samedi 18 avril 2020

Virus : Trump mise sur la part de l’ange noir


Dati appellera-t-elle à LIBÉRER PARIS ?

Jeudi dernier, je signalais que Donald Trump poussait ses partisans à manifester dans les États démocrates et je répercutais par ailleurs qu’un certain Dr Oz considérait que 2 à 3 % de morts infantiles valait de faire la part du pour et du contre. Il semble que Donald Trump l’ait pris au mot…
Cela devait s’amplifier. Jeudi denier, je signalais que des manifestants armés étaient descendus dans les rues aux États-unis pour exiger la démission et l’arrestation des gouverneurs des États démocrates avec pour slogans lock’em up (voir « Ubu Trump incrimine la mouche Xixi »).
Parallèlement, sur FB cette fois, je répercutais les propos d’un certain Dr Oz sur Fox News, selon lesquels rouvrir les écoles pourrait entraîner de deux à trois pour cent de mortalité infantile, mais que, tout bien considéré, cela se concevait.
Depuis, le Dr Oz est revenu sans trop se couvrir la tête de cendres, sur ses propos. Qui n’ont sans doute pas échappé au Donald. Lequel exhorte désormais la Trumpland à descendre en armes dans les États démocrates.
Mise-t-il sur la part de l’ange noir ? Soit une petite perte d’électeurs républicains mais qui auront contaminé beaucoup plus d’électeurs démocrates qui ne voteraient pas pour lui ? Un mal pour surtout les démocrates et un bien pour Trump, pourquoi donc hésiter ?
Trump a cette fois appelé à des manifs massives, de nouveau au Michigan, au Minnesota, mais en particulier en Virginie. Pourquoi la Virginie ? Parce que son gouverneur Ralph Northam, s’il n’avait pas osé décréter la fermeture des armureries, voulait interdire la vente des fusils d’assaut (en se gardant bien d’exposer la police à inspecter pour faire respecter cette décision). Intolérable pour Donald Trump qui a longuement vaticiné sur le respect du deuxième amendement, en usant de sa fameuse syntaxe : « Ils ont commis une chose horrible, le gouverneur ». C’est même «  une peste horrible ».
En résumé, mieux vaut un choléra-covid qu’une peste restreignant la liberté de s’armer lourdement : ce gouverneur « il faut l’assiéger » [le gouverneur]. Tous contaminants mais lui restant confiné. Le Donald n’en est plus à un paradoxe près.
Pourtant, le confinement lui donne une autre occasion de se réjouir : la chute des ventes et des revenus de la presse écrite. Mais entre deux maux, il faut choisir le moindre, lever le confinement ne suffira pas pour qu’une presse hostile moribonde se redresse.
Trump a toutes les bonnes raisons de s’en prendre à Ralph Norman, ancien médecin militaire et ex-républicain devenu démocrate qui avait affronté un pasteur républicain proche de la droite intégriste (anti-avortement, anti-gays, &c.)
D’autres manifs anti-démocrates et pro-Trump sont aussi organisées dan le New Hampshire, le Maryland, le Texas et le Colorado.
Dans un autre registre, le Donald est en passe de faire concurrence à la mémoire de feu Fidel Castro. Les allocutions du Potus s’étendent des heures durant (deux hier) et rabâchent ses vieilles obsessions, Obama en particulier, et à présent son ex ami, le président chinois Xi.
Pour le moment, il n’a pas félicité la Corée du Nord pour sa faible mortalité, mais cela ne saurait tarder.
Comparaison n'est pas raison, et non, Rachida Dati n'appelle pas à descendre dans les rues parisiennes pour déconfiner au plus vite et assigner Hidalgo à résidence. Ce n'est qu'une sorte de métaphore. Mais quand on sait que le sénateur RN Stéphane Ravier vouloir faire traduire Édouard Philippe devant la Cour de justice de la République, on peut penser que le slogan lock her up a trouvé un écho de ce côté de l'Atlantique. Et là, je m'imagine rien (voir les « confinés de Canard » du dernier Canard enchaîné). En fait, il doit bien se trouver d'excellents Français et soldats d'un nouvel ordre pour trouver des qualités aux méthodes de Trump, Bolsonaro ou Rodrigo Duterte. Et il ne faut pas être grand devin pour présager qu'on ne tardera pas à s'en apercevoir.
Et les arguments seront sans doute les mêmes qu'aux États-Unis, genre l'interdiction de l'avortement compensera la mortalité infantile, « Dieu ne nous a pas donné l'immunité pour rien » (slogan réel, vu sur un panonceau), ceux d'en face sont responsables de la pandémie (genre : Bill Gates aurait contribué à créer le virus, Soros suivra sans doute). Dieu et les colts.
Une image a fait sourire une partie des Étasuniens. Un type calfeutré de la point des cheveux à la pointe des ongles des orteils, brandissant un panneau "Covid-19 is a lie" (c'est un mensonge).
De toute façon, Trump sera gagnant : s'il y a de nouveaux décès, ce sera en raison du confinement. Et puis, en faisant marcher la planche à billets, il s'assurera un maintien de sa popularité. Si la dette augmente encore il pourra toujours proclamer que la Chine devra payer.

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