lundi 4 janvier 2021

La Trumpland :“Right or wrong, My Donald”

Le GOP n’est pas fracture, mais purgé

Inutile d’attendre le discours de Trump en Géorgie pour en deviner la teneur. Si jamais les candidats républicains de l’État n’étaient pas élus au Sénat, la raison en serait simple : leur élection aura été truquée.


Ne revenons pas sur l’appel de Trump au secrétaire d’État de Géorgie pour obtenir de lui créer des bulletins de vote. Les démocrates s’en sont gargarisés, tout comme la presse déontologiquement saine. En revanche, les médias pro-Trump (ou ne désavouant pas totalement Trump, comme le New York Post et Fox News), ont soit minimisé la portée de sa tentative de corruption, soit, comme Newsmax, l’ont formellement approuvée. Et lors des étapes de la Marche pour Trump, qui convergera le 6 janvier vers Washington, l’affluence reste forte.

Certes, pour un élu républicain critiquant Trump, ils ne sont qu’une poignée, il s’en trouve toujours un de plus pour lui faire allégeance. Le GOP n’est pas fracturé, mais en voie d’être purgé. Trump s’en prend au Surrender Caucus, qui comprend d’ailleurs nombre d’élus républicains ne le désavouant pas frontalement, et la Trumpland applaudit, réclamant une purge. Les plus malins se préservent de se prononcer, de peur de se voir désavoués par la Trumpland. Au besoin, ils en rajoutent en se prononçant contre l’Iran, la Chine et le Planning familial, histoire de se dédouaner.

Quelques caciques religieux (minoritaires) ont certes appelé à ne pas contester la victoire de Biden. Le seul élément positif est que l’armée devrait rester dans ses casernes si Trump en venait à instaurer l’état d’urgence.

Les résultats des sénatoriales en Géorgie ne devraient pas vraiment changer cet état de fait. Si les candidats républicains l’emportent (ils se sont déclarés derrière Trump, quoi qu’il fasse ou dise), Trump pourra purger davantage le parti. S’ils perdent, ce sera la faute de la fraude électorale et des républicains renégats.

Théoriquement, les adversaires républicains de Trump devraient appuyer les faibles tentatives des démocrates de le faire révoquer, ou de faire procéder à son arrestation par le FBI (considéré par la Trumpland aux mains de l’État profond), mais ils s’en préservent. Il a violé les lois géorgiennes et une loi fédérale, mais qu’à cela ne tienne.

Pour la Trumpland, Trump est l’élu de son dieu. Serait-il l’élu du malin que les intentions de leur Très Haut sont impénétrables, et qu’il se sert parfois d’humains douteux pour arriver à ses fins. Soit moins de taxes, d’interventions de l’État, moins de contraintes écologiques et autres, et la possibilité théorique de s’enrichir aussi démesurément que possible.

Certes, y compris parmi celles et ceux se pressant aux spectacles de Trump, il s’en trouve de moins dupes. Ce qui explique en partie sa défaite électorale. Mais pour la majorité, Trump n’est pas un psychopathe, mais un illuminé de la bonne parole, celle qui les arrange. Le trumpisme est devenu un culte transversal.

La proclamation des résultats en Géorgie tarderont sans doute, permettant à Trump de pavoiser devant ses partisans le 6 prochain.

Trump à contacté Brad Raffensperger 18 fois avant que ce dernier consente à lui répondre. Mais il a aussi passé des heures à influencer des dizaines de républicains d’autres États, sans aucun doute en avançant les mêmes exigences. Leur silence en dit beaucoup plus long sur le devenir du parti républicain que tout autre élément. Trump représente leur survie électorale et financière, le reste leur importe peu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire