samedi 19 février 2022

Vers une guerre « civile » en Ukraine ?

 L'Orchestre "bleu-blanc-rouge" déjà l'œuvre en Ukraine

Il est clair que je ne suis nullement un prétendu expert de la situation en Ukraine. Journaliste honoraire (retraité) sans en avoir sollicité l'appellation, replié à Kerverner-Raez, je fus vaguement un sachant quand je résidais encore à Paris au contact de « Russes », enfin de russophones et d'Ukrainien·n·es nationalistes.

Un immense gâchis, des drames atroces, et une prévisible épuration, à l'issue incertaine, voici ce que m'inspire la situation ukrainienne du moment. L'anecdote, c'est le pugilat au parlement ukrainien, avec des élus nationalistes en venant aux mains avec un autre élu catalogué pro-russe. L'incident me semble d'autant plus significatif qu'en coulisses, selon un reportage de Gianluca di Feo, du quotidien La Reppublica, les services russes ont formé un véritable orchestre aux couleurs russes. Il faut se souvenir de ce que fut l'Orchestre rouge, du temps du stalinisme, en Europe. Et bien se remémorer les assassinats ciblés, au Royaume-Uni, de dissidents russes, en délicatesse avec le régime de Poutine.
Mon sentiment, c'est que Poutine veut de faire de l'Ukraine une Biélorussie-bis, soit mettre en place et consolider un régime totalement inféodé. 
Au-delà, cela me semble une évidence, gangréner l'ensemble des démocraties (enfin, ce qu'il en reste) européennes, en favorisant des autocrates inféodés. Des Zemmour partout (voyez la complaisance de Sputnik ou RT France à leur endroit, et non égard, car un Poutine n'a aucun égard pour ce type de pantins utiles). Il en fera des exécutants, tout comme le stalinisme et successeurs firent de Thorez un soutien du gaullisme en sous-main.
L'Ukraine n'est pas seulement minée de l'intérieur par les contradictions de ses actuels dirigeants, mais par des stipendiés pro-Poutine. Avec l'appui des services secrets russes prêts à passer à l'action, soit à des éliminations au besoin. 
Logorrhée, vaticination, posture en jouant les Cassandre et les imprécateurs ? Comme il vous plaira, ou cela vous viendra sur le moment, je ne saurais vous reprocher de réfuter l'hypothèse hasardeuse d'un esprit que vous pouvez considérer dérangé et par trop pessimiste, voire parano, mais si ces élucubrations venaient à se vérifier, d'abord en Ukraine, tentez d'imaginer la suite.
Ici et dans un futur qui n'est pas inéluctable mais dépend aussi de vous, de nous. Bien, retournons à la météo et à des activités normales comme nous incitaient les Guignols de l'Info.
Sputnik et l'agence Tass font état d'éléments ukrainiens infiltrés dans les républiques pro-russes et se faisant passer pour des Russes afin de se livrer à des provocations permettant d'offrir à l'Ukraine un prétexte pour débuter une invasion. Et ces sources russes font aussi état de charniers accréditant la thèse d'un génocide des populations pro-russes (ou russophones) du Donetsk. Rien qu'en DPR (Donetsk People Republic) ou RPD (République populaire du Donetsk), plus de 130 tels charniers de dépouilles civiles viennent opportunément d'être découvertes, rapportent les agences russes. Pourquoi si tard ?
Ou plutôt si opportunément ?
De fait, même si les troupes russes et apparentées n'ont pas franchi la frontière, la guerre a déjà commencé.
Y compris à l'intérieur de l'Ukraine. De manière encore larvée. Et même si Poutine trouve le moyen de sauver la face vis-à-vis de l'opinion intérieure russe qu'il modèle, il ne renoncera, pas plus en Ukraine qu'en Moldavie, et sans doute au-delà, à poursuivre ses offensives. C'est du moins mon sentiment. Même si la tension militaire retombait, le conflit perdurera.



mardi 25 mai 2021

Le Koikilenkout (peu) de Charly

 L’étape « irrégalo-covidienne » de Charles Duchêne

Factuel : titre, Koikilenkout… ; auteur, Charly (ou Charly Chapo, ou Charles Duchêne[s], autre pseudonyme) ; éditeur, JBDiffusion (à la suite de BTFConcept ; envir. 180 pages ; 10 euros( il en coûte peu). Subjectif et incitatif suivront.

J’ai pratiquement chroniqué tous les bouquins de Charly (voir supra le châpo), donc je ne vais pas reculer devant ce Koikilenkkout… ni face à la facilité de botter rapidement en touche. C’est, après un Macron Lajoie, le seizième essai politique de ce libelliste gouailleur (sur un total de bouquins supérieur à la vingtaine). Sur le sujet, je ne me prononce pas ou fort peu. Charly traite de l’actualité récente, et surtout de l’approche de la pandémie par « Sa Boursouflitude » jupitérienne et consorts (soit la Cour, avec une C cap, comme cela peut parfois échapper aux correcteurs du romancier Jean-François Parot ; ou à l’oral, aux personnages d’Hugues Pagan, Le Floch inclus).

