mercredi 2 octobre 2019

Éoliennes, turbines à colères

Les éoliennes, brasseuses de vent ou d'argent

Dans la série « livres dont on cause sans les avoir lus », en voici deux-trois, réquisitoires contre les éoliennes. Qu'en penser ? Pas grand' chose avant de les avoir lus.
S'il est vaguement loisible de survoler un roman, soit feuilleter assez soigneusement, s'attarder un peu sur des passages et émettre un avis (qui peut être neutre, favorable, défavorable), j'estime qu'il est tout à fait « licite » d'évoquer des ouvrages sans les avoir lus, à condition de l'indiquer clairement.
Sur les éoliennes et les diverses centrales ou turbines... quoi ? aquatiques ? je ne connais pas grand' chose. Divers articles dans Ça m'intéresse et ailleurs (quotidiens, hebdomadaires). En général, cela ne fonctionne pas (ou  plutôt plus, cas des prototypes abandonnés sous le niveau de l'eau), ou mal, ou médiocrement, ou passablement, et même bien selon des rapports efficacité, coût d'investissement, entretien, &c. Pas l'idéal, mais soit moindre mal, soit correct, voire mieux que cela.
Si on ne veut plus polluer du tout (et encore...), il faut revenir à la chasse-cueillette. Ne rien produire selon des processus compliqués. Même pas des engins à vapeur fonctionnant au bois avec je ne sais quel dispositif « naturel » permettant de recycler le gaz carbonique. Je lisais le Sapiens de Yuval Harari : l'agriculture a eu certes des retombées positives, mais quel désastre par ailleurs. Eh oui. L'agriculture est une catastrophe durable. Sous pratiquement toutes ses formes. Depuis son aube...
Bon, je ne parle pas de favoriser çà et là la croissance écolo-responsable de champignons...
Que les agriculteurs et éleveurs ne m'en veuillent pas (ni à Yuval Harari) : il est des retombées positives dont nous ne saurions, pas davantage lui que moi-même, nous passer à présent. Ce qui est fait et fait, et si possible, autant détruire et créer le plus raisonnablement possible.
La formule ne s'appliquerait pas aux éoliennes. Ah bon ? 
Or donc, battage autour d'Éoliennes : la face noire de la transition écologique, de Fabien Bouglé, aux éditions du Rocher. Maison intéressante, qui publie entre autres Philippe Lacoche, et sa Mise au vert. Lesquels « puent et polluent » forcément (et je suis bien content qu'il en soit ainsi, en tout cas de la sorte).
Face noire des turbines à vent d'occasion de faire des profits et de semer des illusions. C'est ce qu'énonce la préface (en ligne).
« Pollution, matières premières non recyclables, déchets radioactifs, développement des lignes à haute tension, émissions de CO² (Ndlr – en indice, le 2), atteintes graves à la santé et à la biodiversité, détournement de fonds publics, augmentation du prix de l'électricité, déni de démocratie, destruction d'emplois, fiscalité à tous crins, ONG en conflits d'intérêts, corruption, mafia... ».
Rien que cela. C'est du... 
En veux-tu, en voilà... Je n'ai pas davantage lus Les Mirages des éoliennes (Grégoire Souchay), Éoliennes: chronique d'un naufrage annoncé (Pierre Dumont & Denis de Kergolay), Éolien, une catastrophe silencieuse: coûts, nuisances (...), les chiffres qui font peur (Jean-Louis Butré). Les titres parlent d'eux-mêmes, même si la cata n'est plus si silencieuse : que de vrombissements, que de vrombissements ! (pour paraphraser le maréchal-président MacMahon). Éolien, tu nous tiens, et ton petit doigt ne nous chatouille pas mais s'enfonce dans nos tréfonds.
Je ne sais si ces auteurs, qui se sont soigneusement documentés, munis de références sérieuses, sont ou non stipendiés par le lobby du nucléaire... Il ne s'agit pas là d'une insidieuse supputation. Laquelle pourrait sembler invraisemblable, car le dit lobby semble se trouver des deux côtés de la barrière (EdF et d'autres faisant feu de tout réacteur, tirant profit du solaire, des produits énergétiques de la mer et du vent).
Reste que les opposants au nucléaire rétorquent que de deux maux, il faut choisir le moindre.
Un copain s'était lancé dans la commercialisation d'éoliennes verticales (à pales à diverses orientations), dites individuelles ou encore domestiques. Il a rapidement renoncé.  Il existe aussi des « turboliennes » (genre réacteur d'avion). Dont la fabrication des composants « pue et pollue » aussi, bien évidemment. J'y avais songé un temps. En sus de panneaux solaires, de pompe à chaleur, cela aurait agrémenté un toit ou un jardin, et décoré style Niki de Saint-Phalle, j'aurais eu un truc Calder-like sympa (un poil bruyant, mais pas au point d'embêter les voisins). Sauf que j'ai vendu les ex-parcelles à jardins (style « ouvrier ») accolées, et que les acquéreurs, pour des raisons tout à fait compréhensibles (et même indispensables, madame l'acheteuse se déplaçant en fauteuil roulant) ont fait table rase de la plupart des arbres et de la trop foisonnante végétation. Sans négliger pourtant d'élever quelques poules, d'avoir eu recours à un mouton pour les finitions de désherbage, et leur nouvelle résidence est écolo en diable (je n'ai pas vu de toilettes sèches extérieures, mais ce n'est pas exclu).
On se débrouille donc individuellement et collectivement (ex. : les municipalités qui recyclent des déchets en chaufferies d'immeubles collectifs) comme on peut. En essayant de limiter les effets pervers des bonnes intentions.
Faisant en sorte qu'un médiocre ne soit pas trop ennemi d'un bien trop illusoire, que le « mieux » ne s'avère pas si pire à seconde vue.
Globalement, on tente d'éviter de laisser aller notre nature d'apprentis-sorciers. C'est dans nos gênes. C'est notre, nos cultures, notre, nos civilisations. Peut-être subsiste-t-il des animistes, des Amérindiens, dont les dégâts ne sont pas irréversibles, mais même les aborigènes austraux ont déclenché des catastrophes irréversibles.
Alors, le fardeau de l'humain (féminin inclus), blanc, noir, bistre, c'est l'humain. Fred, secrétaire de rédaction du Pays de Franche-Comté usait de cette expression : « si c'est comme cela, je me suicide avec une saucisse ». Un jésus comtois artisanal, issu d'animaux élevés sur pâtures sans pesticides, bien sûr. C'est déjà mieux. Suffisant ? Pas sûr.
Bon, il doit bien y avoir une manière de brasser du vent moins nuisible que celle exposée, dénoncée par ces ouvrages. Mais laquelle ? Le vingt-et-unième siècle sera sans doute moins spirituel que perplexe. Pépère, certes pas : aucun ne le fut, semble-t-il. Aucun ne le sera. Désolé, Greta... 

   

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