mercredi 27 mai 2020

Gastronomie :sublimons la coquillette !

Les coquillettes en tout ses éclats par ***

J’aurais bien sous-titré « les coquillettes en tous leurs éclats », mais heureusement un sec de rédac’, premier saucier-titreur, a subtilement su « sublimer » mes résidus de coquillettes passées au pilon. Question de syntaxe au passage : à combien de coups de mortier faut-il accorder « passé » (passés) avec résidus ?
Pour « sublimer » la coquillette, il vous faut la coquillette. Celle du maistre pastier Untelo di Semproniocosa du domaine de San Vincenzo, car qui dit conchiglietta dit Campanie et nulle part ailleurs. Mais si vous ne pouvez vous faire livrer rendez-vous chez votre traiteur italien et contentez des conchigliette Piccole nº 53 de De Cecco à lenta essiccasione al acqua freeda di montagna, qui conviendront à la la rigueur. Il vous faudra tout d’abord, un mortier et un pilon en fonte japonais (le Satake Nabe reste recommandable). Évittez les instruments en marbre, céramique, granit, et surtout en bois qui ne vous permettront pas d’obtenir la granulosité requise. Pilez sans modération.
Ensuite, à l’aide d’un cuit-vapeur, surveillez la cuisson qui ne doit surtout pas être excessive. Réservez puis préparer votre mélange beurre demi-sel de Guérande ou Noirmoutier, foie gras aux éclats de truffes, trait d’huile de noix. Faites revenir les éclats, passez au chinois, laissez reposer, réservez.
Pour la suite tranchez soigneusement trois tranches de tournedos de bœuf de Kobé, deux très ultra-fines qui entoureront dans la poêle la principale servant de garniture des éclats de coquillettes. Avant que cette dernière soit saisie, interrompez la cuisson, jetez les deux fines tranches (laissez tiédir avant de fournir au labrapoodle jappant d’excitation).
Dans la poêle encore tiède, nappez le fond du mélange éclats/beurre-foie gras, ajoutez quelques morilles (morchella esculenta) émincées en lamelles, faites revenir votre tournedos des deux côtés sans jamais trop remonter en température.
Et voilà, vos éclats de coquillettes sont prêts à être dégustés. Les solides appétits accompagneront d’un risotto nature.
Je ne sais si vous l’avez remarqué, mais pendant la durée du confinement, nos quotidiens ont fait monter en volume leurs rubriques culinaires. Le Monde , ce jour, propose six recettes sur son site, dont « trois façons de sublimer la fraise », une « salade de pois chiches germés » (à « placer dans un germoir recouvert d’une gaze et incliné pour que l’eau résiduelle puisse s’écouler », les pois devant être rincés « trois fois par jour »).
Ce jour, Le Figaro vante l’endive de Picardie (et non le chinon ou l’endivez bretonne) qui est mise « en majesté » par le chef Anthony Denon. Attention, cette picarde doit être fumée et non braisée. Je n’ai pas consulté les détails de la recette du chef, mais j’ai vu la photo et remarqué surtout un jaune d’œuf, des dés de comté et ds cerneaux de noix C’est plutôt l’œuf qui m’a semblé « mis en majesté » (peut-être d’ailleurs par un jet de vernis en bombe : quand on connaît la cuisine photographique du culinaire, cela vient à mauvais esprit de mon genre). Le site du Fig’ a désormais sa rubrique « cuisiner déconfiné ». Je ne pouvais rester en reste. Celui de la sauce des palettes à la diable (celles d’Auchan ou de Lidl, par exemple, en rebondis sachets) Idoine pour des epâtes par exemple (mais optez alors pour des coquilles et non des coquillettes ou des pâtes alphabet), du riz, &c.
Mais comme je me prépare à une extension du déconfinement, je crois que ma rubrique culinaire restera mort-née. D’autant que dans «  le monde d’après », à Paris tout au moins, les distributeurs de gel hydrochose débiteront de l’eau bouillante : on aura pris le pli de manger dehors des nouilles de riz et des soupes en emballages en carton. Ce sera ma rubrique « votre menu allocation chômage ». Genre soupe de lentilles arôme (artificiel) crustacés. Bon appétit quand même…

lundi 25 mai 2020

Accréditations religieuses à la Maison Blanche


Déclarations de foi requises pour les journalistes étasuniens

Prouver à Kaylegh McEnany, la bimbo sur le retour devenue ixième porte-parole de la Maison-Blanche qu’on a bien été circoncis suffira-t-il pour être un journaliste accrédité auprès de Donald Trump ? Ou faudra-t-il présenter un document émanant d’une autorité religieuse datée de moins de trois mois.
Je me souviens du temps où, pour obtenir un visa de certains pays musulmans, il fallait que je présente un certificat de baptême (valant de fait élément de preuve de non appartenance à la communauté hébraïque). En Trumpland, est-on en passe d’y revenir, au moins pour les journalistes accrédités par la Maison Blanche ?
Kaylegh McEnany est une superbe blonde fournissant régulièrement de quoi augmenter le nombre des « blagues de blondes ». Cela va de la nuance « blonde belge » (pas de sic, bien lire belge et non beige, en référence aux blagues innocentes, voire affectueuses, visant nos amis d’outre-Quiévrain) aux énormités malveillantes (contre Obama par exemple) dénuées de tout fondement. L’une des moindres fut de rétorquer à propos de mensonges absurdes de Trump : « Il ne ment pas, devinez qui ment ? La presse ment. ».
Sa toute dernière consiste à filtrer les journalistes accrédités auprès de la Maison Blanche, en suggérant au passage des questions à poser au Donald. De ce point de vue, peu à redire, tout est dans la manière. Je me suis déjà vu suggérer habilement des sujets à aborder par des attachées de presse, de manière pertinente. J'ai même une fois sucré une déclaration intempestive d’un CEO qui aurait pu avoir des répercussions en bourse (sans bien sûr profiter du tuyau et impair involontaire). Ce de mon propre chef, le dérapage ayant été glissé sans être remarqué par la dite attachée de presse. En revanche, je me suis refusé à soumettre des questions à l’avance à quiconque (des confrères l’ont fait, mais la pratique est détestable).
Or donc, voici que la faramineuse Kaylegh McEnany s’est autorisée à interroger des journalistes à propos de leurs convictions religieuses, en leur demandant s’ils étaient ou non favorables à ce que les lieux de culte restent ou non accessibles au tout venant, quel que soit le nombre des fidèles s’agglomérant à leur guise.Il faut dé-con-fi-ner, et en priorité temples, églises, mosquées, synagogues et autres lieux de cultes (des Elks, des confréries plus ou moins confessionnelles).
Même Chris Wallace, de Fox News, en fut horrifié. Il l’a très vertement exprimé.
Quant à Trump, reconnaissons-le lui, il a signé un chèque de 100 000 USD pour la recherche médicale. McEnany s’est empressée de poser en montrant le chèque, c’est de bonne guerre électorale. Bon, tout le monde a pu prendre connaissance des données bancaires du Donald, mais ce n'est qu'une bévue vénielle. Dont acte.
À part cela, Trump met toujours et encore la pression sur les gouverneurs pour qu’ils mettent fin au confinement dans leurs États. Mélangeant encouragements et menaces (par exemple faire déménager une institution fédérale de Caroline du Nord dans un autre État, pour le moment, il ne parle que de déplacer la Convention nationale républicaine, prévue en août). Lesquels, ou laquelle, comme Gretchen Whitmer (Michigan) admet publiquement de s’abstenir de critiquer Trump de peur que les fonds fédéraux soient diminués. Bah, le nombre de morts n’est que de 98 000 (grâce à Donald Trump qui se targuera d’avoir obtenu qu’il ne dépasserait pas 100 000) et par rapport à l’Obamagate, il faut bien sûr relativiser.

Brexit : le grand remplacement progresse


Royaume-Uni : les continentaux dehors

Ne nous leurrons plus. Aucun accord soigneusement négocié sur le Brexit ne semble plus envisageable. Et si nous n’ambitionnons pas de bouter l’Anglois hors de France, la réciproque ne semble pas du tout envisagée outre-Manche.
Je plaide évidemment pour revitaliser la Auld Alliance, et que nos concitoyens écossais puissent, en France, redeviennent automatiquement des binationaux. Malheureusement, le gouvernement écossais n’est pas en mesure de garantir la réciproque, limité qu’il reste dépendant des mesures décidées à Downing Street.
L’un des points cruciaux (outre les droits de pêche) d’un accord après Brexit restait la libre circulation et les conditions de résidence des ressortissants européens au Royaume-Uni. Avec, en contrepartie, le maintien de facilités pour les Britanniques expatriés dans l’Union européenne.
Subrepticement, avec sa duplicité légendaire, la « perfide Albion » et son ministère de l’Intérieur ont trouvé des prétextes pour éviter d’accorder le statut de résidents aux aliens, et autres étrangers de plus en plus indésirables.
Il faut concevoir qu’une partie de l’île, comprenez l’Angleterre, veut préserver et renforcer sa splendide isolation. D’une part, il est à présent réclamé que la police des frontières puisse pénétrer dans les eaux territoriales françaises pour refouler les immigrants embarqués dans des canots ou bateaux de fortune : au cas où des Français de France se mêleraient subrepticement aux Maliens ou Afghans ou autres nationaux pour gagner Londres comme après Dunkerque.
Mais à présent il s’agit aussi de repousser des résidents européens de (parfois très) longue date. Le moyen couramment employé consiste à leur refuser un statut de résident : faute de quoi, pas moyen d’ouvrir un compte bancaire, de louer un logis ou d’obtenir un emploi. Mais on leur réclame à présent, s’ils ambitionnaient une naturalisation, aussi la preuve qu’ils aient cotisé à une assurance maladie, rétroactivement. Ce n’était plus une condition impérative, ce l’est redevenu. Il en coûte en moyenne 1 300 livres.
Selon une certaine Laissa, citoyenne européenne, interrogée par The Independent, il lui fut intimé de prouver qu’elle avait souscrit une telle assurance depuis… 2013. Avec le confinement, les démarches administratives ont été rendues difficiles, mais selon le confinement, déjà 400 demanderesses ou demandeurs d’une naturalisation se seraient vues rétorquer ce nouvel argument. Je n’ai pas très bien compris si le but de la manœuvre consiste à inciter les étrangers, Européens ou autres, à retourner dans leur pays d’origine pour solliciter un visa qui leur serait ou plus sûrement non accordé. Sauf s'ils peuvent aligner de forts revenus annuels.
Il s’était produit un précédent, visant des membres de pays du Commowealth, et notamment ceux de pays des Caraïbes. S’ils sortaient du Royaume-Uni et désiraient rentrer, quel que fusse leur nombre d’années de résidence, l’entrée leur était refusée.
La prochaine étape sera-t-elle la déportation des indésirables après juin 2020 ? Cela pourrait concerner 900 000 personnes selon diverses estimations. Quant aux autres, « régularisés », le but semble être de les dégoûter de rester.
Selon le gouvernement britannique, 3,4 millions de ressortissants de l’UE auraient demandé un statut de résident permanent et 38 % d’entre eux l’auraient obtenu. Mais les autorités prennent leur temps pour examiner les dossiers, et au fur et à mesure, des conditions restrictives sont appliquées. S’il n’est pas question de déporter automatiquement les recalés, celles et ceux qui désireraient quitter provisoirement le Royaume-Uni risquent très fort de ne pouvoir être de nouveau admis. Mais une fois le statut obtenu, encore faut-t-il le prouver aux interlocuteurs (employeurs, loueurs, banquiers, &c.). Sauf qu’il n’est pas délivré de carte de séjour ou tout autre document physique. La preuve se fait « en ligne » mais la consultation en ligne peut renvoyer “service curently unavalailable due to maintenance” ou un message d’erreur du type : “we can’t show you your record ”.Ou autre subtils Catch-22 informatiques. C’est perdant-perdant le plus souvent. Le site de l’organisation The3million, co-fondé par deux Français, Nicolas Hatton et Christophe Gaspard, recense tous ces gremlins et glitches fort peu fortuits.
De toute façon, Michel Barnier et le négociateur britannique, David Frost, se renvoient mutuellement la balle d’un blocage des négociations. Et si aucun accord ne régule la rupture, le Royaume-Uni prendra les mesures qui lui conviendront (ce qui agréera la majorité conservatrice). Et en attendant l’issue, s’il lui prend l’idée de fabriquer une catégorie de « coronavirés » expulsés en charters, on ne voit pas trop ce qui pourrait l’en dissuader.
Espérons que, côté français au moins, vis-à-vis de nos amis britanniques résidant en France, il saura être fait preuve d’une moindre, comment dire ? Perversité et duplicité administrative ?

dimanche 24 mai 2020

Covid : « quinine » out, Beuh in ?


Le cannabis mieux que la nicotine contre le virus ?