Sur le fond, la nature et le devenir de la pandémie, Charly botte aussi en touche, laissant à un comparse (quelque peu complice), Guy de Quercy, avec un chapitre mesuré et minutieusement pesé, le soin d’évoquer Raoult et sa « quinine », et les vaccins à ARNm (m pour modifié). Lesquels vaccins peuvent évoquer les OGM, et les gains financiers qu’ils peuvent induire par rapport vaccins ou processus classiques se révéler juteux. Je ne résume pas, j’évoque, nuance, étant trop peu qualifié pour vulgariser plus avant.

Cela laisse quelques interrogations en suspens. D’ailleurs, Charly, sans jamais tomber dans le complotisme, se questionne aussi. Mais pas d'infox, du soigneusement recoupé (il a fait l'ESJ de Lille, aussi peu longtemps que moi le Cuej de Strasbourg, des écoles formant des journalistes, non des animateurs et bonimenteurs, voire affabulateurs en quête de tirages ou d'audiences).

Pas sur les atermoiements et volte-face (tj. inv.) des « autorités » et leurs arguments parfois fallacieux, sciemment énoncés, plus de quoi se questionner, ce fut presque limpide. Nous fûmes souvent résignés en nos chaumières, Charly reste exaspéré en la sienne (désormais poitevino-bretonne —Pictonum Virtus BritonumFides — pour ce Picard familier des Ch’tis). Bref, car il réside dans la Baie de Bourgneuf, c’est à présent un quasi-voisin.

Autant confesser qu’outre une sympathie d’assez longue date, de quelques lustres, je ne vais pas m’aliéner sa réciprocité en prenant le contre-pied (en veau) de ses très étayées critiques. Mais, entre Macron et Boris Johnson (j’ai scruté l’actualité de ce dernier), je ne saurais trop départager. Duterte aux policiers constatant que les contrevenants portaient le masque sous le nez : « tuez-les ». Trump, Bolsonaro… Je n’insiste pas. Exaspéré, partant souvent acerbe, Charly sait se contenir nonobstant, préférant rester narquois.

Les argumentations serrées, fortement étayées, de Charly, n’en restent pas moins ardues à réfuter. Au zinc du Café du commerce, sauf à le contrer en brèves de comptoir plus cocasses que les siennes, j’aurais été un peu trop à la peine.

Ce bouquin, après tant d’autres de la même veine, renoue un dialogue avec un lectorat assidu. Mieux vaut biaiser et tenter de refaire surface en développant la manière et faconde de sa prose.

J’aime bien caser les copains (Pagan) ou copines (Anne Larue, plaidant pour la littérature populaire du « roman contemporain à grand succès »). Charly est un essayiste populaire, cultivant un genre « épistolier » qui n’est pas sans évoquer celui de tous ces livres employant « raconter » avec pour complément un « à mon fils, à ma fille ». Là, c’est l’actualité politique et sociétale narrée à la cantonade. Nous sommes en ses coulisses. Sa manière me fait penser parfois à celle d’Henri-Joseph Dulaurens (cher à Stéphan Pascau, idem mentionnés supra) dont certains écrits furent attribués à nul autre que Voltaire. Le compère Charly (pataude allusion au Compère Laurent, soit Dulaurens, de Pascau), déploie une verve immédiatement accessible. Ses soliloques n’en sont pas, il tient salon, fortement imprégné de la présence de celles et ceux auxquels il s’adresse.

Je ne sais s’il sera étudié par des linguistes ou littéraires comme il se devrait (j’ai renoncé à toute ambition doctorale), mais que l’on adhère ou non à ses démonstrations (difficile de ne pas se reconnaître des accointances multiples), le lire, ne serait-ce que pour sourire avec lui, « langue en coin » (comme on dit en anglais), de ses trouvailles de pamphlétaire, ne peut déplaire qu’aux chagrins et rabat-joie ou chafouins (et autres invectivés par le capitaine Haddock). En revanche, sa chronique de trois quinquennats rafraîchira la mémoire des politologues soucieux de la vox populi rétive à se confondre sans réticence avec le servum pecus se résignant à tout gober.

Et la chute ? Charly incite, irrégalien, à se redresser, à cesser de prendre les vessies qu’il dégonfle pour des lanternes, à ne plus se cantonner dans un indifférent laxisme résigné. La chute de Koikilenkout est un appel au sursaut lucide. Incitation à moins courber le dos en marmonnant, contrits : « Ah, si le roi savait cela… ». Quel ou quelle que soit le souverain, ou la souveraine, d’ailleurs. Car de koikilenkout à koikilenkNout, le dérapage ne peut être exclu.

Le livre peut être commandé par le truchement d’un libraire, ou directement (14 €, port inclus, France métro), chèque à l’ordre de C. Desquesnes (Charles Duchêne/JBD, Le Voilier 1 — 5, av. des Pays-de Monts, 851160, St-Jean-de-Monts).

mercredi 31 mars 2021

Choyons nos expatriés britanniques

Laissons-les conduire, laissons-les conduire en France

Selon le Daily Express (pro-Brexit, anti-Macron) près de trois milliers d’expatriés britanniques en France pourraient perdre la possibilité de conduire un véhicule motorisé… Franchement, c’est mesquin.


Le Daily Express étant le porte-voix d’une « perfide Albion » (ce qui exclut l’Écosse et d’autres), n’en ratant pas une pour ridiculiser Emmanuel Macron (l’Union européenne aussi), ce qui suit reste à prendre avec circonspection. Mais c’est là l’un de mes dadas : tout doit être fait pour faciliter la vie administrative de nos amis britanniques vivant en France (Anglais inclus, voui, et c’est un « petit » Breton qui le leur, nous le, souhaite). Obliger des gens, nos voisins parfois, en France depuis des lustres et décennies, de devoir voisiner avec nous que 90 jours de suite (ou fractionnés) — ce qu’impose l’Espagne aux Britanniques n’ayant pu se régulariser — serait catastrophique. Pour elles et eux, et nous. Aussi, toute initiative préfectorale (donc, gouvernementale) visant à simplifier leurs démarches (ce qu’avait fait la préfecture angevine et un peu trop d’autres) vaut d’être salué, et généralisé.

Voici donc, que, selon le quotidien pro-Brexit, mesquinement, nous viserions les titulaires d’un permis de conduire britannique, sommés d’en obtenir un français.

J’ai dû, à la suite d’un AVC, repasser un test de conduite (pas donné, plus de 150 euros), et ensuite ferrailler avec l’ANTS, office très vétilleux, pointilleux. J’ai fini par aboutir (le test fut positif, &c.). Mais en soulevant plus que des mottes, de quasi-collines.

Donc j’imagine la galère de conducteurs britanniques pas trop au fait de notre culture administrative et ne maîtrisant pas parfaitement le français (la plupart en remontrant aux Français quant à l'emploi de notre langue, mais non toutes et tous).

Or, ces expatriés ne sont pas tous localisés à Nice ou Antibes, mais très souvent dans nos territoires ruraux, de Bretagne et d’ailleurs, là où ne pas pouvoir utiliser un véhicule motorisé est plus que problématique. Elles et ils ont contribué à les revitaliser ou au moins à stabiliser un tant soit peu leur déclin. Ce n’est pas négligeable.

Je ne pousse pas « un cri », j’exhale juste un soupir. Mais j’exhorte (un peu dans le vide, mais au moins, sait-on jamais ?) nos pouvoirs publics à le percevoir.

Laissez-les conduire. Ils sont des n-ô-ô-ôtres, ils régleront d’éventuelles amendes comme nouzô-ô-tres. Mais ne les exposons pas à régler celle, fort lourde, pour la conduite sans permis.

Or, tenez-vous bien, je lis ailleurs que seul le Cert, office de la préfecture de Nantes, serait habilité à traiter les demandes d’échanges de permis de conduire (pas que celles des Britanniques, donc). Bon, le site service-public.fr renseignant sur les formalités inclut une version en anglais. Quant à la carte de séjour, le délai fut fixé à début juillet 2021. Et là, le site ad hoc renvoie vers un document de cinq pages (Un PDF, c’est écrit serré, il faut zoomer) rédigé uniquement en français.

De quoi donner du grain à moudre au Daily Express. Est-ce bien raisonnable ?

samedi 27 mars 2021

Ce siècle devient celui du savonarolisme

 Le saccage des librairies, nouvelle pandémie ?

Selon André Frossard, André Malraux aurait bien dit que ce siècle « sera mystique ou ne sera pas. ». Déjà, auparavant, en 1955 notamment, il évoquait « le problème religieux ». Approximations prémonitoires ? Il semble bien que, non le mysticisme, mais les religiosités aient pris le dessus, comme en témoigne le saccage des librairies.

Bien avant le régime théocratique de Calvin à Genève (circa 1540), Savonarole avait institué (vers 1495) une dictature religieuse à Florence. Le moine catholique instaura les autodafés sur le bûcher des Vanités. Avec le saccage des librairies et les trumpismes (pro-aveuglé et anti-exacerbé), emprunts de religiosité, qui ont fini par contaminer les esprits en France, comme je le pressentais de longue date, nous y sommes presque. Le saccage des librairies n’en est pas un signe avant-coureur, mais l’un des symptômes de la pandémie qui s’étend. Cela commence par les livres cela finit par faire liquider ou pousser au suicide des Walter Benjamin (1892-1940).

Le vandalisme visant les librairies, qu’il soit anonyme ou manifestement attribuable, caractérise ces années 2010-2020. Cela relève davantage d’une pensée magique, de la manifestation de cultes, que d’autre chose. Tant la culture de l’annulation déjantée que sa dénonciation fanatique tendent à s’apparenter à des rites. Il faut s'exaspérer et s'indigner plus fort qu'en face. Psalmodier. 

Je ne vais pas renvoyer dos à dos celles et ceux s’étant attaqué à la librairie « Les Deux Cités » de Nancy (au nom du féminisme et de l’antifascisme) et leurs pendants (homophobes et néo-nazis) s’en étant pris à la librairie « La Plume noire » de Lyon. Les dégâts et agressions ne sont pas du même niveau.

Mais je rappelle qu’un libraire stagiaire parisien d’une librairie libertaire fut attaqué au couteau voici quelques temps. Invectives (Nancy) et lourdes dégradations (à Lyon, en 1997, 2016 et à présent) ne sont pas de même nature.

Mais à vouloir  — ou contribuer à — exciter (consciemment ou non) — des illuminés, ou motiver des nervis au niveau de réflexion fumeux, on finit par instaurer un climat insupportable. On ne débat ou ne confronte plus, on invective, on insulte. S’instaure puis s’installe un climat délétère.

Au nom d’idéaux se muant en convictions indiscutables, on encourage de fait la violence ordinaire. Qui peut se répercuter en rixes aussi banales que celles opposant des automobilistes en venant aux mains pour des différents dérisoires.


Entre un ayatollah Erdogan voulant faire condamner des collaborateurs de Charlie Hebdo (pour se poser en chef de file des défenseurs de son prophète), et qui orchestre les jets d’anathèmes, la limite devient incertaine, provisoire, fluctuante.

La satire, même outrancière (je pense tant Mila qu’à Charlie, sans doute plus réfléchi dans sa démarche), ne doit pas exposer à des représailles visant les personnes. Rien ne les justifie. Le droit à la critique, même vigoureuse, doit être préservé.

Mais quand je lis « fachos au bûcher ! » collé à la vitrine de la librairie de Nancy, cela me remémore aussi quelques mauvais souvenirs. D’autant que « La Plume noire » fut auparavant l’objet d’un incendie criminel.

Les totalitarismes, quelles que soient leurs motivations, poussent à la déraison, à des climats de violences. Les cultes des chefs qui vitupèrent plus fort de même. J’éprouve le mauvais pressentiment qu’ils gagnent du terrain. Que s’instaure une religiosité de boutefeux cultuels. La prédominance d’obnubilés par des causes devenues intangibles.

Est-il trop tard pour en sortir ? Ce qui semble sûr, c’est que vouloir détruire des livres, y compris ceux qui vous déplaisent, ou censurer à tout-va, n’est jamais un bon point de départ pour tendre vers l’apaisement. Ni d’ailleurs pour faire valoir et prévaloir durablement ses propres idées.

vendredi 12 mars 2021

Déménagement : joies et peines mêlées

Allez, je  déménage et débloque aussi

Un quart de siècle accumulé… Même dans un appartement parisien, pas trop exigu mais pas si vaste non plus, c’est le casse-tête. Qu’est-ce qu’on benne ! Retour sur une photo de Tom Corraghessan Boyle.


Bien, contrairement à des milliers d’autres, je crois que celle-là, je vais la conserver. Le lieu, El Mercadito (Los Angeles, 1st Street, ou Primera et Lorena) existe toujours, sans doute dans son jus ou à peu près.

C’était le 4 août 1989. Chuck Fadel, c’est le barbu brun, était monté de “Wrong” (Long) Beach, Tom Corraghessan Boyle, dit à présent TC Boyle, ou T. C. Boyle, était descendu de sa banlieue (ou quartier périphérique, j’ai oublié). Au début, le Corraghessan avait été omis par flemme, ensuite parce ce devenait plus commode de forcer le corps du nom de l’auteur davantage que celui du titre du livre.

Je le consigne, car même si ceci est un blogue-notes personnel, ce qui vous m’autorise à vous gonfler avec des trucs inutiles, nonobstant, je n’en renonce pas moins à prendre de la hauteur…

Or donc, pour l’histoire de la littérature et de la mercatique, je suggère une piste de recherche : à partir de quand et de quels tirages, les patronymes prennent, en force de corps et encombrement, le pas sur celui des titres des ouvrages ? Vaste champ d’investigation. Que marque un retour temporaire à un relatif équilibre ?

Pour Tom, je vous laisse consulter les images via Google. Voici déjà longtemps, avec Sandye Utlley (décédée en 2007), nous collections toutes les couvertures des livres de Tom sur tcboyle.net. Enfin, en onze langues (il nous en manquait quelques unes). Il est d’ailleurs peut-être significatif de comparer. Récemment, les couvertures des versions allemandes (Tom est une vedette en Allemagne, ses lectures rassemblent de petites foules), marquent un léger retour à l’équilibre avec la version poche de Sprich mit mir (Talk to me).

On pourrait aussi se demander à quel niveau multilingue de traduction les titres originaux de certains livres sont conçus en rapport. Je crois avoir déjà consigné que je m’étais fait retoquer Aux diables Vauvert pour World’s End (devenu Au bout du monde, platement, et pourquoi pas), je n'insiste pas.

Si je ne devais pas retourner à mes cartons, je chercherais à voir ce qu’il est devenu de The Terranauts (Les Terranautes) en une vingtaine de langues.

Bien, je doute très fort que cette photo finisse sur l’album en ligne de l’auteur. Comme je doute que d’autres, dispersées, dans les caves de mes enfants ou d’amis ressortent un jour… au jour.

Pour les touristes, un peu d’info pratique. El Mercadito de Boyle Heights (pure coïncidence) regroupe trois restaurants. Dont El Tarasco (évoquant l’empire Purépecha). C’est vaste, pas besoin de réserver, sauf si vous tenez à avoir une vue sur l’église de la Virgen de Guadaloupe. 

mercredi 10 mars 2021

Meghan et la couvrante de la reine : dévasté, je suis !

 Mais comment supporter si pire ?

Atterré, dévasté, les superlatifs me manquent. Dans une limousine royale, on se caille les genoux ! Il y a vraiment quelque chose de pourri au royaume rosbif.


Le Daily Mail a déniché une vidéo de juin 1918, filmée par une particulière, montrant Sa Majesté partageant une couvrante avec l’alors duchesse Meghan Markle. Ce, dans une tire non identifiée, que je subodore être une Bentley.

Cela me dévaste, me navre, car des souvenirs atroces me reviennent à la mémoire. Comme quand, quittant Strasbourg par moins 16 centigrades, à bord de notre Renault 4L, trois vitesses de l’époque antérieure, nous affrontions la froidure pour rejoindre Angers, puis Nantes. Nous d’accord, mais une Reine et une duchesse ?

Accablant, qu’écris-je, dévastateur. Les Britanniques entretiennent toute une firme dont les bagnoles ont un chauffage défaillant. Quelle gabegie ! Et dire que l’on se plaint en France du piètre train de vie des sénateurs !

Or donc, face à Oprah, Meghan a fait grand cas de ce gracieux geste de la reine étendant sa couverture bleue (en cachemire ? Alpaga ? Même pas, en bure sans aucun doute, mélange de rebuts de laine et de fibres végétales qui gratouillent).

Et puis, franchement, la scène se déroule dans le Cheshire. Le palais n’était même pas capable de leur trouver des chats pour les tenir au chaud ?

Un chat chacune, tandis, oh comme c’est horrible et affligeant, le palais n’avait pensé qu’à fournir une couverture à la reine, et aucune pour la Sussex. Ce n’est pas de l’anti-jeunisme éhonté, cela ? Tout une couverture pour la doyenne, rien pour la petite dernière de la famille.

Cela étant, je compatis à l’éndroit de Meg, personne ne lui avait donc dit que si, pour l’occasion, la reine était coiffée d’un chapeau, elle devait l’être de même. On en a fait « une fille en cheveux ». C’est bien la preuve du dédain du palais voulant ridiculiser la duchesse.

Meg est bien trop indulgente. Condamnée à être trimballée dans des tires glaciales, privée de bibi, mais comment a-t-elle pu endurer toutes ces humiliations ?

Élevons le débat. Rappelons-nous Bibiche (Claude Pompidou), toujours mise en valeur par l’Élysée et la République. Jamais une fausse note. 32 tenues et huit chapeaux pour aller rencontrer Richard Nixon, en mars 1970. La République est bonne fille, la Monarchie rosbif si pingre... Sur ce point, crcucial, alors qu'il est plus que temps de recadrer l'Entente cordiale, le silence de Brigitte Macron reste assourdissant.

Tandis que la pauvre Meg, tout pour Kate, rien, ou si peu pour elle. Même pas un galurin, voire un bob, un tam o’schanter à trois-pence-six-demi-sous.

C’est soir de lamentations, d’arrachage de tifs dans ma chaumière, plongée dans la pénombre du couvre-feu (j’attends le rappel d’EDF pour les impayés). Consolation, il y a plus malheureuse que moi-même ?

Mais reprenons de la hauteur : Meg, Harry, rien n’est perdu. Vous saurez rebondir. Humiliations et perfidies n’ont qu’un temps. Foin d’élégie à la voix gémissante (Chénier, A.), mon soutien vous est tout acquis.

L’Eurovision fera-t-elle l’apologie du démon ?

Les chrétiens chypriotes font fort

Tempête dans un îlot : les orthodoxes chypriotes veulent exorciser la chanteuse Elena Tsagrinou car sa chanson retenue pour l’Eurovision serait un « hymne à Satan ». Allons donc…


Plus les proclamés progressistes cherchent des poux dans la tête de presque tout un chacun en avançant les prétextes les plus divers, voire infimes, plus l’autre bord surenchérit. Cela se passe à Chypre, mais c’est significatif d’une vague de fond internationale.

Les orthodoxes chypriotes se prétendent offensés, offusqués, et bien pire, car Chypre présentera à l’Eurovision une chanson intitulée El Diablo. On peut présumer que les paroles, en anglais, sont vaguement comprises. L’interprète, la Grecque Elena Tsagrinou, chante les tourments d’une jeune femme qui aurait donné son cœur au diable. Soit à un mauvais garçon surnommé El Diablo. Eh bien si, cela doit casser cinq pattes à un canard…

Tenez-vous bien, cela proclamerait « la soumission de l’homme aux ténèbres et à l’humiliation. ». Et à rallier ce que dénonce QAnon ? Et la Salsa du démon (Grand Orchestre du Splendid), blasphématoire ? La culture de l'annulation va-t-elle pousser le prélat des Gaules à l'expurger ? La Java du diable, de Trenet ? Et le Johnny, qui voulait que le diable lui pardonne ? Vite, urgence, si les oreilles des chères petites têtes blondes étaient heurtées par ces appels aux cultes sataniques, péril démoniaque en nos demeures. Le soir, près de l'âtre, dans nos chaumières, Belzébuth s'infiltre. Mais j'ai mes rameaux trempés dans l'eau bénite (ma mère-grand m'aspergeait ainsi en lançant des invocations : « c'est le diable qui te pousse ! »). À présent, quand j'enjoins les prétendus « islamo-gauchistes » à se faire circonscrire, exciser et infibuler, voilà que je deviendrai islamophobe... Ben, je me souviens d'un temps où, pour étudier en lexicologue le jargon des commerçants yéménites, un jeune chercheur se convertissait (pour faciliter ses recherches), au mahométanisme. Ses potes n'en pensaient pas moins (lui non plus d'ailleurs). On marche sur la tête, et la migraine guette. Si cela se trouve, Elena Tsagrinou, comme avant elle le curé d'Ars, finira bienheureuse.
Laissez-lui un chance, laissez-lui une chance ! (blague rigolote sur les blondes ; allez, me voilà sexiste, je cumule, j'aggrave ignominieusement mon cas). 

Le siège de la télévision publique chypriote a été cerné par une manifestation, des croix et des banderoles ont été déployés, des hymnes chantés. Le Saint Synode s’est prononcé, il faut substituer à la chanson incriminée, si ce n’est un cantique, du moins un truc célébrant les traditions, l’histoire et la culture locale.

Faute de disposer d’une Sœur Sourire locale (Dominique, nique-nique), le synode se contente de mettre El Diablo à l’index mais suggère des pistes créatives.

Le président de la chaîne s’est cru, tout comme le gouvernement chypriote, obligé de rétorquer qu’il s’agissait d’interprétations abusives et montées en épingle.

Sur le clip, l’interprète se déhanche, et vocalise, comme sans doute les autres concurrentes. C’est une guimauve assez enlevée et entraînante, plutôt convenue.

Mais le parti nationaliste Elam a embrayé. La chose prend des proportions faustiennes.

On pourrait certes hausser les épaules mais toute ressemblance avec des débats aussi oiseux qu’outranciers, avec échanges d’invectives croisées, abus de langage, ce qui se constate à présent partout pour un peu tout et n’importe quoi n’est pas tout à fait fortuite.

Bien, la Turquie ne s’est pas déjà emparée du sujet pour envahir la partie sud de l’île, mais s’il s’agit de repousser le Malin, rien ne doit être exclu… De nos jours, n’importe quoi peut prendre des proportions démesurées

lundi 8 mars 2021

Megxit : les prisonnières de Windsor Castel

Tout ça pour ça, ce serait « de la bombe » ?

Ce qu’il faut retenir de l’échange entre Oprah, Harry et Meghan, c’est la marque et le prix de la robe de Meg. Hélas, j’ai oublié


Heureusement qu’il y a Google. Or donc, la robe de Meg, qu’on aurait pu croire dénichée chez Noz, est de la maison d’un certain George et coûte un peu plus de deux salaires mensuels d’un gilet jaune au Smig. Le double, paraîtrait-il (voir Fox Business News) de la tenue d’Harry. Pour les chaussures, le suspense reste insoutenable…

Je m’étais promis de me coucher avant la diffusion de l’événement majeur du siècle, et puis, et puis, je n’ai pu m’empêcher de visionner le début. Et d’aller faire un tour sur le site du Mirror, qui indiquait la marque et le prix de la robe.

Ce n’est pas du sexisme, cela ? La totale sur la robe de Meg, juste le prix du veston et du pantalon d’Harry ?

Heureusement, il y a Harper Bazaar, qui indique qu’Harry a ressorti un ensemble porté en octobre 2018, puis le 8 mai 2019. Et qu’il s’agit d’un J.Crew. Le modèle n’est même pas indiqué. On ne sait même pas combien de tels costumes garnissent son coin rangement.

L’angle sociétal de l’entretien exploité à fond, c’est que Untelle ou Untel se serait… quoi ? Inquiété ou interrogé à propos de la carnation du futur Archie. Ben, j’aurais pu avoir un petit-enfant métis, et j’aurais pu aussi m’interroger, même à haute voix autour de la machine à café (si je n’avais pas été chomedu à l’époque). So, what else ? Si Meg avait été la princesse d’un pays d’Afrique, il y a de fortes chances que l’entourage, pour bavarder, ait pu émettre cette interrogation. Et alors quoi ?

Faire du sociétal banal un fait de société lourd de présumées significations c’est tirer à la ligne, faire pisser de la copie. Donc, je m'abstiens de poursuivre.

On aura retenu que les princesses de la cour anglaise sont un peu comme dans un donjon du château de Windsor. Et que ce n’est pas rigolo tous les jours. Voire, limite insupportable. Faible révélation.

Les réactions de la presse anglophone étaient prévisibles. Pro-Meg ou pro-Firme comme la veille et l’avant-veille. Si ce n’est dans l’entre-deux. Ce qui s’accompagne d’un soupçon de compassion ou de sympathie pour le Harry.

Sinon, il paraît que si Archie Harrison Montbatten-Windsor ne peut être prince, c’est en raison d’’une décision de George le cinquième en 1917. Tout au plus peut-il prétendre à devenir comte de Dumbarton (si j’ai bien tout compris). Franchement Opraph, avant de mener un tel entretien, on se documente à fond.

Saura-t-on jamais quelle robe portait Meg lors de son premier mariage en catimini, et si l’Archevêque de Canturbury avait sous sa chasuble un slip français ?

Franchement Oprah n’est pas allée au fond des choses essentielles. Heureusement, en France, nous avons Stéphane Bern. Lequel, en alternance, tape sur Meg et la soutient. Chacun sa déontologie.

