dimanche 22 septembre 2019

Brexit : le point sur les négociations

Ce qu'en gros préconise le Bojo pour « son » Brexit

Je sais, je vous gave avec le Brexit. Chaque jour ou presque. Parce que c'est vraiment important. Moins que le réchauffement climatique, les toquades du Donald, d'ac'... Mais pourtant. Point d'étape avec le Daily Mail.
Déjà, il faut savoir que le Daily Mail est à peu près objectif (on y tend toutes et tous, on y  parvient comme on peut : la presse pourrie, c'est un mythe commode). Nonobstant, sa ligne est claire et tout à fait acceptable puisque non insidieuse : Brexit d'abord.
Or donc, le Cabinet a fait parvenir ses « grandes lignes » ou pré-propositions pour sortir le Royaume-Uni de l'impasse. Boris Johnson va tenter de convaincre Merkel et Macron que ce n'est pas du vent (en début de semaine prochaine, lors de l'AG de l'Onu). Pour le moment, c'est du flan...
N'empêche, le Daily Mail résume la situation.
Le Bojo ne veut plus du filet de sécurité en Irlande et voudrait concocter des relations avec Bruxelles plus souples afin de laisser le Donald et d'autres chefs d'États libres de vendre les camelotes de leurs pays au Royaume-Uni et vice-versa.
Il commence par vanter une sorte de zone agroalimentaire pour toute l'Irlande (l'île), une frontière virtuelle entre les deux parties (soit peu discernable, avec des moyens technologiques dans un second temps qu'il n'a su sortir de sa poche), avec des douaniers mobiles en retrait pour effectuer des contrôles au jugé (ou sur dénonciations). Il veut aussi que l'Assemblée d'Irlande du Nord (qui ne siège plus depuis bientôt trois ans) puisse donner son avis sur la, les questions.
L'Union européenne veut bien tout ce qu'on voudrait lui vendre, à condition que cela soit du dur, pas des idées générales jetées en l'air, et des Bojo sautant comme des cabris et chevrotant que cela va le faire.
Oui, un accord agro-on-ne-sait-pas-trop-quoi-au-juste serait envisageable pour l'Irlande (République d' et sa voisine) mais insuffisant, et il faut que cela soit acté avant Halloween (31 octobre), disent les 27.
Merkel et l'Irlandais Varadkar seraient les « maillons faibles » du bloc continental : ils feraient sous eux de peur des conséquences d'un Brexit dur ou sans accord (ça, c'est du Daily Mail tout craché). 
Le Parlement brit' est partagé. Si les unionistes nord-irlandais (dix sièges aux Commons) fléchissaient, et les travaillistes ayant voté contre le plan de Theresa May se ravisaient, ce serait jouable.
Maintenant, passons aux commentaires d'euzôtres. Viendez, Pologne, on t'a libéré (ah bon, ce n'était pas Staline ?). Donnes-nous un coup de main. Hé les grenouilles, on va plus boire votre vin. La France et la Belgique se sentiront piteuses quand il faudra trouver les fonds pour combler le manque à gagner de notre contribution. Feignants d'agriculteurs français, ils devront se manier leur derrière (en français). L'herbe sera plus verte (no deal). Sir Nigel (Farage, qui n'est pas encore annobli) nous sortira de là si Boris n'y parvient pas. Pas question de rester les vassaux de l'UE. Halte à la dictature. Let's make Britain great again. Boris gagnera au bras de fer. Je veux ma pièce de monnaie commémorative du Brexit. L'humiliation, ça suffit.
Je vous en passe (il s'agit d'adaptions libres et les rares répliques favorables au Remain ont été omises).
Ce qui se dessine, c'est plutôt Farage si le Bojo flanchait. Et c'est le nœud du sac. Boris Johnson, qui avait espéré que le référendum rejetterait le Brexit, en est persuadé. L'électorat majoritaire conservateur risque de filer s'il échoue à obtenir de fortes concessions de Bruxelles et pour se maintenir, il n'a plus le choix.
Le Telegraph, a Brexit-liker, monte en page d'accueil de son site les déclarations de la ministre du Commerce extérieur, Liz Truss. Elle revient d'une tournée au Japon, en Australie et Nouvelle-Zélande. Tout le reste du monde veut le Brexit mordicus pour traiter avec le Royaume-Uni (tiens, comme les États-Unis : tu prends notre camelote, mais nous, on ne prend de toi que celle qui nous convient, mais bon, c'est mon opinion personnelle). Thatcher avait convaincu Nissan de construire en Angleterre, bientôt, très vite, ce sera Boeing, General Electric, Tata, Sony, Asperjet, Clipperjet, Whisperjet, Pan-American (et j'chais pu où j'suis à donner d'la tête, aurait pu chanter Charlebois). La plus grande fabrique de tapis volants de chez l'Erdogan veut en tisser chez nouzôtres.
Voui, mais les futurs Brexpats les plus talentueux pensent à se faire la malle. Eux aussi pensent au large. C'est bien de dérouler le tapis rouge aux firmes du monde entier. Mais il faut qu'elles puissent recruter des ingénieurs et des très qualifiés. Or, le système éducatif britannique fournit surtout des traders de hauts vols (aux deux sens du terme) passés par Eton et Oxbridge (et la London School of Economics). Et un Dyson à l'occasion. James Dyson a inauguré une boutique en France, près de l'opéra Garnier. Il va la construire où, sa voiture électrique ? À Bristol et Singapour. Sauf qu'il est smart (la Smart, c'est aussi fabriqué en France). Tu le vois, toi, Liz Truss, ramener ses bagnoles dans les ports francs qu'envisage le Bojo pour les réexpédier sur le continent des 27 ?
Liz, je ne sais comment se calculent les droits à la retraite des ministres britanniques. Mais si toi aussi tu joues la montre, avant que Dominic Cummings te vire, tu tiens le bon bout. Pour le moment.
T'inquiète, tu auras toujours des escargots en entrée, de la choucroute ou du couscous en plat de résistance, des fromages qui puent, des îles (bretonnes) flottantes en dessert chez moi. Trop choupinette pour te mettre au pain sec.
Il n'y a que le Sunday Evening Standard pour faire tout un foin de tes propos (sauf erreur, j'ai eu la flemme d'aller traquer ailleurs). Ailleurs, on y croit très fort (même pas en rêve). Allez, on va laisser tomber la neige qui viendra sur les Highlands, et comme Farage, si le Brexit tourne vinaigre, tu viendras che nous, che nous, et tu s'ras la reine de mon p'tit cœur (je ne devrais pas écrire cela, j'en connais au moins trois qui voudront me crêper, mais heureusement, je viens de passer la tondeuse).
Mieux vaut en rire, mais tout cela est tragique. Ce Brexit-qui-vient est un désastre. Pas que pour euzôtres. Bye-bye Britannia... Je retournerai en Écosse indépendante, par voie de mer, à la voile (vu que je tenterai de préserver notre planète en ne pissant qu'à bord avant de disperser large sur les moors). En attendant, apprends à prononcer a bro brecht moonlecht over the lake. Lève la herse (eh, erse...), mais pense à la suite.
  



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire