La Chine, bénéficiaire du mouvement QAnonymous ?
Allez,
mieux vaut tenter d’en rire. Et si la Chine était la grande bénéficiaire du
mythhe QAnon et de ce fait roulerait pour la réélection de Donald Trump ?
Tiens, j’ai encore raté une occasion de me faire du flouze…
Un qui finira contrit d’être resté anonyme, c’est le dénommé Q. Il a laissé d’autres que lui tenter de s’approprier la marque QAnon™. Pour le moment, seuls un Australien et un Allemand sont parvenus à déposer la marque. Mais d’autres sont sur les rangs. Mais les grands bénéficiaires de ce mouvement conspirationnistes sont les fabricants de maillots et d’objets divers chinois. Tout comme ils ont pu engranger des fortunes en fabricant les supports de base de la paraphernalia, l’attirail MAGA.
La plupart
des partisans de Trump se sont rués sur des objets, des vêtements, Tous ou
presque fabriqués en Chine, voire « customisés » sur place.
Les
trumpistes ont fait tout un foin des liens présumés d’Hunter Biden ou du
candidat sénateur démocrate de Géorgie avec la Chine (sans d’ailleurs pouvoir
prouver de quoi alimenter des scandales), mais se préoccupent fort peu de cet
état de fait.
Il m’est
venue l’idée de lancer une recherche sur les maillots Q-Anon. Par désœuvrement
durant le confinement. On trouve de tout siglé Q, y compris, paradoxalement,
des masques faciaux en tissu. Alors même que Marjorie Taylor Greene, la nouvelle
représentante trumpiste de Géorgie au Congrès, adepte du mouvement QAnon,
dénonce le port « oppressif » du masque. Ce qui est commode avec ce
type de complotisme, c’est qu’on en fait ce que l’on veut, en pouvant s’en
réclamer pour déclarer tout et son contraire.
Mais QAnon
France a choisi un angle particulier : retrouver la grandeur de la France en
rompant avec l’Union européenne. Et pourquoi pas avec la République française
en réclamant le retour d’un roi ? Bruxelles et Strasbourg ne seraient-ils
pas les sièges de pervers dévoyés sexuels se livrant au cannibalisme d’enfants
en bas âge pour complaire à Satan ? Mais quelque part en France (où, on ne
sait trop, dans le réduit breton irréductible ou dans les cuisines du Sénat ?),
quelqu’un veille pour faire déjouer ces menées criminelles. C’est sûr. Ne
serait-ce pas une forme de séparatisme dont l’expression peut prospérer, sur
Amazon, EBay, et divers autres sites de vente en ligne ?
Tout cela
serait dérisoire tant que des dirigeants politiques européens, bénéficiant de l’ampleur
de ce mouvement, n’en venaient pas à imiter Trump qui le soutient
indirectement. Au Royaume-Uni, il est soutenu que des centaines de milliers d’enfants
sont détenus dans des caves avant d’être sacrifiés au Malin, mais que Boris
Johnson aurait été désigné pour siéger au 10, Downing Street, afin de combattre
l’État profond (forcement pro-travailliste ou SNP). En Allemagne, Michael
Ballweg, adpte des vérités alternatives, se définit « penseur latéral ».
D’autres lui disputent son statut de chef de file du mouvement QAnon allemand.
C’est ce qu’il ressort d’une enquête
de France Culture.
Aux
États-Unis non plus, en 2016, peu avaient venu voir Trump venir, et ne
songeaient pas qu’il pourrait se maintenir quatre ans à la Maison Blanche. Le
trumpisme se décline en France et en Europe de manière polymorphe. Doan Bui, en
reportage aux États-Unis pour Le Nouvel Observateur, s’entendit dire : « Cette
pseudo-pandémie, c’est un écran de fumée. Pour cacher que Bill Gates tu des
enfants en Afrique avec ses vaccins. ». Un argument similaire peut
être mis à la sauce du moment. Ainsi avec le pseudo-documentaire Hold up :
vous pouvez remplacer Bill Gates par n’importe qui déplaisant sur le moment.
En fait,
le thème du complot universel, qu’il soit bolchévique ou autre, part toujours d’un
seul postulat, que les conflits d’intérêts entre complotistes n’existent pas,
qu’ils sont tous unanimes, coalisés contre le reste du monde. Pas la peine de
pointer les divergences d’approche entre, par exemple, stalinisime et maoisme.
Là, c’est sûr Big Pharma a réussi à persuader les dirigeants de Total, Exxon,
Shell et autres qu’il faut éliminer tous les consommateurs de produits
pétroliers ou gaziers, enfin la grande masse de qui fournit de quoi verser des
dividendes aux actionnaires. Qui sont tous unanimement d’accord pour se faire
tondre revendre leurs actions pour acquérir des titres Big Pharma (avec la
complicité des banques qui prennent leurs commissions au passage). Conflits d’intérêts
entre puissants prédateurs ? Mais non, c’est inenvisageable. Les perdants
font aussi partie du complot. Eux, tous ligués, contre nous toutes et tous. Comme
c’est plus simple. Mais, heureusement, il y a Trump (ou tout autre) pour déjouer
leurs menées sataniques. En fait, Napoléon, ou Elvis Presley, ou Michael
Jackson ne sont pas morts, ils veillent sur nous.
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