Et les Monaco, dans tout cela ? Qu’en disent-ils et elles surtout ? Ne jamais chouiner, ne jamais commenter ? Allez Albert, allez Charlène, ne restez pas sur un petit coup de mou. Un petit point de vue pour les Images du monde ?

Meg, d’accord, a souffert, mais Claude de France, confinée en son château de Rouffillac (Dordogne), c’est-y pas plus terrible ? Comme quoi, tout est relatif.

J’en profite pour saluer au passage l’ami Stan, qui va quitter sa caravane du Clion pour un studio à la Birochère (Pays de Retz). J’espère que cela ne lui montera pas à la tête et qu’il n’exigera pas qu’on se déchausse avant d’entrer pour respecter le protocole qu’il ne pleuve ni ne vente. Sur ce, Kenavo.

 

samedi 6 mars 2021

Blast (Denis Robert), vite, le site

Blast pourra mieux faire et fera encore mieux

Spécial copinage, je me sens obligé de signaler le lancement de Blast, média réunissant autour de Denis Robert une équipe de journalistes de qualité. Ce qui n’empêche pas un certain recul…


C’est bête, mais c’est ainsi : c’est en découvrant, sur le site de Causeur, un droit de réponse de l’association Anticor, que je découvre, avec retard, l’existence du nouveau média, Blast.

J’en étais resté aux démêlés de Denis Robert avec la chaîne de LFI, Le Media. Et puis, Trump et le reste, on ne peut pas suivre toute l’actualité. Erwan Seznec, de Causeur, avait estimé que l’association Anticor roulait « pour la gauche de la gauche » et en voulait pour indice que sa présidente soutenait « un projet de web-TV lancé par le journaliste Denis Robert, Blast ».

Denis Robert est un peu davantage qu’une connaissance. Nous sommes tous deux issus de la presse un temps définie « ndépendante d’expression locale », nous avons tous deux collaboré à Libération. Et puis nous avons des relations amicales. Mais distantes. Ce qui fait que j’ignore ses réflexions politiques les plus intimes, mais en m’en tenant aux actes, je ne vois pas ce qui permet de le situer à la « gauche de la gauche ». Ou il faudrait alors considérer alors que toute expression n’étant pas clairement de droite vous renvoie à l’extrémisme gauchisant.

Les faits sont les faits, et si l’enquête d’Erwan Seznec sur Anticor est bien étayée, cela n’en fait pas, même si on sait que Causeur ne se situe pas tout à fait à gauche, un brûlot d’ultra-droite. Cela étant, le droit de réponse tient la route. Tant bien même élude-t-il certaines affaires de cuisine interne (dont le Canard enchaîné s'était fait l'écho sans les monter en épingle).

Cela étant, l’argumentaire de Blast, levant des fonds sur KissBank suscite de ma part quelques réserves. Certes, ce n’est pas nouveau, la majorité de la presse est aux mains de milliardaires, mais je ne vois pas l’intérêt de pointer, en particulier BFMTV. Ni de soutenir que les chaînes d’infos « nous abreuvent d’informations auxquelles nous ne croyons plus. ». Ces chaînes répercutent des informations, et si des informations ne nous plaisent pas, si elles sont vérifiées, recoupées, tant pis. Je vois la terre beaucoup plus plate que sphérique, je ne la sens pas trop tourner. Et alors ? C’est ballot, mais j’estime que le pluralisme de l’info reste indispensable, et que des appels sous-jacents à susciter une communauté de points de vue convergents n’est pas très sain. J’admets qu’il s’agit là d’un mauvais procès, d’autant que Blast s’adressera à tout le monde. En aucune manière Blast ne soutient qu’il vise à l’hégémonie ou au repli sur une communauté. Cela, ce ne serait pas Denis. Lequel n'est pas du genre à « servir la soupe ».

Il se trouve nonobstant que quand je lis que l’équipe s’appuiera aussi sur « des journalistes reconnus pour leur intégrité et leur engagement », j’aurais préféré que l’argumentaire ne mentionne que l’intégrité ; je veux le mettre sur le compte d’une maladresse, bien que l’engagement ne soit pas disqualifiant ou gage présumé d’une moindre intégrité. Au contraire d’ailleurs, et la médialogie sait ce qu’il en est d’une neutralité de façade.

Mon second amical reproche tient à mon plus fort préjugé. L’audiovisuel me gave.

Certes, Salomé Saqué traitant de la campagne électoralo-sanitaire de McFly et Carlito pouvait difficilement se passer de documents audiovisuels. Mais pour sympathique que me soit Salomé Saqué, me taper 18 min d’un sujet qu’un bon « papier » (en encre d’Internet) aurait pu fort bien exposer pour l’essentiel me paraît trop chronophage. Je suis un vieux grincheux scrogneugneux partisan quasi inconditionnel de la presse écrite, féal limite sectateur, et même, allez, j’ose, engagé pro-écrit.

Je veux bien concevoir que, pour lever des fonds, mettre la charrue site avant les bœufs audiovisuels n’était pas vraiment idoine. J’admets que 18 min, c’est plus sobre que le baratin de la toute aussi sympathique Tatiana Ventôse (26 min) sur quasiment le même sujet « Macron, influenceurs et propagande ». François Ruffin fait à peine moins pire (23 min), toujours à propos du duo McFly et Carlito.

