jeudi 31 décembre 2020

Le Brexit, du pire (Independent) au meilleur (The Sun)

Le Rocher et Stanley Johnson restent avec nouzôtres

Franchement, comme je suis nul en arithmétique (en maths, n’en parlons plus), je ne sais trop quand souhaiter aux Écossais, Gallois, Cornouaillais et Irlandais du Nord un pas trop triste Brexit. Heure de Paris ou heure de Greenwich ?


Je passerai sans doute à la postérité (pour une douzaine de personnes au plus) pour un grand conquérant de l’inutile et de l’autodérision. Voire en champion de la confusion mentale. Mais je n’en pose pas moins la question cruciale : à quelle heure le Brexit ? 23 heures (heure de Greenwich) ou minuit (heure continentale la plus proche) ? Cela me dépasse, mais guère question de prétendre en être l’instigateur (Talleyrand, un prédécesseur de Michel Barnier, tout autre rapprochement étant abusif). Je lis dans la presse britannique que le Brexit devient effectif à 23 :00 locales. Mais comment le continent a-t-il pu laisser faire ? Il doit y avoir une explication logique, mais ce décalage d’heure solennelle me plonge dans la perplexité.

En tout cas, c’était prévisible, la presse britannique pro-Bojo (The Sun, Daily Express, Telegraph) pavoise, et celle plus critique (The Independent, en particulier), se désole. Pour les uns, TVB, pour l’autre, c’est le pire accord depuis 40 ans.

Sachez en tout cas que le Rocher, Gibraltar, restera dans l’espace Shengen et que nous pourrons y déguster des bangers non surgelées au breakfast. Et que le papa du Bojo, Stanley Johnson, a demandé la nationalité française. Il aurait pu opter pour la monégasque, celle de Saint-Marin, ou du Lichtenstein ou d’Andorre. Mais non, il préfère les cuisses de grenouilles et les escargots (sans parler sans doute du gros plant du Pays nantais et de l’arbois de Pupillin). En voilà un qui sait reconnaître les vraies valeurs (je lui concède son attachement au dandelion wine de Thruro en Cornouailles, au vieux pays breton, car je l’apprécie tout autant).

Outre le Rocher (Gib’, ses singes, ses soldats écossais en kilt dont un coup de vent révèle le postérieur dénudé), je m’accroche à la reconduction du traité de la baie de Granville (qui régissait les droits de pêche au large des anglo-normandes, Jersey et Guernesey, Chausey restant normande et dans notre manche).

Toujours est-il que près e 360 000 (chiffre du Guardian) Britanniques ont demandé la nationalité d’un pays de l’U.E. Bienvenue aussi à Rachel Johnson, dont la grand-mère était une Versaillaise.

Cette nuit à je ne sais trop quelle heure, en Breton pas trop chauvin (un peu quand même), je lèverai un verre de clairet (en réalité de gros plant du Pays nantais) à nos compatriotes écossais de l’Auld Alliance (pensée particulière pour Donnie & Irene Spence et leurs clans, à présent Européens près d’Alicante).

Bah, Le Monde m’indique que « les gongs de Big Ben résonneront à 23 heures à Londres, minuit à Paris ». Nous resterions donc en phase, à peu près. Soulagement. Vous imaginez-vous un réveillon miné par des problèmes de décalage horaire, de robinets, de trains se croisant dans le Chunnel (se croisent-ils d’ailleurs ?), en total béotien angoissé ? Dormez bonnes gens, demain sera un autre jour !

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