dimanche 13 octobre 2019

Brexit : place à l'infotainment

Avec Priti Patel, le Royaume-Uni a sa Mona Lisa

Oh-la-la (in Eng.; as they say), Andrew Marr a vraiment pris un coup de vieux. Faux pas (id.), mais de qui ? Non, Priti Patel n'a pas souri quand Andrew Marr lui a listé les inconvénients du Brexit pour le Royaume-Uni. Si, elle prend tout cela à la légère... Jeux d'ombres.
Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent, disait Edgar Faure. Hier (ou avant-hier ?), je me, nous promettais de ne pas vous bassiner avec le Brexit avant quelques jours. C'est plus fort que moi, mais je vais tenter de vous entretenir — aussi — d'autre chose.
Attendez-vous à ne pas savoir réellement quelle sera l'issue avant... Même pas après qu'Angela Merkel ait fini de dîner avec Emmanuel Macron, ce soir, même pas demain, après que Donald Tusk ait estimé que Boris Johnson ne sollicitera « probablement pas » une extension de la date de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Report que, selon son entretien avec Kurier (Autriche), il, nous ne forcera, forcerons pas, pour répondre à la volonté de la majorité de Westminster (le Parlement), vu que, comme le pense, voire l'exprima en d'autres termes Emmanuel Macron, « comparé au parlement britannique, un sphinx égyptien est comme un livre ouvert. Donc, on doit attendre, et en raison de l'Angleterre, boire du thé. ». Tusk et le Sphinx. Priti et Mona Lisa. Keep calm and carry on. L'Angleterre... Non le Royaume-Uni. Ou désuni. Tusk a dit : « l'Angleterre ». Lapsus ? Je devrais aller vérifier si l'Angleterre est plus peuplée que l'Écosse et le Pays de Galles réunis...
Il fallait aussi consulter, ce dimanche, La Repubblica (It.), pour comprendre que le DUP (le parti unioniste nord-irlandais), n'allait approuver aucun compromis avancé par Boris Johnson... Quant à Nigel Farage (Brexit Party), il a exclu que Bruxelles concède l'essentiel à Boris Johnson, lequel ne parviendra pas à un Brexit done le 31 octobre prochain. Spéculations.
Ce qui est plus amusant, c'est de voir une partie de la presse britannique monter en épingle la question de savoir si Andrew Marr, interrogeant la ministre de l'Intérieur Priti Patel, a eu raison ou non d'estimer qu'elle souriait en non-réponse à ses questions sur les conséquences du Brexit pour l'industrie britannique.
J'ai maintes fois croisé Andrew Marr dans les locaux de la rédaction de l'Independent que j'étais, par deux fois, en stage d'observation afin de préparer mon mémoire de maîtrise (The Independent. Is it?). Nous avions échangé quelques mots. Je n'imaginais alors pas qu'il deviendrait le plus important chroniqueur de la BBC. Boudiou... Les ans l'ont marqué.
Je n'ai jamais été tenté par la presse audiovisuelle. Pas du tout, du tout, envie de me demander si je posais bien la voix, présentais le plus possible mon meilleur profil. Ce doit être usant. Mais se retrouver dans la presse écrite, obligé de tirer à la ligne pour éclaircir la question de savoir si Priti Patel a souri, ou non, si sa mimique était du genre "tongue in cheek" ou non, ou si c'est l'une de ses expressions faciales habituelles (Coco, tu me sors les photos de Priti depuis, allez, 2005, ça urge...), My goodness! Et on embraye sur ses origines (parents venus du Gujarat puis d'Ouganda, comment ils  ou elles sourient au Gujarat et en Ouganda ?), sur je ne sais quoi... En fait, elle serre les dents, ou quoi ?
Tout cela pour générer, sur les divers sites, des réactions enflammées de lecteurs, pour l'une, ou l'autre. Marr, démission. Rien que cela... Ouf, pas de Priti, rentre chez toi...
Les hommes et femmes politiques issus de ce que l'on nomme ici « la diversité » sont beaucoup plus nombreux à des postes de premier plan au Royaume-Uni (j'avais antérieurement abordé cette question sur ce blogue) et un Zemmour ricanant sur la distinction, douteuse à ses yeux, de telle ou telle se verrait relégué à faire des piges pour d'obscures web-tv à peu près confidentielles.
On a eu certes un "Old Red Andy" (Marr), sur le mode Dany-le-rouge (Cohn Bendit), car à Cambridge, étudiant, il s'était vu attribuer ce sobriquet. Mais depuis 1981 (journaliste pour le Scotsman, puis l'Independent, puis l'Economist), il a notablement évolué. Bref, des chamailleries.
Et ouf, en une demi-heure, cet épisode mineur n'a suscité que quatre commentaires sur le site de l'Independent... Much ado about nothing, a considéré une large majorité de lecteurs tandis que des parlementaires twittaient encore sur ce non-sujet. 
Plus important : le SNP (nationalistes écossais) veut un second référendum sur l'indépendance de l'Écosse. On s'en doutait, rien de nouveau. Sauf que... Cela aurait pu attendre un peu. Or, le SNP veut hâter les choses. Soit qu'il est estimé qu'un accord sur le Brexit ne pourra aboutir, soit qu'il est parié qu'il sera si bancal que les conséquences pèseront sur les choix électoraux des Écossais. Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise, n'a pas exclu, en fonction des futures relations entre l'UE et le Royaume-Uni, qu'une frontière entre l'Écosse et l'Angleterre soit instaurée. Bien évidemment, elle désirerait l'éviter. Mais cela revient à laisser entendre que, si Boris Johnson se montrait trop gourmand, n'obtenait pas un accord satisfaisant avec Bruxelles, il devra en porter la responsabilité.
Pour le Sunday Times, le Bojo adressera rapidement un ultimatum à l'UE : "Sign this deal or let us go now, Boris tells EU". Oui, bon, demain (après le discours de la reine devant le Parlement) ou mardi, il pourrait (ou non) se montrer plus conciliant.
Mais samedi prochain, réunis un tel jour depuis 1956 (Suez) et 1982 (Malouines), les députés devront se prononcer sur le projet d'accord que Boris Johnson se fait toujours fort d'obtenir. Et là, avancer un pronostic semble fort présomptueux. 
De ce côté, celui des 27, finalement, le dilemme est le suivant : claquer la porte au nez du Bojo ou lui sauver la mise... En ne sachant pas trop ce que cela impliquerait à court (élections britanniques anticipées), moyen (éventuel référendum écossais) ou long terme (tout ce qui semble imaginable ou inimaginable, genre la Californie faisant sécession, l'Angleterre rejoignant les États-Unis d'Amérique). Je plaisante ? À peine. C'est aussi simple que de décrypter le (non-) sourire de Priti Patel, la Mona Lisa britannique.
P.-S. — le saviez-vous ?
« En français dans le texte » n'est pas traduisible en anglais. Enfin, si, mais pratiquement jamais employé. En fait, c'est le plus souvent inutile (les titres de la gutter press ou de la presse populaire s'abstiennent d'employer des vocables ou expressions étrangères, hormis peut-être « Mademoiselle d'Armentières », le lectorat de la quality press est censé reconnaître ce qui est en latin, français, italien, espagnol, allemand... et en comprendre le sens).







Démétropoliser ou oasifier les métropoles ?

L'architecte Roland Castro veut 3 000 villages en Île-de-France

Un peu par désœuvrement, j'ai consulté la tribune libre de Roland Castro dans Le Parisien-Aujourd'hui en France... Allons bon, voilà, qu'il souhaiterait déporter Marine Le Pen à Montretout. D'autres voulaient rapatrier les cendres de Pétain à Douaumont... Quel rapport ? Aucun. Si ce n'est que les débats genre chacun met en avant ses idées (ou ambitions) peuvent lasser.
Je me souviens de Roland Castro débarquant en cowboy à Belfort, vers la fin des années 1970. Bénéficiant d'un contrat de Ville moyenne, Belfort ambitionnait de remodeler son centre, revitaliser ses cités HLM, et tout et tout... Dégaine surprenante, faconde, verbe haut, sens de la formule. Sympathique. Rentre-dedans. Je ne sais plus trop si ses propositions furent toutes retoquées ou non... Il s'est rattrapé plus tard avec des bâtiments de l'université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM). Pas mal, le campus de Sévenans. Je ne sais comment il a vieilli depuis 1985, et cela serait hors-sujet.
Or donc, Roland Castro attaque, aborde sa tribune (« Roland Castro et le Grand Paris : "Madame Le Pen veut démétropoliser" ») façon chattemite. On ne peut « moralement balayer » le concept de « démétropolisation » qu'aurait avancé Marine Le Pen. Diantre !
Ah bon, elle veut démétropoliser ? Quoi au juste ? En fait, annonçant qu'elle briguerait un siège au conseil régional des Hauts-de-France, elle s'est préservée de s'aliéner les Lillois ou les Amiénois. Elle se garde de dire qu'il faut déshabiller Pierre pour habiller Paul, faire de Lille ou d'Amiens le siège du conseil régional. Mais elle ne veut pas de « métropolisation » (entendez : excessive, sous-entendu), et « refuse que la métropole aspire tous les centres de décision, tous les centres économiques et tous les services publics ». Cela vaut autant pour la petite ville ou le bourg devenant le siège d'une communauté de communes, pour un chœur de cité et ses périphéries, pas de quoi en débattre longtemps : tout le monde ou presque est d'accord, il ne faut point trop éparpiller, disséminer, tout en ne trop point concentrer.
Conclusion de Roland Castro : « Si la métropole des 3 000 villages enracine les nomades modernes (...) alors, Madame Le Pen ira se réfugier à Montretout (...) La beauté vaincra le populisme. ». Nan ! Si !
Entre les deux, et moi, et moi, et moi... Soit moi, Castro, Roland, et mon projet champêtre qui prévoit aussi de renforcer l'attractivité « de grandes centralités » (Champs-Élysées, Le Bourget, parc Georges-Valbon, Rungis « ouvert », lac de Vaires). J'ignore tout de ce parc, de ce lac, mais pourquoi pas... La liste est sans doute non-exhaustive, et d'accord, réveillons la Bièvre (de Guyancourt aux égouts de Paris ou jusqu'à Gentilly ? peu importe).
Mais je ne vois pas trop, voire pas du tout le rapport entre la prétendue « démétropolisation » abusivement ainsi imputée, le populisme, et ce qui touche à tout le reste du territoire.
Je m'étais penché un temps, lors de mes études, sur l'urbanisme en Grande-Bretagne (notamment sur les villes nouvelles, celles d'Écosse en particulier) et aux États-Unis. Plus tard sur Belfort-Montbéliard-Héricourt, davantage aux pieds des murs. Depuis... Je suis largué.
Largué à La Fère en totale dévitalisation. Nombre de maisons à vendre, de commerces fermés, et quelques efforts pour rendre le centre-ville, autrefois prospère, que ceux de Chauny et Tergnier lui enviaient, un poil plus élégant. Mais avant que La Fère devienne capitale européenne de la Culture, bénéficie de subventions à foison pour se refaire une beauté, soit transformée en Bologne picarde (comme la plupart des commerces sont abandonnés, créer des arcades serait envisageable pour border la rue principale), de l'eau aura coulé dans le canal comme dans la Bièvre.
Y avoir relocalisé l'artilleur du pont de l'Alma n'a pas changé grand'chose au destin de La Fère, désertée par ses régiments, par un centre EDF important, un autre de la SNCF.
Et oui, les listes européennes soutenues par Marine Le Pen y ont progressé de 43 à 46 % de 2014 à 2019). Progression due aussi aux « nomades modernes » de Roland Castro, les plus fortunés et les plus aptes à se réimplanter ailleurs ayant pris le large. Quant à certains autres, ils se sont contentés de se rapprocher des gares de Tergnier ou Chauny... Il y passe encore fréquemment des trains, notamment vers Creil et Paris.
On pourra toujours embellir La Fère, les retraités d'Île-de-France ne seront guère tentés d'y passer l'hiver. Électoralement, Europe Écologie et le Parti animaliste y ont fait à peu près jeu égal à un peu moins de 4 %. La pollution n'est guère décelable, chiens et chats y tiennent compagnie à qui n'est pas déjà dans un EPHAD. Je caricature, dont acte. Car cela reste pourtant une jolie petite ville, La Fère. Mais plutôt mal desservie. Quoique, pas si pire par rapport à des localités des Vosges ou de Haute-Saône, voire de Corrèze (depuis que Jacques Chirac n'était plus aux affaires, que Hollande est en retraite, ce n'est plus comme avant... la manne s'est étiolée).
Si je comprends bien Roland Castro, il faudrait transformer « environ 450 » Vaucresson ou Villemomble en « 3 000 villages » formant « une oasis métropolitaine exemplaire ». Big bisous. Pour y parvenir, tous ensemble, tous ensemble... Et quoi ? Comme naguère à Niort, on tuera le cochon dans la baignoire du HLM en vue d'agapes entre voisins, on s'échangera les œufs pondus sur les balcons contre des herbes aromatiques poussant sur les terrasses ? Grâce à des jardins associatifs (dits autrefois « ouvriers ») entre les entrepôts des zones industrielles, rendues ainsi « poreuses », la Grande Aube poindra ?
Admettons.
Hors le fait de taper à côté de la plaque en prenant prétexte de propos somme toute anodins de Marine Le Pen pour se hausser du col (« élevons le débat », disait-on autrefois...), Roland Castro n'a pas tout faux.Y compris sur le mode qu'il affectionne, le Yaka-Fokon (me donner, qu'on me donne raison). 
Le fait est que, dans des sphères rurbaines et semi-rurales, des petits-enfants de Résistants en viennent à cultiver comme une vague nostalgie des slogans maréchalistes (genre, « la terre, elle, ne ment pas ») que Marine Le Pen exprime autrement.
Mais il faudrait aussi que Roland Castro admette que ce sont justement des gens de La Fère — qui ont des poules dans leur jardin et cultivent des potagers — qui ne votent pas écolo, mais Front ou Rassemblement national.
Je fus un jour en Thiérache. Dans un mille-club. Laurent Fabius était venu, vêtu genre pantalon en velours côtelé, pull en v pas cher, sans cravate. Il tenait un discours à la Mauroy. Je fus épaté. Il but d'ailleurs son coup comme nouzôtres. Levant le coude après avoir levé le poing (si, si, de mes yeux vus). Il allait entamer la lutte finale contre la dévitalisation des campagnes (c'était vers le début des années 1980 ; auparavant on avait « la Corrèze avant le Zambèze» du Raymond Cartier de la fin des années 1950). 
En 2020 bientôt, Roland Castro. Le populaire du centre (droit-gauche, gauche-droit ?), pas le limougeaud (le quotidien régional couvrant aussi Tulle et Brive-la-Gaillarde). Ni de Saint-Palais, Tranzault, Nassigny (qui peuvent revendiquer se situer au centre de la France). Ce qui ne le discrédite nullement. Mais qu'il me soit permis de douter que « la beauté » fera reculer « les héritiers de Déat et de Doriot » (ie, des ténors des « heures les plus sombres de notre histoire »).
C'est beau, la saline d'Arc-et-Senans, avec beaucoup de verdure tout autour, mais il faudrait lire aussi les pages de petite locale de l'Est Républicain. Marine Le Pen est arrivée en tête, en mai dernier, à Arc-et-Senans (28 %, huit points de plus que la liste suivante, Modem-LREM). 
Et puisqu'on cause « métropoles », Arc-et-Senans n'a toujours pas rejoint la communauté des 24 communes du Val d'Amour (elle veut quitter celle de Loue Lison, dont le siège est situé à 50 km, contre 8 pour celle du Val d'Amour). Bucolique, non ?
« Si l'on s'y met tous, chacun à sa place... », souhaite Roland Castro. Bien vu, mais un peu court. 

    

samedi 12 octobre 2019

Braadpan, potjie... &c.

De la cocotte, affriolante ou non...

Si j'étais chroniqueur-blogueur gastronomique, je me ferais des rogatons (petits opus facétieux selon Voltaire) nanan. Et peut-être des pépettes. De la tune et des cousettes. Bon, d'une plume sergent-major trempée dans l'encre d'Internet, parlons ustensiles et récipients.
L'ami Ali, ex-rôtisseur de La Gitane (devenu le Floyd's,  et en train de changer d'enseigne de nouveau), est cuisinier depuis des lustres. Et un fameux cuistot. Hormis les pâtes qu'il se prépare pour lui-même (trop cuites, mais il n'en dégoûte pas les autres), question cuisine kabyle ou « framçaise » (ou mondiale, genre couscous à l'andouille bretonne, non, là, j'exagère, trop cher, la Guémené), il est sans pareil. Mais, alors que je récurais une cocotte genre Le Creusot (zut, Le Creuset) ou Mimile Henry, je lui ai appris que le couvercle creux sur l'avers et les picots ou relief de l'envers du couvercle servaient à verser du liquide sur le dessus et faire retomber le jus de cuisson par en-dessous. Pas de l'éthanol, de l'éther, l'eau municipale suffira.
On en apprend tous les jours. Moi aussi (voir l'entrée sur le colophon, sur ce même blogue-notes). Or, figurez-vous que j'ignorais tout du (de la ?) braadpan, ou cocotte batave. Couvercle creux aussi. Pour déposer des braises. Sioux.
En fait, la braadpan est une cocotte ou casserole comme une autre; Sauf que...
« Une fleur au chapeau, à la bouche une chanson... ». Il existe des modèles à trois ou quatre pieds, que l'on pose ou suspend sous un trépied. Chapeau à quatre bosses de Baden-Powell et des Éclaireurs de France. Sauf que... Quatre à six kilos dans le sac à dos... N'empêche, une d'occasion, pour y faire pousser des herbes aromatiques, je serais assez partant.
Le, la braadpan (flemme d'interroger les amis flamands), c'est la, le Dutch oven. Alors qu'elle serait due à Ambraham Darby, de Bristol (Angleterre). Très différente à l'époque (vers 1700). Mélange de cocotte et de poterie pour baekeoffe, si j'ai bien compris (Wikipedia anglophone). Elle, il a donc évolué. La conquête de l'Ouest sans Dutch oven, aurait-elle été possible, ou ce qu'elle fut sans ? Het is het officiële kookinstrument van de Amerikaanse staat Texas. Davy, Davy Crockett... Remember the Alamo et ses ovens. Néerlandais, hollandais, dirait-on à présent.
Amusez-vous à rechercher l'olla de acampada, le ou là bedourie, et surprenez-vous à consulter la page Wikipedia de la, du Чугун.
C'est mis à toutes les sauces... Le, la chugunok, c'est encore une variante.
L'histoire de la cocotte, c'est un peu comme celle de l'aviation : tout le monde fut précurseur.
En revanche je ne sais qui eut l'idée de superposer de telles cocottes. Une pour la viande à faire mijoter longtemps, une autre pour la sauce, une troisième pour les légumes, jusqu'à cinq ou six, veut-on me faire croire.
Impossible à imaginer entre la plaque à induction et la hotte. Mais en plein air...
Parfois, je me demande si la pointe Bic n'est pas dérivée de la cocotte d'argile utilisée pour préparer le méchoui dans une tranchée. Tout est dans tout (et inversement). En touillant, de drôles d'idées vous viennent à l'esprit (enfin, au comprenoir embrumé).
Cuisiner (jardiner aussi... mais le mal de dos...) porte à gamberger. Sur Godin et les Belges de Fresnoy-le-Grand, les bons vers l'Aisne. Phalanstère et popote. Coquelles et Pol-Pot. Cocotte cambodgienne.
Il serait d'ailleurs grand temps que la Chine nous fournisse des théières qui ne rouillent pas.
Bon, ce qui précède est rédigé à la fortune du pot (pourri).
Récemment, j'ai vu une cocotte évasée vers le haut, genre wok, pour faire genre. Possiblement intéressant (pas testé) : le plus dur à cuire en dessous, le moins au-dessus, comme la barbe du capitaine Haddock. C'est une image. Les édifices pileux (moustache, barbe, poils de pubis) pour préparer un élixir d'amour, c'est une légende rurale. Chaudronnée du diable, aurait dit mère-grand.
Bon, la question qui me turlupine : concave ou convexe, le couvercle ? Ébullition dans ma marmite. Évidé ou non ? Staub, Invicta, autre ? Là, c'est pour qui lira : je n'ai guère besoin d'une quatrième cocotte.  Et puis, pour le café soluble et le lait en poudre, édulcorants, au micro-ondes, hé... Ah, zut, j'essayais d'être crédible. Raté.
Je signale cependant que des cocottes d'occasion, au tiers du prix du neuf (voire moins), conviennent parfaitement. J'en possède une remontant aux années 1920. Que mes petits-fils ou mes petites-filles emploieront. On casse sa pipe, sa cocotte, rarement.









  

Brexit : still in the blue devils

Un accord sur le Brexit toujours envisageable ?

Michel Barnier et son équipe, Stephen Barkley & co, vont confronter les positions respectives de l'Union européenne et de Boris Johnson et de son gouvernement. Lequel Boris Johnson pourrait ou non, samedi prochain, soumettre un protocole d'accord au Parlement britannique. En fait, il est douteux qu'on sache vraiment d'ici là ce qui se trame au juste...
Où localiser la blue tape que les rubans bleus de Bruxelles et Londres vont concocter ? De toute façon, de la paperasserie, il s'en trouvera bien quelque part. Mais où au juste ?
Ce qui coince, ce sont les rubans rouges, soit les impératifs non-négociables de l'Union européenne, et très clairement la personnalité de Boris Johnson.
Pour Matthew d'Ancona, qui a succédé au Bojo à la rédaction en chef du Spectator, qui reste l'une des têtes pensantes du parti Tory, et s'exprime dans l'Evening Standard, quotidien plutôt pro-Brexit, mais modéré (car moins farouchement partisan de la sortie de l'UE comme le Daily Express ou d'autres titres), c'est assez simple. « L'engagement de Boris Johnson d'assurer un accord sur le Brexit (...) a toujours été, au mieux, secondaire par rapport à sa détermination de remporte une élection générale. ».
On en reste sans doute persuadé à Bruxelles. Mais Matthew d'Ancona s'exprimait la veille de la rencontre entre le Taoiseach irlandais Leo Varadkar et Boris Johnson. Depuis, il n'est plus tout à fait certain que le Bojo pourra proclamer qu'il a vraiment tout tenté pour obtenir un accord mais que l'obtuse obstination des 27 l'oblige à faire en sorte que le Royaume-Uni prenne le large. 
Donc, de  part et d'autre de la Manche et de la mer du Nord, on laisse entendre que l'espoir de parvenir à un compromis pourrait subsister. De part et d'autre de la mer d'Irlande, c'est une autre paire de... bras de fer qui se profile.
Bojo jouerait les prolongations
Selon un sondage du Daily Express, les trois-quarts des consultés considèrent que les négociations tomberont à l'eau. Contre un cinquième, plus les indécis. En conclure qu'une majorité de Brexiters conservent en fait leur confiance dans le Bojo, car il manœuvrerait pour faire semblant de tenter d'arracher un impossible accord, serait hasardeux.
Sa fumeuse proposition initiale était d'instaurer une sorte de frontière virtuelle entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord (avec des trucs techniques pas vraiment au point, soit des contrôles en amont dans les entreprises, des douanes volantes discrètes, du traçage GPS, et on ne sait trop précisément quoi). Il aurait fait machine arrière et admis que l'Irlande du Nord reste sous régime européen tandis que l'Angleterre, l'Écosse et le Pays de Galles et voisins Grands-Bretons (Cornouailles, autres enclaves s'étant prononcées contre le Brexit) pourraient faire comme il leur plaira. Ce qui n'est pas (litote) tout à fait exact, le SNP se chargera de le remémorer.
Cela pourrait achopper sur diverses difficultés, dont celle relative à la North Ireland Assembly qui pourrait, à la majorité simple ou aménagée, mettre un terme à ce traité d'entente vaguement cordiale.
En attendant samedi prochain, le Bojo enchaîne des déclarations obscures plus ou moins contradictoires. Des deux côtés, voire des trois (UK, UE, NI), on dose le chaud et le froid, et l'espoir reste tiède d'aboutir. Comment ajuster les blueprints ?
Tout le monde restant dans l'expectative, d'autres sujets font les têtes des unes, le retour aux urnes n'est plus évoqué pour l'instant qu'à la marge.
Donc plus de contrôles douaniers en Irlande du Nord mais ce serait l'administration britannique qui se chargerait de garantir que l'union douanière européenne sera respectée. C'est grosso mode le plan Theresa May aménagé. Resterait à s'assurer que Londres ne jouerait pas double jeu, et pour Boris Johnson, à obtenir l'assentiment des unionistes nord-irlandais (le DUP, qui conserve dix sièges à Westminster). Cela avec la célérité d'un Mister Minit. 
En attendant, on amuse la galerie. Nicky Morgan, qui cumule les portefeuilles du numérique, de la culture et des médias, des sports, déclare à la BBC que non, le Bojo est sincère et ne s'apprête pas à conduire une campagne électorale sur la base d'une sortie sans accord ou d'un Brexit ultra-dur. Il y a de fortes chances qu'elle ignore les intentions réelles, peut-être changeantes au gré des circonstances, du Bojo. « La balle est dans le camp de l'Union européenne, qu'elle dévoile ses intentions lundi », dit-elle en substance. Lundi, on peut prévoir que Bruxelles dira l'inverse à peu de choses près (soit qu'il est attendu des précisions beaucoup plus concrètes de Londres). Je prends les paris.
Selon les bookmakers, qui donnaient le Bremain majoritaire et se sont plantés en juin 2016, et voyaient plutôt Greta Thunberg primée par le Nobel (ce fut Abiy Ahmed), les tendances reflétées par les cotes sont volatiles.
Pas si fou...
Ce qui reste incertain aussi, c'est l'extension du dumping fiscal que pourrait instaurer le Royaume-Uni. Il n'est pas le seul pays à pratiquer ce genre de surenchère... Attendez-vous à savoir que le siège de la future Française des Jeux privatisée sera Dublin (infotox de mon cru). Toujours est-il que les entreprises de paris de la République d'Irlande ne seront taxées l'an prochain qu'à 2 % des montants supérieurs à 50 000 euros (soit une franchise d'autant). C'est à ce genre de détail qu'on soupèse la complexité des négociations. Quelles répercussions sur la cavalerie (pas celle d'un Bernard Madoff), celle du PMU et du Horse Racing Ireland, pour approximer ?
Pas si allumé qu'on pourrait le croire, Bojo. Il prévoit de supprimer, quoi qu'il arrive, 88 % des taxes douanières sur les importations provenant du ce continent et d'autres. Par rapport à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), c'est de la surenchère. En revanche, il protégerait le steak, le haggis (la panse de mouton farcie), les pork pies, les chicken' waffles, le lait (qui se vend de nouveau en bouteilles à Londres, mauvaise nouvelles pour les emballeurs, pas trop pour Saint-Gobain). Comprenez qu'il protégerait ses producteurs de viandes diverses et de produits laitiers. Ainsi que ses producteurs de bioéthanol, entre autres. La réciproque sera-t-elle actée ? Les tarifs du M&S de Bonne-Nouvelle (ma superette pour les cidres britanniques) vont-ils grimper ? Comment survivre à une pénurie de vin de pissenlit ? Le continent panique, désespère, va plier, c'est sûr... 
Côté bookies britanniques, j'en reste à la cote du Bojo de fin septembre dernier. Il était auparavant à 10 contre 11, il serait à 6/4 estimé restant Premier ministre jusqu'à décembre 2019. Ou quelque chose dans ces eaux-là (en fait, je n'y comprends rien, c'est peut-être l'inverse). Ah, Ladbrokes, hier, vendredi, laissait entendre que le Boris tenait le bon bout. Son optimiste quant à l'éventualité d'un accord était jugé fallacieux à 10/1, ce serait à présent 5/2. Je présume confusément que deux parieurs contre cinq croient qu'il aboutira à un accord.
Mais comme l'a estimé Donald Tusk, un coup fourré (political trick) n'est pas non plus à exclure. Nigel Farage (Brexit Party) espère que le Bojo ne va pas sortir le drapeau blanc, restera ferme derrière ses batteries, ne concédera pas une défaite équivalant à une reddition sans conditions. Manière de laisser entendre qu'il ne l'exclut pas totalement.
Le second mot du jour (le premier ce matin sur ce blogue-notes ayant été colophon, évoquant le quatre de chiffre) est le nombre 19. Samedi 19 et 19 jours à courir avant la fin du mois. 
Côté électorat, la cote de Boris Johnson remonterait. Le tiers des électeurs se prononceraient pour les conservateurs selon un sondage ComRes (contre 27 % pour les travaillistes, le reste se répartissant entre les Lib-Dem — 18 % — et le Brexit Party à 12 ; ce qui est bien sûr illusoire puisqu'il n'est pas tenu compte des Verts, du SNP (et d'autres formations). Si cela se vérifiait, Boris Johnson, selon les projections, obtiendrait une majorité plus stable (332 sièges, soit 14 de plus que la majorité récemment perdue).
Ce qui interloque davantage encore, vu d'ici, des bords de la Seine, c'est qu'une forte minorité des sondés imputerait à l'Union européenne le blâme d'avoir conservé le Royaume-Uni « prisonnier » après l'échéance d'Halloween (soit au-delà de la Toussaint). Bon, les torts seraient partagés entre l'UE et l'actuelle majorité composite à Westminster. Bon sang, qui, à part Marine Le Pen, François Asselineau, Dupont-Aignan et quelques autres continentaux, a demandé aux Britanniques de rompre ?
Personne ne leur a intimé de conserver la livre sterling, de nous faire poireauter avant d'embarquer à bord de l'Eurostar, ni d'ailleurs de venir acheter des Stella Artois à Calais (et des cigarettes anglaises du côté de Zeebruges, sur la Engelandstraat). Nous laissons volontiers débarquer les Anglaises, quand même... Bienvenue aux Brexpats.
Lesquel·le·s veulent espérer qu'un second référendum inversera le résultat du premier (Sue Wilson, de Bremain in Spain, se déclare confiante). Une perspective qui semble s'éloigner. Celles et ceux des localités andalouses de la province d'Almeria (qui forment parfois la majorité de la population locale à Partaloa et Arboleas) sont moins rassurés. D'ailleurs, environ 200, à Partaloa, ont vendu, plutôt à des Français et des Belges, pour se ré-expatrier (source : Diario de Sevilla). Parfois plutôt vers l'Australie ou le Canada.
C'est aussi à ce genre de détail qu'on mesure les dégâts. Mais à Stormont (siège de l'Assemblée d'Irlande du Nord), c'est accessoire. 
Demain, dimanche, Angela Merkel et Emmanuel Macron casseront la croûte (déjeuneront ensemble) sans briser l'expectative. Lundi, ce sera le discours de la Reine (de Boris Johnson lu par...) à Westminster.
Mais, a priori, je vous donne plutôt rendez-vous le 19. 
Prochaine échéance britannique, selon le Daily Mail, le 28 novembre (élections anticipées ce jour ou peu après, quelle que soit l'issue du Brexit). D'ici là... Incertain Thursdays (on vote les jeudis, pour s’entre-déchirer en Irlande du Nord, c'est plutôt les dimanches...).
P.-S. — les blue devils ne sont pas ici orléanais... Mais de Stevenson Robert, Louis. Sorte de gremlins qui vous collent le blues ? Ou divers personnages se rendant à Montfaucon ? Les interprétations divergent.  

     


Le mot du jour est : colophon

Incipit, excipit, colophon...

Je n'apprendrai rien à quiconque est féru de typographie et d'histoire du Livre, mais on peut encore en apprendre chaque jour sur ces domaines.
Tenez, j'ai fait longtemps mon malin en traitant de typographie et orthotypographie mais ce n'est que récemment que j'employais excipit au lieu d'explicit. L'incipit est une sorte d'oyez-oyez, voici ce dont il sera question par la suite. L'explicit est un genre de fermez le ban. La chute, dit-on en terme de presse. Les deux peuvent être fort brefs, laconiques (« Fin est un explicit en trois lettres »), ou couvrir quelques pages, mettons explicatives.
Mais en jargon typographique, la polysémie « régit ». Enfin, non, mais les synonymes et quasi-synonymes abondent. Ainsi, excipit, formé je ne sais trop quand sur incipit et exit (peut-être...), supplante très fréquemment explicit.
Et le colophon, où se loge-t-il ?
Un mot rapide sur le titre « le mot du jour ». Je ne sais à qui Jean-François Lecompte, auteur prolixe, aurait pu l'emprunter si ce fut le cas. L'expression « le mot hodierne » a sans doute eu des équivalentes dès l'aube du... crépuscule du parler inarticulé. Toujours est-il que je l'emprunte à Jean-François Lecompte qui, quotidiennement ou  presque, nous entretient d'architectures (médiévales, de la Renaissance, antérieures et ultérieures), entre autres sujets, parfois, d'émerveillements.
Ce n'est certes pas à lui que j'apprendrai ce qu'est un colophon, ou un quatre de chiffre (fréquente marque de diverses corporations, dont celle des imprimeurs-éditeurs-libraires... pour résumer), lequel fut sans doute précédemment manu scriptus. Chirographaire, serais-je tenté d'ajouter (pas au sens juridique, mais les lettres grecques khi et rhô, le chrisme, &c., m'inspirent cette hasardeuse association d'idées confuses).
Confusément, il me semble avoir antan traité des créations graphiques et typographiques d'Alessandro Segalini dans le défunt mensuel Création numérique (prédécesseur de Créanum dont le bandeau fut de Jean-Jacques Tachdjian). Et c'est à lui, Alessandro, que je dois de me pencher de nouveau sur le colophon.
Un colophon, cékoidon ? Un peu l'équivalent d'un quatre de chiffres à l'occasion, autre chose qui voisine avec l'explicit, soit sur la même page, soit sur la suivante. Celui conçu, rédigé et réalisé par Alain Hurtig pour mon Femmes & Métiers du Livre (épuisé) se trouve à l'avant-dernière page (299), la page 300 étant réservé aux mentions légales. 
Celui d'Alessandro Segalini est en quelque sorte scindé... Car en général, le colophon renseigne, donne quelques indications... Notamment signale quelle(s) police(s) de caractères ont été utilisées. Pour cet Aline & Valcour, du divin marquis, il s'agit principalement de l'Adobe Warnock Pro (32 graisses ou styles) qui doit son nom à John Warnock, d'Adobe, et à Robert Slimbach (idem, mais pas que...) son dessinateur. L'IM Fell Pica a été réservée aux légendes des illustrations. Il doit s'agir en fait de l'IM Fell DW Pica Pro d'Igino Marini et même de l'Adobe IM Fell, &c. ou d'une autre (Great Primer, French Canon, Double Pica, English... lesquelles sont apparemment similaires mais évidemment non identiques).
Autant vous dire aussi que sans doute, ça et là dans ces ouvrages (trois volumes), traduits du français vers l'anglais (ou un anglais, mais je serai surpris que les traducteurs, Jocelyne Geneviève Barque et John Galbraith Simmons en aient employé un divergeant de celui contemporain du marquis), se sont peut-être glissées subrepticement d'autres polices, mais ne valant guère d'être mentionnées (peut-être la police « maison » de Contra Mundum Press, s'il en est). Au passage, j'insère ici que la traduction a pris deux lustres. Il fut fait plus longuet avec des livres de James Joyce (par ex., Ulysses fut traduit par Jacques Aubert, Bernard Hoepffner, avec Danièle Vors, Pascale Bataillard, Michel Cusin, Sylvie Doizelet, Tiphaine Samoyault et Patrick Dervet en renfort, Auguste Morel, Stuart Gilbert, avec Valery Larbaurd et Joyce himself les ayant précédés). Chapeau les « confrères » (j'ai eu aussi cette casquette, parfois de plomb quand il fallut traduire les allitérations de Truman Capote).
Autant préciser que, dans le genre, Alain Hurtig fut « petit joueur » : des tas de précisions peuvent être incluses dans un colophon et celui d'Alain est relativement, mettons, concis.
Cela énoncé, je signale que j'aurais pu m'épargner de faire figurer ci-contre la mention copyrighted material. J'ai pu aussi trouver cette page sur le site contramundum.net des éditions et je doute fort que la maison me reproche durablement de l'avoir ici reproduite (d'autant qu'elle autorise le droit de citation).
Adobe ne me cherchera sans doute pas non plus des poux dans la tête. J'avais ardemment soutenu l'introduction d'InDesign en France, ne serait-ce que pour avoir su gérer les OpenType avant Quark XPress...
Bref, pour « monter » des esperluettes alternatives, avant InDesign, c'était un peu galère... Idem pour les ligatures.
Lire Aline & Valcour dans cette édition, c'est du bonheur...
Bien évidemment, tout l'appareillage de notes, est remarquable (je regretterais peut-être l'absence d'un index si je commande et la découvre).
La traduction, fondée sur la publication Pléiade de 1990, méritait un Alessandro Segalini. Elle doit aussi diverses choses aux prédécesseurs (édition Pauvert du Cercle du livre précieux, à Michel Delon, Jean-Marie Goulemont). 
Un truc que j'apprécie aussi chez cet éditeur anglophone et d'autres, c'est l'emploi de vocables étrangers divers comme « à rebours » (en fr. in...), Weltkultur, et je vous en passe. Rien ne me ravit davantage que de découvrir ces encomiums (pluriel ang. issu du français encomium que je ne retrouve pas dans mon Grand Bob qui se contente de l'adjectif encomiastique, ce qui me permet de découvrir que panégyrique est aussi un adjectif).
Alessandro me communiquera peut-être ses options d'empagement (j'imagine qu'il a dû se calquer sur celui de l'éditeur, mais ce n'est pas garanti). 
Alain Hurtig consacre une longue page aux tracés régulateurs (dont le canon des ateliers et celui d'Olivier Randier, que je salue aussi amicalement). Allez voir sur alain.les-hurtig.org. Ou « L'Outil typographique ». Une somme qui vous tient éveillé.
Produire, ou plutôt trop souvent commettre, un livre, semble évident à tout un chacun à présent. Oui, mais il y a livre et livre.
J'ai cru comprendre que Denis Guénoun sera invité prochainement (quand ? lors des journées portes ouvertes, vendredi 31 janvier et samedi 1er ? lors d'un prochain Printemps de la typo ?) par l'École Estienne. J'ai raté l'expo Multyp de Christian Paput (à La Grange, Gap). Aussi le Forcalquier des Livres (Fête du livre d'artiste), 18-20 octobre prochains (car retenu à Paris). Je tenterai de fêter la prochaine saint-Jean (l'évangéliste, patron des imprimeurs et typographes, aussi, avec Barthélémy, et Célestin, des relieurs, le 6 mai). 
Bref, avant de vous lancer dans la réalisation d'un livre, voyez ceux des autres, des prédécesseurs, et ce Alice & Valcour, par exemple... Il est en précommande et sortira en décembre.
  
  

jeudi 10 octobre 2019

Se passer des voitures ? Oui, reste le triporteur

Péniche, télétravail, et triporteur... Impossible pour tous.

L'ami Olivier Chaumelle, de France Culture, prépare une série que quatre émissions sur les bagnoles... Petite contribution à partir d'exemples récents.
Et ça, c'est de la bagnole...
Débats récurrents... Pour LSD, « La Série documentaire », de France Culture, Olivier Chaumelle a recherché des témoignages sur le rapport des gens avec les bagnoles. Le premier volet portera sur l'apprentissage de la conduite (bon, pourquoi pas ?), le second sur l'opposition liberté ou conditionnement (pour résumer), suivi d'un autre « cylindrée-virilité », et le quatrième, que je vais aborder : « et si on s'en passait ? ».
Bon, il est sûr qu'il est plus facile de réparer des patins à roulettes ou un vélo qu'une automobile, mais après tout, les, des fadas de patins ou de bicyclettes peuvent fort bien — même si je n'ai pas d'exemple précis —  se retrouver dépendants et frustrés de ne pouvoir enrichir leur collection ou de ne pas acquérir le nec plus ultra en la matière. Aliénés, quoi, mais cela leur reviendra moins cher qu'aux frères Schlumpf  (la collection Schlumpf forme l'essentiel du fonds du musée de l'automobile de Mulhouse).
Perso, j'ai du poil aux pattes, mais je me sentirai aussi macho au volant d'une Messerschmitt tricycle biplace, d'une Panhard Dyna, d'une Traband que derrière celui d'une Ferrari. Pour le moment, je me contente à l'occasion d'une Peugeot 309 Chorus, une mémère conduite pépère. De toute façon, en « avoir sous le capot » pour rouler à 30 dans le moindre bled dont le conseil municipal à investi dans des gendarmes assis, ralentisseurs et passages rétrécis à une seule voie presque tous les 70-100 mètres, puis se traîner à 80 jusqu'au prochain rond-point, fort peu distant du suivant... La France n'est pas l'Allemagne (160 de nuit en 3,5 t, c'est assez jouissif, j'admets... sur un long parcours Autriche-Belgique, par exemple). Une bonne moto 450 ㎤ suffit largement pour d'assez longs trajets. 
Mais c'est sûr qu'à Paris, par exemple, surtout alors que la location d'un emplacement de stationnement revient à présent à 180 euros mensuels (par 13 ? ou est-ce que la taxe annuelle a été supprimée ?), en louant à l'occasion un véhicule à des particuliers, on se passe très bien de voiture...
Sinon, être retraité, télétravailleur, loger sur une péniche, et pouvoir embarquer (et débarquer presque partout) un triporteur, comme celui de Darry Cowl (dans le film de Jacques Pinoteau en 1957), c'est envisageable... À condition que tout le monde n'ait pas la même idée : l'anneau se ferait rare et cher.
Galère(s)
Je fréquente relativement souvent Fargniers (Aisne). Certes, subsistent une épicerie et un Franprix à Tergnier, tout proche... Mais pour tout le reste, il faut pousser jusqu'à l'un ou l'autre des centres commerciaux ou à Chauny. Sept-huit kilomètres, que l'on peut faire en bus... Lequel suit un parcours quelque peu plus long (comptez une demi-heure entre les deux localités, et selon les heures, parfois une d'attente).
De là, je devais me rendre à Reims... Et loger à Tinqueux (l'une des banlieues rémoises). Consultation du site SNCF. Un ami motorisé me dépose à Laon. Où je constate que le train que je comptais emprunter était remplacé par un bus. Longuet, le trajet.
Pour le retour, j'avais deux options...
Rentrer à Paris, revenir à Fargniers.
Nouvelle consultation du site SNCF... Chance un Reims-Paris pas cher... Sauf que je n'ai pas vu à temps qu'il partait non de Reims-gare mais de Bezannes-gare-TGV. Conduit à la gare de Reims par une amie motorisée, je n'arrive pas suffisamment à temps pour rejoindre Bezannes (à une minute près). Retour à Reims-gare où... miracle, un TER pour Laon s'affiche...
Reims-Tergnier avait été l'option abandonnée d'emblée. Des tarifs supérieurs à 50 euros, deux-trois correspondances, des parcours intermédiaires en autocar... Là, avec ma carte de réduction, j'ai réglé à peine plus de cinq euros pour rejoindre Laon.
De là à Tergnier-Fargniers, l'auto-stop s'imposait... L'ami du trajet aller m'a finalement récupéré...
J'ai quelques loisirs, et pour rejoindre Tergnier depuis Paris, voici quelques semaines que je m'y rends les jeudis ou vendredis pour revenir les lundis. 
Car, en raison de travaux de réfection de voies, le trafic ferroviaire vers Saint-Quentin se terminait à Creil en fins de semaines... Ensuite, des heures d'autocar. Galère, et impossible d'envisager un aller-retour les samedis ou les dimanches. Là, les travaux sont terminés, semble-t-il, finies ces galères.
Cela étant, pour un voyage occasionnel, mettons, en famille ou avec des amis, ce n'est pas tout à fait donné, de prendre le train... Autant emprunter, louer à un particulier (car, pour le co-voiturage... ce n'est pas tout à fait évident).
Ailleurs, idem...
Je n'ai pas cherché à creuser les possibilité de me rendre à Montjean (Maine-&-Loire) depuis Paris en combinant train (arrêt à Angers, correspondance pour Champtocé, puis...). Bref, des amis Montjeannais de Mauges-sur-Loire viennent me chercher, en voiture, à Angers, ou Champtocé, et me reconduisent à l'une de ces gares...
Mais en tout cas, le site Destinéo (autocars d'Anjou-Vendée-Mayenne) me signale à l'instant (peu avant 19 heures) que le moyen de locomotion idoine pour relier les deux communes est le vélo... Sauf que : « aucune station de vélo en libre-service à proximité ». Et il n'y a pas de voie cyclable aménagée. Et pas d'offre de co-voiturage non plus...
Bref, on peut se passer de voiture... à condition de pouvoir utiliser celle(s) de, des autre(s). 
J'étais, jusqu'au siècle dernier, un auto-stoppeur très aguerri (voire émérite : Europe, Amérique-du-Nord, Moyen-Orient, Afrique-du-Nord, un peu d'Afrique...), puis de moins en moins pratiquant... Encore que... Les Moutiers-en-Retz—Pornic et retour via La Bernerie, fastoche. Amplement vérifié voici peu.
Mais l'extension urbaine, le rabattage systématique du trafic vers les autoroutes, partout en Europe, rendent ce moyen de transport de moins en moins envisageable, même en maîtrisant toutes les astuces (ex. voyager de nuit, étudier le trajet à l'avance, avec Google Maps, mode Street View inclus).
Oubliez... Et munissez-vous d'un parapluie de golf : l'automobiliste prêt à embarquer un passager trempé s'est fait·e plus rare...
Cependant, cependant, oui, on peut se passer d'une automobile, mais pas partout...
Tout dépend...
Tout dépend de la localité, de sa taille, de sa proximité avec des villes quelque peu plus importantes. Rétrospectivement, je peux imaginer que j'aurais pu me passer de voiture à Belfort, et qu'aujourd'hui encore... Il reste nombre de commerces de proximité à Belfort, c'est l'une des composantes d'une aire urbaine, les transports en commun sont développés.
Autre exemple, Vitré. À mi-chemin entre deux préfectures (Laval, Rennes), dotée d'une gare où s'arrêtent quelques TGV, nombre de TER, et pas du tout dévitalisée.  Petites villes ou villes moyennes peuvent permettre de se passer de véhicule à quatre roues. Enfin, si vous êtes valide, encore en âge de grimper sur un vélo, un scooter deux-trois roues. 
La taille critique ne suffit pas, il faut aussi que d'autres conditions soient réunies. Individuelles (un relationnel suffisant) et collectives (associatives, collectivités territoriales dynamiques et dotées de ressources idoines).
Cela étant, une voiture « de collection » (assurance à tarif réduit), tant qu'elle ne se verra pas interdite de circulation car trop polluante, genre Renault 4L (nostalgie de ma trois vitesses du début des années 1960), plus un vélo, et mieux, un triporteur, c'est quand même mieux. Si vous pouvez garer gratis les rares fois où vous prenez le volant.
Ou alors, redevenir anachorète en autarcie. Totalement auto-suffisant. Genre père de Foucault en désert forestier (défrichage pour le potager, champignons, braconnage... ru pas trop loin).
Je ne sais si Chaumelle (dit autrefois « Chauvier ») lira cela... S'il arrivera à joindre un ermite de notre temps, si Anouar (un voisin parisien qui vit surtout de récup', muni d'un vélocipède triporteur) passera à l'antenne de France Culture.
Ce que je sais, c'est que si j'élisais domicile à Fargniers (à je-ne-sais-qui ne plaise), j'endosserai un gilet jaune et que j'occuperai un rond-point (ayant engraissé le DDE et tant d'autres). Cela étant, j'irai à pied au giratoire le plus proche à être occupé... Je tenterai d'expliquer que ce n'était pas besoin de s'endetter pour acheter un SUV et venir occuper un rond-point à 500 m de chez soi... Mais cela, c'est peut-être un cliché. De bohème fort peu bourgeois débarqué de Paris (et d'ailleurs, d'autres capitales, d'autres villes, pour résumer). Avant de pérorer sur la nécessité de se passer de voitures, j'écouterai. Les intervenants des émissions d'Olivier Chaumelle et les autres.   






     

mercredi 9 octobre 2019

Amis Ardennais : Revin est « dans » le New Yorker

Revin et Ardenne-Rives-de-Meuse « sur » le New Yorker

Dans ou sur le New Yorker, Revin ? Sur le site du New Yorker, c'est sûr... Dans les numéros datés des 7 et 14 octobre 2019, moins sûr. Mais deux-trois images un peu « cartes postales » de Matthew Avignone dans cette prestigieuse revue, eh, Revin peut s'en enorgueillir.
Attention, Matthew Avignone ne fait pas que des photos genre carte postale. Il fait aussi de très beaux portraits d'Aurore Raguet, postière revinoise, et de Monique Jaspart, retraitée de Revin (Ardennes). Si je lui ai piqué (recadrée, avec montage) celle de l'agence postale de Revin, c'est parce qu'ainsi, lui présenter mes plates excuses devrait suffire (d'accord, j'aurais pu piller plutôt Google Maps, mais j'ai eu la flemme).
Revin, environ 6 500 habitants, n'est pas le trou-du-cul du monde. Loin de là. Jean-Claude Drouot, du Centre dramatique national de Reims, signale Annette Gardet dans sa thèse sur le dit CDN, s'y est produit en 1985 et années suivantes. Et bien d'autres et non des moindres.
Mais de là à ce que Zoey Poll lui consacre tant de feuillets dans The New Yorker, c'est surprenant. Son titre : In France, elder care comes with the mail. Comme le cartoon du jour est daté d'October 9th, j'imagine que c'est aussi la date de mise en ligne de l'article...
Revin (Ardennes, donc) a plus de chance que Fargniers (Aisne) dont l'agence postale n'est plus ouverte que deux demi-journées par semaine (info non vérifiée provenant d'une Farnoise de confiance). Mais la postière revinoise, Aurore Raguet, comme d'autres ailleurs, y distribue moins de courrier que par le passé. Celui lui laisse le temps de converser divers moments avec Jeannine Titeux, Monique Jaspart et d'autres adhérent·e·s au programme Veiller sur mes parents (VSMP).
L'angle principal de l'article porte bien évidemment sur ce programme, mais, de ci, de là, on en apprend pas mal sur Revin (qui, comme du côté des Mauges, en Anjou donc, compte des unités de production de la maison Hermès).
Allez, on reprend Gotainer en chœur : Emmevé, m, m, m comme maroquinier, vévévé comme voyage, emmevé, emvé... Hermès n'a évidemment pas repris tous les employés ou ouvrières d'Électrolux encore valides et employables, mais les ex-locaux de l'usine servent à fabriquer des rouleaux électriques (de magasins, d'appartements ? Zoey Poll ne précise pas). Ces emplois semblent suffire à conserver la clientèle de deux boucheries, d'une horlogerie-bijouterie, et d'une dizaine d'autres commerces de proximité.
Revin, c'est aussi la petite ville où vous pouvez voir des porte-manteaux accrochés aux boutons des portes donnant sur les rues ou aux fentes des boîtes à lettres. Une initiative d'Aurore Raguet qui peut ainsi collecter des lettres à transmettre, vendre des timbres postaux aux seniors plus trop capables de se rendre à l'agence postale, ou d'aller se renseigner auprès du receveur (dit-on encore receveur, à La Poste, depuis 1973 ?).
L'Ardennais, le quotidien de Charleville (en fait, de Reims aussi depuis que L'Union... mais c'est une autre histoire) est même mentionné. Je pourrais peut-être retrouver quand Zoey Poll s'est rendue à Revin (elle signale que L'Ardennais annonce que l'agence bancaire de Monique va bientôt fermer).
Je digresse : je vous avais entretenu des disparitions de distributeurs de billets, notamment à Montjean (Anjou) où la poste a fermé, tout comme la seule agence bancaire qui subsistait. C'est a ces « détails » qu'on mesure le quotidien de la ruralité.
Autre détail, revinois : Monique a fait fixer de nouveau la poignée de son réfrigérateur Électrolux. Elle avait pourtant cédé, et heureusement, Monique ne s'était pas cassé le col du fémur en chutant. Ce fut pour plus tard... On trouve encore des Arthur-Martin (d'avant Électrolux) dans les cuisines de Revin. Pourquoi les remplacer s'ils fonctionnent encore ?
Je ne sais si Les Amis de l'Ardenne (l'association, la revue) feront une brève au sujet de l'article de Zoey Poll ou si cela donnera l'idée d'aller conserver avec Aurore Raguet, pour parler de La Poste à Revin depuis 1998. Jeannine Titeux, veuve d'un ancien maire de Revin, ne serait pas non plus à négliger. 18 arrière-petits-enfants au compteur. Des aïeules de la sorte se font rares.
Il semble qu'il resterait deux hôtels, voire trois (François Ier, Point du Jour, Wigwam) à Revin même. Et quelques bonnes tables (plus des friteries, la Belgique est proche). Évidemment aussi des gîtes. Et merveille, une gare SNCF encore desservie et mieux encore, par des TER et non des bus (je me suis récemment retrouvé dans un autocar entre Laon et Reims ; je vous en reparlerai bientôt). Certains  TER viennent même de Soissons...
Revin, c'était et reste la clef de la Pointe de Givet. D'où le blason, une porte flanquée de deux tours.
J'allais oublier : quand j'étais en remplacement dans les rédactions des Ardennes (Charleville, Sedan...), je fréquentais les restaurants des lycées hôteliers. Fameux. Très, très abordable... Celui du lycée Jean-Moulin de Revin jouit d'une très bonne réputation extra-régionale (on y vient parfois depuis la Belgique).
Et puis, n'est-il pas, combien de localités françaises de cette taille ont-elles eu droit aux honneurs du New Yorker ? C'est quand même autre chose qu'un « vu à la télé ». Même des capitales (Rethel, berceau du boudin blanc, Sainte-Menehould, capitale du pied de cochon... je vous en passe, des Cholet et ses mouchoirs, des Romans et ses godasses, des Montélimar et ses nougats...) en sont baba (ce serait Napoli, la capitale du baba, ou peut-être Wissembourg, mais elles ne jouent pas dans la même cour). Bref, allez visiter Revin.
Et dites : « j'y étais ». 

  



Médialogie : le Bojo sème la panique à Bruxelles

Brexit : toujours la guerre des nerfs... jusqu'au 19 octobre ? Ou juin 2020 ?

Un accord sur le Brexit sera très ardu mais reste possible... C'est de Michel Barnier... Mais le Daily Express titre : "Barnier admits EU in panic...". Ah bon ?
L'article, factuel, est de Rebecca Perring, du Daily Express. À le lire, on pourrait penser qu'il dément son titre. En fait, un peu partout maintenant dans la presse, cela se passe comme cela. Une, un journaliste couvre un événement ou relate des faits. Son propre titre n'est plus qu'indicatif. C'est un sec' (ou une sèche) de rédac' qui finalement en décide, après en avoir référé ou non à un·e chef·fe de service (issu·e du secrétariat de rédaction). Un·e journaliste de terrain a désormais de moins en moins de chance d'accéder à un poste de responsabilité effective. 
Certes, la possibilité d'obtenir un titre honorifique (de grand reporter) ou une mise au placard avantageuse (et de grimper l'échelle indiciaire) reste ouverte. Mais finalement, la ou le journaliste de terrain reste « à sa place », celle que lui assignent celles et ceux sachant faire. Selon le bon gré de la haute direction. Qui promeut le plus souvent les bons éléments du bunker, le secrétariat de rédaction. Bons éléments qui ont certes fait quelques stages sur le terrain, mais pas trop longtemps...
Il y a bien sûr des contre-exemples, mais ils se font de plus en plus rares. Cela s'était produit à L'Alsace, après une révolte de la base...  Cela peut se vérifier encore à l'occasion ailleurs.
Que raconte Rebecca Perring ? Ce que disent Michel Barnier et Donald Tusk... 
Mais aussi que cinq ministres ou secrétaires d'État du Cabinet britannique seraient prêts à rendre leur portefeuille et qu'une source ministérielle anonyme admet qu'un « très grand nombre » de députés conservateurs prendront la tangente en cas de sortie du Royaume-Uni sans qu'un accord soit conclu avec l'Union européenne.
Cela étant, oui, un accord reste envisageable.  C'est l'avis, assorti de nombreux bémols, de Vincent Eurieult, professeur et politologue spécialisé en méthodes de négociations, interrogé par Alexis Feertchak du Figaro. L'entretien, titré « Boris Johnson est-il un bon négociateur ? », étant en accès libre sur le site du Fig', je vous incite à le consulter. Mais j'en retiens surtout ce qui me semble l'essentiel : « Boris Johnson (...) même s'il n'obtenait pas grand'chose de renégociations (...) pourrait marteler qu'il a bataillé dur pour y arriver et que ça a fonctionné. ».
Par exemple, clamer qu'il a obtenu le retrait de la dernière en date des propositions européennes. Selon The Times, la remise en cause du « filet de sécurité » (le backstop, celui de l'accord négocié par Theresa May) appliqué à l'Irlande pourrait être actée au bout de x années (une consultation tous les quatre ans serait envisagée) mais si, et seulement si, selon Bruxelles, elle convenait à une « double majorité ». 
C'est quoi, une double majorité ? Diverses choses, comme une majorité de x+ % ou y>50 %. Mais en Irlande du Nord, depuis le Belfast Agreement (dit aussi du Good Friday du 10 avril 1998), il s'agit de deux majorités. Celle des unionistes du DUP, celle des « nationalistes » (irlandais) du Sinn Fein. Les deux ont fait savoir qu'ils n'admettront pas cette proposition. Pour le Sinn Fein, seul un vote populaire (référendum, votation...) conviendrait. Pour le DUP, c'est non, et d'ailleurs Westminster (le Parlement britannique) ne serait pas d'accord.
Mais, admettons qu'au dernier moment (vers le 19 ou le 30 octobre), l'Union européenne retire cette proposition et concède quelque chose plus proche de ce qu'exige Boris Johnson. Il aura obtenu un (mauvais pour les deux parties) accord, mais pourra se gargariser d'un succès.
Pâques ou la Trinité ?
Pourquoi « vers le 19 » ? 
Parce qu'une cour écossaise lui donne jusqu'au 21 (le lundi suivant) pour se plier à la volonté parlementaire de solliciter un report du Brexit. Parce que le Bojo convie les députés et pairs à rejoindre Westminster ce samedi-là. Sans doute tentera-t-il de faire valoir que les Britanniques en ont plus qu'assez du Brexit et en sont à vouloir qu'il devienne effectif quoi qu'il advienne à la fin du mois. Cela étant, les Remainers (anti-Brexit) ont affrété près d'une centaine de bus et autocars pour converger sur Westminster le 19. Habemus sopimus, s'exclamerait-il en finno-latin. Je les ai eus, ces continentaux... I got Brexit done
Je n'y croit pas trop, mais... 
Il pourrait aussi attendre le tout dernier moment, le 30 octobre. Cela étant, resterait à savoir si l'un des 27 pays membres de l'UE (un seul suffit) ne boutera pas le Royaume-Uni au large...
Ce qui retient aussi l'attention dans l'exposé de Vincent Eurieult, c'est qu'il signale que, « indubitablement », les médias sont aussi en lice : « les apparences comptent souvent autant, voire davantage que les résultats ». Les vecteurs des apparences sont les médias.
Sur son site, le Daily Express fait surmonter le dit article d'une accroche renvoyant à un compte-rendu des propos d'un député européen du Brexit Party, Richard Tice. Lequel fait état de la volonté « désespérée » de l'UE d'obtenir un accord d'un Royaume-Uni en formidable position de force. Tout simplement parce que l'UE ferait banqueroute si elle était privée de la contribution financière britannique. Pour Nigel Farage, le Brexit serait « l'ultime cauchemar » des 27. Donc, le Bojo, qui n'est plus qu'à quelques inches d'aboutir à son accord, parviendra à ses fins. La panique ne peut que l'emporter à Bruxelles, le continent cédera. Sûr. Garanti. Couru d'avance.
D'ailleurs, selon ce scénario, le continent recule pour mieux sauter et le Bojo en profite. Plus longtemps il peut tonner que si l'UE ne pliait pas, elle en subira les amères conséquences, que les mesures de rétorsion seront terribles pour au moins une décennie, bref, plus il fait le bravache, plus il plait à l'électorat qui pourrait le réinstaurer Premier ministre après des élections anticipées.
C'est un mix de la méthode Coué et de la méthode Trump.
Un pas en avant, un en arrière
Pour sa part, la France, par la voix d'Amélie de Montchalin, du Quai d'Orsay, fait savoir que faute de nouvelles élections portant une autre majorité à Westminster, ou d'un nouveau référendum, autant larguer immédiatement les amarres. De son côté, Michel Barnier n'a pas démenti ses propos antérieurs mais précisé depuis que les propositions britanniques restaient, en l'état, totalement inacceptables. 
Mais ce qui pourrait se produire, c'est que les 27 proposent un report du ou d'un Brexit jusqu'à juin 2020 (le temps que les Britanniques renoncent au Brexit à la suite d'un second référendum, ou qu'un accord soit trouvé avec un autre gouvernement, et ce avant qu'un gouvernement conservateur reconduit puisse opposer un veto au budget de l'UE). Le Parlement britannique devrait voter pour accepter ou rejeter cette offre. L'actuelle majorité composite serait sans doute favorable.
Resterait au Bojo de clamer que les parlementaires trahissent le peuple...
Mais, selon un sondage YouGov-Evening Standard, l'opinion britannique serait en train de se retourner, les partisans du maintien dans l'UE l'emportant. On en serait au score Remain-53—Leave-47.
Souvent, Britania varie, bien fol...
Problème pour divers bunkers : suivre le lectorat (pour The Independent, c'est tout bon, il mène campagne pour le Final Say, un second référendum), ou ne  pas décevoir le lectorat acquis, toujours partisan du Brexit ?
Le Daily Express n'a pas changé son titre, The Independent s'est empressé de titrer sur l'humiliation subie par Boris Johnson et que Michel Barnier lui a infligé devant le Parlement européen.
Le Bojo se refusait à dévoiler totalement ses intentions. Michel Barnier en a eu vent, semble-t-il. Pour résumer son opinion, un mot suffit : bullshit. En linguo de feu Jean-Pierre Coffe, « c'est de la merde ». Car le Bojo rétablit une frontière entre les deux Irlande sous un autre nom, laquelle ne garantit pas grand' chose, que ses propositions sont soit farfelues, soit légalement inapplicables, et que la majorité de l'assemblée nord-irlandaise pourrait mettre son veto à tout accord de la sorte. Entre parenthèses, la Northern Ireland Assembly n'a pas tenu de séance depuis... trois ans. Fermez le ban. 
Selon Günther Oettinger, tous les commissaires européens en conviennent, la partition du Bojo ne vaut pas un clou (ce serait même pire que le scénario de film qu'il avait proposé naguère à un producteur qui a préféré ne pas lui répondre pour éviter de le vexer).
Qu'à cela ne tienne, Boris Johnson s'accrochera à Downing Street, même s'il perdait un vote de confiance. Il exigerait de la reine qui n'en pourrait mais de faire appliquer une disposition (les principes Lascelles, du nom de Sir Alan Lascelles, appliqués en 1950) le maintenant en poste.
Bon, allez, brisons-là. Comme le résume le dessinateur de presse de l'Evening Standard, que le Bojo montre Merkel du doigt et réciproquement importe peu, cela ne répare pas les dégâts... 










Mathieu Do-Duc, photographe animalier...

Aboubacar n'est pourtant pas le chiot de Mathieu Do-Duc

Comment aborder cette histoire de mise en rétention d'un jeune Guinéen en vue de son expulsion ? Allez, parlons de toutous et de minous...
Tous les journalistes passés par des formations professionnelles, tous les sondeurs le savent. Pour intéresser le lectorat lambda, traiter de sujets santé, argent, animaux domestiques... Ce qui fait que sur ce blogue, évoquer un coton de Tuléar (c'est fait, cherchez...), gentil chien-chien adorable, retient davantage l'attention que commenter ces titres de L'Humanité : « Fodé, l'expulsion au bout de trois ans d'efforts ? », « Aboubacar doit revenir dans son lycée ».
Alors, intéressons-nous plutôt à Mathieu Do-Duc, photographe animalier. Remarquable page de son site, sa galerie photographique « Les animaux et leurs hommes ». Vraiment trognon-trognon de Chez Bisounours. 80 photos remarquables d'amis à quatre pattes. Bon, d'accord, 79 puisque l'une, complètement ratée, conserve un maousse « bruit optique » superflu (un vieux monsieur entouré de pigeons ; cadrer sur les pigeons aurait suffi).
Je ne photographie plus... Si ce n'est utilitaire (deux fanaux SNCF, évoqués ici par ailleurs, depuis placés sur Le Bon Coin). J'ai fait quelques bons photo-reportages (parmi tant de médiocres). Ma meilleure photo reste, je crois, une N&B floue du juge Lambert (de feu Jean-Michel Lambert, celui de l'affaire Grégory, de la Vologne, &c.) cerné au plus près par des confrères photo-journalistes. J'ai bataillé pour qu'elle fasse la page une. Elle était prémonitoire, je crois encore... Le flou, en photo, n'est pas toujours l'ennemi du net, du piqué.
J'ai « trop » fréquenté des photographes (Côme Jacquier, Hélène Hubert, Gérard Rondeau, André Villers, Rémi Lainé, pour ne mentionner que les noms me venant spontanément à l'esprit...). Là, je vois des photos de Denis Guénoun et Annette Gardet réalisées par Pascal Stritt... J'avais aussi publié sur CD un portfolio de Lecomte et Hatat (si je me souviens bien, Alain Hatat et Jean-Marie Lecomte, ce dernier ayant été longtemps le tireur de Gérard Rondeau). De nombreux autres (sur les CD accompagnant le mensuel Création numérique). Ce qui fait que vous ne verrez pas mon tarazimboumant coton frottant sa truffe au museau d'un trop beau cheval axonais (et puis quoi encore, ma tronche en arrière-plan, mode selfie ?). Mes zincs sont remisés (au fait, il me reste quelques cailloux Pentax, monture K, à céder). Si je dois utiliser un appareil téléphonique portable, ce sera pour un constat, en vue de transmettre à mon assureur. Stritt a tapé « la » plaque d'Annette et Denis. Celle que je n'aurais pas su clicher. Alors...
Parler de soi, ça le fait aussi, paraît-il. C'est fait.
Mais il beaucoup plus intéressant de se pencher sur Mathieu Do-Duc, photographe animalier et de l'enfance. Neuf ans de photos d'enfants d'une cité HLM fresnoise. 
Voyez son site et sa « photo d'émoi ».
Escaliers Saint-Charles
Dans un sac Lidl
Un petit pékinois
Et son maître en émoi
Qui s'en va rejoindre sa copine
Je ne sais plus sur quelle ligne.
C'est aussi beau que Caroline, qui interpelle les passants de ma rue : « Vous avez l'heure ? », « Il fait moche, hein ? », « T'aurais pas une cigarette ? Et une autre pour mon Michel... », « J'chuis belle, hein ! », « T'as vu ma robe, elle est belle, hein ! ». Je fus aussi fixeur pour un photographe de Gamma. On a pas fait la photo de Moussa : il ne voulait pas, ne voulait pas que sa très bourgeoise famille stanbouliote puisse le voir dans cet état. Il est mort, Moussa, après s'être tant de fois chauffé le ventre sur les capots des véhicules garés. Tant de fois raclé le bitume de ses galoches énormes car constamment renforcées de tours de rouleaux de bandes adhésives... Il est mort, Moussa, son frère aussi — un AVC — sur le trajet vers la Turquie en la compagnie de sa dépouille. Il fait moche, hein !
Voilà que cela me reprend. Basta.
Accessoirement, il faut bien évoquer Aboubacar. C'est Éric Bediez, lecteur de La Marseillaise, qui m'y incite. La photo nourrissant mal sa femme ou son homme, Mathieu Do-Duc est aussi prof d'anglais (j'ai tenté aussi, ai été recalé). Je conçois. Il a dû décrocher le pilipilhideux (l'équivalent Capès pour les lycées professionnels). Il exerçait (exerce de nouveau, je n'ai pu actualiser) au LP Brochier de Marseille. Il avait dans sa classe, depuis la rentrée, un certain Aboubacar. Le deuxième de son acabit à être escorté hors de l'établissement, direction rétention-expulsion.
Catherine Walgenwitz (de La Marseillaise) résume : « Mathieu Do-Duc a été mis à la porte de son établissement, jeudi, pour troubles à l'ordre public, par sa proviseure. ». C'était dans La Marseillaise, lundi dernier. On n'a plus trop le temps, dans les rédactions, de se pencher sur les expulsions de mineurs scolarisés. Enfin, si, quand il s'agit de Leonarda Dibrani, une jeune Rrom, et que cela fragilise François Hollande.
Mais qu'un prof exerce un droit de retrait parce que l'un de ses élèves est frappé d'une mesure d'expulsion, c'est du tout bon pour de la bonne rubrique locale. Avec la photo signée CW du prof, de deux-trois autres, et de sept élèves dont les parents achèteront le quotidien en souvenir...
Elle n'y peut pas grand' chose, Catherine Walgenwitz, c'est comme ça, plus trop autrement. On essayait encore... avant.
C'est un peu comme Mathieu Do-Duc... Qui sait bien qu'un album de ses photos animalières se vendrait mieux que son Photo-la-graphie moi (album de photos d'enfants dans l'espace urbain). Parfois, les enfants, ça le reprend. Plus fort que lui. Moi aussi...
Mais il ne faut pas exagérer.
« Où est Steve ? ». On l'a retrouvé... Noyé, à Nantes. Où est Aboubacar ? Je ne trouve pas, et je ne vais pas chercher longtemps.
Ce qui me préoccupe vraiment, c'est qu'à Montjean, mon filleul, Natcho, un beagle, s'est encore barré. Il fugue. Loin. Ah, le Natcho... J'en aurais tant et tant à raconter... Heureusement, parfois, vers trois heures du mat' on entend des « ouaf, ouaf » devant la porte.
Quand même... Service minimum. Aboubacar Damara, élève en C.A.P. de maroquinerie, a été expulsé en Italie. C'est un dubliné, comme on dit. Il y serait à la rue assure le collectif formé autour du Réseau Éducation Sans Frontière (RESF) qui n'a pu obtenir l'assurance préfectorale que cela ne se reproduirait plus. Avant lui, il y eut Montassar Idoudi, reconduit, lui, en Tunisie. C'est moins coûteux qu'un vol vers Conakry ou Bissau ou Malabo. L'Aboubacar errant, sans collier, sans papiers... 
Bah, c'est bien connu : la misère est moins pénible au soleil. Et le soleil de l'Italie... Edouardo, Anne Vanderlove, Joe Dassin, Salvatore Adamo, les Compagnons de la chanson, Annie Cordy, Luis Mariano. Mandolines et Dario Moreno... J'en oublie. Josée Laurelli dans La Chance aux chansons...
Pourvu que Natcho ne prenne pas froid... Elle est froide, la Loire, en cette saison.

  












mardi 8 octobre 2019

Brexit : l'ultimatum de Boris Johnson au continent

Mais pourquoi donc encore attendre la Toussaint ?

Breaking News : Boris and Varadkar to hold critical Brexit summit... (Johnson et Leo vont se concerter...). Et si cela échouait, le Bojo promet une guerre de cent ans entre l'Angleterre et le continent.
Rectificatif : même si la concertation « de la dernière chance » entre les Premiers ministres britannique et irlandais n'accouchait de rien de sérieux, l'échec ne déclencherait pas les hostilités promises. D'une part, Boris Johnson feint de rassembler le Royaume-Désuni derrière lui, d'autre part il ne s'agirait pas de cent mais de seulement dix ans, et le déclencheur du conflit ne serait pas une sortie sans accord, mais une sortie différée, nuance. 
Sauf que, bien évidemment, même si l'Union européenne accédait au souhait de la majorité parlementaire d'obtenir un report de la date d'application du Brexit, rien n'empêcherait Boris Johnson vraiment (sauf arrêt d'une cour l'expédiant en prison) d'appliquer l'article 50 unilatéralement. Et nonobstant, il faudrait que ce qu'il reste des conservateurs, redevenus majoritaires au Parlement, accorde un nouveau mandat au Bojo afin qu'il puisse tenter d'appliquer sa menace. Fortes paroles. "Bad blood between the UK and EU" pour au moins une décennie. Paroles en l'air. De quel Royaume-Uni parle-t-il encore ? 
Depuis son accession à Downing Street, le Bojo a rassuré. Il est l'homme de la situation pour faire fléchir Angela Merkel, Leo Varadkar, et divers chefs d'État. Il tend la main à l'Union européenne, mais si celle-ci la refuse, ce sera la claque. Michel Barnier, Donald Tusk ? Rabattez-en, moi, Bojo, je ne parle qu'aux grandes personnes.
Mais la conversation téléphonique de ce matin avec la chancelière allemande aurait fait monter la tension artérielle du Bojo d'un cran. Angela Merkel lui aurait signifié que non seulement il n'était pas question de fléchir quant aux dispositions, légèrement aménagées ou non, de l'accord avorté précédent (le plan May, pour résumer), portant sur l'Irlande, mais que, de plus, la Grande-Bretagne devra se conformer aux règlements douaniers européens jusqu'à nouvel ordre.
Les Brexiters sont réactifs. Ils ont aussitôt diffusé un visuel de Merkel bras levé (à la hitlérienne) légendé ainsi : on n'a pas remporté deux guerres mondiales pour se faire pousser dans les orties par une Boche (a Kraut). Élégant.
Tout le monde se renvoie la balle : si aucun accord n'intervient, ce sera la faute de l'autre partie. Si une pénurie de rouleaux de papier de toilette oblige les Britanniques à s'essuyer le postérieur par d'autres moyens, ce sera la faute du continent (ce à quoi ce dernier n'a pas répliqué que le Royaume ne pourra s'en prendre qu'à lui-même). Dérisoire ? Non, Jonathan Edwards, député du Plaid Cymru (Pays de Galles) a soulevé cette question cruciale au Parlement et un ministre, Simon Hart, lui a répondu qu'il ne manquerait pas une seule feuille dans les lieux d'aisance publics ou privés. Le pécu sera au nombre des priorités. Nul besoin de tracer Leave ou Remain sur les murs d'un doigt breneux.
Jonathan Edwards n'en a pas moins conclu qu'il n'avait obtenu aucune garantie sérieuse quant à la disponibilité de rouleaux en nombre suffisant.
Une solution serait de recourir aux lingettes pour le premier âge. Alas... La presse britannique fait régulièrement état d'engorgements de monstrueux amas graisseux bouchant les égouts ; remède pire que le mal.
Boris Johnson promet de se faire le ventilateur qui aspergera Bruxelles et Strasbourg de résidus. Encore lui faudra-t-il curer et récupérer les munitions. Dresden again. Submergée cette fois de lingettes souillées. Larguées depuis des dirigeables et des planeurs ?
Je sais. Nous touchons les bas-fonds. Mais cette métaphore (mot depuis expurgé des discours du Bojo car incompris de ses adulateurs) m'apparaît idoine.
Et pourquoi donc attendre Halloween ou la Toussaint ?
La presse britannique pro-Brexit (Standard, Sun, Express, Mail...) se gargarise d'un sondage selon lequel une majorité d'électeurs approuvent Boris Johnson. L'Express s'est même offert une consultation en ligne. Boris a-t-il raison de menacer l'Union européenne. Oui à 90 %, et aucun « ne sait pas ». Crédible.
Voyez la page d'accueil de l'Express. Les unionistes nord-irlandais proclament que le voisin, la République d'Irlande, veut ruiner les efforts britanniques. Dans ce cas, pourquoi donc une rencontre Johnson-Varadkar ?
Cela après que David Sassoli (le président du Parlement européen), reçu ce soir à Downing Street ait constaté qu'aucun progrès ne semble envisageable... David Sassoli a retenu l'impression que le Bojo s'était comporté comme un animateur de débats télévisés. Il ne voit que deux perspectives : report de l'application de l'article 50 ou sortie sans accord. Mais pourquoi reculer si le Bojo veut mieux sauter ? Ce dans le très aléatoire espoir de remporter des élections, avec ou sans le soutien implicite du Brexit Party de Farage.
Ce que dit Sassoli se résume ainsi : le Bojo ne propose que du vent, des solutions ne pouvant pas s'appliquer avant longtemps, voire jamais. Dans ces conditions... Sur le papier comme dans le réel, cela ne fait pas un pli... Le PQ hygiénique se décline en deux ou trois. Et avec le réchauffement climatique, les oysons bien dumetés (duvetés) de Rabelais se font rares.