mercredi 16 octobre 2019

Hijab, Kurdes, et autres oiseuses considérations

Des femmes en cheveux et des autres...

Allons bon, voici que l'on tue au Kurdestan, au Donbass, &c., et qu'on nous monte en épingle une histoire de voile musulman, islamique, islamiste (rayez les mentions inutiles). Le rapport ? Ténu. Pas tant que cela toutefois...
Je me contrefiche de ce qui s'est produit lors d'une séance d'un conseil je ne sais où (oriental ?) entre un élu LR (ou RN ?) et je ne sais trop qui (une femme en hijab). M'importe un peu plus ces histoires de mères de famille accompagnant des enfants en sortie scolaire. Mais prenons cela par le bout que vous voudrez de la lorgnette.
Auparavant, rappel d'une anecdote déjà évoquée ici. Merci encore à cette famille kurde qui, ayant trouvé un sac contenant un téléphone portable de moyenne valeur, un portefeuille contenant plus de cent euros, des clefs, &c., l'a rapporté au commissariat. C'est grâce au fait qu'il avait été déposé sur le toit d'une voiture de collection que la dite famille, repérant le véhicule, prévient la conductrice et refuse toute forme de récompense (enfin, peut-être que si nous avions eu des biscuits ou des bonbons pour les gosses...). 
Merci encore. Dans la voiture de cette famille kurde, une femme voilée. Merci aussi à elle... C'est peut-être elle d'ailleurs qui a suggéré d'écourter la sortie familiale et ne pas attendre le soir ou le lendemain pour apporter le sac au commissariat...
Depuis quelques temps, je vois aussi un peu partout des photos de jeunes femmes militaires, plutôt photogéniques. Des Kurdes de Syrie, une Ukrainienne, Yaroslav Nikonenko Sergiyvena. Et le portrait d'Hervin Khalaf (femme politique kurde). Mes respects et hommages à ces défuntes et à leurs familles. Qu'elles servent de supports de propagande, je peux le concevoir.
Je conçois beaucoup moins qu'une accompagnatrice musulmane de sortie scolaire se soit vue non seulement priée de se dévoiler ou de renoncer à accompagner son enfant de manière fort peu civile, mais prise à partie. Encore moins qu'elle en fasse une source de traumatisme profond et que des gens, pour des motifs divers, se récrient pour la soutenir ou s'offusquer qu'elle en rajoute.
Genre comme moi-même avec ce qui suit. Non seulement je n'en peux plus que les commerçants musulmans, y compris de commerces non-alimentaires, me refusent l'accès parce que mon adorable petit toutou serait, à leurs yeux, impur. Mais je n'en sors plus, je suis sous traitement, ma vie est devenue un enfer. Je mouille ses longs poils de mes larmes...
Comparaison n'est pas raison et « les » commerçants, c'est un commerçant d'un point-relais (un prestataire de service) qui, avec le sourire, m'a fait comprendre qu'il valait mieux laisser mon chien-chien dehors. Ce n'était pas la première fois qu'il me délivrait un colis alors que j'étais accompagné de mon toutou, mais, là, peut-être que dans sa clientèle, il avait repéré je ne sais qui, musulman rigoriste.
Déjà, il y a musulman et musulman. Donc musulmane et musulmane. Tout comme catholique intégriste et baptisée qui ne se rend même pas à la messe de Noël.
Musulmane comme cette parente d'élèves venue, la tête couverte d'un hijab, et en pantalon, visiter la caserne des sapeurs-pompiers de Creil. Refoulée par un officier de bonne foi, pas forcément islamophobe. Elle avait pris sur son temps libre « à la demande de l'école, qui manquait d'accompagnateurs. ». Elle ne critique pas les pompiers ; l'officier, qui ne sera pas heureusement sanctionné, lui a présenté des excuses ou du moins, s'est expliqué par après calmement avec elle. Elle estime que l'attitude de l'officier fut « un dérapage » et non l'expression d'une attitude islamophobe.
Il faut savoir que, même à l'intérieur d'établissements scolaires (de certains....), vous pouvez rencontrer des musulmanes, maghrébines ou africaines, voilées. Elles ont été recrutées soit par clientélisme, sur recommandation municipale, soit tout simplement parce que les candidates se font rares pour devenir accompagnantes d'élèves en situation de handicap ou trop turbulents. Elles sont plus ou moins qualifiées, plus soucieuses de bavarder au téléphone que de surveiller vaguement les enfants. Ou prennent leur travail vraiment à cœur...
Cela étant, on se demande si Erdogan ne s'en prend pas aux Kurdes aussi en raison du fait que les combattantes kurdes ne portent pas le voile, ni en opérations, ni au repos (peut-être qu'en famille, je n'en sais rien et doute).
Je pourrais déblatérer là-dessus... En omettant de dire que si l'interdiction de porter le voile aux femmes militaires turques a été levée, il en reste « en cheveux » et que je suis incapable de dire si cela nuit ou non à leur avancement.
Pour défendre une cause ou une autre, de bonne foi ou non, parfois, tout semble bon. « Ma mamelle est française », chanta-t-on (Le Fils de l'Allemand, 1882).
Personne, au pays du Brexit, ne s'offusque de voir une policière, Rifaine ou issue de Rifains, voilée en exercice de ses fonctions (comment les nommer ? des she-bobbies ?).
Il n'empêche que ma boulangère maghrébine ne portait pas le voile avant que de « bons musulmans » harcèlent son époux. Qu'on se fait, si basané, insulter si on boit un Perrier™ ou une mousse en terrasse durant le Ramadan. Pas loin d'icitte. Et au Maroc, j'vous dis pas (cela ne risque plus guère, pour la mousse en tout cas : plus aucune terrasse sur rue où déguster une bière, hormis quelques  rares enclaves touristiques).
Je comprends aussi l'exaspération. Celle de laïcards, celle de Français de culture(s) musulmane(s) (elles sont multiples) amateurs de bière. Et il m'advient de la partager. Jamais au point d'assimiler abusivement les unes, les uns, les autres (sikhs, adeptes de la religion du nombril, hindous, &c.) à ce que laisserait supposer leurs apparences.
Parce que c'est le meilleur moyen de faire d'un pseudo-démocrate comme Erdogan un parfait autocrate. Cette opinion peut être controversée, j'admets volontiers. C'est la mienne, je m'en félicite... Jusqu'à nouvel ordre, du moins.
Pourrait-on, sans laxisme ni outrance, considérer l'ensemble de manière plus apaisée ?
Au moins ici, faute d'y parvenir en Ukraine ou en Syrie (et en Afrique, Inde, ailleurs...).
C'est... Comment dire ? Le père de Yaroslav Nikonenko servit en Afghanistan. Sous l'uniforme soviétique ou celui des Casques bleus ? Mort au combat sous uniforme ukrainien. Face à d'ex-compagnons d'armes ? Je ne sais.
Que tirer de tout ce fatras ci-dessus ? Zemmour, une suggestion ? Mélenchon ?
Bon, je retourne brosser mon toutou. Je m'en lave les mains ?
Au moins remercier de nouveau cette famille kurde, et cette accompagnatrice. Service minimum. Quitte à se faire cataloguer dhimmi... J'en ai entendu d'autres.





 



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