Pas trop de tirage dans les rangs du GOP
On en attendait six, mais ils furent bientôt sept en
arrivant au vote. Sept sénatrices ou sénateurs étasuniens ont donc estimé
Donald Trump « un peu trop quand même ». Et encore, en prenant des
gants.
Depuis 1932, le parti républicain n’a pas connu une seule si mauvaise passe électorale. Mais sans Trump, ce pourrait être pire. Et surtout, la dissidence va se payer. Au total, dans les deux chambres, le parti compte en tout 17 traîtres qui vont devoir affronter l’électorat trumpiste. Les tièdes ne seront sans doute pas épargnés.
Trump ne pavoise pas tout à fait car il n’a pas embauché
assez d’historiens pour établir que sa non-réélection fut frauduleuse et que
les démocrates ont organisé l’assaut contre le Capitole. Patience, ses séides
républicains vont s’en charger. Il a simplement promis qu’on entendrait parler
de lui et des siens. C’est d’ailleurs en bonne voie et les médias trumpistes ne
se privent pas de donner le ton.
Il n’y a guère que les trumpistes dindons de la farce,
poursuivis par le FBI à se poser quelques questions, furent-ils victimes de
leur seul patriotisme ? Puisque Trump dit que ses avocats et les élus l’ayant
acquitté ont « rétabli la vérité’ », il n’y a pourtant plus de doute
à subsister, c’est l’absolution générale. Mais il faudra bien un jour faire le
ménage et châtier les organisateurs et suiveurs de la « chasse aux sorcières »
que le seul président légitime a dû endurer. Car tout ne fait que commencer.
Sur les sept ayant voté contre Tump, il n’y a que la
sénatrice de l’Alaska qui compte se représenter. La base l’incite déjà à
renoncer à prolonger la suite de son actuel mandat. Ben Sasse (Nebraska) a évoqué
le « tribalisme » de son parti.
Certes le souvenir de Trump finira par s’estomper. Mais
Mar-a-Lago n’est pas Sainte-Hélène, et ce n’est pas de sitôt que le parti
républicain se retrouvera dans la position des partis bonapartistes (de France,
et des Pays-Bas où subsiste une Ligue bonapartiste).
Le sénateur Bill Cassidy, l’un des sept républicains à s’être
prononcé contre Trump, a déclaré vouloir croire que si le vote s’était effectué
à bulletins secrets, d’autres républicains auraient volté comme lui. En fait, à
de rarissimes exceptions près, les élus républicains, ont tous soutenu Trump,
et constaté comment les moindres critiques de l’intérieur de son administration
se faisaient révoquer. Voter la culpabilité à bulletin secret exposait à ce que
plus trumpistes qu’elles et eux-mêmes les suspectent et les poursuivent de leur
vindicte. Avec Trump, on n’est jamais assez trumpiste. Il faut en rajouter
constamment.
C’est ce qu’à bien compris Marjorie Taylor Greene qui a
déposé une motion visant à la mise en accusation de Joe Biden. D’autres
surenchériront. Lindsay Graham s’est empressé de suggérer la mise en accusation
de la vice-présidente Kamala Harris. Il se rendra bientôt à Mar-a-Lago se faire
adouber, et même les plus réticents (face à la personnalité de Trump) lui
emboîteront le pas. Pour ne pas se faire aligner par les fils Trump ou voir
leurs résidences vandalisées.
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