Le croisé labrador-caniche inspire des regrets...
Le labradoodle (ou labraniche ?) résulte-t-il d'une erreur d'appréciation humaine ? C'est en tout cas l'avis de son créateur, Wally Coron... Espérons que l'avenir lui donnera tort.
Fumeux prétexte. Voici longtemps que je me retenais de vous entretenir de O*** des Fleurs d'aloès (son élevage d'origine), ex-pensionnaire chéri toute une année par V***, de Vishka Land (autre élevage de cotons de Tuléar). Un amour de chien-chien qui finira par me mener par le bout du nez (enfin, pas trop quand même) selon le principe qu'un chien domestique devient le plus souvent un chien disposant d'un, de domestiques. Mais bon, je n'insiste pas. Les gens qui ne cessent de se prendre en multiples photos, d'afficher leurs compagnons à divers nombres de pattes sur Instagram ou Facebook me plongent dans des abîmes de perplexité. Fort peu pour moi. Une fois ne sera pas coutume, voici donc O*** en photo.
Qu'est-ce que le westie (West Highland White Terrier) ? En gros, même s'il est de taille réduite, un Scottish à robe blanche. Et le coton ? Allez savoir... Il serait issu de trois bichons ayant accosté à Madagascar et d'autochtones canins. Totale(s) réussite(s). À la longue en tout cas... Quoique, tout dépend de ce à quoi l'on destine la descendance de leurs aïeux. Un jeune westie n'est pas de tout repos, un jeune coton est beaucoup plus adapté à un rôle d'animal urbain de compagnie. De plus, contrairement au labradoodle, c'est généralement un chien robuste.
C'est d'ailleurs ce qui inspire d'amers regrets à Wally Coron au crépuscule de ses jours. À présent âgé de 90 ans, il estime que ses bonnes intentions ont accouché d'un « monstre à la Frankenstein » sorti d'une « boîte de Pandore ». Un homme épris de chiens et de littérature classique ne saurait être foncièrement mauvais.
Initialement, Wally Coron voulut créer un chien d'aveugle (les labradors et les bergers allemands excellent dans ce rôle) pour une dame dont l'époux supportait mal les poils de chiens. Il croisa donc un caniche royal avec une labrador (à moins que ce soit l'inverse, les sources en anglais autorisant les deux interprétations ; en réalité, Harley était un caniche, Brandy une labrador, ai-je trouvé par la suite). C'était en 1989. Depuis, diverses portées ont popularisé le labradoodle non seulement en Australie et à Hawaï, mais dans l'ensemble des terres australes et de l'Amérique du Nord (et au-delà).
Mais l'Australien Wally Coron estime à présent avoir joué les apprentis sorciers (ce qu'il n'était pas tout à fait, puisque qualifié, en tant que membre d'une guilde de dresseurs de chiens d'aveugles de Victoria, contrairement au personnage de Goethe).
Car celles et ceux lui ayant emboîté le pas ont produits des animaux fragiles, aux comportements erratiques, affligés de défauts congénitaux.
Pourtant, les caniches étaient aussi, comme les labradors, aux origines, des retrievers, en particulier pour les gibiers d'eau, et donc, ce croisement semblait prometteur. Hélas, tout croisement porte en germe une forte probabilité d'imprévisibilité. On ne sait trop ce qu'il pourra en résulter.
Du point de vue de leur santé, les labradoodles sont exposés à des problèmes oculaires, de hanches et d'articulations. Ils sont plus aussi davantage enclins à l'obésité l'âge venant. Les problèmes oculaires semblent plus fréquents chez eux que chez les labradors ou les caniches. Ces chiens peuvent aussi se révéler fréquemment sujets à des allergies. De plus, si on prend mal soin d'eux, leur tempérament peut devenir agressif.
C'est tout le problème d'adopter ou acquérir un chien par tocade pour son aspect, ou le fait qu'une Jennifer Aniston ou un Neil Young, un Tiger Woods se soient entichés d'un labradoodle.
O*** provient d'élevages familiaux et la seconde éleveuse nous a fait passer une sorte d'examen de passage (un élevage familial digne de ce nom veut obtenir des garanties avant de céder un chiot ou une chienne, un chien). De plus les caractéristiques de la race, déjà ancienne, même si la plupart des cotons français sont des descendants de chiens venus en France dans les années 1970, sont fixées. Le coton est généralement affectueux et calme, sociable. Bref, adaptable.
Cela étant, je ne sais ce que regrette le plus réellement Wally Coron : d'avoir créé le labradoodle ou de constater que ses successeurs ont fait un peu n'importe quoi pour placer des chiens en vogue ?
Est-ce réversible ? L'avenir le dira... Des éleveurs et possesseurs de labradoodles ont abondé dans le sens de Wally Coron, d'autres se sont étonnés ou ont contesté ses appréciations.
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