vendredi 14 août 2020

Trump adepte des douches dorées ?

 Un pré-ado dirige-t-il les États-Unis ?

Après les histoires de cacas d’Amber Hear et Johnny Depp, voici que la presse anglophone se penche sur une question cruciale : le Prez, le Potus, le Donald, est-il ou non adepte des douches dorées ? Tant qu’à toucher le fond, de la cuvette, risquons la plongée en immersion.

Hier, Donald Trump s’illustrait une fois de plus (entrée « Donald Trump défrisé par le débit des douches »). Ce jour, retour sous la douche pour le Donald, mais cette fois version dorée.

Cela en raison de la sortie du livre de son ex-avocat et comparses de frasques, Michael Cohen, qui laisse entendre que son ex-client était (ou serait) adepte des douches dorées. Un peu de médialogie élémentaire. Quand vous lirez qu’en compagnie de Donald Trump, Michael Cohen fut témoin d’un épisode de douche dorée, munissez-vous d’une serpillière.

De toute façon, quoi que fasse Trump, ses partisans évangélistes (parmi les plus assidus amateurs et amatrices de contenus pornographiques des États-Unis) ne vont certainement pas le lâcher. Il faut donc relativiser la portée de cette allégation.

Micheal Cohen, de son propre aveu, a tellement menti pour favoriser sa carrière auprès de Trump qu’il est loisible de se demander si, dans Disloyal, son autobiographie de ses années Trump, il n’exagère pas un tantinet pour en décupler les ventes.

De multiples psys, dont sa nièce, Mary Trump, ont considéré que le Prez était un sociopathe, un pervers narcissique, et je vous en passe.x Admettons volontiers qu’on puisse le ranger, comme d’innombrables autres, dans la catégorie fourre-tout des « pervers polymorphes », soit des pré-ados attardés.

Lesquels, version mâle, prépubère, sont parfois enclins d’épier des filles en train de se soulager. Cela peut perdurer. Je me souviens ainsi vaguement d’une scène du film de Molinaro, Mon oncle Benjamin, avec Jacque Brel et Claude Jade. Deux femmes, peut-être la marquise de Cambyse (Dianela Surina, m’indique Wikipedia) et une suivante ( ???) ou amie, descendent d’un carosse, s’enfoncent dans un haut champ de blé, s’accroupissent pour se soulager. C’esqst sans doute l’une des scènes les moins « coquines » de ce film, mais leurs sourires extatiques faisaient plaisir à voir. Rien qui puisse effaroucher la censure épiscopale en 1969.

Il fut un temps allégué qu’en 2013, à Moscou, lors des célébrations du couronnement de Miss Univers, Donald Trump rétribua des ribaudes pour uriner sur un lit d’hôtel qui fut utilisé précédemment par Obama. Vraie ou fausse, l’anecdote voyeufiste reste puérile et ne peutsu Ritz-Carlton s’apparenter à une douche dorée, pratique impliquant de se faire asperger (en termes assez délicats ses choses sont-elles assez dites ?).

Du livre de Cohen, on peut tout au plus déduire que Donald Trump se serait rendu en sa compagnie (ou plutôt l’inverse : Cohen accompagnant Trump) dans un club de Las Vegas, lequel, comme The Act (2012-fin 2013), se spécialisait dans les specialty acts et promettait une debaucherous nightlife. Mais que l’on sache, l’auditoire n’en ressortait mouillé de jus de citron ou d’’ananas.  

En fait, la « révélation » de Cohen est peut-être issue du livre Russian Roulette (de Michael Iskof et David Corn) qui relate la présence de Trump dans ce club au lendemain de son soixante-septième anniversaire en juin 2013.

Ce qui semble certain, c’est que Trump ait fréquenté ce club en compagnie d’Emin Agalarov, fils d’un oligarque russe et de Rob Goldstone, un publiciste britannique, du moins selon les dires de ce dernier.

Selon Cohen, ce serait pour éviter de se retrouver en prison que Trump s’accrocherait à la Maison Blanche. Cela semble corroboré par l’intéressé qui vient d’admettre implicitement qu’il empêcherait la poste américaine (US Postal Service) de traiter la masse des votes par correspondance qu’il estime d’avance propice à de multiples fraudes de la part des démocrates.

Quelle que soit l’issue du scrutin, il semble qu’il soit disposé à s’en déclarer le vainqueur et à rester en place tout au long d’interminables débats juridiques.

Tout cela glisse sur l’électorat de Trump. Cohen et tant d’autres peuvent multiplier les critiques, cela revient à pisser dans un violon.

jeudi 13 août 2020

Trump défrisé par le débit des douches

 9,4 litres/min, il s’en faut d’un cheveu

Jérôme Cahuzac, implantologue capilliculteur, va-t-il obtenir un poste de conseiller technique à la Maison Blanche ? Donald Trump se plaignant que le débit des pommeaux de douche est insuffisant pour rincer ses cheveux, il est question de leur faire débiter quelques gallons de plus par minute. Combien ? C’est là que l’expertise d’un Jérôme Cahuzac serait précieuse…

Ne dites plus « diminutif » mais « artiste capilliculteur ». Longtemps, Donald Trump s’en était remis à son épouse, Melania, comme il le confiait en 2004 à Playboy Magazine. Mais selon The Hollywood reporter, en 2036, Tiffany Dkajic, du salon l’Appartement, aurait pris la relève. Au passage, on remarquera que la capillicture étasunienne est moins inventive que la française mais à recours aux subtilités langagières de manière moins rentre-dedans que de ce côté de l’Atlantique. Le mensuel Fluide glacial s’est fait une spécialité du recensement des meilleures enseignes françaises. Je n’ai pas cherché à déterminer si celle d’un salon de centre commercial axonais, Revolution’Hair (sans accent sur le e pour faire plus anglophile) avait été déjà recensée.

Tout comme les pieds sont l’objet des soins constants du fantassin (Raynaud, Fernand), question chevelure, pour Donald Trump, il ne faut pas qu’il y soit comme un défaut (id.) et que tout soit « étudié pour » (ibid.). Et sous la douche, le Donald s’est rendu compte que le « débit de l’eau » (Trénet, Charles) risquait de lui faire ressentir un dépit de laid à se mettre la tête dans le bidet (« qu’il est laid le bidet », Lagaf).

Donald Trump, qui n’en manque pas une pour critiquer les dispositions favorables à l’environnement prises sous Obama, s’en prend à présent à l’une de celles adoptée en 1992 (sous George W. Bush, avec lequel le Donald est à présent en froid). Depuis 1992, une pomme de discorde de douche ne peut pas débiter plus de 2,5 gallons (9,4 litre) à la minute. Alors, pour votre chevelure, que faire ? « Vous restez plus longemps sous la douche ? Pour vous, je ne sais pas, mais pour moi, ma chevelure doit être parfaite ! ». Tel que. Comprenez aussi qu’en maintenant ces dispositions, les démocrates font perdre un temps précieux au Potus, lequel, même au golf, réfléchit mieux aux besoins des États-Unis que sous la douche.

Surtout qu’il y a plus efficace : « des gens tirent la chasse d’eau des toilettes dix, quinze fois, au lieu d’une ». Adaptation fidèle de propos authentiques tenus à la Maison Blanche. Ne déformons pas les propos du Potus comme le fait trop souvent la lame press. Il ne préconisait pas de ne tirer la chasse qu’une fois par 24 heures, mais de s’abstenir de la déclencher plusieurs fois de suite, en raison d’un trop faible débit. Paroles de bon sens. Mais encore une fois, des malveillants de l’état profond (du marais fétide) du temps d’Obama ont démenti le président. L’infâme David Friedman, du ministère de l’Énergie, a considéré que tout était bien en l’état dans le meilleur des mondes.

Comprenez que le Deep State bloque toute initiative novatrice ou corrective.

Le président est pourtant soucieux du consensus et ne voudrait pas que les industriels se voient obligés d’élargir les orifices de toutes les pommes de douche. Pour les soutenir, Donald Trump préconise que de multiples pommes puissent être raccordées aux futurs tuyaux. Rien que pour chipoter, Andrew DeLaski, de l’Appliance Standards Awareness Project, organisation chère à l’aware Jean-Claude Van Damme, a considéré que quatre ou cinq pommes débiteraient jusqu’à 15 gallons la minute, ce qui risquerait d’éclabousser toute la salle de bains. Il y a vraiment des gens qui parlent impulsivement sans réfléchir ni s’être donné la peine d’expérimenter.

Le président s’est aussi targué d’avoir fait améliorer l’efficacité des lave-vaisselles. De toute façon, a-t-il estimé, dans la plupart des États-Unis, l’eau n’est pas un problème car la solution est disponible « on appelle cela la pluie », a-t-il conclu. Fortes paroles. Levez-vous, orages désirés pour la santé capillaire.

Pn pensera que toute cette histoire tient  du réchauffé puisque ces propos furent tenus le 16 juillet dernier. Oui,  mais le ministère de l’Énergie a voulu se démarquer de l’État profond précédent et divulgué des propositions conformes aux vœux présidentiels. Comme le résume l’agence Bloomberg : Make Shower Heads Great Again !

En tout cas, avec déjà 166 000 morts du covid, cityonnes et citoyens de États-unis d’Amérique, continuez à vous laver les mains sous le maigre filet d’eau du robinet de l’évier ou du lavabo.

mercredi 12 août 2020

Le stilton empuantit le traité Japon-Royaume-Uni

 Un anglo-bleu qui doit puer plus bleu que bleus (continentaux)

Selon le Nikkei Asian Review, les négociations d’un traité de libre-échange entre le Royaume-Uni et le Japon bloqueraient sur la question des fromages. Car, pour faire valoir ses talents, la négociatrice britannique voudrait trouver pour les stiltons de meilleures conditions tarifaires que celles en vigueur entre le Japon et l’Union européenne.

Liz Truss a posé le stilton sur la table
Pour les voitures, ce serait réglé… en 2026, entrée libre pour les voitures japonaises au Royaume-Uni. Oui, mais auparavant, le Royaume-Uni voudrait obtenir un meilleur droit d’entrée pour ses bleus au Japon que celui bénéficiant aux bleus continentaux (ceux de l’Union européenne). Pour la presse britannique tout tourne autour de l’emblématique stilton (la variété bleue, étant plus connue que la confidentielle blanche). Et pourquoi pas ne pas obtenir en plus que les stiltons destinés au Japon puissent être refabriqués au lait cru (et non plus pasteurisé comme l’impose la totalitaire obligation européenne) ?

En fait, Liz Truss, chargée du commerce international, est une ardente partisane des producteurs de fromages anglais. Pour ceux à pâte dure, elle aurait obtenu gain de cause avec 2023 pour échéance. Mais pour les pâtes molles et en particulier le stilton, ce serait le fromage de discorde.

Le Japon ne voudrait pas que le Royaume-Uni bénéficie de meilleurs quotas et tarifs que ceux en vigueur avec l’Union européenne pour les fromages. En sus, la date devrait être repoussée à 2033 pour ces variétés concurrentes des bleus d’Auvergne et de Gex (entre autres).

Bizarrement, les titres les plus véhéments en faveur d’un Brexit sans accord, comme le Daily Express, ne se sont pas du tout attardés sur ce type de détail. Après avoir proclamé qu’un accord commercial avec les États-Unis était dans la poche incessemment sous avant peu, les négociations avec le Japon ont été constamment vantées. Mais voici qu’il y aurait quelque chose qui pue au royaume de la Queen.

Megahan Markle, non, read my lips, it’s the stilton, stupid! Hautement symbolique, vu depuis « le pays des fromages qui puent ». 75 ans après Hiroshima, il est grand temps de rappeler aux Britanniques que pour avoir raison du Pays du Soleil levant, le largage de tonnes de stilton suffira-t-il pour l’empuantir ? Ou ne faut-il pas le renfort des roqueforts, bleus d’Auvergne et de Gex ? Le Vatican, combien de divisions ? Le stilton, combien de tonnes ? Il fallait y réfléchir avant le Brexit.

Je pourrais filer plus loin la métaphore, remémorer les Monty Python et Sacré Graal, qui vit Arthure Kuninge, confié. Ma formation diplomatique me retient.Mais il faudra bien répliquer à l’invasion des choux shi par la promotion des choux de Bruxelles.

Je ne sais plus où j’ai retrouvé des estampes japonaises mettant en scène des duels de flatulences (authentique, je n’invente rien). Messieurs les Japonais, flatulez les premiers ! Le sieur Charles Hay et le comte d’Antochee, des Gardes françaises, lors de bataille de Fontenoy, s’invectiveraient ainsi. Face au barrage nippon  des stiltons, il faudrait s’en souvenir.

En fait, le Brexit a tellement été vendu comme l’espérance de lendemains mieux chantants qu’il faut absolument faire valoir des avantages supérieurs à ceux obtenus via l’Union européenne. Le Japon absorbe environ pour  18 millions de livres de stilton. Contre 2,13 millions d’euros de fromages à pate persillée français (divers bleus, roquefort, saint-Agur, persillé des Aravis, carré d’Aurillac…).

En 2034, l’accord européen prévoit que ces fromages ne seront plus taxés au Japon (ils le resteront à hauteur de 27,0 % jusque là, ce qui vaut aussi pour les stiltons jusqu’au 31 décembre, date d’entrée en vigueur du Brexit). Et quoi pour le haggis, la panse de mouton farcie ?

Sur un autre front, le Royaume-Uni s’est mis à dos Ben Cohen et Jerry Greenfield (crèmes glacées Ben & Jerry, filiale Unilever) au sujet des migrants traversant illégalement la Manche. On ne sait si, en mesure de rétorsion, le glacier prépare une glace « goût roquefort ». “Freeze them out” a titré le Daily Mail qui prêche déjà le boycott. Pas de quoi cependant bloquer les négociations avec les États-Unis, pour le moment au point mort.

