lundi 25 janvier 2021

Brexit : les Écossais du continent privés de haggis

 La Burns Nicht gâchée par les eurocrates

Alors que les Écossais célèbrent la naissance du poète Robert Burns, les eurocrates veulent priver ceux du continent de haggis, relate le Daily Express. Perfide Bruxelles.


Avec une pensée spéciale pour Donnie et Irene Spence, d’East Kilbride (Cille Bhrìghde an Ear ; dont la dénomination anglaise se prononce localement comme quelque chose proche de Istkobræde), résidents de longue date près d’Alicante. On ne dénoncera jamais assez fortement la mesquine perfidie de l’Union européenne (et d’Emmanuel Macron en particulier, insiste souvent l’Express).

Voici quelques jours, le quotidien, dont le siège se trouve à Manchester mais qui diffuse aussi un Scottish Express depuis Glasgow), pavoisait : l’U.E. cédait, battait en retraite, capitulait piteusement, et permettait aux voyageurs britanniques de faire passer sur le continent leurs sandwiches jambon-cheddar et leurs yoghurts. Mais pour le haggis, rien ne va plus, plus rien ne passe de l’autre côté.

On (enfin peu d’entre vous ou nous) se souvient de Jacques Bodoin, humoriste, créateur du petit Philibert (version facétieuse en cancre du Nicolas de Goscinny et Sempé) et de son morceau de résistance, La Panse de brebis farcie. « Charcuterie sucrée avec de la pistache » ou pansse de miouton foorci, version réciproque de la piume de ma tante sur le biourô de mon oncle (une sorte de My Taylor is rich des méthodes d'apprentissage des langues).

Le haggis n’est pas du tout un dessert mais une préparation voisine mais nordique de l’osban ou de babkbouka méridionales. Mais au lieu de harissa, les Écossais peuvent opter pour une sauce au whisky. Je doute fort que les variantes berbères soient du goût des Écossais du côté de Ciudad Quesada ou Rojales (près de 72% de la population est anglophone, mais le russe et des langues scandinaves sont aussi pratiquées, plus fréquemment que le valenciano).

Se rabattre sur les crisps haggis & cracked blach pepper de Mackie’s of Scotland serait fâcheux, mais le haggis de Reeves Butchers, de Torrevieja (ville côtière proche sur la Costa Blanca) pourrait convenir.

Il semble aussi que Iceland Overseas (un supermarché Iceland & Waitrose de la même localité) pourrait avoir du haggis en rayons.

Pourrait, car quand je vois ceux, parisiens, de Mark’s & Spencer, vides tels ceux des alimentations russes du temps de  Горбачёв je m’interroge.

Aux dernières nouvelles, Don Spence a pu se ravitailler et célébrer Rabbie Burns pour la Burns Nicht (la soirée du Rabbie Burns Day). Ce fut une braw nicht avec du haggis.

Mais l’an prochain ? Notamment pour les laddies et lassies qui ne résident pas à proximité de bouchers-charcutiers continentaux appropriés ? Macsweenof Edinburgh, maison qui livrait par correspondance du haggis sur le continent s’est vue cette fois opposer un blocus paperassier.

Emmanuel Macron, souviens-toi de la Auld Alliance. N’inflige plus la pénurie de haggis à nos historiques compatriotes.

Certes, indique le Daily Record, le haggis en conserve passa la frontière. Mais ce n’est pas la même chose. Bannir le haggis, c’est un peu mettre à l’index la poésie culinaire et gastronomique.

Ès qualité de chevalier du Boudin blanc de Rethel, j’en appelle à toutes les confréries gastronomiques et vineuses de l’hexagone. Protestons.

Certes, on peut toujours se rabattre sur le haggis en boîte de Grant’s (disponible en ligne via le site du Comptoir irlandais de Plouédern).Mais Haggis soit qui mal y panse (oui, panse), ode au haggis de Jean-Paul Romac, de Camaret-sur-Mer. Lequel auteur le déguste avec des petits pois et non de purées de rutabagas et de pommes de terre (lesquelles sont amalgamées dans le clapshot des Orcades). La sauce au whisky associe un blended ave du miel de bruyère, de la crème, et des graines de moutarde.

Valérie Kererno est aux fourneaux du Haggis gourmand à Alès, ce que salue la Caledonian Society of France qui a célébré cette année la Burns Nicht à Aubigny-sur-Nère .

J’ai cru aussi comprendre qu’on pouvait déguster du haggis au Black Shelter (Carquefou, près de Nantes et Orvault). Difficile, même pour la seule Bretagne, de retrouver les enseignes servant du haggis. En revanche, lors de festivals ou rencontres de musiques celtiques, ou dans certains gîtes (en particulier tenus par des anglophones), il n’est pas si rare qu’il en soit servi.

Les origines du haggis (ou  taigeis) sont incertaines, le mot apparaît vers 1430 dans le Lancashire et revient sous le nom de haggeis  dans un poème deWillam Dunbar, un makar (barde), ancien escolier de St Andrews,vers 1500. Si des Écossais vous soutiennent que le haggis est en fait l’œuf du haggis sauvage, souriez poliment. Le wild haggis est en fait un peit mammifère fictif équivalent du dahu des montagnes continentales. Sa femelle se dénomme la haguette, selon l’University of Glasgow Veterinary School.

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