mercredi 23 décembre 2020

Brexit : ce c** de Bojo et sa secte

Rares mots d’oiseaux adressés à Boris Johnson

C’est totalement inhabituel. Le Mirror a reproduit une longue diatribe d’Alastair Campbell (un travailliste) traitant le Bojo de tous les noms.


Bon, je ne risque rien, le délit d’outrage à chef d’État étranger ayant été abrogé, et de toute façon, c’est Sa Majesté et non le Bojo qui est visé par Alastair Campbell, un ancien conseiller de Tony Blair. Non seulement le sieur Campbell, un Écossais et un ex-confrère, en journalisme et pilier de comptoir (à mon époque, les deux allaient de pair), est un adepte du franc-parler,et il n’éclabousse pas d’invectives avec le dos de la cuillère.

C’est quand même totalement insolite. La pudibonde presse britannique, qui cache le moindre téton s’échappant d’un soutif, reproduit les propos in extenso de ce vitupérant chroniqueur. Je fus traducteur, mais je vous laisse apprécier verbatim les propos visant le Bojo : ce “blonde-haired, grinning, smirking, clueless clown”. En gros ce blondinet grimaçant, sounois, paillasse écervelé (libre adaptation). Et dans le billet du Mirror, c’est répété cinq fois (donc, six occurrences). Et puis, ce mot débutant par c qui se traduit littéralement en français à une lettre près par ce que nous imaginons pour qualifier un chef d’escadrille d’une secte pro-Brexit.

Alistair Campbell se trouvait au volant, accompagné de son chien, à l’approche d’un port français, proche de l’Eurotunnel, et désireux de regagner le Royaume-Uni. C’était un peu avant 04:00 (sans doute heure de Paris) et il lui fallait faire viser le livret sanitaire de son chien. La moutarde (de Dijon ?) lui est montée au nez. Il se trouvait entouré de policiers, de réfugiés, de gamins en pleurs, de chiens aboyant, entre des monceaux de fruits et légumes pourrissant. Le baron David Frost (l’équivalent de Michel Barnier, lequel vient de jeter l’éponge, la passant à Ursula von der Leyen pour jouer le rôle de Falbala face à Ordralfabétix à propos des droits de pêche), en prend aussi pour son grade. Je vous en passe. Toujours est-il que Lord Andrew Adonis et sir Jonathan Jones, entre autres, ne sont pas en reste pour fustiger le Bojo. D’ici à ce que des tombereaux de maquereaux pourris soient déversés devant le 10, Downing Street, il n’y a pas loin.

Le Daily Express se réjouit. Une sortie de l’Union européenne sans accord lui semble de plus en plus probable. La Teutonne voudrait céder mais le crapaud Macron resterait inflexible. Angela (Merkel) parviendra-t-elle à ramener Macron à la raison avant la vingt-cinquième heure (celle du docteur Schweitzer) ?

Les Rosbifs se sont vus servir des coquilles Saint-Jacques et du turbot et de la soupe au potiron à Bruxelles et une meringue pavlova au dessert (la pavlova est considérée d’origine australienne et le Royaume-Uni voudrait des conditions commerciales alignées sur ceux régissant les échanges entre l’U.E. et l’Australie). C’est donc un coup de kangourou en douceurs diverses qui fut décoché. Après un rappel de la Guerre de la coquille (10 octobre 2012, voir Wiquipédia, lorsque des pêcheurs français tentèrent de bouter des Britanniques hors de la baie de Seine), le kiwi sur le gâteau meringué.

Selon l’Express, c’est l’insulte finale. Pas moins. Qu’à cela ne tienne, Macron est dans les affres, et « terrifié », non par la covid mais par la perspective de voir des banques de la City se délocaliser aux États-Unis (je résume cette histoire de derivatives trading obligation à laquelle je ne comprends que couic).Toujours est-il que le coq français en serait réduit à s’égosiller sur son tas de fumier.

En attendant toutes les pistes de l’aéroport de Manston (Kent) se couvrent de longues rangées de camions.

Nous serions à la veille d’on ne sait plus trop quoi car, ce soir ou cette nuit, ce serait « l’instant crucial ». C’est du moins ce que la commission européenne laisse entendre.

Danserons-nous le castaschok de part et d’autre de la Manche ? Ce n’est pas assurément dans la manche…

lundi 21 décembre 2020

Et le Shadok Trump refait, refait l’élection

 Il lui advient même d’être drôle

Ga, Bu, Zo, Meu, tel était le lexique des Shadoks, lesquels pompaient, pompaient… Donald Trump, tel le président Mao (le plus grand, le plus beau, le plus gros), n’emploie plus que quelques phrases récurrentes. Il n’en fait pas moins, rarement, preuve d’humour…


J’ai beaucoup apprécié, pour une fois, le message d’un trumpiste, relayé par le Donald. C’est Abraham Lincoln qui se voit demander quel effet cela fait d’être le plus grand président des États-Unis. Lequel rétorque : « je ne sais pas, il faudrait demander à Donald Trump ». Pour le reste, à l’Ouest, rien de significatif de nouveau. Si, de nouvelles tentatives républicaines en divers États fédéraux (Pennsylvanie, Arizona) de contester les résultats électoraux. Mais si le New York Post le case encore dans ses pages, FoxNews néglige ces nouvelles tentatives. Cela met surtout en relief, comme dans l’Arizona, les clivages entre républicains se distançant de Trump et les autres. Ce n’est pas que Trump parlerait à présent totalement dans le vide mais il lui faudra trouver d’autres incitations pour faire de nouveau parler de lui.

Là, il pioche dans ses réserves ou celles de ses partisans, dont l’un vient de remettre au goût du jour la théorie d’un complot mondial pour implanter la pandémie juste pour mettre Trump en difficulté. Du réchauffé.

Tout comme d’ailleurs sa tentative de reprendre à son compte le fameux « la terre, elle, ne ment pas », phrase d’Emmanuel Berl, prête-plume du maréchal Pétain.

C’est un peu oublier que brins d’herbes et grains de sables ne votent pas.

La cartographie électorale d’un chroniqueur de la radio KMC vaut cependant le coup d’œil. Elle pointe les comtés ayant majoritairement voté pour Trump (en rouge) et Biden. Son diffuseur assure qu’elle est exacte et que seuls 16 % des comtés ont élu Biden (soit 2496 comtés contre 377). Seule la conclusion est erronée, certes Trump l’a emporté sur 84 % de l’espace des États-Unis et il est probable que si les mulots ou les moustiques avaient pu voter, il aurait pu l’emporter.

Une autre carte, dont je n’ai pu établir la provenance, révèle une répartition sensiblement différente. Trump se gargarise avec l’une en négligeant l’autre.

La comparaison entre Trump et un Shadok n’est pas si farfelue car Trump exige des républicains de Géorgie un quatrième recomptage des bulletins de vote (les trois précédents ont confirmé sa défaite). Ce serait la seule condition indispensable et suffisante pour les candidats républicains de cet États puissent l’emporter. On ne sait si ces derniers, comme d’autres élus républicains éminents ayant critiqué les confinements et le port des masques ont l’intention ou non de se faire vacciner avant tout le monde.

Trump veut à présent obtenir qu’un aéroport porte son nom (il y a déjà ceux de Roosevelt, Kennedy, Carter, Reagan, Bush et Clinton). Peut-être en faisant rebaptiser celui portant le nom d’un démocrate de second plan. C’est ce que rapporte le site du Daily Beast qui laisse entendre qu’il viserait celui de La Guardia, il souhaiterait aussi inaugurer un USS Donald Trump, un porte-avions, pas moins. L’occasion pour lui d’un nouveau message “fake news” ? Ou de réclamer peut-être qu’une future navette spatiale porte son nom ?

Nouvel échec pour Trump. Bill Barr, le ministre de la Justice démissionnaire a tenu sa dernière conférence de presse, et refusé de nommer une investigatrice spéciale (Trump pensait à Sidney Powell) pour les fraudes électorales, ni un homologue pour enquêter sur Hnter Biden, et il ne voit pas l’utilité de faire saisir les machines de Dominion Voting Systems. Trump n’a pas déjà réagi.

Breton, donc « indigène de la République »

La victimisation vénale commence à me gonfler

Rassurez-vous, je ne vais pas donner dans la victimisation. Je ne suis à la recherche d’aucune subvention, je ne sollicite pas des dons. Mais l’historiographie trafiquée, suraccentuée, commence à me gonfler.


N’ayez crainte, pas d’évocation de Bécassine ou des Bretons importés pour creuser le métropolitain parisien. Ni de déni du racisme xénophobe parfois indéniable. Je ne parle pas de la défiance et de l’animosité larvée de la fonctionnaire venue de Guadeloupe prenant plaisir à vous remettre à votre place de demandeur d’un renseignement ou d’un rendez-vous. C’est plutôt l’exception occasionnelle que la règle. Les apanages s’inversent parfois. Ne nous exagérons rien.

Mais si je voulais faire de l’historiographie crédible, je pourrais me fonder sur les albums d’Astérix. Où finissaient donc les prisonniers bretons des ancêtres des Barbaresques ? Dans des cellules pour VIP ?

Ce n’est pas non plus que je veuille mettre en doute les recherches historiques. Sur le statut et le comportement des troupes africaines sous uniformes français en Indochine ou des administrateurs indochinois dans les AOF et AEF. Un champ d’investigation intéressant. Portant sur les rapports des galonnés ou promus avec les populations dites « indigènes », ce qui pourrait valoir pour toutes les puissances coloniales, et la plupart des territoires colonisés (par les Vikings ou les Omeyyades, par exemple et leurs suppléants mozarabes).

J’ai beau être aussi aware, voire woke, que Jean-Claude Van Damme, je n’en considère pas moins qu’à vouloir jouer au c**, on peut être deux.

Donc, les Manceaux, les Angevins et autres peuples des marches de Bretagne pourraient aussi revendiquer des réparations des Bretons. Non ? Pourquoi donc s’en tenir au seul demi-millénaire antérieur si on peut remonter plus avant ?

Toute l’histoire de l’humanité est celle de multiples colonisations. Les uns avancent, les autres reculent, mais les vaincus se font généralement toujours avoir, voire en redemandent, pactisent, tentent de profiter des avantages des désavantages.

Je sais, c’est une réflexion ras-des-pâquerettes. Pas d’autre pour le moment.

Je ne vais pas ressasser que les régiments bretons étaient envoyés le plus souvent en première ligne aux côtés des régiments sénégalais et autres exogènes lors des deux deniers conflits mondiaux (et antérieurement liquidés par Gambetta autant que par les Prussiens). Simplement pointer que nos fiertés respectives ne gagneraient rien à se déclarer antagonistes.

La Bretagne, c’était aussi, « tu l’aimes tellle que les plus forts la veulent, ou tu la quittes », et ce fut un exode massif, pour trouver à croûter mieux ou plutôt moins mal ailleurs.

Sans pour autant nous replier sur nous-mêmes. Ni dénigrer nos nouveaux voisins. Je fus Breton d’Alsace, puis de Franche-Comté, et après, trop isolé, ou indifférent, je n’ai pas insisté. Je ne sais si créer un groupe ex-Bretons de Paris en Pays-de-Retz aurait un sens ou non. Pourquoi pas ?

Toujours est-il que, si vous venez vous établir en Bretagne, ne tentez pas de nous faire prendre des vessies pour des lanternes : nous avons du répondant. Courtoisement et même amicalement…

Cet exposé nombriliste me semble en valoir d’autres. Je n’ai pas énoncé chacun des autres mais de très nombreux autres. Car les nations et peuples, en large majorité, ont été tour à tour colonisés et colonisateurs. Admettons que des groupes humains, sur des îles arides, des vallées encaissées, aient pu y échapper.

Mais tout communautarisme (breton inclus) se fondant sur le rappel des torts subis me semble relever d’une « construction mythologique récente », faute d’expression plus adéquate. Je ne sais s’il existe des récits ancestraux athées, se contentant de faire d’ancêtres des Supermen ou Wonder Women. Je ne sais non plus où en est la recension des myriades de genèses. C’est un peu comme les langues, certaines se créent, d’autres tombent dans l’oubli. Parmi ces récits de créations de mondes et d’humains, l’un des plus farfelus voudrait qu’il n’y ait eu qu’un seul Adam et une seule Ève pour toute l’humanité. Métaphore estimera-t-on à présent. Mais que des millions de gens se prosternant ou se flagellant diversement continuent de prendre pour un acte de foi véridique et intangible. Ce récit n’a pas contrecarré la tenue de diverses disputations, jusqu’à la Controverse de Valladolid qui eut des effets bénéfiques et d’autres néfastes pour les Amérindiens et les Africains.

De nos jours, il semble que la plausibilité que des extra-terrestres se soient livrés à diverses expériences en diverses parties de la planète, un peu comme on crée de la viande artificielle, gagnerait du terrain. Ce qui n’empêche pas davantage divers communautarismes de se réinventer une, des histoires, des légitimités. Avec quelques effets bénéfiques (comme le regain du folklore  et des musiques celtes) et d’autres néfastes (une extrême-droite bretonne plus ou moins ouvertement xénophobe).

Cela conduit parfois à grossir la poutre dans l’œil de l’autre pour amenuiser la paille dans le sien.

Dans Le Monde, en entretien avec Valentine Faure, le sociologue Alain Policar estimait que « Cette fixation sur les origines, qui tend à les transformer en destin, me paraît introduire des identités factices, et ignorer qu’au sein même d’un groupe humain quel qu’il soit, il y a des différences considérables. ». Elle est d’ailleurs plus souvent coercitive que libératrice (rattachant l’individu à un seul groupe, ainsi que sa descendance).

C’est ce que l’on constate au pays du mythique melting pot. Lequel a viré au salad bowl ou à la mosaïque culturelle. Ce qui se constate aux États-Unis, c’est un fractionnement des communautarismes (Afro ou Asiatico-américains), chaque groupe tendant à accroître son influence, sa notoriété et ses sources de financements. Il faut se constituer en minorités visibles en nombres croissants. On en serait déjà à plus de 250 groupes ethniques au Canada. Chacun renforçant son awareness.

Aux États-Unis, les dernières élections en témoignent, cela entraîne de formidables coûts en publicités ciblées que tout le monde finit par payer (les donateurs en répercutant les coûts sur l’ensemble). La multiplicité des cultes (bénéficiant d’avantages fiscaux, ceci expliquant aussi cela) contribue aussi à la fragmentation. Et en fait à la multiplication des clientélismes.

C’est ce que l’on commence à observer en France (donc marginalement aussi en Bretagne). J’ai beau éprouver quelque sympathie pour des thèmes défendus par Douar ha Frankiz, mouvement confédéraliste, la dénonciation d’une instrumentalisation de la laïcité « pour attaquer des communautés racisées » me semble outrancière. Les laïcs, voire les laïcards, ne se résument pas à Riposte laïque (de plus en plus proche des identitaires catholiques et autres).

Il est généralement admis que la Bretagne doit son existence aux persécutions et discriminations subies de la part des Anglo-Saxons, avant et après la Bataille de Deorham. Je ne sais trop ce que les Bretons ont fait subir aux populations de l’ancienne Armorique. Autrefois roux et constellé de pikoù panez (taches de rousseur), comme encore mes enfants, ce qui suggère une génétique prédominante (non exclusive d’autres apports). Mais je ne vais pas faire commerce de la brittophobie ou de la roussophobie. Ni scinder rouquins et acajous. Le covid soit des victimaires et des victimicieux, et que le gwalarn (noroît) ou mervent (suroît) les emporte. 

dimanche 20 décembre 2020

Miss Provence, April Benayoum, insultée

Anti-israélisme ou bêtise crasse ?

La bêtise engendre la bêtise, dont la mienne. J’ai déjà exprimé à quel point toutes ces histoires de discrimination sur la base d’origines me gonflaient. Mode largage la correction sociétale et étalage de médiocrité, voici ce que superficiellement, je n'en pense pas moins.


J’en pense surtout que des politiques, des gens en mal de notoriété, se sont empressés de se faire mousser en volant, non au secours de Mlle April Benayoum, mais d’eux-mêmes.

Bien, je suis chauvin, et je ne déplore pas que Miss France soit Miss Normandie, car elle a peut-être des origines bretonnes, ait été couronnée. À Armandine Petit, qui l’a emporté sur Jolie Forcher, miss Bretagne, toutes mes félicitations (tout autant à Jolie Forcher, bien évidemment).

Or donc, April Benayoum, qui, comme pourrait le relever Zemmour, ne porte pas un prénom provençal, parle sans doute mieux l’anglais que la langue des félibres, est seconde dauphine. Issue d’une mère Serbo-croate et dit-elle d’un père Italo-isralien.

Serbo-croate ? Qui a connu la guerre sur place, en Krajina, pourrait en faire des tonnes. Serbe ou Croate, la maman ? Quant au papa, dont on ne sait s’il n’est pas davantage Italo-Autrichien qu’Israélien, je ne m’interroge pas, ayant d’autres chats à fouetter.

Le plus cocasse, c’est que parmi les gens se faisant mousser en la critiquant, il en s’en est sans doute trouvé de beaucoup plus sémites qu’elle-même (que moi, je ne sais si je n’ai pas eu une aïeule judéo-quelque-chose ou arabo-je-ne-sais-pas-davantage et cela me désintéresse total). Quand je vois des gens employer le terme d’antisémitisme pour qualifier d’immonde le traitement ayant visé April Benayoum, j’estime qu’il s’agit d’une impropriété. Cela relève surtout de la bêtise crasse, voire d'un crétinisme non-congénital mais enduré du fait d’une inculture abyssale.

Opinion que je partage avec des amis ou copains perdus de vue sémites (Séfarades ou Kabyles, ou Berbères et Arabes, sans doute elles et eux aussi d’origines variées), et beaucoup de Bretons. ou autres.

Je n’ai guère de sympathie instinctive pour Gilles-William Goldnadel mais j’avoue que sa réaction évoquant les « demeurés habituels de la médiocrité » m’a parue la plus idoine.

Il ne s’agit pas de minimiser les menées de gens qui, soit pour se faire connaître en soutenant les Palestiniens ou les Israéliens (ou en se prononçant contre George Soros ou pour je ne sais quelle religion ou contre une autre), et au passage récolter des fonds. Mais de leur dire que leurs invectives sont ridicules et que la plupart d’entre nous ne sommes plus dupes de leurs postures.

Mention spéciale pour Nicolas Dupont-Aignan qui met en cause l’immigration et un islamisme politique. Il n’a pas tout faux, mais quand il réclame toute aide sociale soit interdite pendant cinq ans pour tout immigré, on voit bien qu’il n’a pas eu à subir le dilemme « pas de logement, pas de travail, pas de travail, pas de logement ». Ni trop eu besoin d’aller faire la plonge à l’étranger.

Pour faire bonne mesure, peut-être les mêmes, peut-être d’autres, s’en sont pris à une professeure de droit d’Aix-Marseille qui a estimé que « si son père est musulman ou sa mère israélite » on doit être, selon ces sectes, mahométan ou israélite à vie. L’aurait-elle inventé ?  J‘espère bien qu’à son procès souhaité par la LDH, cette ligue citera des imams et des rabbins venant dire, sous la foi du serment, que, non l’apostasie ne suscite aucune hostilité de leur part. Si elle doit être sanctionnée, que ses accusateurs produisent leurs témoins prêcheurs et prédicateurs établissant que ses propos sont calomnieux.

Il n’y a guère de différence fondamentale entre celles et ceux qui se sont indignés des commentaires visant April Benayoum, à laquelle j’adresse ma sympathie au passage, et qui recherche l’approbation des religieux de toutes obédiences. Cela commence à devenir un peu trop flagrant.

Twitter rappelle plus fort à Trump que Biden est élu

Le Donald réduit à se glorifier

Deux messages Twitter cohabitent désormais sous les messages de Trump évoquant la fraude électorale. Le nouveau atteste que Joe Biden a été élu. Du coup, le Donald se congratule et pose en sauveur du monde libre.


Désormais, le traditionnel avertissement de Twitter indiquant que les accusions de fraudes étaient « contestées » cohabite avec un nouveau attestant que les autorités électorales on déclaré Joe Biden vainqueur de l’élection.

On ne sait trop pourquoi Twitter a décidé d’être plus catégorique, mais on peut deviner. Trump avait en effet convié dans le bureau ovale la juriste Sidney Powell et son client le général Michael Flynn.

La première avait lancé des bruits selon lesquels le Vénézuéla, l’Iran, la Chine avaient piraté les machines de recensement des votes. Cela lui avait valu d’être éjectée de l’équipe juridique de Trump dirigée par Rudy Guiliani. Trump voulait la réintégrer dans le jeu en la nommant investigatrice spéciale.

Quant au second il préconisait l’instauration de la loi martiale. Il fut aussi question de faire saisir toutes les machines électorales, propriétés des États fédéraux.

Les trois propositions ont été estimées inopportunes ou irréalistes, les autres conseillers présents ou joints par téléphone, tel Rudy Guiliani, plaidant pour ne rien faire de tel. Trump a donc officiellement, via un message, renoncé à envisager de décréter la loi martiale (“fake news”). En fait, à l’instigation de Flynn rejoint par une sénatrice républicaine et d’autres, il en a bien un temps considéré la possibilité.

La presse alternative conservatrice pro-Trump ne lâche pas tout à fait le sujet, mais commence à le reléguer au second plan. Cela n’arrange pas les affaires de Trump qui poursuit sa campagne pour récolter des dons présumés couvrir des frais judiciaires. Et marginalement soutenir les candidats républicains de Géorgie au Sénat.

En fait, il conserve les fonds et s’en tient au service minimum pour soutenir Loeffler et Perdue, il viendra les soutenir le 4 sur place (sans doute dans un comté rural) la veille de l’élection. Quant à leur accorder des fonds, il ne montre aucun empressement. Il a désormais récolté plus de 207 millions d’USD. Mais Ivanka Trump le précédera en Géorgie lundi (à ses frais ou ceux de ses hôtes ?).

