Les républicains moins fracturés qu’il y paraîtrait
Donald Trump, selon diverses indiscrétions, aurait été
froissé par le manque d’audace des avocats qui le représentent devant le Sénat.
Mais il reste impavide, et pour cause, il reste la référence électorale du
parti républicain.
Aucun bookmaker n’a pris des paris sur l’acquittement ou la condamnation de Donald Trump par le Sénat étasunien. Et pour cause, les jeux semblent faits d’avance. La majorité des sénateurs républicains regardent d’un œil distrait les vidéos de l’accusation démocrate, au mieux gribouillent sans prendre de notes ou somnolent ostensiblement. S’ils sont une demi-douzaine à voter contre Trump, ce sera un maximum, selon toutes les prévisions (il faudrait qu’ils soient 17).
C’est d’autant plus significatif qu’il semble établi que l’ex-président
avait été parfaitement mis au courant à l’avance qu’une partie de ses partisans
préparaient activement un assaut du Capitole. Son équipe de communication,
dirigée par Dan Scavino, surveillait activement les réseaux sociaux (dont Reddit,
4 chan et 8kun) depuis des semaines et des mois avant le 6 janvier. Les
principaux organisateurs de la convergence vers Washington ont été lourdement financés
par le comité de campagne de Trump, via Made Media Consultants LLC et des
sociétés écran. Certains de ces organisateurs, dont Alan Hostetter, avaient
appelé à l’exécution des traitres et des communistes (démocrates et
républicains opposés à Trump).
Certes, une centaine d’éminents républicains, dont beaucoup
de retraités des précédentes présidences républicaines, ont organisé une
visioconférence pour décider de la formation d’une tendance conservatrice plus
traditionnelle au sein du GOP. Voire d’une scission : mais pour créer un
troisième parti, il faut des sous, et les donateurs potentiels douteront très
fort de la viabilité d’une formation indépendante.
Qu’à cela ne tienne,
Fox News et les autres médias plus ou moins nettement pro-Trump ne mettent en
avant que les arguments lui étant favorables. Mieux encore, le sénateur Lindsay
Graham tente d’insinuer que les démocrates étaient tout aussi au fait des
risques d’assaut du Capitole et n’auraient rien fait pour les prévenir. C’est
tout juste si la fiction d’une infiltraton d’antifas dans les rangs des fanas
de Trump n’est pas remise au goût du jour, alors que, parmi les victimes ou les
arrêtés, il ne s’en trouve pas. Mais l’exemplication est simple, c’est tout bonnement
que le FBI se refuse à en trouver.
La plupart des
têtes de pont de la marrche du 6 janvier ont indiqué avoir été en liaison étroite
avec des élus républicains, ces derniers, nommés, s’abstiennent de commenter ou
dénonçent des débordements imprévisibles.
En fait, même si
Trump avouait publiquement qu’il a menti (enfin, non, qu’il plaisantait) en
faisant état de fraudes électorales que cela ne changerait sans doute pas grand’chose.
Il aurait possiblement été abusé par ses opposants infiltrés dans ses propres
rangs (si ce n’étaient des démocrates se faisant passer pour des trumpistes).
Comme c’est idiot : il en a grâcié quelques-uns par inadvertance.
Cette éventualité
est farfelue, bien sûr, mais même si Trump perdait progressivement de sa
superbe, il restera peu désavoué par ses électeurs. C’est Trump un jour, Trump
toujours pour la majorité des trumpistes (hors ceux qui seront sans doute
traînés en justice et n’ont pas été grâciés, et encore...).
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