Et cela vaut aussi pour ses soutiens
Donald Trump
était bien la « poule aux oeufs d’or » de divers médias, dont Foxnews, qui s’emploient
à entretenir la ferveur. Ce qui paralyse encore les élus républicains s’opposant
timidement aux trumpistes.
Alors que la sortie du livre de GraigUnger, American Kompromat (voir précédent billet) détaille largement l’influence du Kremlin sur Trump, on aurait pu s’attendre à ce que les élus républicains s’interrogent sur le traitement du Mueller report par la Maison Blanche trumpiste. Que croyez-vous qu’il advint, ce fut le contraire qui survint. La procédure de mise en accusation de Trump au sujet des interférences de la Russie dans l’élection de 2016 doit rester un immonde complot démocrate sans le moindre fondement.
Une escouade d’élus
du GOP ont dénoncé le laxisme de la peine judiciaire infligée à un ex-avocat du
FBI, Kevin Clinesmith, qui avait contribué à orienter les soupçons de l’équipe
Mueller sur collaborateur de Trump, Carter Page. Quimporte qu’il ait été établi
que les services russes aient tenté de recruter Page, le mettre en cause n’était
qu’un vil acharnement visant Trump.
Ce n’est qu’un
détail, mais significatif. Tout comme il n’est guère anondin de constater que
Steve Bannon ait laissé longuement déblatérer Rudy Guiliani sur la thèse du complot
d’un mystérieux républicain Never-Trumper qui aurait recruté des antifas pour
mener l’assaut contre le Capitole. Certes Bannon a fini par contredire Guiliani
en exposant qu’il est facile d’accuser ainsi sans apporter la moindre preuve
étayant ses dires. Mais en fait, Bannon sait bien que son objection n’a aucune
valeur aux yeux des trumpistes : il s’agit d’entretenir le culte, de faire
passer Trump pour une victime.
C’est certes de
même anecdotique mais l’état-major républicain ne veut absolument pas désavouer
Marjorie Taylor Greene, une représentante adepte de Qanon dont l’une des
dernières facéties en date consista à accréditer l’idée que la défunte juge
suprême Ruth Bader Ginsburg (proche des démocrates))avait été remplacée par une
sosie des années durant...
La Trumpland commune
veut entretenir le culte et dans les États, l’appareil républicain en rajoute. Ainsi,
dans l’Ohio, il est question de faire du jour anniversaire de Trump une journée
chômée d'hommage à l’ex-président. En Floride, il est préconisé de renommer la route
27 la Donald Trump Highway. Déjà, dans l’Iowa, un élu républicain, Dave
Millage, a dû démissionner, car opposé à Trump. D’autres ont subi le même sort
dans le Michigan et l’Arizona.
On pourrait
multiplier les exemples. Foxnews se gargarise d’une enquête de Politico selon
laquelle « les gens ne veulent rien entendre contre Trump ».
Donald Jr a
estimé que le GOP est devenu The Trump Party. Contraint et forcé pour une
minorité, enthousiaste pour la majorité.
Toute mise en
cause de Trump ou des élus trumpistes est vu tel un acharnement haineux sans le
moindre fondement.
La famille Trump
veut clairement un parti républicain « à sa main » et ne tolérera aucune
dissidence. Trump a placé déjà de très nombreux fidèles dans les divers États, et
à défaut de faire total acte d’allégence (ce qui pourrait détourner l’électorat des banlieues), nul candidat ne se risquera à s’aliner la famille Trump.
Laquelle est sans doute plus intéressée par collecter des dons que de remporter
des sièges. La question est pour elle d’estimer si prendre le GOP en otage est
plus rémunérateur que de lancer un parti des patriotes ou un autre.
Melania Trump s’est
mise aussi de la partie, elle relance son programme Be Best, un projet éducatif,
ce sera peut-être l’occasion de revoir Barron Trump, disparu du paysage
médiatique depuis la mi-janvier.
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