vendredi 1 mai 2020

La presse à l’école, toujours bien vivante


Une initiative rémoise avec France Bleu

De journalistes intervenant dans des écoles, ce n’est guère nouveau. Des élèves se voyant confier une ou des pages dans des quotidiens non plus. Mais préparer à l’oral du bac dans les studios d’une radio régionale, il fallait y penser.
Je me souviens être intervenu dans diverses classes, dont au moins l’une de celles d’Annette Gardet, au lycée Saint-Michel de Reims. C’était plutôt informel : présentation du et des métiers, réponses aux questions. Mais de longue date il existait des opérations plus ambitieuses. Ainsi le SPQR (syndicat et non sénat, pendant régional du SPQD, départemental, et SPQN, national), avait créé l’Arpej, Association Régions Presse Enseignement Jeunesse. Laquelle déléguait dans les établissements des consœurs et confrères qui formaient à la mise en pages, à l’écriture de presse, voire donnaient le coup de pouce initial au lancement d’un mensuel scolaire. Il me semble bien aussi que, périodiquement, L’Union confiait une ou deux pages dites « pages vertes » à des classes, sous l’égide d’Hervé Chabot si ma mémoire ne me trompe pas.
Tout cela a perduré et s’est transformé avec le Clémi (Centre pour l’éducation aux médias et à l’information) qui organise fla Semaine de la presse et des médias dans l’école et même « à la maison ». Je le signale en cette période pendant laquelle le télé-enseignement risque de perdurer un peu, voire redevenir la norme en cas de reconfinement.
Mais cela n’a pas freiné des initiatives individuelles. Dont celle d’Annette Gardet, professeure de français et Pauline Boucher, professeure documentaliste du lycée rémois Saint-Michel et Sébastien Gitton, animateur de l’émission « Oh Comptoir » de France Bleu. Les élèves de seconde A de Saint-Michel ont, et cela pendant six mois, participé à l’émission et dialogué avec l’auditorat. Sébastien Gitton venait dans l’établissement préparer son émission, laisser les élèves décider en commun du choix des sujets, suggérer des pistes de recherches d’informations, débattre de la manière de lancer un thème de réflexion. Pas vraiment des cours de radio (genre, mode Gunsett du Cuej de Strasbourg, comme creuser son diaphragme et « poser la voix » style France culture).
Mais plutôt un atelier de prise de parole, aiguillant sur la façon d’aborder un thème (d’actualité ou de société), de réagir aux objections ou contradictions. L’entrée en confinement a mis fin (jusqu’à la prochaine rentrée sans doute) à l’activité. Il en subsiste des albums-souvenirs mais aussi un bilan sous la forme d’entretiens rétrospectifs avec des participantes. Vous les retrouverez sur le site de France Bleu. Sébastien Gitton a aussi adapté le dispositif pour des élèves de collège, ceux de l’établissement Jean Monnet d’Épernay. Ce qui ouvre de plus larges perspectives.
Incidemment, j’en profite pour signaler aux enseignants et parents qu’un groupe FaceBook « Enseigner avec le numérique » recense des retours d’expériences et permet déchanger sur le sujet.
En fait, comme l’explique Annette Gardet, « chaque mois, nous étions accueillis à France Bleu, et les élèves disposaient à tour de rôle de trois micros ». Par ailleurs, Sébastien Gitton animait des ateliers radio dans des classes. « Ce fut une belle aventure, poursuit la professeure, les élèves ont pu travailler différemment sur l’actualité, sur des thèmes comme l’utilisation des dotations d’ordinateurs aux élèves, ou l’importance du football dans l’actualité, ou des choses plus générales comme l’amitié entre les hommes et les femmes, les ados et les réseaux sociaux, l’alimentation ou ce que signifie s’engager, le choix de la spécialisation scolaire après l’entrée en première ou encore l’information, et aussi comment repérer l’intox. ». C’est venu en appui de l’éducation média qui aborde la thématique « littérature d’idées et presse » qui est au programme. « On a constitué des groupes de dix volontaires qui ont approfondi leurs rapports aux médias et cela favorisé une dynamique de groupe pour toute la classe ».

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