Pour paraphraser le Courrier international, il faudra « comté (pardon, compter) » de nouveau ave le stilton qui devra affronter l’Humboldt Fog californien qui plagie le morbier et le Maytag blue cheese de l’Iowa qui s’inspire du roquefort.

samedi 8 août 2020

Quand le Réseau Voltaire contredit Thierry Meyssan

  Mais Beyrouth détruit, c’est forcément Israêl, forcément

Sur le site du Réseau Voltaire Thierry Meyssan, accompagnant sa « démonstration » d’images détournées, voire trafiquées, attribuait la destruction de Beyrouth à « une arme nouvelle israélienne », atomique, forcément atomique. Depuis, le site a rectifié ou plutôt démenti certaines allégations, mais s’accroche toujours à l’observation d’un champignon atomique, photo à l’appui.

L’adage « une information puis un démenti, deux informations » vient de se vérifier sur le site du Réseau Voltaire. Je ne sais d’où provient la photo d’un nuage de fumée  qui « formait un champignon comme lors des explosions atomiques » au-dessus d’immeubles situés je ne sais où. Mais le site la considère toujours authentique depuis le 5 aoûit dernier.

En revanche, le 7, sous le titre « Correction et précisions », des correctifs ont été apportés à l’élucubraton de Thierry Meyssan de la nuit précédente. L’illustration, montrant un tout autre nuage « est apparue être un faux réalisé à partir d’une séquence de CNN ». Faux réalisé par qui ? On ne vous le dit pas mais on peut vous laisser penser : qui a intérêt à masquer, manipuler « la vérité », la vraie de Chez Vrai ?

En sus « la photo de Benjamin Netanyahou n’est pas la bonne » car l’Israélien ne pointait pas l’emplacement du port mais « un site du Hezbollah sur le bord de l’autoroute à proximité de l’aéroport ». Qu’à cela ne tienne, la « bonne photo » doit certainement exister quelque part (soit celle de Netanyahu désignant le port). Aux lecteurs de la fournir au site qui la fera figurer « à la place de l’actuellle ».

Meyssan avait tittré « Isarël détrtuit Beyrouth-Est avec une arme nouvelle ». Pourquoi seulement la partie orientale de la ville ? Bizarrement le nuage provoqué sur un site désertique syrien ayant servi de test préliminaire a beaucoup plus d’ampleur que celui censé s’être élevé au-dessus du port de Beyrouth. Mais gageons qu’on ne tardera pas à imaginer une explication plausible. Au lecteur de s’en remettre à sa sagacité. Pour Meyssian, les engrais incriminés sont « supposés être la cause l’explosion ». Il y avait pourtant du nitrate, sans doute entreposé aux fins de masquer « le tir d’un missile comportant une autre arme nouvelle ». Du nitrate israélien ? À vous de broder la suite.

Ni le Mossad, ni les Gardiens de la révolution, ni même la CIA ne me glissant à l’oreille des informations confidentielles, ne comptez pas sur moi pour vous éclairer sur le sujet. Je veux éventuellement bien croire que des lampistes devront endosser la responsabilité la catastrophe, comme le laisse présumer Thierry Meyssan dont je salue au moins la forte réactivité. Dès que le reste du monde reste dans l’expectative, lui encore plus prompt qu’un Donald Trump à twitter, trouve la réponse.

Meyssan est loin d’être le seul à soutenir la thèse d’un missile. Le quotidien québécois Le Devoir a rencensé des dizaines de faux documents visuels, tous, comme la thèse de Meyssan, oubliant qu’un impact nucléaire dégage une forte vague de chaleur.

Mais Meyssan ajoute un grain de sel, ou de senevé, d’avoine, on ne saurait se prononcer : si Beyrouth-Ouest aurait été, selon lui, préservée (je me dispense de vérifier), c’est que cette partie Ouest aurait « été largement protégée par le slio à grains ». C’est bête, l’armée israélienne aurait négligé ce léger détail : la formidable résistance des silos à grains. Qu’on me permette de proposer d’ériger des silos à grains sur le périphérique parisien afin de protéger la ville des assauts de l’aviation prussienne, laquelle dispose, d’une version nouvelle de dirigeables.

Voici moins d’un mois, le 21 juillet (toujours sur le Réseau Voltaire), Meyssan casait cet intertitre : « Washington et Tel-Aviv ne veulent pas détruire le Liban ».  Suivi de cette fulgurante appréciation : « Personne n’ourdit de guerre contre le Liban et surtout pas Israël ». Cherchez la logique.

Meyssan est un ancien « cul-bénit », comme on disait de mon temps, il n’a jamais été journaliste et il ne reste que chroniqueur invité par les médias iraniens. Mais bon sang,c’est bien sûr, le silo salvateur était empli de grains de moutarde (sénevé) qui déplace les montagnes. Il suffit de croire, au prophète Meyssan (et surtout d’acheter ses livres, assurer son confort matériel) et l’oligarchie mondiale ne sera plus qu’une modeste colline, que dis-je ? un tertre, une butte, un dérisoire monticule. Voire la pelouse d’un golf de Donald Trump gagné sur la mer du Gro enland ou du Labrador.

vendredi 7 août 2020

Nicole Esterolle et la daube artistique contemporaine

Encore un spécial copinage canin !

Jusqu’à tout à l’heure, j’ignorais tout de Nicole Esterolle. Autant dire que ma fin prochaine m’adviendra un tantinet moins idiot. Je le dois encore une fois à l’ami Jiji (Jean-Jacques) Tachdjian des éditions de La Chienne. Comme tout prétexte m’est bon pour faire sa réclame, je saisis illico celui-ci.

Je ne sais si Jiji Tachdjian est l’un des plus grands artistes mondiaux synchrones (de ce siècle et de la seconde moitié du précédent) ou l’un des plus géniaux graphistes-illustrateurs actuel depuis diverses civilisations fort anciennes. Je l’avais, enthousiaste, découvert en tant que prolifique créateur de polices de caractères. De ce point de vue, son talent est reconnu par les plus exigeants. Je ne suis pas pour autant un fanatique de toute sa surabondante création. Je salue à chaque fois le talentueux saltimbanque, mais pas au point de m’écrier bis ou ter constamment. Vu la fréquence qu’il s’impose, je ne vais pas risquer l’extinction de voix, si ce n’est le carcinome laryngé (l’ablation de mes amygdales sous anesthésie insuffisante m’incite encore à la prudence).

En fait, je suis un admirateur mitigé (j’en prends, j’en laisse, de La Chienne et du reste). L’art, en général me laisse d’ailleurs aussi tiède que l’eau du Tube de Toilette de Boby Lapointe). Je me suis un temps intéressé à la gravure, car si la terre ment rarement, la gravure dure… durablement. Le figuratif décoratif conserve mes ringardes préférences. Or donc, le foisonnement de Tachdjian s’en écartant fréquemment, je m’autorise quelques réserves à l’occasion.

En revanche, j’ai été bluffé par les chroniques de Nicole Esterolle, contemptrice non point de l’art contemporain dans son ensemble, mais de la plupart des créations des financial artists prisés des « grands circuits élitistes de l’art muséal » dont les plus riches collectionneurs poussent les cotes (par réflexe mercantile, souci d’optimisation fiscale, ou goût d’épater la galerie, allez tenter de comprendre). Bon, l’Angel Bear de Richard Texier, sur le parvis de la gare du Nord n’offense pas mon regard mais le baratin sentencieux le faisant valoir me donne encore plus envie de lire Nicole Esterolle. Vacharde. Vous trouvez ses textes sur le site du Vadrouilleur urbain,  ou celui du Magazine du Schtroumpf émergent. Entre autres car il advient que la presse la sollicite. Cela donne, pour ne citer qu’un exemple, ce commentaire d’une sorte d’installation de Mac Adams : « cette œuvre avec pot de fleur renversé est celle que je préfère car elle est la plus illustrative de la violence symbolique et de la puissance terrorisant d’un discours capable d’imposer en tant qu’art une telle évidente stupidité » (c’est en tout cas l’une des dernières en date mais comme son prix n’est que de 8 300 euros, elle ne devrait pas tarder à régresser dans le palmarès).

Bien, Nicole Esterolle peut écrire ampoulé-classieux à propos des artistes « conceptualo-bidulaires ». Mais aussi qualifier d’étrons grotesques deux sculptures transportant vers un « au-delà de la laideur ». En gros, elle s’insurge contre le courant daubiste, lequel repousse les limites du « gaucho-duchampisme bidulaire », qu’il soit soumis ou insoumis, peu lui chaud, et autres tendances magnifiées par divers esthéticologues. Parmi ses têtes de turc, Buren, ou Koons et ses croquignolades.

Pour résumer, même hors de la compagnie complice de Tachdjian (dont La Chienne fournit les exemplaires imprimés de ses gazettes, consultables sur le site yumpu.com), elle tient sacrément la route, la Nicole. Ses gazettes renommées niouzes en sont au trentième numéro, daté d’août.

Elle enrichit aussi un Nicole’s Museum (en ligne), un blogue-notes, une page FB. Sur laquelle je constate que Cécile Carière (artiste « singulière », quand vous n’êtes pas du milieu des critiques d’art, casez l’épithète, on vous le reprochera rarement) est du nombre de ses abonnées. Vous êtes ici aussi chez vous, Cécile, revenez quand vous voulez...

Un autre ami, l’écrivain Alain (Georges) Leduc, qui finalise un livre fort peu complaisant sur Yves Klein, a peut-être consulté l’ouvrage La Bouffonnerie de l’art contemporain (J.-C. Godefroy éd.), de la dite. Je ne sais s’ils se trouvèrent des goûts en commun, mais des dégoûts, assurément.

Pour en revenir à Jiji Tachdjian, créateur déconcertant (c’est comme singulier, vous pouvez abondamment le caser sans risque), je constate avec plaisir qu’il sait toujours judicieusement s’acoquiner (entendez : copiner). Qu’il en soit ici, une fois de plus (et là, de mieux encore) remercié. Il déplaît aux tartufes mais est apprécié aussi dans les HLM (clin d’œil à Pierre Perret, poète sensible — pardonnez l’apparente redondance, certains le sont peu). Mais comme il est susceptible de plaire aussi aux publics d’un Patrick Sébastien, auquel je rends aussi hommage au passage en raison de sa grande culture éclectique) ou des films du regretté Jean-Pierre Mocky, on se doute bien que le ministère de la Culture ne lui commandera pas une fresque urbaine ou l’habillage de Beaubourg lors des prochains travaux d’entretien. Le pire est qu’il s’en honore. Ce qui n’est pas le moins du monde respectable. Bien au contraire, comme pourrait sans doute le conclure Nicole Esterolle. Mes compliments, Madame ! 

jeudi 6 août 2020

Médialogie : Macron hué ou fêté à Beyrouth ?

Macron, Aoun, consorts : même engeance ?

Emmanuel Macron saura peut-être retenir cette leçon de sa visite à Beyrouth. Plus personne ne croit aux bonnes intentions de quelconques dirigeants. Mais ce n’est qu’une opinion. En revanche, il est facile de constater qui, de la presse française ou britannique, peut la conforter ou non.

Je ne vais pas vous bassiner de considérations d’éditorialiste. Simplement, vous pouvez vous demander quel traitement la presse française (au moins Le Figaro et Le Monde) a réservé et comparer avec ce que retire le titre britannique The Independent du même (non-)événement.

Pour l’ensemble de la presse britannique, qu’Emmanuel Macron se soit rendu à Beyrouth importe fort peu, ce qui est logique. Si Angela Merkel avait précédé le co-prince d’Andorre et chanoine du Latran à Beyrouth, il en aurait été sans doute de même. The Independent a toutefois fait exception. À Beyrouth, Emmanuel Macron a été l’objet d’incessantes interpellations de la population devant laquelle il lui a fallu démentir qu’il venait en soutien du régime libanais. Il lui a fallu faire entendre qu’il y avait quelque chose de pourri au « royaume » du Liban. C’est sous la pression populaire incessante qu’il a dû promettre que l’aide française serait conditionnée par des réformes. En déduire que l’aide française ne parviendra jamais au Liban serait trop s’avancer.

D’ailleurs, des équipes de secours françaises et un poste sanitaire mobile français ne devrait pas trop tarder à devenir opérationnel dans la capitale libanaise. Pour le reste., on relèvera que Le Figaro a relaté maintes bonnes paroles. Le Monde a plus ou moins fait de même tout en relatant que Jean-Luc Mélenchon mettait en garde contre « une ingérence dans la vie politique du Liban ». Ce qui doit valoir aussi pour tous les gouvernements ayant proposé leur aide financière ou matérielle. Autant être clair et dénoncer toute forme d’aide ou indiquer quels doivent en être les destinataires. Compliqué : si la France était frappée, à quels chef·fe·s de file des Gilets jaunes confier des fonds internationaux ?

Je ne vais pas critiquer les spin doctors de l’Élysée d’avoir raté la photo op idéale : Macron survenant dans Armenia Street au moment où un chien était extrait des décombres. Envoyé spécial, je n’aurais sans doute pas fait mieux, m’accrochant bêtement aux pas du président français.

Un impair majeur a nonobstant été évité : se rendre au chevet de la famille de Carlos Ghosn dont la demeure, située à cinq kilomètres du port (ou moins selon d’autres sources, mais le Japan Times maintient cinq), serait entièrement détruite, selon l’ex-Pdg de Renault. Par chance, le roi honoraire  Juan Carlos d’Espagne, en exil, ne s’était pas réfugié dans la « maison rose ».

Ce qui est sûr, c’est que les reportages de BFMTV corroborent totalement le compte-rendu de l’Independent. Au moins, Le Parisien a titré « À Beyrouth, Macron promet de l’aide et met la pression sur les autorités ». Bien, on verra si le prompt renfort d’un Macron parvenant au port de Beyrouth fera que les plus épouvantés Libanais reprendront de courage.

