samedi 21 novembre 2020

É.-U. : George Soros et les Clinton auraient bidouillé l’élection

 Giuliani réélit Trump mieux qu’en Corée du Nord

Pour Rudyd Giuliani et Sindey Powell, les avocats de Trump, 80 millions de voix pour Trump ont été transformés en voix pour Biden, grâce à un logiciel (peut-être piloté depuis un vaisseau spatial d’extra-terrestres) concocté par George Soros et la Fondation Clinton. Bref, à les en croire, Trump a été réélu triomphalement, quasiment à l’unanimité.


Forts de multiples dépositions sous serments certaines nominatives d’autres anonymes et devant le rester pour éviter que des antifas meurtriers (comprenez : des démocrates) s’en prennent à leurs personnes, et de la certitude qu’un logiciel mis au point pour assurer la victoire de Chàvez au Venezuela a transformé des millions de votes Trump en votes Biden, les avocats de Trump lui prédisent un second mandat.

Via Breitbartnews (l'ex chaîne de Bannon), j’ai pu consulter l’une de ces dépositions. Une dépouilleuse républicaine a de fait recensé des faits troublants, dénoncé des irrégularités et même affirmé que certains de ses collègues étaient parvenus à convaincre des électeurs de voter Biden. Un autre avocat de Trump, Lin Wood a toutefois concédé que Trump n’aurait remporté que 400 grands électeurs, ce qui en laisserait donc 138 pour Biden (et non pas 306, comme une presse mensongère n’en accordant que 232 à Trump a voulu le faire croire au peuple étasunien). Quand j’ai lu cela sur Oann (une chaîne pro-Trump), et que Lin Wood donnait à Trump une victoire à 70 %, je me suis dit que le compte n’y était pas. Mais ouf, tous les bulletins de vote frauduleux n’ont pas été totalement découverts, donc, que Trump n’ait pas été déjà été annoncé réélu à l’unanimité n’est qu’une question de patience…

Ce serait comique si la Trumpland ne considérait pas que c’est réel. Les élus républicains admettant la victoire de Biden ne se comptent que sur les doigts d’une seule main. Tous les autres tergiversent au mieux ou relayent la voix du maître de leurs électorats. Pour Lin Wood, c’est sûr les démocrates sont aux mains de la Chine, soit corrompus, soit contraints par des chantages, ou totalement complices des communistes. Inutile d’aller chercher plus loin. Lin Wood a déclaré cela sans rire lors du Mark Levin Show et Mark Levin d’opiner. Car pour ce dernier, Biden va brader les États-Unis et « éviscérer les libertés civiles ». Les récalcitrants seront placés en camps de rééducation, affirme-t-il.

Mais tout cela n’arrivera pas car Trump restera à la Maison Blanche.

Trump continue à donner le ton. Sa porte-parole, Kayleigh McEnany, qualifie les journalistes lui posant des questions gênantes d’« activistes ». On pourrait en penser autant de Giuliani et consorts. Oui, mais, le plus étonnant c’est que Giuliani, lors de sa dernière conférence de presse faisant état d’une vaste conspiration à tenants internationaux pour voler l’élection à Trump, s’exprimait depuis les locaux du siège du parti républicain. Ce qui confirme que tout le parti républicain, à l’exception d’une poignée d’élus ultra-minoritaires, donne son aval à Trump et à son équipe rapprochée.

Tump devrait de nouveau s’exprimer, cette fois en mettant en avant un projet destiné à réduire les prix des médicaments.

Son objectif semble, selon un professeur en droit, Alan Dershowitz, de jouer la montre afin qu’un nombre inférieur de grands électeurs pro-Biden puissent se déclarer, puis de porter l’affaire devant la Cour suprême.

On pourrait rire des déclarations de Giuliani et Sidney Powell qui affirment que la compagnie chargée de compter de nombreux votes (cela dépend des États fédéraux) « est la propriété de deux Vénézuéliens qui furent des alliés de Châvez et restent ceux de Maduro, et qu’elle est dirigée par un président qui est très proche de George Soros. ». Il s’agit de la compagnie commercialisant le logiciel Smartmatic. La compagnie Smarmatic emploie effectivement à sa direction deux Vénézuéliens, mais le groupe SGO est aussi dirigé par un lord,  Mark Maloch-Brown, et sir Nigel Knwoles, deux Britanniques. Ce groupe a son siège à Londres. Si on comprend bien, ce serait la City qui aurait bidouillé l’élection. Smartmatic a dû se fendre d’un communiqué affirmant qu’elle est une concurrente de Dominion Voting Systems et que la compagnie n’avait jamais reçu de fonds d’aucun gouvernement. Et même que George Soros n’a pas investi dans le groupe ou la compagnie. Mais il est vrai que Mark Malloch-Brown siège au conseil de l’Open Society Foundations (une ONG fondée par Soros).

On pourrait certes hausser les épaules d’autant que les avocats de Trump visaient autrefois davantage le système Dominion que le logiciel Smarmatic.

On rira moins si Viktor Orbân, Janez Jansa et Jaroslaw Kaczyndsi (soit les dirigeants hongrois, slovène et polonais) perdaient de prochaines élections et mettaient en cause les Illuminatis ou l’État profond démocrate étasunien. On rit déjà moins en voyant le Comité Trump France relayer tous les arguments de la Trumpland. Pour ce comité, actif sur Twitter, Biden est « un vieux pervers sénile ». On rit moins en lisant que Malloch-Brown « a aujourd’hui une cible sur le front ».

L’ »État de Géorgie avait à pein  établi que Biden emportait l’État de 12 670 voix que Trump écrivait que cet écart défavorable était dû à « des centaines de milliers de bulletins frauduleux ». La Trumpland applaudit et l’équipe juridique de Trump déclare que dans deux semaines, elle apportera toutes les preuves. Autre accusation de Trump : les firmes pharmaceutiques ont reculé l’annonce de la découverte d’un vaccin pour qu’il perde l’élection et ainsi ne puisse faire baisser les prix des médicaments. Dirait-il que l’industrie pharmaceutique s’est liguée avec les communistes que la Trumpland serait prête à dénoncer les faux vaccins qui inoculent le communisme. Il suffirait que la Trumpland répande cette fable pour que Trump la reprenne à son compte et l’amplifie, c’est du moins l’impression qu’il donne.

Ce qui n’est pas une fable, c’est que l’actuel vice-président Mike Pence, lors d’une allocution en Géorgie, a promis de poursuivre des actions judiciaires partout jusqu’à ce que tout vote frauduleux ait été débusqué. Il s’est juste gardé de solliciter des dons pour couvrir les multiples frais judiciaires que cela pourra impliquer. Les États-Unis ont passé le cap des 253 000 décès du fait de la pandémie, mais Trump a sauvé la vie de tous les survivants, soutient-il. Que répondre à cela ?

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