Officiel, l’avortement jusqu’à l’accouchement
Kayleigh McEnany est la
porte-parole officielle de la Maison Blanche. C’est peut-être un détail pour
vous, mais il veut dire beaucoup. Pour elle, les démocrates vont autoriser l’avortement
des parturientes jusqu’à la naissance des nouveau-nés.
Eh oui, « nouveau » reste invariable, pour les nouvelles nées, je n’ai pas trop cherché.
Trump, lui, a trouvé une solution
en nommant un affidé, Bobby L. Christine, au poste de procureur général de l’État
de Géorgie. Histoire de ne pas risquer des poursuites, sans doute. Il s’agit aussi
de défendre la liberté de s’armer et celle d’expression. Un très bon exemple de
cette dernière vient d’être donné par la porte-parole officielle de la Maison
Blanche, la décorative (rien de péjoratif ici) Kayleigh McEnany dans un message
sur Twitter fort significatif.
« Des impôts faramineux, le
Green New Deal, des forces armées affaiblies, l’avortement jusqu’à la
naissance, la révocation du deuxième amendement et des libertés religieuses et
encore plus de cauchemars gauchistes ». Ne laissez pas le Sénat aux mains
des démocrates (sous-entendu : assoiffés du sang des petits enfants).
Tout est possible dans un pays où
un avocat de Trump, Lin Wood, voue le vice-président Mike Pence au peloton d’exécution
(car trop tiède dans sa dénonciation des fraudes électorale ayant ravi la victoire
à Donald Trum). Qu’un allumé débloque est une chose, mais Kayleigh McEnany
dispose d’un compte gouvernemental. Et que croyez-vous qu’il advint de ce
message ? Il a été répercuté tel quel par le candidat sénateur républicain
de Géorgie, David Perdue.
Je ne sais qui, en France, va en
prendre de la graine et embrayer de la sorte à la suite du trumpisme (pour le
moment, le Comité Trump France s’est abstenu, mais pour combien de temps ?).
Il n’est pas une seule théorie
complotiste sur la vaccination contre le covid de par le monde que je n’ais pas
déjà entendue reprise par des connaissances (au Maroc, c’est que le vaccin
stérilise hommes et femmes, ailleurs, c’est la 5G, et les nanoparticules connectées).
Des voisines-voisins, des personnes de rencontres ou avec qui j’ai pu
sympathiser (pour de toutes autres — bonnes celles-ci — raisons).
Je m’en suis ouvert au philosophe
Denis Guénoun, qui partage mon inquiétude, et, sur Marianne.net, Paul soriano s’inquiète :
« Pendant ce temps, le “virus identitaire“ mute et poursuit sa progression
dans les cerveaux » (c’est
en accès libre).Soriano se définit médiologue, j’en suis un autre, à la
petite semaine (ce n’est pas avec des mastères qu’on devient un prétendu
expert, il faut surtout dîner en ville).
Et puis, je veux continuer à écrire,
au moins ici, foutraque. Il m’arrive nonobstant d’être vaguement sérieux. En
vérité, en vérité, je vous le dis, des prophètes à la McEnany risquent de
contaminer les esprits de la Françeu-mèreu-des-arts-des-armes-zé-des-lois. Vous
vous gaussez ?. Quand vous irez au comptoir du Bar des Aminches, et qu’au
lieu de vous barber avec des exploits de joueurs de balle au pied, vous n’entendrez
plus que des billevesées outrancières de la sorte, vous vous sentirez comme une
envie de rester reclus dans votre bibliothèque.
La fin n’est pas si proche, mais,
oui, les victimaires vont monter d’un cran. Aussi quasi inéluctable que le décervelage
s’étend. Bientôt, ce ne seront plus les gueux bretons que méprisait Octave
Mirbeau qui suivaient les pardons derrière des recteurs avides de ripailles qui
feront l’opinion prédominante.
Lz pire n’étant jamais sûr, je
vais déposer un ex-voto sur l’autel de La Raison, et et de La Libre Pensée (spécial
copinage pour caser une référence à Alain G. Leduc qui s’obstine à tirer à la
ligne sur son ouvrage consacré à ce génial faiseur d’Yves Klein, semi ou hémi-crapule,
comme vous voudrez, mais qui vous a bien eus, autant qu’un Trump a pu en avoir
d’autres). Je n’en reste pas moins identitaire breton (Bretons de toutes
provenances), en rappelant que pour être identitaires, il faut être au moins
deux, mais qu’à ce jeu, je ne serai pas le moins c**. Pas au point cependant de
polémiquer avec les McEnany qui viendront, il me reste comme un soupçon de
respect humain, ou d’absence de haine de moi-même en me rasant. Laissons-la
donc s’admirer en s’épilant, en enviant Michelle Obama au passage, et en
espérant qu’Ivanka Trump ne la vouera pas à l’oubli et l’anonymat. Je vous ai
suffisamment gavés, je n’embraye pas sur le féminisme de combat.
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