lundi 25 mai 2020

Accréditations religieuses à la Maison Blanche


Déclarations de foi requises pour les journalistes étasuniens

Prouver à Kaylegh McEnany, la bimbo sur le retour devenue ixième porte-parole de la Maison-Blanche qu’on a bien été circoncis suffira-t-il pour être un journaliste accrédité auprès de Donald Trump ? Ou faudra-t-il présenter un document émanant d’une autorité religieuse datée de moins de trois mois.
Je me souviens du temps où, pour obtenir un visa de certains pays musulmans, il fallait que je présente un certificat de baptême (valant de fait élément de preuve de non appartenance à la communauté hébraïque). En Trumpland, est-on en passe d’y revenir, au moins pour les journalistes accrédités par la Maison Blanche ?
Kaylegh McEnany est une superbe blonde fournissant régulièrement de quoi augmenter le nombre des « blagues de blondes ». Cela va de la nuance « blonde belge » (pas de sic, bien lire belge et non beige, en référence aux blagues innocentes, voire affectueuses, visant nos amis d’outre-Quiévrain) aux énormités malveillantes (contre Obama par exemple) dénuées de tout fondement. L’une des moindres fut de rétorquer à propos de mensonges absurdes de Trump : « Il ne ment pas, devinez qui ment ? La presse ment. ».
Sa toute dernière consiste à filtrer les journalistes accrédités auprès de la Maison Blanche, en suggérant au passage des questions à poser au Donald. De ce point de vue, peu à redire, tout est dans la manière. Je me suis déjà vu suggérer habilement des sujets à aborder par des attachées de presse, de manière pertinente. J'ai même une fois sucré une déclaration intempestive d’un CEO qui aurait pu avoir des répercussions en bourse (sans bien sûr profiter du tuyau et impair involontaire). Ce de mon propre chef, le dérapage ayant été glissé sans être remarqué par la dite attachée de presse. En revanche, je me suis refusé à soumettre des questions à l’avance à quiconque (des confrères l’ont fait, mais la pratique est détestable).
Or donc, voici que la faramineuse Kaylegh McEnany s’est autorisée à interroger des journalistes à propos de leurs convictions religieuses, en leur demandant s’ils étaient ou non favorables à ce que les lieux de culte restent ou non accessibles au tout venant, quel que soit le nombre des fidèles s’agglomérant à leur guise.Il faut dé-con-fi-ner, et en priorité temples, églises, mosquées, synagogues et autres lieux de cultes (des Elks, des confréries plus ou moins confessionnelles).
Même Chris Wallace, de Fox News, en fut horrifié. Il l’a très vertement exprimé.
Quant à Trump, reconnaissons-le lui, il a signé un chèque de 100 000 USD pour la recherche médicale. McEnany s’est empressée de poser en montrant le chèque, c’est de bonne guerre électorale. Bon, tout le monde a pu prendre connaissance des données bancaires du Donald, mais ce n'est qu'une bévue vénielle. Dont acte.
À part cela, Trump met toujours et encore la pression sur les gouverneurs pour qu’ils mettent fin au confinement dans leurs États. Mélangeant encouragements et menaces (par exemple faire déménager une institution fédérale de Caroline du Nord dans un autre État, pour le moment, il ne parle que de déplacer la Convention nationale républicaine, prévue en août). Lesquels, ou laquelle, comme Gretchen Whitmer (Michigan) admet publiquement de s’abstenir de critiquer Trump de peur que les fonds fédéraux soient diminués. Bah, le nombre de morts n’est que de 98 000 (grâce à Donald Trump qui se targuera d’avoir obtenu qu’il ne dépasserait pas 100 000) et par rapport à l’Obamagate, il faut bien sûr relativiser.

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