samedi 23 janvier 2021

Brexit : un os dans les bananes

Y'a a pas bon Ghana’s bananas

Le Ghana et le britannique Department for International Trade se glissent mutuellement des peaux de bananes sous les semelles. Et les importateurs britanniques de bananes trouvent l’os et le régime Brexit quelque peu dur à avaler.


Titre de The Independent : Brexit, £100,000 de taxes frappant les bananes africaines et vouant les fermiers à la ruine. En sus, ce sont des bananes estampillées Fairtrade (développement durable ou un truc mercatique du genre). Le coup a été porté sous le menton de la compagnie Golden Exotics le premier janvier et la Compagnie Fruitiere UK se dit incapable de verser au Trésor britannique jusqu’à un million de livres par an. Ce Fairtrade ne serait plus sustainable (soutenable). Et s’il se produisait un banana split entre le Royaume et le Ghana, qui exporte 40 % de ses produits agricoles vers le Royaume, ce serait la cata à Accra et alentours.

Le Ghana est un pays anglophone (entre autres langues du cru), mais aussi membre de la Francophonie. Faut-il y voir une relation de cause à effet ? Que nenni, assure le Department for International Trade britannique auquel la question n’a pas été posée (je présume donc, Cher Watson, de la réponse).

Le Ghana n’a que ce qu’il mérite, mais des efforts seront faits (de part et d’autre) pour clarifier la situation.

Qu’en pensent Lio et le Grand Orchestre du Splendid, successeur de Ray Ventura et ses Collégiens ? Ventura avait adapté le fameux “I like bananas / because they have nos bones”, des Hoosier Hotshots, un quartet de l’Indiana, l’Hoosier State.

À quoi s’amuse-t-on outre-Manche ? À vouloir renommer l’Eurostar le Britstar car le Chunnel deviendrait le Brit Tunnel. C’est bien sûr le Daily Express qui en fait grand cas. L’Union européenne est à genoux…

Je veux bien, mais le Mark & Spencer de la gare de l’Est est fermé pour travaux et les autres magasins parisiens de la marque ne savent plus comment remplir les rayons. D’autres sont en « fermeture temporaire ». On leur souhaite de retrouver la pèche à défaut de la banane.

Mais qu’à cela ne tienne, les Britanniques restent calmes, connectés et poursuivent leurs activités normales, cela grâce au Trip, une boisson au cannabidiol (CBD) vendu chez Sa Majesté à la Windosor Farm Shop. C’est le Mirror qui s’en félicite.

Selon The Standard, les fruits et légumes sont un dixième plus cher à New Covent Garden (le Rungis londonien). Ce, en raison de la « paperasse » infligée aux grossistes. Les chefs s’apprêtent donc à se tourner vers les navets (en attendant d’accommoder les scorsonères et les rutabagas). Avec un trait de Cointreau angevin ? Selon Rémy Cointreau, les Britanniques feraient des stocks en prévision d’une pénurie d’oranges (d'ac', je viens de l'inventer, il ne m'en voudra pas durablement).

Pour le Guardian, ce sont les fromagers qui morflent. Les producteurs de cheschire en particulier. La compagnie Spurrel’s Cheschire cheese songe donc à s’implanter en France. Fort bien, mais au pays des fromages qui puent, va-t-on laisser s’incruster un frometon peu odorant ? Franchement, si ce n’est en tourte avec des patates, le cheschire, bof… Mais le Dunlop écossais, vaguement caoutchouteux, fait aussi bien l’affaire.

Bien, je veux bien comprendre que les Britanniques ne veulent plus se voir refiler de la viande de cheval de réforme des pays européens orientaux camouflée par des entreprises françaises. Je ne voudrais pas trop manger du cheval (seul moyen de préserver la filière équine) dans ma panse de mouton farcie écossaise.

Mais je ne vais pas déraper davantage sur les peaux de banane. En espérant vous avoir divertis, sous vos quolibets (les applaudissements, c’était du temps de Roger Lanzac et Jacques Martin).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire