lundi 14 octobre 2019

Brexit : la reine l'a dit... Allo, m'enfin non, quoi !

Pour son 65e discours, la reine Elizabeth constipée...

Elle est arrivée en carrosse, la verge noire (the sergeant at arms) l'a précédée dans la chambre des Pairs, tous en toges rouges, et coiffée d'un diadème, sa couronne posée sur un coussin, elle a lu l'essentiel des 130 pages du discours que lui avait préparé Boris Johson... Avec une petite variante de son cru, semblerait-il.
C'est vrai qu'elle tirait une tronche, HM The Queen. D'ailleurs, le Daily Express a titré : "Queen looked 'bloody furious' (...) 'The Queen is raging'''. En 65 ans et autant de discours d'ouverture du Parlement (d'abord chez les Lords, elle et les députés se retirent ensuite, chacun chez soi), elle s'est montrée beaucoup plus coincée que jamais auparavant... L'héritier, le prince Charles, en grand costume d'apparat, semblait, lui, s'ennuyer ferme, restant impassible.
Leurs gestuelles, haussements de sourcils, paupières tombantes ou pupilles écartées ont été « expertisés ». 
Mais en fait, à qui jetait-elle des regards noirs ? À Boris Johnson, ou à John Bercow, le président démissionnaire (au 31 prochain) des Commons suspecté d'avoir favorisé et les conservateurs dissidents et l'opposition ? Spéculations hasardeuses.
Le discours de la reine aborde tous les points que le gouvernement veut soumettre au parlement (et à la reine, qui promulgue les lois) lors de la législature suivante. Comme l'a remarqué un député Gallois autonomiste, tout cela, c'est du pipeau puisque tout le monde finira par se mettre d'accord sur des élections générales anticipées (mais à quelle date ? that's the question).
La petite différence vaguement intéressante et sans grande conséquence, c'est qu'un journaliste de la BBC a scruté les 130 pages, l'introduction préliminaire de Boris Johnson, et a vraiment tardé à trouver une référence à une application de l'article 50 dès le 31 prochain. « La liberté de circulation telle qu'actuelle prendra fin au 31 octobre », lit-on (à propos des ressortissants de l'UE et d'autres). Pas du tout, on rétorqué d'autres commentateurs qui ont remarqué, eux, que la version écrite faisait précédemment référence à cette date mais qu'à l'oral, la reine s'était bornée à déclarer : « La priorité de mon gouvernement a toujours été de s'assurer que le Royaume-Uni quittera l'Union européenne le 31 octobre. ».
Qu'en déduire ? Qu'elle se distance de cette perspective, parce qu'elle la désapprouve, ou simplement parce qu'elle doute que la rupture soit effective à la fin du mois ? 
Eh bien, tout comme les interprétations de la mimique énigmatique de la ministre de l'Intérieur, Mrs Patel (mon précédent laïus sur le Brexit, ont fait couler de l'encre d'Internet et en déverser d'autres sur les plaques des rotatives, hier, on n'en parlera plus demain soir... 
En revanche, Boris Johnson concéderait-il qu'un report « technique » soit envisageable ? Soit une mesure lui permettant d'annoncer triomphalement que la messe est dit (Brexit done) en temps par lui voulu, mais que la valse (limitée à 12% des produits côté britannique, histoire de ne pas freiner les importations vitales, sans doute beaucoup plus étendue pour les exportations) des tarifs douaniers pourrait attendre. Histoire de « techniquement » rôder les choses, mais sans retour en arrière possible.
Oui, non... Ce serait non, a fait savoir un porte-parole du gouvernement peu après la fin du discours.
Mais n'oublions pas que l'Angleterre fut un royaume normand. Yes maybe, maybe not
Apparentement pas si « terrible » mais significatif, à la une de l'Evening Standard, qui porte sur cette incertitude. Boris squizé de tous côtés (à quelques jours de l'échéance, deux semaines). Juste en-dessous, une publicité : venez tester votre vue. Et tant qu'à faire, vos oreilles aussi ? Examens oculaires et auriculaires (des conduits auditifs) gratuits. Au petit doigt sec ou mouillé ? Le, les messages, visuels, auditifs, sont tellement brouillés qu'on ne sait plus à quel saint, Georges, Andrew,  Patrick, David (ce dernier pour les Gallois) ou autre se vouer.
Or donc, oyez, oyez, les députés se seront retirés pour débattre de leur côté de Westminster.
Ils ne se sont pas déjà écharpés sur une future loi obligeant l'électorat à présenter une pièce d'identité comportant une photo, ni sur les modalités du vote des expatriés (désormais composés d'une forte proportion de Brexpats). Un test avait été fait : près de 800 personnes n'avaient pu se rendre aux urnes virtuelles. Or donc, l'opposition s'est égosillée devant caméras, micros et claviers pour dénoncer une outrancière manœuvre électorale.
Aux Commons, Boris Johnson a pris la parole derrière Jeremy Corbin (Labour). Lequel avait conclu que tout le discours de la reine, soit le programme législatif, fut « un exercice de propagande ». Ce discours, c'est de la fausse monnaie (fool's gold). De la pyrite, de la poudre aux yeux, un miroir aux alouettes, comme il vous plaira. Le Bojo a répondu que le meilleur des mondes débutera avec l'aube nouvelle de la Toussaint, que les tricks d'Halloween étaient déjoués par avance. 
Mais quelques personnalités sont entrées dans les détails. Évoquant par exemple les programmes spatiaux européens, Galilée et Copernic, et les discussions sur l'avenir d'un partenariat dans les divers domaines scientifiques. Le commandant Peake, un astronaute, a confié au Daily Express qu'il restait relativement, prudemment, confiant. Tout comme Michel Barnier, le président irlandais, Downing Street...
En fait, lors des échanges entre les députés et Boris Johnson ou Jeremy Corbin, l'autre question cruciale, celle des élections législatives anticipées, n'a pas été abordée.
Et lorsque le porte-parole du SNP écossais est intervenu, la salle s'est vidée de la plupart des conservateurs et d'une forte partie des travaillistes.
La plupart des titres de presse ajustent chaque jour ou presque des graphiques très complexes afin d'exposer les diverses étapes pouvant aboutir à telle ou telle issue. Cette fois, les bibliothécaires des Commons ont divulgué un tel document, lequel envisage deux cas de figure (scénarios un et deux).
Cela semblait trop beau pour être vraiment clair car une variante dans le premier scénario renvoie à une étape du second. C'est là.
Pour qui aurait la flemme d'aller consulter ce schéma (en ang., évidemment), je me borne à départager les occurrences finales : une pour la sortie sans accord au 31, une pour la sortie avec à même date, et ex-æquo pour, deux partout, une sortie avec ou sans accord à une date ultérieure. 4-2 ? Nan, ce serait trop simple. 
L'éventualité d'une session extraordinaire du Conseil européen n'est pas incluse, outre celle, ordinaire, des 18-19 prochains.
C'est bête, les soldes d'hiver à Londres et dans le Royaume-Uni débutent dès le Boxing Day, le lendemain de Xmas, soit le 26 décembre. La livre venant de perdre un point face à l'euro, on pourrait être tenté d'anticiper. En France, il faudra attendre le 8 janvier (le 2 dans une partie du Grand-Est). Les beaux arrondissements de Paris restent plongés dans la perplexité.  Quand y aller, ou faut-il rester ? J'ai mon idée. Je vient de créer une auto-entreprise de conseil (Éclipse). Dotée d'un équipement high-tech state of the art : boule de cristal avec correction AI, pendule connecté serveurs du MIT... Une équipe en phase avec des experts internationaux du Nasdaq, Dow Jones, FTSE, Dax, et des chef·e·s de rayons du Grand Bon Marché et d'Harrod's. Tarifs en fonction de vos budgets soldes... de tout décompte avant la date réelle du Brexit.

  






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire