, même les intellos dont les idées n’ont pas mon assentiment instinctif, immédiat, m’apportent du grain à moudre, matière à penser (enfin, vaguement, confusément, en gribouille). Je me tiens documenté.

Mais mon infime notoriété restant loin derrière moi, je l’ouvre encore, sans le moins du monde m’illusionner. Je fus petitement, minusculement, c’est révolu.

J’ai déjà remarqué que l’islamogauchisme n’a pas fait repousser les murs des mosquées, et que, oui, religiophobe (sans haine pour les très braves gens qu’un idéal de fraternité et sororité inspire), je suis bien évidemment islamophobe (entre autres). Assez pourtant conscient que, de toute façon, quand des gens veulent s’expliquer l’évolution du monde manière simpliste, ils finiront par trouver autre chose. Et que je préfère rester un béotien, un simple d’esprit (non pas au sens su Nouveau Testament), qu’un affabulateur. Ma réaction à la tribune publiée par Le Monde, n’a pas d’autre visée que de rappeler que de flatuler au-dessus du coccyx peut vous assimiler au pétomane. Que Roland the Farter qui précéda Joseph Pujol, vous inspire une approche plus mesurée de cette tempête dans un verre d’eau.

vendredi 19 février 2021

Borat, loin de n’être qu’un amuseur loufoque

 Baron Cohen, merci !

Dans un très long entretien avec Sacha Baron Cohen (Borat, &c.), Catherine Shoard met en relief, pour The Guardian, les convictions activistes de l’acteur. Auquel son engagement contre Trump (avec Borat Subsequent Moviefilm) l’a exposé à risquer son intégrité physique. Ni le film, ni l’acteur, ne sont anodins.


Non seulement il me semble inutile et barbant de rabâcher ce qui est présumé connu (la teneur du film Borat Subsequent), mais je répugne aussi à pomper le travail des autres (à savoir celui de Catherine Shoard). Je fais exception cette fois pour deux raisons. D’une part, cet entretien finira bien par être exploité par la recherche en sciences sociales (donc, je prends juste une légère avance), et d’autre part, je trouve utile de répercuter la mise en garde de Baron Cohen.

S’il m’avait bien effleuré que Cohen n’est pas tout à fait un patronyme scandinave ou aborigène austral, la judaïté (au sens de sentiment d’appartenance à une communauté, de pensée notamment) de l’acteur m’indifférait totalement. Si le premier Borat peut faire penser à certains films de jeunesse de Woody Allen, l’idée de le cataloguer dans une veine humoristique juive ne m’a pas semblé pertinente.

Il se trouve que dans son entretien avec Catherine Shoard, Baron Cohen laisse entendre qu’il a bien pressenti les correspondances entre le trumpisme et l’essor du nazisme en Allemagne dans les années 1930, et qu’il a bien ressenti l’urgence et la nécessité de le manifester.

Ce Borat Subsequent, pour résumer, est davantage un documentaire en immersion dans les rangs trumpistes et complotistes qu’une comédie foldingue. Il n’est pas tout à fait outrancier d’estimer que l’acteur a pris des risques similaires de ceux encourus par le journaliste Daniel Pearl au Pakistan. En ce sens que si ses impostures avaient été percées, je crains que les bon chrétiens trumpistes se seraient déchaînés, car l’effet de foule porte à l’extrême, surtout lorsque la foule est lourdement armée et sûre de la pureté morale de ses détestables convictions.

Je partage avec Baron Cohen l’appréhension que le trumpisme puisse déborder, voire déferler sur l’Europe. C’est déjà le cas et les propos de Marjorie Taylor Greene, applaudie par des élus républicains après avoir évoqué George Soros et la famille Rothschild trouvent déjà un large écho en Europe.

Sacha Baron relève à juste titre que « Trump a recueilli dix millions de votes de plus qu’en 2016 » et que cela peut représenter un grave danger.

Sacha Baron est fortement impliqué dans la coalition Stop Hate for Profit qui vise à ce que les réseaux sociaux cessent de répercuter des messages complotistes et des appels à la violence.

À fort juste titre, l’acteur relève aussi que « les gens croyant à des conspirations ne sont pas nécessairement de mauvaises personnes. Le problème avec les réseaux sociaux est qu’il est impossible de distinguer les faits de la fiction. Si vous aviez cru en 2016 que Trump appartenait à une secte cannibale pédophile (…) je crois que de très nombreux libéraux et démocrates (…) auraient marché sur le Capitole. ».

