vendredi 29 janvier 2021

Trump sous influence du KGB de longue date

 American Kompromat, la suite du Mueller report

Sauf erreur, ni Le Monde, ni Le Figaro ne se sont empressés de faire état du livre de Craig Unger, American Kompromat, qui laisse entendre que le KGB cultivait Donald Trump depuis bien avant 1987.


Craig Hunger est un journaliste qui avait déjà écrit House of Trump, House of Putin et qui cette fois, sur la base de témoignages d’anciens agents du KGB (dont en particulier Yuri Shvets), mais aussi de la CIA et du FBI, affirme que Donald Trump fut astucieusement manipulé par le KGB. Jusqu’à quel point ? Il semble difficile de l’établir.

L’intérêt des services tchécoslovaques, rapidement partagé par le KGB, pour Donald remonterait au mariage de l’homme d’affaires avec Ivana Zelnicknova, en 1977. Il s’agit de la mère de Donald Jr., d’Ivanka et Eric Trump. Cela reste une activité de veille jusqu’à la visite de Trump et Ivana en Russie, en 1987.

Le Guardian, qui a pu joindre Yuri Shvets, ex-commandant du KGB ayant fait défection vers le milieu des années 1990, indique que c’est après ce séjour que Trump se serait mis en tête d’avoir un rôle politique.

Sa campagne électorale présidentielle fut financièrement soutenue par le Center for American Progress dont les dirigeants de l’époque entretenaient des contacts fréquents avec la Russie.

Si le Mueller report, chapeauté par le conseiller spécial Robert Mueller, a surtout mis en cause des responsables de la campagne électorale de l’ex-président, la preuve d’une collusion entre Donald Trump et la Russie n’a pu être établie. La Maison Blanche parvint à ce que l’intégralité de cette investigation ne puisse être examinée par le Congrès.

Si divers degrés de collusion ont pu être établis, ils n’ont pas été estimés suffisants pour entraîner des poursuites visant Trump lui-même.

Si, tout au long de sa présidence, Trump s’est gardé de critiquer Vladimir Poutine ou la Russie, il est hasardeux d’avancer que ses décisions à propos de l’Ukraine (des États baltes) ou de la Russie et de l’Otan aient été toutes influencées par le Kremlin.

Ce qui semble sûr, c’est que l’administration Trump a pris amplement le temps de faire le ménage à la Maison Blanche, en divers ministères, voire au Pentagone (où Trump nomma des fidèles).

Le livre de Craig Unger aborde aussi la relation toute particulière qui liait Donald Trump à Jeffrey Epstein qui se suicida en détention.

Par ailleurs, Vanity Fair s’étend sur le cas d’Anna Malova, une dauphine de Miss Russie 1993 qui sera, à partir de 1995, une fréquente invitée d’Espstein et de Trump, tant en Floride qu’à New York. Trump la placera dans le concours Miss Univers de 1998. Une autre jeune beauté, Anouska de Georgiou, retiendra les attentions et faveurs, tant d’Espstein que de Trump. Par la suite, Jean-Luc Brunel, proche d’Espstein aurait fourni les deux hommes en beautés russes, pour la plupart très jeunes. Trump Model Management (une agence de mannequins) fournissant des contrats en toute illégalité puisqu’il s’agissait d’étrangères et se chargeant de l’hébergement. Les jeunes femmes égayaient les soirées du Trump Plaza Hotel.

Les liens entre Epstein et Trump s’arrêtent en 2004, les deux se disputant l’acquisition de la Maison de l’Amitié à Palm Beach. Trump se financera auprès de la Deutsche Bank et doublera sa mise en revendant la demeure au milliardaire russe Dimitry Rybolovlev. Le livre de Graig Unger développe aussi ce type de relations qualifié « d’idylle fraternelle ».

En 2019, lorsqu’Epstein fut arrêté, Trump dira de lui qu’il le connaissait comme « tout le monde à Palm Beach » mais qu’ils ne s’étaient pas parlé « depuis 15 ans ».

Le Daily Mail a aussi fait état du livre qui indique qu’après la faillite des casinos Trump d’Atlantic City, il n’a pu se refaire une santé financière qu’en bénéficiant de fonds russes. Resterait à l’établir indubitablement.

La famille Trump n’a pas commenté ces dires, mais les trumpistes se sont empressés de les qualifier de « fausses nouvelles » en divers commentaires. Pour Oann, commentant les déclarations d’un fidèle de Trump, Corey Lewandowski, Trump serait sur le point d’opérer « un retour en politique majeur » en vue de placer des élus trumpistes à la Chambre des représentants. Oann veut croire que le Republican National Committee invitera Trump et d’autres candidats en vue de l’élection présidentielle de 2024. La perspective que Trump fonde un parti tiers, le parti des patriotes ou le Maga Party semble donc s’éloigner.

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