J’ai eu l’avantage et le plaisir de compter deux amies libanaises (une universitaire spécialiste de typographie, une belgo-gréco-libanaise résidant aux États-Unis). Femmes de grandes cultures, polyglottes ; j’ai aussi fréquenté un peu la diaspora libanaise en Afrique subsaharienne. Daniel Rondeau, académicien, m’avait sensibilisé aux problèmes libanais. Je ne les imagine pas critiquer Emmanuel Macron pour s’être précipité à Beyrouth. Ses prédécesseurs auraient sans doute agi de même. Quitte à se faire huer en les circonstances actuelles. Reste à savoir si l’aide française sera saupoudrée, y compris en direction du Hezbollah. Eh bien, je veux bien que l’on songe d’abord à la Corrèze avant de se préoccuper du Zambèze (dont le bassin ne fut jamais colonisé par la France), Mais le Liban… Même si la France devait commettre des erreurs d’appréciation, autant faire que trop peu faire.


mardi 28 juillet 2020

Amar Benhomhamed diffamateur, forcément diffamateur ?


Malversations policières, l’infâme affabulation !?

Ministres, hauts fonctionnaires, caciques syndicaux de la police ont été unanimes : les malversations et violences policières relèvent du mythe propagé perfidement par des réseaux sociaux et ceux que sait si bien qualifier Donald Trump. Dans ce cas, un peu de courage, et poursuivez nommément le l’OPJ Amar Benmohamed qui semble — pernicieusement, forcément — vous apporter la contradiction. C’est simple, soit il ment, soit vous avez menti et persistez dans le mensonge. Un peu d’honneur dans votre défense et illustration de la police.
Je ne vais pas vous bassiner avec une info ô combien peu exclusive. Recherchez, entre guillemets « Amar Benmohamed ». Toute la presse en fait état. Mais ô combien avec tant de circonspection et de restriction mentale ces choses là sont dites ! Le médialogue de comptoir confrontera les divers articles avec celui de Street Press signé Mathieu Modard, Christophe-Cécil Garnier et Yann Castanier. Ceux-là, s’ils se recasaient en presse locale et régionale seraient tricards à jamais de main-courante et devraient s’en remettre à la confraternité pour être avertis du moindre fait-divers. J’ai connu cela (à Belfort, du temps du commissaire Tanière ; par la suite, j’ai su faire comme les intérêts commerciaux du titre employeur me le dictaient, enfin, en louvoyant).
Comme usuel, je rajoute que je ne suis pas du tout « anti-flic » systématique, déontologie oblige comme mes propres constatations. Et il me plait de signaler qu’encore récemment, j’ai eu à faire avec trois équipes policières — en tant que témoin — d’un comportement exemplaire. Courtois et tout et tout. De ma longue expérience, plus représentatifs de l’ensemble des forces de l’ordre (police, gendarmerie) que de celles et ceux des « promos Valls » et certaines antérieures qui inspirent au brigadier-chef Benmohamed cette réflexion : « si je ne dénonce pas mes collègues policiers, je suis complice ».
C’est là l’essentiel. Qui moralement oblige les non-dénonciateurs (ministres, hauts-fonctionnaires, &c.) à laver leur honneur. Donc à poursuivre Amar Benmohamed pour calomnies, dénonciations diffamatoires, &c. Ou à revenir sur leurs impétueux propos, pour les nuancer. Pour ne pas donner l’impression d’être et se comporter comme ces épurateurs de la police peu après la Libération de Paris qui se sont débarrassés des Amar Benmohamed de l’époque (beaucoup de subalternes révoqués, voire exécutés, fort peu de responsables — je ne vais pas revenir sur Bousquet ou Papon et consorts).
Voici peu, Patrick Chaimovitch, ayant évoqué la « police de Vichy » et la présente amalgamée trop vite, s’est vu opposé les protestations indignées de Synergie-Officiers et du syndicat des commissaires, ainsi que d’Alliance qui veut se porter partie civile conjointement à la plainte introduite par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lundi 27 juillet. Soyons logiques : les faits rapportés par Amar Benmohamed ne s’apparentent-ils pas  à ceux évoqués par le maire de Colombes ? Soit ils sont établis, et le ministre doit revoir ses prises de position, soit ils ne le sont pas, et il doit laver son honneur et ne pas passer pour complice d'un diffamateur. Mais il est fort loin d’être le seul. Il se trouve en excellente compagnie.
Je me souviens de ces communistes belfortains jugés pour avoir estimé que Mitterrand avait « pacifié l’Algerie au lance-flamme ». Très belle prestation de Robert Badinter pour le Parti socialiste. Avec l’ami Jean Gonnin (qui fut, avant Dupont-Moretti, aussi l’avocat de Patrick Brice), j’avais ensuite félicité Badinter pour la prestance de son plaidoyer. Nous n’en pensions pas moins. Mais vérité partielle ne s’exprime pas à l’emporte-pièce. Je conçois donc fort bien que le maire de Colombes ait par la suite apporté un bémol à ses propos. Mettons que certains faits aient pu le porter à s’emporter.
C’est donc aussi avec pondération qu’il faut mettre en perspective cette affaire Benmohamed. Par exemple en remémorant que le chef de la police de Hesse, Udo Münch, n’avait pas attendu une sanction pour démissionner (et se mettre en retraite anticipée) lorsqu’il fut patent qu’il couvrait les agissements de certains subordonnés.
Amar Benmohamed souligne aussi que, dans le même service, des collègues vraiment très bien, très corrects, exemplaires, doivent cohabiter avec les éléments incriminés. Dont des gradés très convenables, certains de ses supérieurs ne couvrant pas les faits allégués (mais recoupés, vérifiés, recroisés). Dont acte.
Il convenait de rapprocher cette affaire du maire de Colombes de celle-ci. Je pensais avoir eu cette originalité. Or, sur Twitter, voici que je découvre ce message d’Arié Alimi, avocat de M. Benmohamed qui relève : « je regrette profondément que la Licra décide délibérément de ne pas communiquer sur des délits racistes et antisémites au dépôt du TJ de Paris tout en devenant officiellement un organe de communication du ministère de l’intérieur » (à propos du maire de Colombes). Aurait-on, à la Licra, des contredanses à faire sauter ? Connivence ou complicité ?  Ou simple retard d'allumage ? Cependant, Mario Stasi, de la Licra avait déclaré attendre de la police, en matière de racisme, « un devoir d’exemplarité ». Mario Stasi, dans L’Obs ((29 mai dernier) relevait à juste titre que certains « s’enferrent dans une défense irraisonnée des incidents de racisme dans la police » en « accordant des brevets d’immunité corporatiste et figée ». Des noms, des noms ! Et aussi des faits… Et en sus de voir un front syndical policier conspuant le maire de Colombes, on souhaiterait une unité syndicale de soutien au brigadier-chef Benmohamed. Cela clarifierait les choses, on serait mieux à même de savoir à quoi s’en tenir sur les uns et les autres… Et de quel côté penche le ministre. Donc, par ricochet, MM. Castex et Macron.

mercredi 15 juillet 2020

Éclaboussures cacateuses entre Amber Head et Johnny Depp


Boo and Pistol diffamés ?

Une fois n’est pas coutume, mais je ne peux m’empêcher d’aborder la rubrique pipeule avant que vous appreniez par ailleurs que la disputacio entre Amber Head et Johnny Depp va se fonder sur l’origine des colombins gluants et des étrons malodorants. La question cruciale : est-ce Amber Head ou les fox terriers Boo et Pistol de l’ex-couple qui ont déféqué dans le lit de l’acteur ?
Longtemps chroniqueur judiciaire, je n’aurais jamais rêvé d’avoir à relater un tel débat. Crucial pour la Haute Cour de Justice d’Angleterre et du Pays de Gallas (est-ce la division du banc de la Reine ou celle de la Famille qui traite de ce caca ? Pardonnez mon ignorance, temporaire). Toujours est-il que Johnny Depp poursuit le Sun qui l’avait campé en tyran domestique, frappant Amber Heard. Laquelle, d’ailleurs, accuse l’acteur de l’avoir violentée dès leur lune de miel à bord de l’Oriental Express, en juillet 2015.Un an plus tard, en avril 2016, une femme de ménage, Hilda Vargas, découvre des étrons, humains selon elle, dans  ou sur le lit de l’acteur. En fait, sous le drap du dessus. Amber Head assure que c’est le fait des fox terriers, ou du moins de l’un d’entre eux, Boo ou Pistol.
Là, j’estime qu’il faut s’en remettre à des experts en fox terriers. Mon badigeon de Madagascar, Ouigo, onc ne s’enfouit sous le drap de dessus, mais avec des fox, à quoi s’attendre ? On ne peut bien sûr transposer, d’autant que je lui fournis des croquettes qui « améliorent la qualité des selles » (en anglais :  stool quality, autant dire que Royal Canin, publicité non rémunérée, vous garantit le perfect poo canin). L’Evening Standard a donc bien insisté sur la déposition d’Hilda Vargas. Elle a maintes fois éliminé les déjections anales des deux terriers (comme quoi Ouigo n’est pas le seul à se soulager au besoin, pressant, un peu n’importe où, me voilà conforté). Pour elle, aucun doute, Boo et Pistol sont diffamés.
Petite différence et grandes conséquences. Va-t-on assister à des échanges polémiques entre la SPA, Brigitte Bardot, et les associations féministes à propos de l’origine des cacas incriminés ? Des op-eds, des tribunes libres, des pétitions ?
Mais les mêmes soutiendront-elles (ou ils) que deux gentils toutous puissent être injustement accusés ? C’est le dilemme de l’ornithorynque dont je vous entretenais précédemment…  Sororité certes, mais ne sont-ils pas choupinets Boo et Pistol ? Gravissime cas de conscience. Il est à relever que The Sun s'est bien préservé d'incriminer frontalement les deux toutous. Le véritable coupable serait l'auteur(e)  Io Tillet Wright, laisse-t-on le lecteur supposer. Une allégation qui ne sera pas approfondie, ni même reprise dans l'édition du lendemain. Lequel Wright, ou laquelle, c'est selon, a pris fait et cause pour Head. Mais pas encore au point de se désigner responsable du méfait. La cour, qui siège déjà depuis plusieurs jours, voit les débats s'engluer dans des affaires de pipi-caca. Car, aux dernières nouvelles, Depp est présumé avoir uriné dans sa demeure (avec des témoins indirects l'accréditant et d'autres l'infirmant). Si l'affaire vous intéresse, le Daily Mail s'étend très longuement sur les débats. Je présume que la presse française, faute d'un témoignage « de moralité », favorable ou défavorable émanant de Vanessa Paradis, restera circonspecte. Mais Closer, Gala, et quelques autres titres en font déjà leurs choux gras. Le plus étonnant : constater que le site de Morandini ne s'attarde pas sur de tels détails. 
Je sais, je sais que je divague. Que cette vaine tentative de faire d’une affaire de crottes le sujet post/pré covid bis restera vouée à l’échec, n’atteindra pas le ventilateur (will not hit the fan). Le cocasse ne rompt pas forcément quatre palmes à un ornithorynque. Mais imaginez-vous la scène : des magisrrat·e·s de la High Court visualisant une vidéo de matières fécales, de sentinelles, et s’interrogeant : fiente humaine ou animale ? «  Foire, bren, crottes, merde, fiente, fiente, déjection, matière fécale, excrément, repaire, laisse, esmeut, fumée, étron, scybale ou spyrathe ? » (Rabelais, Quart Livre). Je ne vous la baille pas belle : vérifiez, c’est authentique. Mais souffrez qu’à présent, j’aille bailler aux ornithorynques, il  se fait très tard (ou très tôt, c’est selon).

mardi 14 juillet 2020

Un peu de pub pour tuer le temps

NordVPN ne traque pas ses clients, mais les ornithorynques

Tout ce qui suit n’étant qu’un bavardage inconséquent et ô combien dispensable (sens deux, encore en gestation). Vous m’accorderez que je ne vous prends pas en traître. Cela étant, si vous vous êtes déjà infligé la lecture d’un Jean d’Ormesson, vous êtes parés pour ingurgiter tout le salmigondis qui suit…
Prétexte : un communiqué de presse de Skylie Akers, chargée des relations publiques de l’opérateur NordVPN. Il existe aussi un SudVPN (si, si… ce serait même « le VPN qui sent bon le sud » depuis les quartiers nord de Marseille, je n’invente rien, ah l’odeur du VPN remontant le Rhône au-dessus des jonques, avec serveur nu à Babylone, parmi les bananiers, merci, René Ehni, le Sundgauvien, pour ce titre mémorable).
Or donc, lors d’une dispensable (idem supra) prise de bec avec une bignole — concierge, et non de l’angevin pour louchon — de ma rue, je la vois soudain porter ses doigts à ses oreilles et les replier pour accompagner un « il paraît que vous seriez “journaliste” ». Vu le contexte, ces guilles gestuelles ne pouvaient être que de distanciation. Mais oui, ma bonne commère, et même honoraire (retraité), on reste consigné dans des bases de données de chargé·e·s de relations de presse. C’est fou comme une gestuelle peut quitter les cercles universitaires, passer à la télévision et finir d’aventure, au coin de la rue (merci Finkielkraut et Bruckner, pour ce titre devenu cliché à l’instar du fameux tzigane heureux de Petrovic et de l’anonyme adaptant en français le titre duveteux de son film oscarisé).
Or donc, après avoir expédié l’ultime dépêche de l’Agence centrale de presse, j’en coupais (ce qui consiste à disjoncter en quelque sorte), tous les fils. Plus d’ACP, L’AFP souveraine (laquelle fut l’un de mes autres râteliers, mais en piges seulement). Or donc, le matin même, averti de l’issue fatale, je recevais un fax et un coup de fil d’une attachée de presse vantant je ne sais plus quelle société. Je rédigeais illico une dépêche (j’avais cru comprendre que l’attachée était rétribuée en fonction d’une obligation de résultat : je lui faxais donc la dépêche en retour, laquelle à ma connaissance ne fut même pas reprise en bouche-trou).
Une vaste étude sur les bouche-trous manque à l’histoire de la presse. Du temps des mettages, nous disposions de multiples vignettes aux libellés passe-partout (n. m. invar.) destinées à s’éviter des prises de tête de mises en pages. Exemple authentique : « Abonnez-vous dès aujourd’hui à Paris-Soir et Paris-Soir-Dimanche ». Ou « Pour vos offres d’emploi, utilisez nos petites annonces couplées ». De minuscules publicités qui ne seraient pas refacturées pouvaient aussi en faire office. Style : « La Jouvence de l’abbé Soury se trouve dans toutes les pharmacies ».
Et d’Ormesson dans tout cela ? Eh bien, m’ennuyant ferme en allant visiter feu ma mère en maison de retraite, je tombais sur un « Poche » de l’académicien. Rarement lu en si peu de temps autant de choses insipides. Là, je m’avale les deux tomes (1874-1914) du Churchill de Randolph Spencer Churchill, le fils de Winston. Souvent fastidieux, très rarement palpitant, mais, en regard, cela donnerait presque l’envie de s’envoyer le Twenty-One Year, du même Randolph S. Churchill. Tandis qu’un d’Ormesson peut vous dégoûter à vie de lire quoi que ce soit d’autre du même.
De même, trop d’informatique peut tuer l’appétence pour l’informatique.
J’avais débuté en 1980 avec l’un des premiers modèles «  ultra-portables » dira-t-on un temps du marché. Un Epson à 8 ko de mémoire, programmes sur eproms, affichant six lignes sur un écran repliable sur le lecteur de bandes magnétiques. Puis, réduit au chômage, conscient de mes manques, j’achetais d’occasion à un technicien de maintenance une tour dont les trois disques durs contenaient tous les logiciels de sa clientèle. Tout exploré jusqu’à point d’heure. Enfin, Pixel, Création numérique, Créanum, trois irrégulo-mensuels destinés aux graphistes. J’explorai tout, le jour, la nuit jusqu’à l’aube. À l’affût de toute nouveauté, de toute astuce contournant « l’écran bleu de la mort-qui-tue », soit l’ultra-récurrent affichage d’après réinitialisation.
Eh bien, figurez-vous qu’à présent je n’ai qu’une confuse idée de ce que peut-être un VPN (réseau privé virtuel) et que je suis fort ravi de m’en contrebalancer. Toujours est-il que NordVPN va refacturer un jour à ses clients une expertise de PwC (Price non pas water-closet) leur assurant que leurs données ne sont pas conservées, que rien n’en subsiste dans les x tuyaux reliant ses 5 100 serveurs répartis mondialement. Alors, Skylie (l’attachée de presse), heureuse ?
Sans doute peu durablement car le navigateur Opera m’incite à activer son VPN « pour une confidentialité accrue ». Ouf, je peux cliquer sur « ne plus afficher ».
L’ai-je bien « ormessonisé  » ? Ou convient-il de tirer davantage à la ligne​?
Au fait, ai-je bien désactivé Google Analytics pour m’éviter d’ingurgiter les multiples biscuits-témoins du site NordVPN ? Je n’en compte pas moins d’une soixantaine.
J’avoue rester dubitatif, si ce réseau ne conserve pas de données personnelles, pourquoi indiquer qu’il peut être demandé de supprimer ces mêmes données ? Bah, c’est sans doute une obligation légale de le faire figurer. Si je me gourais, merci de ne pas relever : j’en m’en balance sans doute tout autant que vous-mêmes.
Figurez-vous que je n’ai même plus la curiosité de savoir interpréter « VPN à double saut » ou “Onion over VPN”. L’Oignon serait un routeur. Quel drôle de nom pour un routeur, pourquoi pas Libellule ou Papillon, qui serait plus mignon ?
En tout cas, cet oignon peut disparaître ou réapparaître, mais sans vous faire du Tor. Encore heureux, non, que cela reste inoffensif. Un VPN prestidigitateur, je ne l’aurais même pas imaginé, un coup l’oignon est à Panama, à un autre ailleurs, vers Madras ou Tirana. Pour vérifier, vous pouvez même sortir des bitcoins de la doublure de votre chapeau. Si, après tout ce qui précède, vous avez encore du temps à perdre, vous aurez droit à un essai gratuit de trois jours.
Vous n’aurez pas, paraît-il, à redouter des « attaques par la force brute » (en français dans le texte) surgies « d’une méga-brèche ». La force brute descendrait-elle des Croisées par des géofenêtres ? En s’accrochant aux rideaux ?
Si on vous avait dit que la poésie régresse de nos jours, sachez bien qu’on vous aura menti.
L’informatique mène à tout à condition d’y entrer… J’imagine déjà l’attaque brutale de noctambules ornithorynques venimeux électropercepteurs (leurs dards ou éperons sont situés aux chevilles, soit au-dessus des palmes). On ne sait jamais où un ornithorynque peut vous mener : à Kant (Umberto Eco), à Platon (Thomas Cathcart et son Platon et son ornithorynque entrent dans un bar). Contrairement au cochon, tout n’est pas bon dans l’ornithorynque, mais ses usages sont multiples, en dépit d’une versatilité (ou adaptabilité) limitée pour les cruciverbistes (fréquence inversement proportionnelle à son emploi dans les dictées de Pivot). C’est d’ailleurs pourquoi je fonde de formidables espoirs sur son utilité future dans le domaine de l’informatique à faible bruit (sous-domaine promis lui aussi à un grand avenir).
« Pourquoi bavarder plus ? ». Cette citation exacte est d’Henri Van Lier et dans le texte de sa conférence sur l’Anthropologie de la Publicité (1982), elle se situe vers le premier tiers de sa — longue – intervention. Comme quoi on finit par trouver plus verbeux (mais moins cuistre, heureusement) que soi.
L’ornithoryndique conduit fort loin. Ainsi, il(s) fourni(ren)t le titre d’un tome de Didier de Robillard, auteur du fameux chapitre « Revendiquer une lexicographie francophone altéritaire constructiviste pour ne plus saler avec du sucre ». Lequel ne traite pas du fameux dilemme de l’œuf et de l’ornithorynque, lequel ou laquelle, d’ailleurs ne chante pas. Mais le suggère (enfin, je l’imagine).
Mais pour continuer à faire mon d’Ormesson (je-moi ; moi-je… mon premier nougat, pour ne pas plagier trop flagrant la madeleine de Proust), je reviens à ce communiqué (en anglais : NordVPN’s no log policy confirmed). Traducteur de manuels de jeux informatiques un temps (dont l’un sur le baseball, l’horreur), de textes sur la typographie, titulaire d’un DÉSS de traduction spécialisée, j’avoue être devenu total incapable de vous en entretenir. Obfuscated (X0R) VPN ? Koikès ? P2P servers ? Paires de mes duos et bene pendentes ? Le little digital foontprint ? L’aube d’été au pied le plus léger possible ? Le minimal log  ? La bûche de Noël étique ? Bon, Chère Skylie, je case ici le nom de Laura Tyrell, votre supérieure semble-t-il (efficace pour revendiquer une augmentation ?). Ce n’est pas tout à fait de la Newspeak (Novlangue d’Océania), ce communiqué, mais je mets les bouts. Enfin ! Vous entends-je vous exclamer. Eh oui, ma commisération finit par tempérer ma verbosité. Et puis, c’est le moment de l’apéro. Pastis Bayanis, l’un des rares produits d’excellent rapport qualité-prix chez Carrefour Bio. Enfin une info, à vérifier par vous-mêmes si l’anisé vous en dit.

