mercredi 6 mars 2019

Robert Vailland/Roger François ? Leni Stolt et son double…


Quand Vailland fait de Leni Stolt un singulier symbole

L’un des plus célèbres articles de Robert François (Roger Vailland) reste sans doute celui qu’il consacre à une jeune fille allemande, Leni Stolt. Fantasmée peut-être, mais si vivante, si représentative d’une époque…
J’ai rarement aussi raté une mise en page, celle de ce PDF retranscrivant l’article de Robert François/Roger Vailland sur Leni Stolt. Au moins me suis-je rattrapé aux branches, aux brindilles ou drageons, tendrons et scions, plutôt, et la transcription de l’article reste correcte… Leni Stolt ? La vraie ? Énigme… Helena Stolt, fille de… Mais de qui au juste ? Duelliste à Heidelberg (1931), suicidée ou exécutée par… son fiancé britannique ou la Gestato à Londres (1939). À quel âge exactement ? Jeune. 22 ans. Trop jeune. Morte au trop jeune âge… Celui des promesses d’avenir brisées.
      Je laisse aux historiennes et historiens le soin de faire le départage du réel et de la fiction. Elle n’a pas laissé de journal, Leni. Scotland Yard n’a pas retrouvé la moindre lettre d’adieux. Sans doute maintes, maintes confidences éparses, véridiques ou fantasmées, que celles et ceux les ayant recueillies, trépassés, n’ont pas consignées mais qui ont contribué à son éphémère légende.
   Je vous laisse aussi comparer la version Robert François avec celle de Camille David, correspondant de Ce Soir, en poste à Londres... Pas d'évocation d'un duel à Heidelberg dans l'article de Camille David téléphoné le 16 janvier 1939. D'un paragraphe à l'autre, les circonstances de l'exécution du père de Leni, « député au Reichstag », emprisonné puis fusillé, ou brutalisé puis assassiné, varient. Pas d'amant nommé si ce n'est un bourgeois marié d'un quartier nord de Londres... Le passé de « Leny » semble avoir été reconstitué d'après les récits de ses amis du Pheasantry Club, un pub de King Street, dans Chelsea, quartier où elle loue une petite chambre. Si elle dispose d'un appareil photographique, c'est qu'elle a suivi des cours avant d'être embauchée par une agence ou « une maison londonienne » (peut-être un couturier) qui lui faire suivre une tournée en Europe. Elle disposait sans doute à l'époque du « passeport Nansen », celui des réfugiés et apatrides, et elle n'aurait sans doute pas été reconduite en Allemagne.
         Mais comment se détacher de Leni après avoir lu ce que Vailland en fit ?
Lisez « Vie et mort de Leni Stolt – Mademoiselle Scandale du IIIe Reich » et vous en deviendrez aussi persuadés…

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