En sus le câble de mes écouteurs est un peu trop court et je dois me pencher en avant. Nul besoin de passer des minutes à se remémorer ce qu’écrivait Jean Yanne, vers 1975 : « les élections présidentielles… c’est du chobizenesse ». Quoique... McFly et Carlito (enfin, l'usage en étant fait) me semblent plus dignes d'intérêt que Harry, Meghan et Oprah. 

Bien, j’ignorais tout de McFly et Carlito, et j’assume de rester idiot (il paraît que les prochains duettistes seront Néo et Swan, allons bon…). L’essentiel, c’est ce que dit Denis Robert de Blast (sur le site LVSL) : « nous ne sommes pas un média partisan, nous ne soutiendrons aucun candidat, ni aucun parti. ». Cela me semblait d’avance évident, cela va encore mieux en le signifiant.

vendredi 5 mars 2021

Neanderthal et les bonobos, Nobel de la Paix

Première gaffe lourde de Joe Biden

En conquérant de l’inutile, prompt à susciter une polémique dérisoire, j’en appelle au Comité Nobel norvégien, et propose les bonobos pour le Nobel de la Paix. Quant à Neanderthal, charitablement, j’exonère Joe Biden mais condamne solennellement la Maison Blanche.


Or donc, ne pouvant tourner son attention partout, Joe Biden a comparé les décisions de gouvernants d’États voulant renoncer aux masques, avec les prédécesseurs de Sapiens. Pas la peine d’en faire tout un foin. Mais quand la Maison Blanche, par la voix de Jen Psaki, la porte-parole, appuie la bourde du président, je me dis que Joe Biden est bien mal entouré (Jen Psaki de même…).

Le musée Neanderthal de Mettman (Allemagne) a réagi, mais de très nombreux anthropologues, de France, d’Espagne, et d’autres pays, se devraient, à mon humble sens, d’éclairer la lanterne de la Maison Blanche. Cela fait des lustres, voire davantage, que la présumée infériorité intellectuelle et manufacturielle, et même artistique, de Neanderthal, par rapport à Sapiens, est battue en brèche…

Petit bond statio-temporel, la plupart des actuels Palestiniens et des Israéliens sont sans doute les composantes d’un même ancien peuple. Et sans visée révisionniste aucune, j’incite, qu’écris-je, j’exhorte une nouvelle fois l’une de ses composantes à ne pas s’approprier la notion d’antisémitisme. Autant pisser dans un violon, certes, mais je fais semblant de croire aux vertus pédagogiques de la répétition.

Et les bonobos dans tout cela ? Mais c’est l’évidence même, cela tombe sous le sens. Fragilisés par la déforestation et le braconnage, les bonobos n’en réussissent pas moins à survivre quasiment autant que les chimpanzés.

Ce qui, je le remarque au passage, contredit les interprétations abusives du darwinisme. Lequel n’avait pas soutenu, que je sache (mais j’ai pu oublier), que les plus agressifs , étaient les plus aptes à survivre.

Les bonobos s’entraident davantage que d’autres espèces. Leur apport à l’espèce humaine n’est certes pas de leur initiative, mais si, notamment, nos anciennes conceptions sur les prétendues supériorités de races sur d’autres ont régressé, c’est aussi à l’intérêt porté sur les bonobos qu’on le doit en assez forte partie.

Selon Claudine André, pour les bantous, bonobo pourrait signifier « l’ancêtre des ancêtres ».

En décernant aux bonobos le Nobel de La Paix, le comité ferait coup double : à la fois remettre en question l’infériorité longtemps présumée à tort de Neanderthal, vu que la part de Neanderthal en nombre de nous n’est pas forcément la plus mauvaise ou belliqueuse, et inciter peuples et nations à davantage de coopération.

Bien, si cela défrise trop le Comité d’attribuer le prix à une espèce animale, il peut toujours me le décerner pour avoir avancé cette brillante idée, dont je me félicite.

Cela étant, je veux bien concéder que Claudine André serait aussi bien, voire mieux, qualifiée.

De toute manière, je passe mon tour, la date limite des candidatures 2021 fut close le 31 janvier dernier. Mais comme il paraîtrait que Lacan aurait dit, selon Sollers, que « ce qui est forclos du symbolique ressurgit dans le réel », pour 2022, les bonobos conservent de bonnes chances de l’emporter.

Je n’irai pas jusqu’à suggérer aux féministes militantes de montrer davantage leurs fesses pour renforcer l’empowerment, comme le remarque le CNRS à propos des bonobos femelles, ni à conseiller aux Femen de montrer plutôt le bas que le haut (cela, c’est « écrire pour Google », un travers que je me concède à l’occasion), mais toute réflexion est utile à pondérer. Surtout les plus farfelues (les bonobos avaient-elles inspiré à Marcel Duchamp son L.H.O.O.Q. de 1919, allez ssavoir ?). Toujours est-il qu’après l’apport des bonobos à l’histoire de l’art, il me semble plus qu’urgent de se pencher sur leur contribution plus large, à l’histoire de l’humanité. Un Nobel serait un premier pas (pas si petit pour les femmes et les hommes, comme aurait pu le dire Neil Amstrong). Accorder le Nobel aux bonobos serait plus approprié que de chercher à décrocher la Lune. Pourquoi ne pas mettre cette suggestion en orbite ?