dimanche 12 juillet 2020

Les nouveaux exploits postaux

Ou des colis de Bretagne à Paris (l’USPS à la Framçaise)

Pandémie de covid et troubles psychiatriques. La presse développe le thème d’une « deuxième vague psychiatrique » post-déconfinement, je ne développe pas cette généralité. Mais entrons dans les détails : cette nouvelle vague affecterait-elle plus particulièrement les postières et les postiers ? Réponse par l’exemple.
Il me semble vous avoir déjà entretenu de mes expéditions d’attestations pré-remplies (imprimées avec patronyme, &c.) de circulation lors du confinement. Rappelons les : même jour, même heure, deux enveloppes déposées dans une boîte jaune. L’une à destination d’un patelin de l’Aisne, qui parvint à peine plus de trois semaines plus tard à destination ; l’autre expédiée à un ami du même arrondissement (qui ne fut reçue, décachetée et vide, que plus d’un mois plus tard).
Depuis, le sort s’est acharné sur ce même ami, écrivain, membre de sociétés dites savantes publiant des bulletins, livres, documents. Son nom importe peu (on le retrouvera aisément dans mes précédents billets).
Voici donc que, de Morlaix (Bretagne) lui furent adressés trois exemplaires des derniers Cahiers (de la Société Octave Mirbeau pour ne pas la nommer). L’expéditeur commet une coquille par omission dans l’adresse du destinataire, (il saute l’avant-dernière lettre du nom de la voie).
Pour la démonstration, admettons que ce destinataire résiderait 51, rue de Montmorency, troisième arrondissement (adresse réelle, mais qui n’est pas celle de notre écrivain).
L’expéditeur libelle Monsieur Unte ; 51, rue de Montmoreny, 75003 Paris (manque donc une lettre cruciale, le c, mais pas la m capitale et les suivantes, sauf l’avant-dernière… glissons).
Le paquet fut donc — une première fois — retourné à l’expéditeur. Lequel, renouvelant l’expédition, prit bien soin de ne pas récidiver dans l’erreur, relut et, confiant, posta.
Je ne sais si, à Morlaix, les bureaux de poste restent accessibles chaque jour ouvrable. Mais dans l’Aisne, comme dans certains secteurs parisiens, il convient de se renseigner à l’avance. Beaucoup ont fermé définitivement, d’autres n’ouvrent que deux-trois demies-journées hebdomadaires. À Paris, la Poste réalise des opérations immobilières, dans l’Aisne, il serait vain de l’espérer.
Toujours est-il que, cette fois, le colis lui revint avec la mention « n’habite pas à l’adresse indiquée ». Ni pas, ni plus, n i moins, depuis plus d’un quart de siècle, le destinataire reste fidèle à son domicile, et hormis ce colis, d’autres plis ou lettres ou paquets (tous les auteurs savent à quel point leur courrier est abondant) sont fréquemment déposés à cette adresse correctement libellée.
Nous en serons bientôt à la troisième tentative, cette fois en colis suivi, voire sous forme de trois lettres d’une épaisseur inférieure à trois centimètres (la question étant débattue). Bien sûr, c’est plus onéreux. Mais sachant que l’investissement préalable approche à présent les 20 euros, passé un certain stade, on ne compte plus.
Je ne sais pas si vous suivez l’actualité internationale et les discussions au Congrès de Washington DC pour tenter de revitaliser ou saborder l’USPS, le Postal Service des États-Unis d’Amérique. L’USPS sera en faillite l’an prochain, et d’aucuns peuvent penser que tout fut organisé pour qu’il en soit ainsi. Le secteur privé est bien évidemment tout disposé à prendre la relève.
Arguer, pour La Poste, que la « deuxième vague psychiatrique » d’après covid ait lourdement affecté un peu tout le monde (employés de La Poste, usagers) pourrait préparer les esprits. Mais il serait encore plus convaincant de persuader les usagers qu’ils ont perdu la boule. Regardez : ils ne savent plus correctement orthographier les adresses, voyez, ils ne savent plus tout à fait où ils habitent…
L’opération a bien réussi avec l’ANTS (l’Agence national des titres sécurisés) pour les cartes grises, et la pression est soigneusement mise sur les demandeurs du document de permis de conduire. Encore quelques efforts, et La Poste parviendra à faire valoir que mieux vaut s’adresser à la concurrence (plus chère, mais plus sûre).
Tenez, quand tout le monde aura compris que pour faire aboutir une démarche, faire parvenir un document, il faudra avoir recours à un huissier certifiant que toutes les pièces sont bien réunies, que l’adresse est valide et conforme, lequel huissier se rendra au service destinataire ou à l’adresse vérifiée soigneusement, toute solution alternative moins longue et moins coûteuse semblera préférable. Cela créera des emplois dans le secteur privé, rapportera de la TVA, de l’impôt sur les sociétés.
Selon 60 millions de consommateurs, depuis janvier dernier, La Poste a déjà affaibli les modalités régissant les « lettres suivies » ; désormais, la surtaxe ne garantit plus que de connaître la date de distribution ou « le motif de non-distribution ». Motif  laissé à l’imagination de qui en décidera ?
Pour les colis, c’est désormais une filiale ViaPost, qui s’en chargera, avec des sous-traitants pour sous-traiter les colis confiés en sous-traitance par des entreprises privées ? Vous vous perdez, sur le site de l’entreprise La Poste, dans sa tarification ? Pas grave, il y a l’application (payante) Timbré pour vous simplifier la recherche. Plus de bureau près de chez vous ? Pas grave, le plus proche Auchan ou Carrefour vous dépannera pour les opérations les plus courantes. En revanche, la Caisse des Dépots favorise l’association de Ma French Bank (Banque postale) avec Orange Bank afin de proposer une offre bancaire digitale aux 7-17 ans.  Histoire de les abreuver de publicités et de les inciter à consommer ? Pour leur vendre le timbre commémoratif Luis Mariano, à 1,16 euros (sans le prochain tarif pour les timbres courants, autant habituer les esprits), il faudra savoir se montrer persuasif.
En attendant, il paraîtrait que le coup de l’ « adresse invalide », soit devenu le procédé commode pour la ou le CDD lâché sur un secteur au petit bonheur afin d’éviter les heures supplémentaires non-rétribuées pour tenter d’achever une tournée. Comme ils ou elles craquent vite, c’est « au suivant, au suivant ».
Il reste bien sûr les courriels. Désormais La Poste Mobile est devenue une sous-traitante de SFR (qui détenait déjà 49 % de cette filiale).
Quant à l’épilogue de l’anecdote du colis de livres (re)parti — ter — de Morlaix, je vous donne rendez-vous fin décembre. Cette fois affranchi avec des timbres Luis Mariano, il parviendra peut-être via la cheminée, aux bons soins d’un petit papa Noël…