Il semble que la roue tourne aussi pour le fils aîné du Donald, Donald Jr., qui lors d’une tourné promotionnelle pour son livre, Liberal Privilege. S’est plaint de perdre des milliers de suiveurs sur les réseaux sociaux. IL vise en particulier Instagram qui le censurerait. Twitter minorerait aussi son audience de deux-tiers. Pour le moment, il ne soutient pas encore que des pirates chinois aient infiltré ces deux réseaux rien que pour lui nuire. Il se contente de dénoncer la collusion entre la Chine et les démocrates et bien sûr la presse dominante.

On ne sait trop pourquoi Trump opposerait son veto au budget de la Défense (officiellement pour aligner les responsabilités des réseaux sociaux sur ceux de la presse, en révoquant la section 230 du Communications Decency act) mais il a jusqu’au 23 décembre pour le faire. Ce qui obligerait la majorité des élus démocrate de la chambre des représentants partis en vacances dans leurs circonscriptions à revenir à Washington pour contester sa décision. Il leur faudrait sans doute siéger jusqu’au 29 décembre voire au 3 janvier. Puis le Sénat devrait se prononcer.

Bref, une bonne occasion de faire parler de soi, de dénoncer les renégats républicains (les Rinos) insuffisamment combatifs, de se dire persécuté par la presse perfide jusqu’à l’échéance. Et d’inciter la Trumpland que lui seul peut curer le marigot de l’État profond.

Le mot d’ordre est Fight for Trump, Save America, Save the World… Un monde qui n’en demande pas tant.

Fox News s’est sentie obligée de démentir toutes ses allégations passées sur la fraude fiscale. Non de gaité de cœur. Elle veut s’épargner un procès intenté par la compagnie de logiciels Smartmatic, qui attaque aussi One America News et Newsmax. Les animateurs et animatrices de Fox News vont donc se rétracte 

samedi 19 décembre 2020

Islamophobie française ? Permettez d’en douter…

Que le couscous soit au porc ou au mouton, peu importe

Religiophobe, partant islamophobe, et pourquoi pas calvinophobe ? Oui, comme le soutient une tribune de Médiapart « il est temps de prendre conscience de la situation ».


Je vis, pour quelques mois encore, dans l’ex-Petite Turquie de Paris, ou naguère Le Sentier turc. Si je m’en éloigne, ce n’est pas tant parce que les bobos l’ayant envahi soient déplaisants, ni par nostalgie du bon temps d’avant avec des bars à patrons maghrébins qui pratiquaient des prix abordables. Et vous donnaient un coup de main à l’occasion, autant parce que voisins que clients.

De toute façon, que les voisins soient des Turcs, des Kurdes, des Maghrébins ou autres, on se contrefichait de savoir ou non s’ils étaient musulmans ou athées ou je ne sais quoi encore.

De toute façon, plus un boulanger, plus un boucher (enfin, si deux, dont l’un un peu éloigné), n’est un très blond aux yeux bleus dans ce quartier. Et tout le monde s’en balance.

En 22 ans, je n’ai tiqué qu’une fois, furtivement, quand un point-relais tenu par des Pakistanais m’a poliment demandé de laisser mon chien hors de son officine de traduction. Eh bien, on s’y fait. D’autant que les fois précédentes de retraits de colis, ils ne se formalisaient pas : peut-être avaient-ils un client à l’intérieur qui ne supportait pas les chiens. On ne se demande pas non plus si les bouchers affichant « hallal » le font par conviction ou simplement parce qu’ils sont commerçants et ont estimé que ce serait un avantage commercial.

Que l’islamophobie soit un moyen de faire parler de soi et une certaine forme de musulmanophilie (affichée pour une autre forme de clientélisme) tout autant, ne fait guère réagir, heureusement, la majorité de la population ?

Laquelle comprend surtout que les uns et les autres sont avides de notoriété et de fonds (donations et subventions diverses) pour se faire mousser, ou placer des potes dans des services municipaux.

Des fous de dieux divers, on en trouve dans toutes les religions, certes, ces derniers temps plutôt davantage côtés sectes musulmanes qu’hindouistes ou chrétiennes ou raéliennes. En tout cas, en Europe. On aimerait espérer que cela leur passera et que les autres ne prendront pas le relais.

Islamophiles et consorts du bord opposé sont un peu comme les truands et les policiers. Il faut des uns et des autres pour que les deux prospèrent plus ou moins bien.

En revanche, oui, j’en ai ma claque de voir dénoncer les « islamo-gauchistes » qui ne sont pas plus gauchistes ou de gauche que la plupart d’entre-nous mais sont essentiellement des clientélistes. Tout comme d’ailleurs leurs dénonciateurs. Les deux nous bassinent.

Ce que veut la majorité de la population, c’est la fin des cloches à toute volée (À Vitré, cela reste une plaie) et bien sûr pas davantage d’appels de muezzins tonitruants. On aimerait contempler et savourer un clair de Lune à Maubeuge en silence. Est-ce trop demander aux uns et aux autres ?

Pour Trump, pas de trêve des c*** fuseurs

Donald Trump sénile ou simple radoteur ?

Le president-eject est entré en mode boucle. Un peu comme l’écran bleu de Windows NT, on peut tenter de réinitialiser, il radote sans cesse. Mais il m’a fait au moins découvrir revolver.news. Du lourd, du cinglant.


Que fait Donald Trump ? Il communique. Pour se targuer d’avoir doté les États-Unis de deux vaccins contre le covid. Et d’être trahi par les Rinos (les renégats républicains) qui ne lui assurent pas sa réélection. Oann, NewsMax, avec FoxNews à la traîne, rassurent la Trumpland. C’est sûr, il peut encore rester à la Maison Blanche. Mais il fait aussi la réclame de revolver.news, qui l’enjoint de curer le marigot de l’État profond avant le 20 janvier. À part cela, faute de reprendre à son compte les critiques contre les vaccins (lesquels, c’est sûr injectent aussi des fréquences radios captables par la 5G, il fallait y penser et l’inventer), il critique l’efficacité des masques et des mesures de confinement (décidées par des démocrates, quand les trumpistes font de même, il ignore superbement). Pour le moment, il n’a pas critiqué Macron qui se masquait à l’occasion, sans pouvoir éviter la contagion. Cela pourrait venir. L’attente n’est pas tout à fait insupportable, mais il ne faut pas désespérer que Trump ne s’emparerait pas du sujet.

Mais son obsession principale reste d’assurrer qu’on lui a volé sa réélection. Grâce à Trump, j’ai aussi découvert le site du Washington Examiner (ultra-droite). Je ne me rendais pas compte ô combien Joe Biden est un « extrémiste » ultragauchiste. D’ailleurs, il veut embarrasser Boris Johnson et retarder un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni (selon le Daily Express).

Tout cela, c’est un peu du foklore. Ce qui l’est moins, c’est que les républicains les plus conservateurs veulent empêcher la Federal Reserve de lâcher des fonds pour des mesures d’aide sociale. Imaginez des trumpistes étasuniens désargentés venant en masse se réfugier en France pour bénéficier d’aides qu’ils haïssent chez eux. Même Marion Maréchal-Le Pen en frémit.

Je vous en passe. L’une des suppositions avancée par une partie de l’entourage de Trump et démentie par une autre veut qu’il reste à la Maison Blanche le 6 janvier, jour de la passation de pouvoirs, voire jusqu'au 20, date de l'inauguration. Quoi qu’il en soit, dans un message récent dénonçant de nouveau les fraudes électorales, il a convié ses partisans à manifester déjà le 6 à Washington. La presse pro-Trump est donc incitée à réchauffer le sujet jusque là.

Quant à la candidate et au candidat républicains au Sénat en Géorgie, ils ont devancé l’explication d’une éventuelle défaite : des démocrates viendraient en masse depuis d’autres États pour se faire enregistrer en Géorgie et voter contre eux. Un tribunal local a estimé que leurs craintes semblaient exagérées. En revanche la Géorgie a réussi à purger près de 200 000 électeurs des listes électorales, un laboratoire de l’université d’Harvard a donc mis en ligne un site permettant de vérifier quel est son statut.

Un titre pro-Trump, The Epoch Times (représenté aussi en Europe et dans 33 pays globalement, dont la France), continue vaillamment de persuader son lectorat que Trump a encore ses chances d’être proclamé réélu. Ce titre incite les deplorables (Hillary Clinton avait estimé que les trumpistes étaient des lamentables) à prendre le contrôle du parti républicain. Ce titre fondé par des Chinois anti-communistes se veut indépendant et conservateur.

On ne sait combien de trumpistes convergeront vers la capitale fédérale le 6 janvier et si Trump les remerciera d’être venus fêter sa réélection. Pour le moment, un événement Facebook intitulé Donald J. Trump 2nd Presidential Inauguration Ceremony attire des voyeurs. Il est organisé par un groupe conservateur qui relaie que la sénatrice Amanda Chase (du Sénat de Virginie) appelle Trump à décréter la loi martiale. À durée limitée toutefois, juste le temps d’organiser une nouvelle élection. Il ne s’est trouvé jusqu’à présent qu’un élu républicain plus ou moins dissident de l’aile religieuse du parti pour critiquer cette prise de position radicale. Cette charmante dame s’oppose aux confinements mais comme un calibre 38 ne la quitte jamais, elle se sent en sécurité. Sinon l’attention de la presse conservatrice se porte sur une allégation émanant de trumpistes selon laquelle Hunter Biden aurait tenté de séduire sa nièce, alors âgée de 14 ans en posant nue pour elle. Revolver.news et la Nationalist Review en font état. Et bien sûr, si l’agence AP ou CNN, CBS, NBC, et la « presse dominante » le taisent, c’est bien la preuve, naturellement, que… Revolver s’illustre aussi avec des titres « comme les confinements tuent dix fois plus que la pandémie ». C’est fondé sur une rigoureuse étude de la rédaction avec l’aide de scientifiques (en sciences sociales et économie) qui, en raison de la sensibilité du sujet ont choisi de témoigner sous pseudonymes.

Trump franchira-t-il le Rubicon ? Pour le moment, il s’emploie de nouveau à ridiculiser Joe Biden. Cela l’a repris. Il vaticine. Mais parfois, il nous réserve une surprise. Il s’est enfin exprimé à propos du piratage des serveurs de l’administration : selon lui, tout est sous contrôle et si la presse dominante met en cause la Russie, c’est un air connu. Ce pourrait être la Chine (sous-entendu, qui aurait aussi infiltré les machines à voter et manipulé l’élection). Tump trumped par les Chinois, ce n’est pas nouveau, mais le Donald, avec du vieux sait faire du neuf. 

jeudi 17 décembre 2020

Brexit : l’Europe déchristianisée veut bosser un dimanche

Avec le Brexit, pas de trêve des confineurs

Bien, comme nous pourrons toujours aller à la pêche aux moules sans se faire piquer nos paniers, le Brexit, hein ? Mais quand même, il faudrait aboutir à un accord dimanche prochain, dernier carat. Faute d’un accord pour décaler le septième jour, on risque le péché véniel.


Tout fout le camp, ma bonne dame, et les galettes des rois sont déjà sur les étagères de Lidl. Et même que l’Union européenne veut fixer à dimanche prochain l’échéance pour un accord sur le Brexit. Plus proche de la Libre Pensée que de toute religiosité, je ne m’en alarme pas moins (des souvenirs de catéchisme obligatoire, de cartes de messe à faire tamponner par des sacristains, de confessions obligeant à s’inventer de mauvaises pensées).

Si je comprends bien, Michel Barnier & co imposent à David Frost et consorts de parvenir à un accord jusqu’à dimanche soir au plus tard. Indécent. Et le fameux Sunday closed ? L’arrogance de l’Union européenne, autrefois terre de chrétienté (et auparavant d’animisme) est sans vergogne.

Que va dire Boris Johnson à Ursula von der Leyen cette nuit au téléphone,Qu’il n’est sans doute pas envisageable de négocier au-delà du réveillon de la nouvelle année. Que Big Ben sonnera à minuit le 31 décembre (un test, vu que l’horloge est en réparations depuis 2017). Qu’un accord poisson d’avril est hors de question. Confirmé à l'issue de la courte discussion.

Mais il serait question de faire siéger la chambre basse britannique les fins de semaine. Pas uns pour racheter les autres.

Je le confesse, j’ai piqué ce « pas de trêve des confineurs » au Canard enchaîné. Au pays d’Ordralfabétix, dit Unhygienix en anglais, et en la Belgique du capitaine Archifbald Haddock, descendant du chevalier François de Hadoque, nous sommes prêts à bloquer le débarquement des aiglefins britanniques. Qu’ils se le disent au fond des ports. Quand la mer, monte, qu’ils soient rouges avec la honte, quand elle descend, qu’ils descend leurs prétentions.

Or donc, Johnson et von der Leyen se sont causé et il semble que la question de la pêche achoppe toujours. Le problème n’est pas tant que les pêcheurs bretons ou normands se verront contingentés à des zones de pêche restreintes, mais que les bateaux-usine néerlandais et autres le seront de même. Et que le déséquilibre est patent. En restant inflexible sur le sujet, la perfide Albion mise sans doute sur de futures dissensions entre pays maritimes européens. Reste à espérer que la zizanie au sein du Royaume désuni (l’Écosse, le Pays de Galles, l’Irlande du nord ne se satisfaisant pas des décisions de Londres) fera reconsidérer les choses. Pour le moment, c’est encore l’impasse. En gros, tout le monde se déclare officiellement opitimiste, mais c’est l’inverse en coulisses. Pour le Daily Express, qui n’espère que cela, la rupture sans accord se profile. 

L’héritage durable de Trump : la suspicion

 La presse alternative peut prendre le dessus

On a craint un coup de mou de Donald Trump. Pas du tout. Il est reparti dans la défense et illustration de son ego et sa réélection contestée.


Donald Trump, à peu près conscient que son éviction approchait, semblait apathique, ne relayant plus sur Twitter que des messages de ses partisans. Dont ceux d’un foldingue, le juriste Lin Wood, qui veut que le gouverneur et le secrétaire d’État de Géorgie, des Rinos, finissent en prison. Auparavant, le même Lin Wood incitait la Trumpland à prendre le maquis, à faire le plein de munitions, de piles, de lampes-torches, de bougies, de vivres, pendant que lui restait douillettement au logis. N’exagérons rien, Trump ne décrète pas directement l’insurrection, il se contente de répercuter les appels de ses plus chauds partisans.

Lesquels, très majoritairement, selon divers sondages, sont davantage crédibles que la presse à peu près sérieuse et déontologiquement dans les clous. L’ennui, c’est qu’une presse alternative (pas encore émergente en France, mais cela ne saurait tarder car il y a des pépètes, du flouze, de la fraîche à se faire), est devenue plus crédible que l’autre pour la Trumpland.

Les voix de la Trumpland ne manquent pas une occasion de pointer, en l’exagérant, la trahison des élites (forcément autoproclamées), et d’une presse dominante total complice.

Ces gens des élites pas forcément total obnubilés par le pognon, enfin pas toujours toutes et tous, savent que pour faire des riches, il faut des pauvres et de moins pauvres qu’elles et eux-mêmes. C’est clairement, à mon sens, ce qui a échappé à nombre de trumpistes.

La suspicion généralisée est fortement contagieuse.

Tump n’a pas encore réagi à l’injonction d’un procureur de New York de justifier ses étranges impositions (Ivanka, elle, est poursuivie pour avoir fait surfacturer un raout d’inauguration réglé par les contribuables dans un bâtiment Trump, elle dément). Lui ne se contente pas de relayer les louanges de Breitbart News, louant dieu pour les quatre années de sa présidence. Breitbart continue à entretenir le mythe de la fraude électorale généralisée. Tout comme Oann, avec, pour cette chaîne, un titre comme « la manipulation électorale est un objectif à long terme de la gauche ». FoxNews a étendu sa couverture à dix nouveaux pays, dont 23 en Europe (hors France). Le New York Post semble avoir tourné la page Trump et rapporte une anecdote texane. Un ancien capitaine de la police de Houston était tellement persuadé que les élections avaient été truquées qu’il s’en est pris à un chauffagiste, projetant sa voiture contre la camionnette du chauffagiste avant de dégainer pour l’arrêter. L’ex officier avait reçu plus de 211 000 dollars de la part du Centre pour la liberté, dieu et le pays de Houston (Liberty Center for God and Country). De quoi prendre des boulons pour des bulletins de vote truqués.

Mais le NY Post regrette aussi le départ (ou limogeage) du ministre de la Justice, Bill Barr, qui avait purgé le FBI de séides de « l’État profond ». L’héritage de Trump, c’est cela : dénoncer la collusion entre les médias non-alignés sur les ultra-conservateurs et les élites, l’État profond. Conforter des gens à considérer que seules les élites alternatives (trumpistes profondes) sont crédibles, même si elles mentent effrontément. La preuve qu’elles sont dans le vrai ? Les médias de l’État profond les censurent ou les ridiculisent.

En quatre ans, Trump a relayé plus de 265 messages émanant de la sphère QAnon. La dernière en date des campagnes QAnon, c’est #fSubpoenaObama (assigner Obama en justice). De son côté, Trump veut faire assigner Hunter Biden (le fils de Joe) pour fraude fiscale (il l'a cependant démenti après l'avoir suggéré). Il dispose encore de pouvoirs jusqu’au 20 janvier. Il n’instaurera sans doute pas la loi martiale comme l’y incite un candidat gouverneur trumpiste de Virginie. Mais il vient d’annuler des dispositions du ministère de l’Énergie visant à réduire la consommation d’eau. Il a aussi limité les mesures de protection des espèces animales en danger d’extinction. Il peut aussi gracier, placer des partisans, et opposer son veto jusqu’au 20 janvier. Les toutes dernières de Trump, il vient de confirmer qu’il opposerait son veto au budget de la Défense et que l’élection dans le Nevada était due aux votes de personnes étrangères à cet État. Selon un avocat de Trump, 85 000 bulletins du Nevada seraient frauduleux. Resterait à le prouver.

lundi 14 décembre 2020

Merci, président Trump, pour ce vaccin

Brino et Rino sont sur un bateau

Sans Donald Trump aux commandes, un vaccin contre le covid aurait nécessité cinq ans de recherches de plus. C’est dire à quel point l’ingratitude des DemoRats et des Rinos lui pèse. De ce côté de l’Atlantique, avec le Brexit (ou le Brino), on sait prendre son temps.


Il y a les républicains de nom seulement et maintenant le Brexit idem, le Brino, celui auquel Boris Johnson, en renégat, pourrait finir par consentir, selon ses détracteurs. Le Brino finira-t-il par tomber à l’eau ? En tout cas, il n’est pas déjà dans la manche. Les députés britanniques passeront-ils le réveillon de Noël en session ou Boris Johnson jettera-t-il l’éponge auparavant ?

En face, enfin, à l’Ouest, même la presse trumpiste se lasse de répercuter les messages de Trump. Ce soir, les grands électeurs devant se déclarer, on pourrait savoir si le Donald se résigne à se terrer en Floride. Pour le moment, il tente de convaincre un sénateur trumpiste d’appuyer la démarche de représentants (députés) loyaux et forcément patriotes pour faire invalider l’élection dans divers États fédéraux. Il s’agit d’une procédure complexe ayant fort peu de chances d’aboutir.

Un signe ne trompe pas. Sur Twitter, seuls ou presque, les trumpistes abondent dans le sens du Donald (les anti-trumpistes, les DemoRats, se lassant de répliquer). Cela étant, Trump continue de (faire) prendre des décisions (et des vessies pour des lanternes). Comme celle de mettre fin aux sanctions visant le Soudan, pays censéne plus financer le terrorisme et s’apprêtant à permettre à la marine de guerre russe de bénéficier d’une base navale. Trump nomme aussi des tas d’admiratrices et admirateurs à des postes de conseillers qui sont autant de sinécures en espérant peut-être que, venant siéger, ils choisiront un hôtel Trump pour séjourner. Il a aussi casé ici ou là divers climatosceptiques

Selon un sondage CBS/YouGov, 82 % des électeurs de Trump considèrent toujours qu’il a remporté l’élection et que des fraudes massives l’ont empêché de rester à la Maison Blanche. On ne voit guère le Donald les décevoir.

Retour en Europe avec le Brexit dont on ne sait trop s’il tourne ou non Brino. En fait, pour les partisans d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, tout accord sera estimé insatisfaisant. The Daily Express les rassure comme il peut, avec par exemple, ce “British officials have dug their heels on fish”(comprenez que les talons (heels) britanniques restent fermement plantés sur les droits de pêche qui ne sont pas aussi glissants que des eels, soit des anguilles). De toute façon, pour l’Express du moins, côté continental (européen), c’est « la panique ». D’ailleurs, la Norvège va renégocier son accord avec l’U.E., les dissensions sont à leur comble, l’Union à été comparée au Titanic par le premier ministre slovène, et au final, Boris Johnson gagnera sur toute la ligne de pêche. Soit Michel Barnier et Ursula von der Leyen mordront à son hameçon, soit il les forcera à endosser la responsabilité de renoncer à un accord. La presse un peu sérieuse (Guardian, Independent, Financial Times) reste plus circonspecte. En dépit du désaccord sur les droits de pêche, il y aurait encore l’anguille d’un accord bancal sous roche.

Comme aurait pu le narrer Robert Lamoureux, l’anguille serait toujours vivante (l’espèce est en voie d’extinction, mais la variété Brexit confirme la règle).

Il n’en reste pas moins que, selon Jean Quatremer (Libération), « L’Union européenne reste un colosse aux pieds d’argile » et que le risque d’une « explosion de l’euro » se rapprocherait.

Donald Trump tournera-t-il enfin les talons, comme les négociateurs britanniques ou européens ? Pour le moment, ni l’un, ni les autres ne font preuve d’empressement.