mardi 3 septembre 2019

Brexit : mieux vaudrait aucun accord que cette guerre des nerfs ?


Boris Johnson semble devoir perdre son pari…

Ras-le-bol. Il semblerait (22 heures, à Paris) que Boris Johnson – fieffé menteur – ne pourra déclencher des élections le 14 octobre, et devra soit se renier (une fois de plus), soit se démettre, soit plier et se voir forcé de solliciter de l’Union européenne un report de l’application de l’article 50…
Si j’ai bien tout compris… Ce qui n’est pas sûr. La seule chose dont je sois certain, c’est que je plains mes consœurs et confrères britanniques… J’ai suffisamment couvert des élections, obtenu ou non des reports de minute en minute du moment de la dernière tombée de copie (et la mise en route des rotatives, ou de la clôture des fils) pour compatir. Je pense à celles et ceux de The Independent (si elles sont ou ils sont toujours en poste, qui m’accueillirent en stage) et à toutes et tous les autres…
Si j’ai à peu près partiellement compris, il est confirmé que le Bojo est un menteur éhonté. Il avait donné son accord à solliciter de la reine une suspension du Parlement une semaine avant proclamer le contraire.
Il n’avait qu’une majorité d’un siège, il l’a perdue… Quoi qu’il advienne du sort de Phillip Lee, ex-conservateur, qui a rejoint dramatiquement les bancs des libéraux-démocrates. Ce dernier n’est pas si bienvenu : il pourrait devoir siéger en tant qu’indépendant… Des LibDem n’ont pas oublié ses prises de position sur les homosexuel·e.·s. Go astray to where you should belong
Qu’importe. Le plan de Boris Johnson consistait à forcer la main des députés en les renvoyant devant les électeurs le 14 octobre. Sauf qu’il lui faut obtenir une majorité des deux-tiers et que les travaillistes le… quoi ? L’emmerdent, le conchient ? Outre Phillip Lee, les conservateurs ont une vingtaine de dissidents dans leurs rangs. Même si tous les autres votaient pour l’appel aux urnes, Bojo n’est pas sûr de l’emporter. Car les libéraux rejoignent les travaillistes. Élections, oui, mais pas avant qu'il soit acté que le Parlement veut un accord (bancal ou autre).
Michel Barnier, ne serait-ce que pour préserver mon sommeil ou mes envies de lectures, ne pourriez-vous, d’urgence, intimer que les dispositions de l’accord prôné par Theresa May ne sont plus renégociables ? Ni sur le fond, ni à la marge ?
Qu’est-ce que cela changerait vraiment si la date d’entrée en vigueur de l’article 50 était repoussée au 31 janvier 2020 ? Devoir accorder des nuances et points de détail à va savoir qui ?
Voici que 18 travaillistes veulent déposer demain deux amendements stipulant que le Parlement se détermine pour une sortie de l’UE assortie d’un accord. Pas un seul Cromwell parmi eux. Jacob Rees-Mogg (Brexiter, conservateur) s’étale sur le moelleux sofa des bancs du gouvernement et fait semblant d’être assoupi. Un député (que je ne peux reconnaître) s’évente. Mary Creagh (travailliste) a rejoint la buvette et promet un revers pour le Bojo… Encore un quart d’heure à attendre…
La machine à café me manque (la collective, celle d’une rédaction). Cela va être pastaga (au frigo, je sais, je ne devrais pas) de ma cuisine. Il est fort peu insisté sur le tabagisme et l’alcoolisme des journalistes chambriers du fait des parlementaires. L’amiante… Il fallut des années. Pour les jeunes consœurs et confrères, j’en appelle à la mobilisation confraternelle : si les jurés d’assises ont des raisons recevables de nous faire lanterner, quid des parlementaires ?
Selon The Telegraph, les conservateurs vont désavouer le Speaker (issu de leurs rangs, le président de la chambre), et appeler à voter contre lui s’il se représentait. C’est inédit. Va-t-on ou non vraiment vers des élections ?
Selon le pronostic de Luc Pollard (travailliste), le gouvernement va se prendre une trentaine de votes dans la vue… Grâce à de courageux conservateurs dissidents. Qui vont perdre l’investiture de leur parti. Si, et seulement si, élections générales s'ensuivront.
Finalement, j’opte pour du cidre (puissant rot breton, évidemment). Ce qui est insoutenable, ce n’est pas l’issue du vote, mais la date effective d’entrée en vigueur du Brexit. J’ai une famille, un chien à m’occuper… Au diable cochons conservateurs, couvées travaillistes. Tant va la cruche à l'eau...
Bon, Luc Pollard fut un poil optimiste : 27 d’écart seulement. Boris Johnson réitère qu’on lui coupe les jambes pour négocier à Bruxelles… 328 contre 301.
Jeremy Corbin lui prescrit qu’il devrait organiser un second référendum où je n’ai pas tout pigé ? Dois-je ou non modifier mon sous-titre ? Oh, la barbe…
Greg Clark (ancien ministre de l’Industrie, &c., conservateur) balance un truc du genre My Country First… Quelles que soient les conséquences électorales (désaveu de sa formation). Duraille, le décrochage…
Il semblerait que la majorité parlementaire s’accroche et que libéraux et travaillistes ne voteront pas pour la convocation d’élections générales… Reste à savoir que les partis nationalistes écossais ou gallois décideront (à mon sens, ils vont laisser pourrir).
C’est peu stupide, cette manière de coller à l’actu immédiate, non ? Céderais-je à l’air du temps ?
Or donc, Boris Johnson veut tenter d’obtenir des élections… Il va peut-être devoir se l’enfoncer profond : et quoi, demain, après-demain, le jour suivant ? Bon, mon verre est vide, je le plains autant que mes amis écossais se plaignent de certains de leurs voisins sudistes.
I’m giving myself a break…
Ah, si quand même : Nicholas Soames va se faire virer du parti conservateur... Ce n'est autre que le petit-fils de Churchill... Vous imaginez l'amiral de Gaulle... Tout un symbole. Le Bojo est en mauvaise posture. Et ce n'est plus par flemme que je conserve mon sous-titre.

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