En parallèle du trumpisme, la propagande suprématiste s’est accrue et répandue à travers tous les États fédéraux. L’un des groupes les plus actifs est le Front patriotique (Patriot Front), dont les porte-parole sont certes poursuivis mais restent introuvables, mais s’expriment toujours sur des réseaux de moindre ampleur que les plus connus. Il se trouve toujours des fournisseurs d’accès comme DLive (depuis liquidé), ou Trovo, BitChute, Entropy. Ils en appellent à des dons en bitcoins. De manière plus policée, des sites comme Revolver News ou Summit News répercutent leurs allégations ou thèmes de prédilection. L’un de ces thèmes est que l’Amérique Maga de Trump devient peu à peu une Weimerica (néologisme inspiré de la République de Weimar), avec les démocrates et la gauche remplaçant les nazis et instaurant une police politique de la pensée.

On veut croire que, Trump défait, une page est tournée. Ce n’est pas le sentiment de Baron Cohen et l’actualité semble lui donner raison : Trump place ses pions dans tous les États.

Cela étant, les meilleurs arguments alimentant le discours d’extrême-droite sont aussi fournis par le camp d’en face. Un groupe bien intentionné de professeurs veut ainsi rendre les maths mieux accessibles aux élèves d’origines ou couleurs de peaux diverses, fort bien. Bien des élèves All American (blancs de parents tous deux blancs, patriotes, évangélistes, &c.) pourraient sans doute en bénéficier aussi. On peut comprendre que présenter ce programme pédagogique en tant que méthode de faire reculer le racisme puisse motiver des profs. Bien, j’ai connu des matheux qui étaient aussi de fort bons littéraires et je m’en voudrais de développer un discours anti-matheux (quoique… parfois, j’admets non pas nourrir, mais me laisser aller à quelques préjugés déplacés, ce doit être de l’humour breton un peu c**…). En revanche, il paraît que la Fondation Bill Gates finance l’initiative (parmi tant d’autres). J’en veux assez fort à Bill Gates en raison des écrans bleus obligeant à réinitialiser en boucle. Pas au point d’en faire un stalino-fasciste. Ce qui serait financièrement plus rémunérateur. Eh Bill, « t’aurais pas cent balles » ? Ce n’est pas le propos, je veux juste exposer qu’en Salman Rushdie ou Baron Cohen, je crois reconnaître des gens ayant du cran. Baron Cohen personnage inspirant Tom Corraghessan Boyle ? J’aimerais retrouver une autre route vers une autre Road to Wellville, différente, mais je crains qu’on n’en trouve pas le chemin. De sitôt, en tout cas.

jeudi 18 février 2021

Mélenchon contre Ayaan Hirsi Ali

 Le choix de Mélenchon, l’islamisme électoral

Ce n’est pas Macron et Vidal que Jean-Luc Mélenchon accuse, c’est Ayaan Hirsi Ali et toutes les musulmanes ou musulmans apostats. Par calcul électoral ?


C’est un illusionniste illusionné, le Méluche… Je n’ai rien de personnel contre lui et je ne catalogue pas toute la France Insoumise mélanchonniste (quoi qu’il puisse en penser). Par ailleurs, l’appellation « islamo-gauchiste » me défrise. Cela reste pour moi un phénomène somme toute marginal, et les conversions des gauchistes (en particulier féministes) à l’islam ne me semblent pas gonfler et repousser les murs des mosquées. Mais bon, il faut prendre un tribun-bateleur pour ce qu’il est.

Il n’y a aucune « honte » à suggérer au CNRS de tirer au clair la réalité ou la non-existence d’un islamo-gauchiste (souvenons-nous de l'ultra-gauche de Coupat). Il y a sans doute une volonté de conforter En Marche face à une droite encore plus droitière, pré-trumpiste en quelque sorte.

Mais je ne vois pas la ministre de l’Enseignement supérieur, qui ne suscite chez moi ni antipathie ni sympathie (nous ne nous connaissons pas), s’imaginer instrumenter, au-delà du CNRS, la communauté (disparate, voire clivée) universitaire. Cette communauté n’est ni toute à droite, ni toute à gauche. Elle compte aussi des réacs indurés. Luc Ferry en reste.

Mais en fait, qui incarne « une police politique de la pensée » si ce n’est le Méluche ? Qui ne met guère « un point d’honneur à l’ouverture, à l’attention critique », selon ses termes, si ce n’est lui ?

Qu’il soit bien clair que je ne prêche pas pour une formation politique ou une autre, j’ai la mienne en propre, étant maréchal-præsident du Prout (Parti de rien, revenu de tout). Lequel, faute de programme, et fort d’une troupe en nombre inférieur à celle de Dupont-Gnangnan, ne la ramène pas. Pour vivre politiquement heureux, vivons oubliés.

Ce n’est donc pas ès qualités de Phare de la pensée ou de Sri Aurobindo de l’astrologie bretonne (que je crée de toutes pièces à moments perdus pour me, vous faire sourire), que je poursuis ce propos.

Mais peut-être, et même assurément, parce que mes amis ou connaissances issus de cultures musulmanes diverses, et mêmes variées et contrastées, en ont leur claque de voir, entendre, et subir (pas trop, elles et ils savent faire face, et la victimisation, bof…).

Alors, indirectement, le Méluche, à qui s’en prendrait-il ? À toutes celles et ceux qui considèrent que l’islam est une religion interprétée par des gens qui veulent imposer à d’autres leur police de la pensée. Si ce n’était que cela. Mais aussi la police des comportements.

Il n’est pas seul. Il y a aussi le New York Times, pour qui Ayaan Hirsi Ali est l’une des rares femme au monde à être à ce point haïe. Elle est d’origine somalienne, fut menacée de mort, et son livre Prey: Immigration, Islam and the Erosion of Women’s Rights, lui vaut encore davantage la vindicte de la bien-pensance. Dont je fais partie puisque je ne veux pas stigmatiser toutes et tous les immigrants, indépendamment de leur provenance. Elle non plus d’ailleurs.

Vous croyez vraiment que le Méluche ne s’en prend qu’au gouvernement ? Non, il s’en attaque aussi à quiconque pense qu’un islam rigoriste, qu’il soit à visées politiques ou non, est profondément pernicieux. Il conforte, et le sait fort bien, toutes celles et ceux qui veulent nous empêcher de penser autrement que ce que leur dictent leurs bondieuseries interprétées dans le sens qui leur convient.

Perpétuateurs (et perpétuatrices) de crimes « d’honneur » vous voila confortés. Vous avez trouvé votre chantre, ne l’oubliez pas au moment d’aller aux urnes.

Là, il se goure totalement, encourageant la surenchère, il trouvera plus islamo-radical que lui-même. Je n’irais pas jusqu’à soutenir qu’il voue les gens de culture musulmane dissidents de l’islam dans les bras du Front national (devenu RN), mais je ne suis pas loin de le penser. Où va-t-il ? Jusqu’à « plus vite cette femme [Ayaan Hirsi Ali] sera exécutée » ? J’en viens à me le demander.

Il n’y a pas que Trump à avoir fait voter près de 74 millions d’Étasuniens pour lui. Il y a eu aussi les Mélenchons locaux. Celles et ceux qui demandent la tête d’une Ayaan Hirsi Ali parce que d’origine somalienne et traîtresse à la cause d’un emporwerment qui les froisse. D’accord, je débloque un peu (le couvre-feu pèse), mais, avec Ayan Hirsi Ali, je crois que que conforter la « politique de l’identité », bon, la bretonne mise à part, hein !,  la cancel cuture, ou woke,  et les « identités de groupe », feront au final le jeu du trumpisme que je vois gagner la France et l’Europe. J’ai aussi, heureusement, d’autres chiens à fouetter (je ne fouette aucun chien, faut-il le préciser ? De nos jours…), et je ne vais pas vous bassiner avec mes craintes et appréhensions. Mais quand je lis le Méluche, je me dis qu’il est temps que je passe l’arme à gauche (pas à droite, comme Mélenchon).

mardi 16 février 2021

Trahir Trump, c’est trahir le Bon Dieu

Parole de Trump, parole de l’Esprit saint

Pratiquement toute la famille de l’élu républicain Adam Kinzinger (Illinois) le compare à Caïn et à un démon pour avoir voté contre Donald Trump.


Le New York Times a publié une bien étrange lettre, provenant d’une douzaine de cousins et e parents éloignés d’un membre de la chambre basse étasunienne, Adam Kinzinger. C’est un peu comme s’il était musulman et était devenu apostat. L’opprobre est total, il a osé critiquer Donald Trump.

« Tu agis contre tes principes chrétiens et rejoins l’armée du diable », rien que cela. Il faut comprendre, à défaut d’approuver, ces All American Citizens. Ils n’osent plus apparaître en public dans les comtés ruraux où ils demeurent. L’un des leurs, un parent, a trahi le Donald.

Cet élu républicain a perdu le respect des siens et de toute la bande des animateurs et bateleurs ultra-conservateurs de Fox News et d’autres médias. Il a sali le nom des Kinzinger. Tel quel. C’est un Rino. Impardonnable.

Il est donc vendu aux démocrates, donc aux socialo-communistes athées et pro-avortement. Il a déçu le Très Haut, car Trump, lui, est un bon chrétien. Il y en a deux pages comme cela.

Comme sur gab.com (réseau où les citations bibliques abondent) les rappels à la supposée divine parole ponctuent les affirmations. Pas d’émoticons, mais des exclamatifs en pagaille et des soulignements.

Il faut dire que la brebis galeuse est allée fort loin. Non seulement Trump, mais sa prêtresse, Marjorie Taylor Greene, ont eu droit à ses remontrances.

Ses parents sont donc profondément écœurés et indiquent qu’ils n’en resteront pas là. Il faut qu’il démissionne.

The Independent ayant publié l’original manuscrit (communiqué par le destinataire). On y apprend ce que les médias impies ont censuré. Trump, dans son adresse de Noël, avait indiqué le chemin du salut, et indiqué la manière de se repentir afin de renaître dans le Christ. Bien évidemment, le post scriptum précise que Trump est leur président des États-Unis (sous-entendu le seul véritable).

À ce train, post mortem, la famille Trump ferait bien de vendre des reliques (un vrai lambeau de son caleçon rapportera gros ; alors, pensez une phalange, un ongle du gros orteil ! Payables en bitcoins si possible…).

Cela pourrait faire sourire si d’autres élus républicains ne s’empressaient pas de louanger Trump et de minimiser l’assaut contre le Capitole. Ou encore si Kinzinger n’était qu’un cas isolé. Tous les élus républicains s’étant opposés à Trump sont au ban du parti dans leurs États respectifs (à l’exception de Romney dans l’Utah).

Ils sont sacrilèges, ces Rinos.

Trump a fait une sortie en voiture à proximité de Mar-a-Lago et visiblement, un petit rassemblement de trumpistes avait été prévu afin de diffuser une vidéo sur YouTube. Par ailleurs l’ancien président a fait savoir aux élus républicains qu’ils devaient se désolidariser de Mitch McConnell, devenu ringard et mollasson, rapporte The Hill. On se demandait combien de jours il attendrait pour s’en prendre à son ex-plus fidèle allié ayant osé le critiquer. Cela n’a pas trop tardé.

lundi 15 février 2021

Procès Trump : loto absolution républicaine

 Pas trop de tirage dans les rangs du GOP

On en attendait six, mais ils furent bientôt sept en arrivant au vote. Sept sénatrices ou sénateurs étasuniens ont donc estimé Donald Trump « un peu trop quand même ». Et encore, en prenant des gants.


Depuis 1932, le parti républicain n’a pas connu une seule si mauvaise passe électorale. Mais sans Trump, ce pourrait être pire. Et surtout, la dissidence va se payer. Au total, dans les deux chambres, le parti compte en tout 17 traîtres qui vont devoir affronter l’électorat trumpiste. Les tièdes ne seront sans doute pas épargnés.

Trump ne pavoise pas tout à fait car il n’a pas embauché assez d’historiens pour établir que sa non-réélection fut frauduleuse et que les démocrates ont organisé l’assaut contre le Capitole. Patience, ses séides républicains vont s’en charger. Il a simplement promis qu’on entendrait parler de lui et des siens. C’est d’ailleurs en bonne voie et les médias trumpistes ne se privent pas de donner le ton.

Il n’y a guère que les trumpistes dindons de la farce, poursuivis par le FBI à se poser quelques questions, furent-ils victimes de leur seul patriotisme ? Puisque Trump dit que ses avocats et les élus l’ayant acquitté ont « rétabli la vérité’ », il n’y a pourtant plus de doute à subsister, c’est l’absolution générale. Mais il faudra bien un jour faire le ménage et châtier les organisateurs et suiveurs de la « chasse aux sorcières » que le seul président légitime a dû endurer. Car tout ne fait que commencer.

Sur les sept ayant voté contre Tump, il n’y a que la sénatrice de l’Alaska qui compte se représenter. La base l’incite déjà à renoncer à prolonger la suite de son actuel mandat. Ben Sasse (Nebraska) a évoqué le « tribalisme » de son parti.

Certes le souvenir de Trump finira par s’estomper. Mais Mar-a-Lago n’est pas Sainte-Hélène, et ce n’est pas de sitôt que le parti républicain se retrouvera dans la position des partis bonapartistes (de France, et des Pays-Bas où subsiste une Ligue bonapartiste).

Le sénateur Bill Cassidy, l’un des sept républicains à s’être prononcé contre Trump, a déclaré vouloir croire que si le vote s’était effectué à bulletins secrets, d’autres républicains auraient volté comme lui. En fait, à de rarissimes exceptions près, les élus républicains, ont tous soutenu Trump, et constaté comment les moindres critiques de l’intérieur de son administration se faisaient révoquer. Voter la culpabilité à bulletin secret exposait à ce que plus trumpistes qu’elles et eux-mêmes les suspectent et les poursuivent de leur vindicte. Avec Trump, on n’est jamais assez trumpiste. Il faut en rajouter constamment.

