Au cul des casseroles, et autres culbutes…
C’est toujours un exercice
périlleux de présenter un livre qu’on n’a pas lu. Dont pratiquement personne ne
parle (déjà). Drôle de cuisine, trop peu d’ingrédients à concocter, pas grand’ chose
à lier. Tentative avec ces Cinquante nuances de gras d’Éric Boschman (éds
Racine).
Un soir, l’écrivain et essayiste Alain
(Georges) Leduc se pointe avec un tout petit bouquin : Mieux vaut boire du
rouge que broyer du noir, de Benoist Rey. Couverture de l’ami Siné, dédicace se
terminant par « amitiés libertaires ». C’est aux Éditions
libertaires. L’auteur, restaurateur autodidacte grand amateur de ripailles inventives,
gargantuesques, remercie Siné, Joseph Delteil, Roland Topor, et Sylvie Augereau
pour son Soif d’aujourd’hui — la compil des vins au naturel. Bref, un
humoriste et soiffard peu porté sur le Coca-Cola™®. Vous verrez qu’il y a un
rapport pas si subreptice avec Boschman et ses Cinquante nuances de gras (178 pages, 25 euros) qui sortiront à la mi-novembre prochaine (précommande sur le
site racine.be).
J’avais aussi fort apprécié le
Jean-Pierre Duplan, Jiji (Jean-Jacques) Tachdjian et alii, Les
Nouvelles Légendes improbables du Nord et du Pas-de-Calais. J’ignorais qu’il
y avait eu récidives avec celles de Roubaix et de Bruxelles (toujours « abondamment
illustrées ». Ma faute, ma très grande faute… Parfois, Tachdjian me
file ses œuvres en amical service de presse, parfois, je lui en commande et il
m’arrive d’oublier de le régler (aparté : comme quoi, je n’ai pas oublié,
Jiji ; si tu as encore un exemplaire des deux autres, je te fais un chèque
global avant l’envoi, arriéré inclus).
Wallonie-Bruxelles, comme l’entité
administrative et la librairie parisienne très proche de Beaubourg. Or, je le
découvre, Éric Boschman est belge.
Et je suis sûr d’avance qu’entre Rey,
Boschman, la bande à Jiji, voire même Alain (Georges) Leduc, autre « nordiste »,
il doit y avoir comme des affinités. La bouffe, ces dames… entre autres. J’ajouterais
bien le Picard Philippe Lacoche, histoire de former un quintet élargi. Sa Mise
au vert (éds du Rocher, nominée pour le prix Interallié) est aussi une
mise à table, une pause de coude sur les comptoirs. Et je signale au passage
que Benoist Rey est un Axonais d’adoption (Mérilocien, pour être précis). Ah,
gent du Nord…
Au départ, je tombe sur la
couverture du Boschman sous-titré « Cuisiner, c’est forcément aimer ».
Je crois à un gag graphique comme il en circule tant. Que nenni.
Or donc, Boschman fut meilleur sommelier
de Belgique, reste cuisinier et amateur d’accortes et prévenantes gentes
demoiselles et dames. Dürer campait Le Cuisinier et sa femme, Boschman
si j’en crois le prière d’insérer, livre, outre ses 50 recettes de cuisine, 50 autres histoires d’amour. Tout se lirait à deux mains, « y compris dans
les transports en commun ». Précédemment, l’auteur à commis deux Le
Goût des Belges, un Almanach insolite et gourmand de Wallonie, La Belle – Sandrine
Dans, co-auteure – et (zut, oublié la suite), La Cuisine des Boschman (père et frère ; ouf, il ne
s’agit pas de Madame Boschman, épouse Éric), Vins d’artisans en Wallonie (avec
Marc Vanel). Wallonie élargie peut-être aux deux Ardennes (en tout cas, la septentrionale
produit un pinot blanc au Domaine de la Bergerie d’Acremont).
Il fait aussi son saltimbanque en ouonewouanechaud
(One Wine Schow), paraît-il. Dans L’Âge de bière (vers Liège, à
Ofivat, le 5 octobre prochain). La Peak Brasserie sera de la partie.
M’est avis que cet ouvrage sera
doublement roboratif. Coq au vin et saucisson d’âne ? Simple association d’idées :
les éditions du Coq à l’âne des Rémois Éric Poindron et Sandra Rota faisaient
aussi dans la gastronomie régionale. De quoi attendre agréablement de devoir gougnotter
(euh, non, impropre, c’est à un régionalisme, gnouniouter, synonyme de
boulotter, que je songeais) les pissenlits par la racine.
On en roterait d’aise à l’avance. Avec la tête pressée (plat de terroir) sans se la prendre.
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