Nier la victoire de Trump revient à nier l’Holocauste
Un reportage
de CNN démontre que l’opération Stop the Steal (ne volez pas nos votes pour
Trump) est due à Roger Stone et remonte à 2016. Ce mouvement, qui a pris une
nette ampleur depuis la défaite de Trump n’a donc rien de spontané. Mais Trump
sait s’en servir.
Roger Stone, consultant républicain spécialiste des « coups fourrés » de longue date était déjà à l’origine de l’affaire des courriels privés d’Hillary Clinton qui avait endommagé sa campagne en 2016. Pour avoir menti sous serments et d’autres chefs d’accusation, sept au total, il avait été condamné à 40 mois d’emprisonnement. Mais il fut grâcié par Trump et libéré après six mois de détention. C’est pour recueillir des fonds et des dons qu'il avait monté le premier site Stop the Steal dès 2016, en prévision des élections remportées par Donald Trump. Selon CNN, le slogan fut réchauffé récemment par nul autre que Steve Bannon et divers associés d’extrême-droite. Entretemps, des sites bidonnés avaient aussi été montés, comme celui des Communistes gays pour le socialisme. Histoire d’effrayer et mobiliser l’électorat trumpiste. Roger Stone et Bannon, dès les premiers jours des votes, se sont répandus dans la presse alt-right et sur les réseaux sociaux, fédérant 2,5 millions de suiveurs. Le but étant de créer une sorte de confédération de complotistes, de milices, de suprémacistes et de lui rallier l’électorat de base trumpiste. Avec des slogans quelque peu radicaux comme « fourbissez vos armes », et des arguments choc, comme « nier l’évidence de la fraude, c’est comme nier l’Holocauste », comme Stone l’a déclaré à CNN. Sur son propre site, mettant en avant ses livres récents ou antérieurs (comme L’Homme qui tua Kennedy, accusant Lindon Johnson), Stone martèle ses accusions de fraude électorale. Stone ne se distancia de Bannon qu’après que ce dernier ait été condamné pour escroqueries, détournements de fonds présumés destinés à la construction du mur frontalier de Trump.
Depuis
lors, d’autres sites ont crû, si ce n’est embelli, dont le plus connu est stopthesteal.us. Trump sait fort bien ce q
dont il en retourne mais a vite compris le profit qu’il en tirerait. Cette base
exaltée et confortée par des sentiments d’appartenance, peut lui servir à se
débarrasser de contradicteurs (les Rinos, républicains de nom uniquement) qui
pourraient lui planter quelques couteaux dans le dos s’ils venaient à parler
inconsidérément.
À ces
divers mouvements comme la MillionMAGaMarch, la marche pour Trump, se sont
ajoutés les appels des évangélistes charismatiques à combattre la fraude, et
des initiatives comme WalkAway (que les démocrates quittent Washington DC) et
de multiples autres. Si la marche sur la capitale fédérale n’a surtout
rassemblées, au centre-ville, que les Women for Trump, seules autorisées à rejoindre
la place de ralliement, des convois automobiles pro-Trump ont convergé vers la
ville. Si ces manifestations ne rencontrent pas le succès espéré et prédit
initialement, elles sont restées de nature à conforter les ambitions de Trump.
Ce qui peut
inquiéter, c’est que Trump soit devenu une « marque » internationale.
En témoigne par exemple le Comité Trump France.
Lequel reprend toute la vulgate trumpiste (genre, la presse est pourrie, la
vérité est toute autre que ce qu’elle en dit). La page FB de ce comité est
éloquente. On y trouve des interventions du genre : « Ce qui est
incroyable, c’est que la liberté est devenue un concept d’extrême-droite » ou « le
Covid-19 tue : l’avortement aussi », « journalistes
ennemis du peuple ».
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