Le choix de Mélenchon, l’islamisme électoral
Ce n’est pas Macron et Vidal que Jean-Luc Mélenchon accuse,
c’est Ayaan Hirsi Ali et toutes les musulmanes ou musulmans apostats. Par
calcul électoral ?
C’est un illusionniste illusionné, le Méluche… Je n’ai rien de personnel contre lui et je ne catalogue pas toute la France Insoumise mélanchonniste (quoi qu’il puisse en penser). Par ailleurs, l’appellation « islamo-gauchiste » me défrise. Cela reste pour moi un phénomène somme toute marginal, et les conversions des gauchistes (en particulier féministes) à l’islam ne me semblent pas gonfler et repousser les murs des mosquées. Mais bon, il faut prendre un tribun-bateleur pour ce qu’il est.
Il n’y a aucune « honte » à suggérer au CNRS
de tirer au clair la réalité ou la non-existence d’un islamo-gauchiste (souvenons-nous de l'ultra-gauche de Coupat). Il y a
sans doute une volonté de conforter En Marche face à une droite encore plus
droitière, pré-trumpiste en quelque sorte.
Mais je ne vois pas la ministre de l’Enseignement supérieur,
qui ne suscite chez moi ni antipathie ni sympathie (nous ne nous connaissons
pas), s’imaginer instrumenter, au-delà du CNRS, la communauté (disparate, voire
clivée) universitaire. Cette communauté n’est ni toute à droite, ni toute à
gauche. Elle compte aussi des réacs indurés. Luc Ferry en reste.
Mais en fait, qui incarne « une police politique de
la pensée » si ce n’est le Méluche ? Qui ne met guère « un
point d’honneur à l’ouverture, à l’attention critique », selon ses
termes, si ce n’est lui ?
Qu’il soit bien clair que je ne prêche pas pour une
formation politique ou une autre, j’ai la mienne en propre, étant maréchal-præsident
du Prout (Parti de rien, revenu de tout). Lequel, faute de programme, et fort d’une
troupe en nombre inférieur à celle de Dupont-Gnangnan, ne la ramène pas. Pour
vivre politiquement heureux, vivons oubliés.
Ce n’est donc pas ès qualités de Phare de la pensée ou de Sri
Aurobindo de l’astrologie bretonne (que je crée de toutes pièces à moments
perdus pour me, vous faire sourire), que je poursuis ce propos.
Mais peut-être, et même assurément, parce que mes amis ou
connaissances issus de cultures musulmanes diverses, et mêmes variées et contrastées,
en ont leur claque de voir, entendre, et subir (pas trop, elles et ils savent
faire face, et la victimisation, bof…).
Alors, indirectement, le Méluche, à qui s’en prendrait-il ?
À toutes celles et ceux qui considèrent que l’islam est une religion
interprétée par des gens qui veulent imposer à d’autres leur police de la
pensée. Si ce n’était que cela. Mais aussi la police des comportements.
Il n’est pas seul. Il y a aussi le New York Times, pour qui
Ayaan Hirsi Ali est l’une des rares femme au monde à être à ce point haïe. Elle
est d’origine somalienne, fut menacée de mort, et son livre Prey: Immigration,
Islam and the Erosion of Women’s Rights, lui vaut encore davantage la vindicte
de la bien-pensance. Dont je fais partie puisque je ne veux pas stigmatiser
toutes et tous les immigrants, indépendamment de leur provenance. Elle non plus
d’ailleurs.
Vous croyez vraiment que le Méluche ne s’en prend qu’au gouvernement ?
Non, il s’en attaque aussi à quiconque pense qu’un islam rigoriste, qu’il soit
à visées politiques ou non, est profondément pernicieux. Il conforte, et le
sait fort bien, toutes celles et ceux qui veulent nous empêcher de penser
autrement que ce que leur dictent leurs bondieuseries interprétées dans le sens
qui leur convient.
Perpétuateurs (et perpétuatrices) de crimes « d’honneur »
vous voila confortés. Vous avez trouvé votre chantre, ne l’oubliez pas au
moment d’aller aux urnes.
Là, il se goure totalement, encourageant la surenchère, il
trouvera plus islamo-radical que lui-même. Je n’irais pas jusqu’à soutenir qu’il
voue les gens de culture musulmane dissidents de l’islam dans les bras du Front
national (devenu RN), mais je ne suis pas loin de le penser. Où va-t-il ?
Jusqu’à « plus vite cette femme [Ayaan Hirsi Ali] sera exécutée » ?
J’en viens à me le demander.
Il n’y a pas que Trump à avoir fait voter près de 74
millions d’Étasuniens pour lui. Il y a eu aussi les Mélenchons locaux. Celles
et ceux qui demandent la tête d’une Ayaan Hirsi Ali parce que d’origine
somalienne et traîtresse à la cause d’un emporwerment qui les froisse. D’accord,
je débloque un peu (le couvre-feu pèse), mais, avec Ayan Hirsi Ali, je crois
que que conforter la « politique de l’identité », bon, la bretonne
mise à part, hein !, la cancel cuture,
ou woke, et les « identités
de groupe », feront au final le jeu du trumpisme que je vois gagner la France
et l’Europe. J’ai aussi, heureusement, d’autres chiens à fouetter (je ne fouette
aucun chien, faut-il le préciser ? De nos jours…), et je ne vais pas vous
bassiner avec mes craintes et appréhensions. Mais quand je lis le Méluche, je
me dis qu’il est temps que je passe l’arme à gauche (pas à droite, comme Mélenchon).
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