mercredi 20 janvier 2021

Panique au Royaume : Guernesey rejoint la France

Le traité de la Baie de Grandville revisité

Titre parodique de ceux du Daily Express : Guernesey et Jersey redeviennent plus normandes qu’insulaires. Vont-elles rejoindre Chausey dans le giron français ?


Chaque jour, le Daily Express nous promet que l’Union européenne se délite, que Boris Johnson va faire plier le continent et que de ce côté, la rage et la fureur alternent avec la panique. Michel Barnier reste à Bruxelles en tant que conseiller spécial : même pas peur. Quant à Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise, elle essuie revers sur revers et se ridiculise quasiment à toute heure.

Restons sérieux, hormis l’Express, la presse britannique ne s’est guère alarmée du fait qu’un accord franco-dépendances anglo-normandes de la Couronne devrait succéder au traité de la Baie de Grandville, devenu caduc du fait du Brexit. Les nouvelles dispositions prévoient que les rares patrons de pêche des îles (enfin, de Guernesey dans un premier temps) pourront décharger leurs prises dans des ports français et que leurs concurrents français pourront, poisson d’avril (dès le premier avril) croiser et pêcher dans les eaux domaniales. Cela sans quotas imposés.

L’Express ne va pas jusqu’à soutenir que l’occupation allemande des îles pendant la dernière guerre a laissé des traces. Ou que Island FM (Guernsey) ment et est allemande. Et hors de question d’admettre qu’après Meghan et Harry Windsor (ex-Sussex) partis aux É.-U., les îles pourraient se faire la malle vers le rivage continental.

Bon, pour Jersey, je me suis avancé quelque peu. Pour le moment, le Jersey Evening Post n’annonce pas que l’île rejoindra Guernesey dans la poursuite d’un accord séparé. Mais cela ne saurait tarder. Stay tuna (fish).

La Couronne n’ayant pas ménagé ses efforts pour que le bean crock, un plat aux haricots puisse encore être confectionné, Jersey lui reste fidèle. C’est une sorte de cassoulet aux haricots blancs, rouges et divers. Mmais les Normands en ont une variété de frichti dénommé Pais au fou, plus liquide. Comptez au moins cinq heures dans un pot en céramique ou une mijoteuse.

Bref, tant que l’approvisionnement en haricots restera assuré, Jersey restera fidèle à la Couronne.

En revanche, rien ne va plus avec l’Irlande du Nord. Stormont (qui est à Belfast ce qu’Holyrood est à Edimbourg) et the Anglo-North Irish Fish Producers Organisation, se sentent spoliés par la répartition des nouveaux quotas de pêche.

Beh, à part cela, le Brexit, pour l’Express, c’est tout bénéfice. Cela progresse partout, pour le whisky comme pour les écharpes en cachemire (qui ne seront plus frappés de taxes aux É.-U. depuis que le R.-U. a renoncé à taxer les avions Boeing).

De toute façon, la Guernseyfication du Royaume (terme prêté à Emmanuel Macron) n’est pas proche. Macron cédera l’Élysée à Marine Le Pen qui lancera un référendum sur le Frexit dont l’issue est certaine. Et puis, le Reform Party (ou Reform UK, nouvelle appellation du Brexit Party de Nigel Farage) l’emportera sans aucun doute au Pays de Galles et en Écosse.

Et mieux encore, la Reine va bannir Harry, ex duc du Sussex (en sixième position) de sa ligne de succession (c’est du moins ce que souhaite le lectorat de l’Express).

Enfin, grande victoire : Bruxelles recule et envisage de mettre fin à son mesquin blocus des sandwiches au jambon-fromage (qui étaient jusqu’à présent saisis à l’arrivée sur le continent) ; les produits carnés ou lactés des voyageurs et camionneurs britanniques ne seront plus confisqués. C’est sûr l’Union européenne (ou ce qu’il en restera) finira repentante et à genoux, suppliant le Royaume. Ce n’est qu’une question de temps, Ursula von der Leyen, Barnier et les autres se présenteront la corde au cou et en chemise de nuit à Calais. 

1 commentaire:

  1. Jersey a surtout interet a rester un centre financier offshore... Je propose qu'on l'echange aux rossbifs contre St Pierre et Miquelon (qui nous coute la peau des f....s avec ses 8500 pekins).
    Scotland for ever ! ��������������

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