American Kompromat, la suite du Mueller report
Sauf erreur, ni Le Monde, ni Le Figaro ne se sont empressés
de faire état du livre de Craig Unger, American Kompromat, qui laisse entendre
que le KGB cultivait Donald Trump depuis bien avant 1987.
Craig Hunger est un journaliste qui avait déjà écrit House of Trump, House of Putin et qui cette fois, sur la base de témoignages d’anciens agents du KGB (dont en particulier Yuri Shvets), mais aussi de la CIA et du FBI, affirme que Donald Trump fut astucieusement manipulé par le KGB. Jusqu’à quel point ? Il semble difficile de l’établir.
L’intérêt des services tchécoslovaques, rapidement partagé
par le KGB, pour Donald remonterait au mariage de l’homme d’affaires avec Ivana
Zelnicknova, en 1977. Il s’agit de la mère de Donald Jr., d’Ivanka et Eric
Trump. Cela reste une activité de veille jusqu’à la visite de Trump et Ivana en
Russie, en 1987.
Le Guardian, qui a pu joindre Yuri Shvets, ex-commandant du
KGB ayant fait défection vers le milieu des années 1990, indique que c’est après ce séjour
que Trump se serait mis en tête d’avoir un rôle politique.
Sa campagne électorale présidentielle fut financièrement
soutenue par le Center for American Progress dont les dirigeants de l’époque
entretenaient des contacts fréquents avec la Russie.
Si le Mueller report, chapeauté par le conseiller spécial
Robert Mueller, a surtout mis en cause des responsables de la campagne électorale
de l’ex-président, la preuve d’une collusion entre Donald Trump et la Russie n’a
pu être établie. La Maison Blanche parvint à ce que l’intégralité de cette
investigation ne puisse être examinée par le Congrès.
Si divers degrés de collusion ont pu être établis, ils n’ont
pas été estimés suffisants pour entraîner des poursuites visant Trump lui-même.
Si, tout au long de sa présidence, Trump s’est gardé de
critiquer Vladimir Poutine ou la Russie, il est hasardeux d’avancer que ses
décisions à propos de l’Ukraine (des États baltes) ou de la Russie et de l’Otan
aient été toutes influencées par le Kremlin.
Ce qui semble sûr, c’est que l’administration Trump a pris amplement
le temps de faire le ménage à la Maison Blanche, en divers ministères, voire au
Pentagone (où Trump nomma des fidèles).
Le livre de Craig Unger aborde aussi la relation toute
particulière qui liait Donald Trump à Jeffrey Epstein qui se suicida en
détention.
Par ailleurs, Vanity Fair s’étend sur le cas d’Anna
Malova, une dauphine de Miss Russie 1993 qui sera, à partir de 1995, une
fréquente invitée d’Espstein et de Trump, tant en Floride qu’à New York. Trump
la placera dans le concours Miss Univers de 1998. Une autre jeune beauté,
Anouska de Georgiou, retiendra les attentions et faveurs, tant d’Espstein que
de Trump. Par la suite, Jean-Luc Brunel, proche d’Espstein aurait fourni les deux
hommes en beautés russes, pour la plupart très jeunes. Trump Model Management
(une agence de mannequins) fournissant des contrats en toute illégalité puisqu’il
s’agissait d’étrangères et se chargeant de l’hébergement. Les jeunes femmes
égayaient les soirées du Trump Plaza Hotel.
Les liens entre Epstein et Trump s’arrêtent en 2004, les
deux se disputant l’acquisition de la Maison de l’Amitié à Palm Beach. Trump se
financera auprès de la Deutsche Bank et doublera sa mise en revendant la
demeure au milliardaire russe Dimitry Rybolovlev. Le livre de Graig Unger
développe aussi ce type de relations qualifié « d’idylle fraternelle ».
En 2019, lorsqu’Epstein fut arrêté, Trump dira de lui qu’il
le connaissait comme « tout le monde à Palm Beach » mais qu’ils
ne s’étaient pas parlé « depuis 15 ans ».
Le Daily Mail a aussi fait état du livre qui indique qu’après
la faillite des casinos Trump d’Atlantic City, il n’a pu se refaire une santé
financière qu’en bénéficiant de fonds russes. Resterait à l’établir
indubitablement.
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