samedi 23 novembre 2019

Pour une autre garde nationale parisienne (et autres)


Vous avez dit « police de proximité » ? Comme c’est bizarre

Or donc, il n’y aura pas de véritable police municipale à Paris avant… Déjà, je croyais qu’il en existait une, et de deux, ce qu’il conviendrait, c’est une (autre) garde nationale… municipale.
L’Assemblée nationale vient de retoquer la proposition de former une police municipale parisienne, Anne Hidalgo s’offusque, &c. Voyez la presse…
Déjà, j’avais cru comprendre qu’une police municipale, en tenue ou en civil, infligeait des amendes à qui ne ramasse pas les crottes de son, ses chiens, ou jette ses mégots sur la voie publique…
Je ne sais quel type de policiers a infligé deux amendes à un bistrotier dont les ardoises de menus (ou de cocktails, j’ai oublié) dépassaient d’un poil ou deux les limites de son emprise sur la voie publique (il règle je ne sais quoi pour une terrasse). Ni celui de ceux qui, constatant qu’un autre allait fermer, évacuer les dernières et derniers attardés célébrant le beaujolais nouveau, ont fait preuve d’indulgence… Relevant de la préfecture de police ou de l’hôtel de ville ?
Mais pourquoi pas, pour Paris, et quelques autres agglomérations, une garde nationale ? Superflue puisque, de mémoire, il me semble que tout citoyen peut se porter supplétif de la police nationale (citoyen réserviste ; comme Alexandre Benalla gendarme réserviste).
Voui. Mais affecté quand et à quoi au juste ?
La véritable police de proximité serait, à mon sens, constituée de membres d’une garde autrefois dite « nationale », de fait, communale.
Une milice ? Oui, ce serait un risque. Mais il ne s’agirait pas de recruter des gens adulant les uniformes (je ne sais quoi de voyant, genre gilet fluorescent, suffirait), ni d’en laisser l’encadrement à des supérieurs élus ou plébiscités. Des policiers ou gendarmes pourraient former et accompagner ces gardes, armé·e·s de dispositifs de défense non seulement non létaux, mais ne pouvant occasionner des blessures, et non chaussés de brodequins à semelles cloutées (blessant des contrevenants).
Bien sûr, il se produirait des « bavures » (aux deux sens, laxisme ou sévérité exagérée, volontaires ou involontaires). Bien sûr, ce serait un corps répressif. Mais pas seulement : le temps d’intervention d’un service policier ou de secours est fonction de multiples facteurs. Résider au plus proche d’une personne à secourir offre une capacité de réactivité sans égale. Pour, par exemple, faciliter l’accès des pompiers ou d’un service d’urgence médicale… Bref, former des supplétifs de la Défense civile, formés par la Croix Rouge ou d’autres, ne serait pas superflu.
Chaque Parisienne, chaque Parisien, constate une insécurité croissante (pas forcément insupportable : tags, dégradations, nuisances mineures diverses…) et s’en alarme.
De plus, la formation d’un tel ensemble favoriserait, à mon sens et humble avis, un regain de confiance en la participation citoyenne (illustrée d’ores et déjà par divers comités de quartiers, associations d’initiatives locales).
En tant que membre d’un conseil syndical de copropriété, je mesure les difficultés.
Non insurmontables.
Milice ? Non, « pompiers volontaires » d’un autre genre. Susceptibles d’apaiser des conflits. De faire en sorte que des services d’urgence médicale ne soient pas encombrés de victimes de bagarres pouvant être jugulées.
En fait, sous l’appellation « garde nationale », sont regroupées, depuis 2016, les réserves de la gendarmerie et de la police nationales. Mais elle a peu à voir avec celle dissoute en août 1871. Et encore moins avec une réelle police de proximité (très) rapprochée. Même si police et gendarmerie peuvent déléguer à l’actuelle des missions similaires (d’investigation, notamment ; de surveillance des hortillonnages d’Amiens, pour ne mentionner que cet exemple).
Ce qui serait souhaitable, c’est que des habitants connus de (presque) tout un quartier, un îlot, puissent avoir une présence manifeste.
Est-ce utopique ? Plutôt qu’une police municipale, la création de comités d’entraide et de sécurité (ou toute autre appellation) ne semble pas une tâche insurmontable. À moins bien sûr que les édiles se méfient de leurs administré·e·s. Voire réciproquement.
Et c’est bien, au-delà de cette proposition dont je ne sais en fait estimer la validité, ce dont il est question. Pourquoi Anne Hidalgo, initialement encline à refuser la création d'une police municipale (voire hostile), s’est-elle finalement prononcée pour en doter la capitale ? En prévision des Jeux olympiques emportés faute de concurrence, dont elle excluait la tenue à Paris au début de son mandat ?
Comprenez-le ainsi : matière à réflexion… Pourquoi n’a-t-il pas été laissé aux Parisiennes ou Parisiens l’opportunité de se prononcer pour ou contre l’instauration d’une police municipale, sous une forme ou une autre ? Je continue à m’interroger.

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