dimanche 15 septembre 2019

U.S of A. : Donald Trump emploie un correcteur (enfin !)


Le Donald et ses « liaisons » dangereuses… 

Enfin ! On ne compte plus les pataquès, fautes de langage, substitution de mots du Donald à l’oral comme à l’écrit. Mais, au moins, désormais, une correctrice ou un orthotypographiste maîtrisant l’orthographe corrige ses tweets…
C’était la dernière en date d’une très longue série de gaffes et impairs de langage… Une autre la chassera vite.
Liable, soit (aussi) coupable, prévenu, forcé de comparaître, au lieu de libel, soit diffamation, calomnie, médisance, voire même, en droit maritime ou ecclésial, porter plainte… Termes vaguement voisins en certains cas, mais non tout à fait polysémiques et en aucun homonymes…
La nouveauté n’est pas que Donald Trump soit archi-coutumier du fait, mais que, depuis que de nouveau, il est insisté sur sa santé mentale ou sa sénilité précoce, il fait corriger ses tweets.
Un temps, alors que pourtant on se demandait déjà, lors de sa campagne électorale, s’il avait bien toute sa tête, on avait pris son manque de vocabulaire pour un truc oratoire. En fait, il ne terminait pas ses phrases lorsqu’il montait à la tribune et discourait sur sa prestance, sa puissance, son immense intelligence, et accessoirement sur des questions politiques.
Ses silences ont été pris pour des « points de suspension », aussi dénommés points de suite, par de doctes experts en tout domaine et nimportenawak : il aurait ainsi laissé l’auditoire conclure à sa place, et bien entendu « entendre » (sous-entendre plutôt) ce que ses diverses composantes voulaient comprendre. Brillant. Qui voulait qu’il dise noir était satisfait, qui pensait qu’il disait blanc se sentait de son bord.
En fait, il cherchait ses mots et ne les trouvait pas.
Jusqu’à peu, il s’en contre-fichait… Là, fiché plus fréquemment foldingue, dérangé, tant par des démocrates que par des républicains, il a fini par se méfier. Certes, on ne peut l’empêcher de gribouiller sur des cartes, de tweeter quand et comme bon lui semble… Mais au moins, ses malvais espelages (misspellings s’emploie en anglais tant pour l’oral que l’écrit, en variante de typo, soit coquille) sont rectifiés.
Là, il s’agissait de Brett Kavanaugh, juge de la Cour suprême, qui se voit encore suspecté d’exhibitionnisme et de harcèlement sexuel. C’est que des menteries, twitte le Donald qui voudrait que si l’intéressé ne porte pas plainte un procureur se charge de poursuivre les médisantes. C’est un coup bas des ultra-gauchistes démocrates et des canards boiteux (toute la presse, sauf celle qui encense Donald Trump) avait-il d’abord décrété. Les faits initiaux incriminés remontent à l’époque où le magistrat était encore étudiant à Yale, mais deux femmes en ont rajouté depuis.
L’ennui pour Trump, ce n’est pas tant de voir un juge qu’il a nommé se faire épingler, mais que, auparavant, lorsqu’il rédigeait ou animait des émissions de télévision, personne ne le qualifiait de dyslexique. Or, depuis son élection, son cas s’est franchement aggravé. Il limoge à tout va, et développe une novlangue toute personnelle. Parfois, c’est poétique (oboselel au lieu d’obstacle). Toujours original (orange pour origine). Mais cela peut tourner à la bouillie (les législateurs lawmurkers, ou juristes bouseux, comme vous voudrez). Des vocables allemands lui reviennent (Infantroopen), mais sans qu’il en soit conscient.
Bref, une réinsertion non-professionnelle, en institut spécialisé, semble devoir le guetter. La plus grande chance de la ou du candidat démocrate serait qu’il ne renonce pas à se représenter, qu’il mène campagne, bute sur des mots des topos préparés pour lui, voire bave en bavassant on ne saurait trop quoi… Et puis, on ne lui connaît pas de sosie crédible pour jouer son rôle. C’est realDonaldTrump ou rien. Un prompteur, mais pas de doublure. Et il pourrait faire preuve de difficultés de lecture autant que d’élocution. Seule solution, casquer tout l’auditoire et recourir à la traduction simultanée par un excellent imitateur.
À l’écrit, c’est plus coton. Correctrice ou correcteur du Donald Trump, à la Maison blanche, c’est du travail posté, en trois huit. Santé, bonheur, tweet à tout heure (mais il pourrait écrire « pipe à toute heure » et des Américaines pourraient mal le prendre).
Il s’embrouille dans les noms propres et patronymes à la Lucky Luke maniant un smocking gun automatique. Pas vraiment un pistolet tuxedo quand même, mais cela pourrait surgir. Tout cela au moindre rot après un « berger » au jambon (non point un hot-dog, mais un hamberder ; en anglais, un hamburger).
Earnest (sincère, et cela importe, pensait Oscar Wilde), non, mais consistent (conséquent plus que cohérent, ici), et surtout persistant… dans l’erreur, ô combien.
P.-S. — dans le chapô, « orthotypographiste », c'était de la parodie mal placée. Orthotypographe suffit largement. Le Donald ne sait même pas de quoi qu'on cause. Dommage, il pourrait trouver un truc comme « rectocoquillardeux ». J'adore ses néologismes vaseux, et croyez-le ou non, je le regretterai. Mais quand même, MacMahon, c'était d'un autre niveau.

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