C’est ce qu’à bien compris Marjorie Taylor Greene qui a déposé une motion visant à la mise en accusation de Joe Biden. D’autres surenchériront. Lindsay Graham s’est empressé de suggérer la mise en accusation de la vice-présidente Kamala Harris. Il se rendra bientôt à Mar-a-Lago se faire adouber, et même les plus réticents (face à la personnalité de Trump) lui emboîteront le pas. Pour ne pas se faire aligner par les fils Trump ou voir leurs résidences vandalisées.

jeudi 11 février 2021

Trump humilié, Trump relégué, mais Trump acquitté

 Les républicains moins fracturés qu’il y paraîtrait

Donald Trump, selon diverses indiscrétions, aurait été froissé par le manque d’audace des avocats qui le représentent devant le Sénat. Mais il reste impavide, et pour cause, il reste la référence électorale du parti républicain.


Aucun bookmaker n’a pris des paris sur l’acquittement ou la condamnation de Donald Trump par le Sénat étasunien. Et pour cause, les jeux semblent faits d’avance. La majorité des sénateurs républicains regardent d’un œil distrait les vidéos de l’accusation démocrate, au mieux gribouillent sans prendre de notes ou somnolent ostensiblement. S’ils sont une demi-douzaine à voter contre Trump, ce sera un maximum, selon toutes les prévisions (il faudrait qu’ils soient 17).

C’est d’autant plus significatif qu’il semble établi que l’ex-président avait été parfaitement mis au courant à l’avance qu’une partie de ses partisans préparaient activement un assaut du Capitole. Son équipe de communication, dirigée par Dan Scavino, surveillait activement les réseaux sociaux (dont Reddit, 4 chan et 8kun) depuis des semaines et des mois avant le 6 janvier. Les principaux organisateurs de la convergence vers Washington ont été lourdement financés par le comité de campagne de Trump, via Made Media Consultants LLC et des sociétés écran. Certains de ces organisateurs, dont Alan Hostetter, avaient appelé à l’exécution des traitres et des communistes (démocrates et républicains opposés à Trump).

Certes, une centaine d’éminents républicains, dont beaucoup de retraités des précédentes présidences républicaines, ont organisé une visioconférence pour décider de la formation d’une tendance conservatrice plus traditionnelle au sein du GOP. Voire d’une scission : mais pour créer un troisième parti, il faut des sous, et les donateurs potentiels douteront très fort de la viabilité d’une formation indépendante.

Qu’à cela ne tienne, Fox News et les autres médias plus ou moins nettement pro-Trump ne mettent en avant que les arguments lui étant favorables. Mieux encore, le sénateur Lindsay Graham tente d’insinuer que les démocrates étaient tout aussi au fait des risques d’assaut du Capitole et n’auraient rien fait pour les prévenir. C’est tout juste si la fiction d’une infiltraton d’antifas dans les rangs des fanas de Trump n’est pas remise au goût du jour, alors que, parmi les victimes ou les arrêtés, il ne s’en trouve pas. Mais l’exemplication est simple, c’est tout bonnement que le FBI se refuse à en trouver.

Donald Trump Jr, le fils aîné, laisse entendre que les assaillants étaient surtout des dérangés, aux motivations très diverses. Alors que les démocrates ont encouragé le mouvement BLM (Black Lives Matter) qui a généré beaucoup plus de dégâts.
Le New York Post, qui avait pourtant pris position contre les allégations de fraude électorale de Trump, considère que le débat au Sénat n’intéresse pas son lectorat et titre “Born tu Rum” (Bruce Springsteen ayant conduit alcoolisé).

La plupart des têtes de pont de la marrche du 6 janvier ont indiqué avoir été en liaison étroite avec des élus républicains, ces derniers, nommés, s’abstiennent de commenter ou dénonçent des débordements imprévisibles.

En fait, même si Trump avouait publiquement qu’il a menti (enfin, non, qu’il plaisantait) en faisant état de fraudes électorales que cela ne changerait sans doute pas grand’chose. Il aurait possiblement été abusé par ses opposants infiltrés dans ses propres rangs (si ce n’étaient des démocrates se faisant passer pour des trumpistes). Comme c’est idiot : il en a grâcié quelques-uns par inadvertance.

Cette éventualité est farfelue, bien sûr, mais même si Trump perdait progressivement de sa superbe, il restera peu désavoué par ses électeurs. C’est Trump un jour, Trump toujours pour la majorité des trumpistes (hors ceux qui seront sans doute traînés en justice et n’ont pas été grâciés, et encore...).

Le mouvement Maga soutient désormais que le policier mort peu après le 6 janvier n’aurait jamais été blessé par les assailllants et qu’il s’agit d’une accusation infondée de la presse mal-pensante (entendez non pro-Trump). Les plus flagrantes outrances de la Woke Culture alimentant les craintes des trumpistes qui se sentent assiégés et véritablement en état de légitime défence (non pas face au covid, mais du fait des restrictions), leur fourniront toujours assez d’arguments pour estimer qu’ils incarnent le bien, la religion, le patriotisme, les valeurs fondamentales (à leurs yeux) des États-Unis d’Amérique. God Save Trump’s America. Steve Bannon a beau rester en délicatesse avec la justice (en divers États, notamment en Floride où son associé Andrew Badolato s’est fait pincer par le FBI), sa carrière n’est pas en danger. Trump peut jouer au golf peinard.

lundi 1 février 2021

L’avenir de la famille française…

 Rien que pour embêter les parents

Juste histoire de me procurer quelques éphémères secondes de notoriété (sans commentaires incendiaires pas de visibilité), je partage cette capture d’écran d’une famille étasunienne idéale. C’est l’idéal de la famille française traditionnelle, celle de Frigide Barjeot et consorts. Oui, mais, les lendemains sont incertains.


Voici un bon moment que je m’étonne que la saga de la famille d’Olivier Duhamel ne remette pas au goût du jour celle de la famille de Villiers. Je me m’étends pas, vous saurez retrouver. Laurent et Guillaume de Villiers auraient quelques différends. Comme quoi, avec un nom connu, on fait parler de soi.

Le mien étant totalement inintéressant pour toute maison d’édition, je vais répandre mon fiel et ma bile tout à fait gratuitement. En vain, j’espère, car je n’ai nulle envie de vous gaver avec mes tribulations nombreuses, variées, cocasses, ridicules (et autres), et parfois même tarazimboumantes. Et puis, je suis aussi #metoo-blasblasblas comme une ou un autre (au pluriel, le blablabla, mais un trauma chassant l'autre, on ne se focalise plus). Au train où vont les choses, la littérature française n'évoquera plus que les curistes confis d'ennui se ressassant leurs bobos pour tuer le temps. Ce n'est pas que je dénie toute qualité à la littérature du nombril. J'ai beaucoup de respect pour les auteurs de Poil de carotte et d'autres récits (et j'éprouvais même de l'affection pour feu celui d'Allons-enfants). Aucune animosité ne m'anime.

N’empêche que lorsque j’ai visualisé cette photo de famille sur gab.com (repère de trumpistes, de culs-bénits, et autres que vous saurez qualifier si vous allez consulter les publications de ce site), m’est venue une étrange prémonition.

Trois fillettes armées, dont j’espère qu’elles ne vont pas s’entretuer, par inadvertance, ou quelconque autre raison. J’exagère bien sûr, mais je vois, dans quelques années, deux lesbiennes (grand bien leur fasse si tel est leur bon plaisir) et une transgenre. Rien que pour embêter leurs parents.

Enfin, au moins pour un temps. Un ami qui enseigna en école d’art à l’est de Paris me remarquait qu’en première année, l’homosexualité était tendance, ne serait-ce que pour se démarquer. Depuis, j’ai constaté qu’à l’ouest, il en était de même. Cela dure... un certain temps. Le temps de faire en sorte que défriser les certitudes des parents leur fasse accélérer le blanchiment de leurs cheveux. D'accord, c'est plus complexe, et je m'en voudrais de faire de deux-trois cas dont j'ai pu avoir connaissance des généralités. Il se peut fort bien d'ailleurs que ces trois fillettes s'accommoderont convenablement des valeurs (ou préjugés) de leurs parents et vivront des existences heureuses, sans grands tourments. Grand bien leur fasse. Il ne s'agit visiblement pas d'enfants-soldats, ma tête reste sur mes épaules en un seul morceau. Les « libéraux » étasuniens en ont vu et entendu d'autres.

Attention, je ne soutiens pas que les orientations charnelles ou autres des jeunes gens d’à présent, ne soient que prétences: tout dépend des individus. Elles et ils furent précédé·e·s d’autres se sentant peu mâles ou femelles, ou je ne sais quoi qui les regardaient : qui sommes-nous pour décréter ce qui convient à d’autres ? Du moment qu'il s'agit de véritables choix, non imposés, réfléchis en conscience indépendante, et ne portant pas à contraindre les autres à s'y conformer s'ils ont des vues différentes.

Mais enfin, parent moi-même (j’étais trop peu conscient de léguer une planète aussi fragilisée), je me conforte dans l’idée de n’avoir donné comme exemple à ma progéniture qu’un certain désir de probité non haineux. Ni trop pétri de certitudes à leur imposer.

Je cause, je cause, et ce n’est que bavardage. Je n’éprouve aucune sorte de détestation pour ce couple de parents fier que leur descendance partage leurs valeurs ou convictions. Je ne peux m’empêcher de penser aux Dupont de Ligonnès. Je sais, c’est petit. Tendancieux. Outrancier. Dénué de tout fondement. Impulsif, épidermique. Mais je n'en vais pas moins passer à autre chose. 

Je vous présente donc l’expression de ma sincère contrition : en ces temps de confinement et de couvre-feu, il advient de dérailler. Merci d’oublier.

N’empêche que je n’en crains point nonobstant de voir des photos de famille avec des enfants dépeçant du gibier aux tripes encore fumantes, si ce n’était des sœurs ou frères humains. J’exagère, si fait.

Pardonnez-moi de poser en Cassandre. Mais quand je vois l’acharnement subi par le jeune Yuriy  sur la dalle de Beaugrenelle, je ne peux m’empêcher de présager que les parents des tabasseurs finiront par diffuser des vidéos de leurs enfants faisant de même. Je consulte la presse britannique chaque jour. C’est Orange mécanique quotidiennement. Depuis fort longtemps. En gros : c’était à nos portes, c’est à présent intrinsèque, localiste, communal et bientôt banal. Et je ne sais plus où m’en abstraire.

dimanche 31 janvier 2021

Il y a déjà le feu aux lacs

 Le réchauffement lacustre s’intensifie

Pause café chez Diane, une voisine chasseresse de gaspi et de produits chimiques, ancienne apicultrice ultra-médiatisée, enfilant à présent des perles (au sens propre). La conversation tourne à l’évocation du documentaire 2050. Et là, dans l’aire du Temps (helvète), je vois qu’il y a déjà le feu aux lacs.


Diane (Jos, pour ne la point nommer), nous a fortement déconseillé de visionner 2050, documentaire diffusé sur W9. Trop de baquets de sinistrose en cascades. Il paraît qu’Alyssa Jos (pour ne pas… bis), a préféré s’extraire du canapé pour aller en boulotter d’autres (je galège), loin de l’écran.

Je sais que je ne vous apprends pas grand’ chose. Mais je ne m’en sens pas moins tenu tenu de faire chorus avec la chorale écolo ambiante. Un peu comme mentionner Alexeï Navalny est présumément efficace pour préserver sa survie. Là, il s’agit, loi de proximité géographique et temporelle (2050, c’est après-demain), d’alerter sur la stupidité. La nôtre, et non pas que celle des trumpistes vent debout contre les velléités de Biden de contrecarrer (légèrement) le réchauffement climatique. Ne vous y illusionnez pas : les trumpistes européens préfèrent se gaver encore le plus possible au détriment de notre, de votre survie.

Galimatias abscons ? Que nenni ! Voilà que Le Temps alerte sur « le coup de chaud mondial sur les lacs ». Cela semble en accès libre, je n’insiste pas, inutile de pomper Pacaline Minet, signataire de l’article qui se réfère à une étude de la revue Nature, “Lakes heatwaves under climate change”.

J’envisage d’aller vivre (si c’est encore possible) à proximité de divers plans d’eau(x) situés entre la route bleue et la D5, en Loire-Inférieure, dont l’Étang du Gros-Caillou et celui des Gâtineaux ou celui du Val Saint-Martin (bref, près de Pornic).

Je ne sais si vous vivez ou aller migrer près de lacs ou divers étangs. Mais j’ai l’impression que notre, votre survie, sont liés à celles des têtards, des crapauds et grenouilles, et autres amphibiens (ainsi que leurs prédateurs). Les préserver ne suffira sans doute pas à nous prémunir des moustiques, mais entre batraciens il faut choisir les siens.

Je lance donc un coassement solennel : n’attendons point le feu aux lacs pour réagir (comment ? Donnons les pleins pouvoirs à l’imagination !).

La peur n’est pas si mauvaise conseillère quand il est pris conscience des dangers. Pas seulement de ne plus pouvoir déguster des cuisses de grenouilles au beurre blanc (on peut les préférer au gros plant du pays nantais). Voyez ce qu’il subsiste du lac Baïkal et de la mer d’Aral.

J’imagine déjà le lac d’Enghien mis à profit par les promoteurs et ses futures tours d’habitation sous l’eau des inondations à venir, inéluctables. D’ac’ je pète un câble, mais si bientôt on ne pourra plus dire « il n’y a pas le feu au lac », les adages « il n’est pire aveugle que qui ne veut pas voir », ou « pire sourd, &c. », semblent toujours valides. Et un averti ne vaut pas mieux qu’un vaurien s’il se bouche les yeux et les oreilles.

Lamartine, reviens, ton lac, il a besoin de toi, tralala.

samedi 30 janvier 2021

La base de Trump s’élargirait

 Et cela vaut aussi pour ses soutiens

Donald Trump était bien la « poule aux oeufs d’or » de divers médias, dont Foxnews, qui s’emploient à entretenir la ferveur. Ce qui paralyse encore les élus républicains s’opposant timidement aux trumpistes.


Alors que la sortie du livre de GraigUnger, American Kompromat (voir précédent billet) détaille largement l’influence du Kremlin sur Trump, on aurait pu s’attendre à ce que les élus républicains s’interrogent sur le traitement du Mueller report par la Maison Blanche trumpiste. Que croyez-vous qu’il advint, ce fut le contraire qui survint. La procédure de mise en accusation de Trump au sujet des interférences de la Russie dans l’élection de 2016 doit rester un immonde complot démocrate sans le moindre fondement.

Une escouade d’élus du GOP ont dénoncé le laxisme de la peine judiciaire infligée à un ex-avocat du FBI, Kevin Clinesmith, qui avait contribué à orienter les soupçons de l’équipe Mueller sur collaborateur de Trump, Carter Page. Quimporte qu’il ait été établi que les services russes aient tenté de recruter Page, le mettre en cause n’était qu’un vil acharnement visant Trump.

Ce n’est qu’un détail, mais significatif. Tout comme il n’est guère anondin de constater que Steve Bannon ait laissé longuement déblatérer Rudy Guiliani sur la thèse du complot d’un mystérieux républicain Never-Trumper qui aurait recruté des antifas pour mener l’assaut contre le Capitole. Certes Bannon a fini par contredire Guiliani en exposant qu’il est facile d’accuser ainsi sans apporter la moindre preuve étayant ses dires. Mais en fait, Bannon sait bien que son objection n’a aucune valeur aux yeux des trumpistes : il s’agit d’entretenir le culte, de faire passer Trump pour une victime.

C’est certes de même anecdotique mais l’état-major républicain ne veut absolument pas désavouer Marjorie Taylor Greene, une représentante adepte de Qanon dont l’une des dernières facéties en date consista à accréditer l’idée que la défunte juge suprême Ruth Bader Ginsburg (proche des démocrates))avait été remplacée par une sosie des années durant...

La Trumpland commune veut entretenir le culte et dans les États, l’appareil républicain en rajoute. Ainsi, dans l’Ohio, il est question de faire du jour anniversaire de Trump une journée chômée d'hommage à l’ex-président. En Floride, il est préconisé de renommer la route 27 la Donald Trump Highway. Déjà, dans l’Iowa, un élu républicain, Dave Millage, a dû démissionner, car opposé à Trump. D’autres ont subi le même sort dans le Michigan et l’Arizona.

On pourrait multiplier les exemples. Foxnews se gargarise d’une enquête de Politico selon laquelle « les gens ne veulent rien entendre contre Trump ».

Donald Jr a estimé que le GOP est devenu The Trump Party. Contraint et forcé pour une minorité, enthousiaste pour la majorité.

Toute mise en cause de Trump ou des élus trumpistes est vu tel un acharnement haineux sans le moindre fondement.

La famille Trump veut clairement un parti républicain « à sa main » et ne tolérera aucune dissidence. Trump a placé déjà de très nombreux fidèles dans les divers États, et à défaut de faire total acte d’allégence (ce qui pourrait détourner l’électorat des banlieues), nul candidat ne se risquera à s’aliner la famille Trump. Laquelle est sans doute plus intéressée par collecter des dons que de remporter des sièges. La question est pour elle d’estimer si prendre le GOP en otage est plus rémunérateur que de lancer un parti des patriotes ou un autre.

Melania Trump s’est mise aussi de la partie, elle relance son programme Be Best, un projet éducatif, ce sera peut-être l’occasion de revoir Barron Trump, disparu du paysage médiatique depuis la mi-janvier.

Comme cela va, la seule façon pour le parti républicain de se débarrasser des Trump serait de se rallier massivement à Marjorie Taylor Greene, qui vient de clamer avoir le soutien total des Trump. Au moins, ce serait une clarification.