Culture woke ou folk culture
Cela gratouille ou cela chatouille ? C’est l’érysipèle
du moment (les cruciverbistes se souviendront de l’allusion). Toujours est-il
que je m’interroge, vous aussi ?
La culture woke pourquoi pas ? Sauf que, pour sortir du bois, et vous informer à quel point, devenu vieillard, j’ai tourné réac (long chemin depuis que les gauchistes me classaient dans les « anarcho-éthyliques », car peu séduit par les lénino-staliniens et n’accordant des circonstances atténuantes qu’à ceux de VLR, Vive la Révolution, un tant soit peu festifs et rigolards). Peut-être aussi parce que, ayant vendu l' International Times, à Londres, à la criée pour croûter (mal), je trouvais que l’organe de VLR, Tout, était moins convenu que d’autres.
Mais je dois avoir tourné réac. Puisque j’emprunte le
passage qui suit à Christophe de Voogd qui s’est commis dans Atlantico
(peu classé à gauche).
« Pour prendre le seul domaine de ma compétence,
l’histoire, on ne peut que se féliciter que la recherche ait découvert de
continents entiers, laissés dans l’ombre quand j’étais étudiant :
condition féminine, histoire de l’homosexualité, évolution du partage
masculin/féminin, étude de l’esclavage, force et persistance des clichés de
genre et de race, etc. ».
Je suis redevenu étudiant à un âge avancé, et de fait, faute
de découvrir, j’ai un peu approfondi, notamment en ce que l’on dénommait encore
les études féministes. Lesquelles, en 1969, année de mon baccalauréat,
brillaient par leur absence. Autant dire que je suis peu porté à justifier la
censure.
Mais quand je me dis qu’un auteur que j’apprécie, Eric Blair,
dit George Orwell, pourrait passer à la trappe parce que masculin et caucasien,
de plus fils d’un colonialiste et ancien flic, j’éprouve comme des
démangeaisons.
Ce qui fait, qu’à la fois réac et couard, j’ai comme une
envie de renvoyer thuriféraires et détracteurs de la ministre Frédérique Vidal
dos à dos, les unes et les autres me semblant plus soucieux de se mettre en
valeur qu’animés de bonnes intentions. C’est vil, j’admets. C’est petit, d’accord,
mais je ne suis pas grand’ chose non plus.
Frédérique Vidal a démenti vouloir se présenter aux régionales
en Paca, fief de l’ex-FN Thiery Mariani, fervent soutien des identitaires.
Encore un fils d’immigrés (italiens), époux d’une immigrée (russe ou quelque
chose d’approchant), qui vient nous la jouer plus patriote que moi, c’est
impossible. Autant dire que je préférais Bernard Stasi, français naturalisé, progressiste
à ses heures, laïque convaincu, surnommé un temps Stasibaou (allusion au
dirigeant kanak), et tête de Turc de Jean-Marie Le Pen, à un Mariani. Qu’à cela
ne tienne, j’aggrave mon cas.
Si, effectivement, Frédérique Vidal a brandi l’islamogauchisme
pour faire comme Alliot-Marie avec l’affaire de Tarnac, elle va dans le mur.
Elle pourrait brandir les symboles de la LVF, se fa ire tatouer une croix gammée sur le front, que cela ne suffirait
jamais.
François Hollande a joué ce type de trompe l’œil avec Manuel
Valls, qui se posait en ministre à poigne, une partie de l’opinion préférera
toujours l’original (Marion Maréchal plus que Marine Le Pen) à l’ersatz.
On peut cependant se rassurer, bien avant que l’islamogauchisme
gagne l’université, les vieux penchants (privilégier, la famille, les copains,
qui peut renvoyer l’ascenseur, favoriser une carrière) prédomineront encore
longtemps. Entre le bien penser et le bien rapporter (que ce soit en numéraire
ou en notoriété monnayable), c’est presque toujours le second qui l’emporte.
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