Inhalations, bains de bouche et gargarismes au cannabis retarderaient-ils la propagation du coronavirus dans l’organisme ? Qu’il soit bien admis que je ne recommande pas de faire macérer de la marie-jeanne dans du désinfectant pour se rincer la luette. Et perso, j’attendrais la version suppositoire au cannabis, histoire de prendre du recul.
Or donc, la « quinine » ou ses dérivés, qui n’ont pas d’effet sur le par de Donald Trump sur un parcours à neuf ou 18 trous, se voit plus que controversée pour traiter les suites de la covid.
Avant de poursuivre, je déclare que je n’ai aucun conflit d’intérêt avec les laboratoires concurrents de celui de Lidl qui produit le W5, « gel-wc-javel » qu’aurait pu préconiser Donald Trump si le Trump Group en avait commandé des quantités industrielles. Et tout comme le président étasunien, je recommande de prendre un avis médical avant de faire macérer des nicorettes™ ou de la beuh dans du W5. Tenez-vous-en à la distanciation et aux gestes barrière.
Toujours est-il qu’une équipe pluridisciplinaire de l’université de Lethbridge (Alberta, Canada) vient d’observer que des extraits de plants de cannabis forts en CBD (ne me demandez pas ce que ce peut être) retarderaient la propagation du covid dans l’organisme. « En clair » — pour d’autres que moi — l’anti-inflammatoire cannabinoïde cannabidiol aurait des effets sur les « as-deux » (ACE2 dans le texte), des  enzymes. Et que l’absorption par la muqueuse orale, sous forme de bains de bouche, de gargarismes (pour les inhalations et les fosses nasales, c’est moi qui extrapole), pourrait avoir des effets bénéfiques, freinant la propagation du SARS-CoV2.
Toujours est-il que l’équipe en question collabore avec Pathway Rx et Swys Inc., qui mettent au point des traitements à base de cannabis ou dérivés. Et que cet effet d’annonce, relayé par CTV News, ne peut nuire à ces compagnies.
Pour le moment, il ne s’agirait que d’une thérapie d’accompagnement mais qui pourrait devenir préventive. Mais, bémol, seuls une petite douzaine d’espèces de plants (parmi les 400 testés), selon le Calgary Herald, seraient susceptibles de fournir des extraits efficaces. En sus, pour le moment, les essais ont été menés sur des modèles de muqueuses en 3D, les essais cliniques devant suivre.
Et comme par hasard, cela supposerait d’assez lourds investissements. En sus, aucun candidat vaccin à base de cannabis ne semble déjà pouvoir être envisagé. Mais cela permet au moins de solliciter une forte aide gouvernementale, suggère le Calgary Herald. L’équipe, formée autour d’Anna, Olga et Igor Kovalchuk ne démentira certes pas.
Pour qui voudrait en savoir plus, le PDF de la publication (12 pages, mais il y a des images et des graphiques) est librement accessible.
Jusqu’à nouvel ordre, aucune étude n’a encore, à ma connaissance, été menée sur la Jouvence de l’abbé Soury dont on vante les effets vasculoprotecteurs. Mais si on ne cherche pas, c’est un peu comme pour le tiercé ou le loto, on ne risque pas de trouver. Et a-t-on au moins tenté des applications de cataplasmes moutarde, histoire de voir si la moutarde monterait au nez et bloquerait le covid ?
Un tiers de farine de moutade blanche, deux tiers de farine de lin et un peu d’eau chaude, et vous pouvez rajouter de l’argile et des feuilles d’orties. Effet placebo fugace garanti : c’est toujours cela de pris.
Ne voulant pas risquer d’être poursuivi pour exercice illégal de l’herboristerie, je m’en tiendrai à ce conseil de bon sens : mâcher des gousses d’ail peut concourir au respect de la distanciation.
Ne vous privez pas de ce simple geste masticatoire.

mardi 12 mai 2020

Masques : la cagoule, top tendance


Face au covid, faire le pénitent

Pas si bête, un habitant de San Diego (sud Ca) a été disculpé : il s’était rendu au supermarché local la tête revêtue d’une cagoule du Ku Klux Klan. Il a plaidé qu’il avait utilisé le masque lui tombant sous la main et fut relaxé. Faites comme lui, mais adaptez vos déclarations en cas de contrôle de la police française.
« Fous ta cagoule, fous ta cagoule, ou t’auras le virus, t’auras l’amende, t’auras les boules (…) le nez qui coule, fous ta cagoule ». C’est ce que vous pouvez chantonner si, masqué, vous étiez appréhendé. Il s’agit d’un pastiche du groupe Fatal Bazooka, organisation non-terroriste, ni ultra-gauchiste, en 2007. Ne pas enchaîner, à l’intention de la policière, avec J’aime trop ton boule, des mêmes.
Si trentenaire ou approchant, cela pourra passer : « c’est bon, circulez ».
En revanche, si cinquantenaire ou plus âgé, votre crédibilité sera bien moindre. Dans ce cas, rabattez-vous sur Danny Boy et ses pénitants (kissin’ Twist,1963, et auparavant, en 1958, Docteur miracle). Tous en cagoule autour de Claude Piron, dit Danny Boy. Le prétexte des cagoules, selon Wikipedia (référence manquante) aurait été que ces musiciens étaient « des fils de dpilomates malgaches venus étudier en France ». C’atgait aussi l’épouqe des Surfs, les Rabaraona frères et sœurs, de Fikakarana. Depuis, Hiari, dit Mahatsanguy, dit El Garocha, a fait évoluer le répertoire malgache, mais c’est une toute autre histoire.
Question masques, les modeuses se surpassent. Ainsi l’artiste Orban qui a orné le sien d’un item de test de Rorschach (la blague est bien connue : « docteur, arrêtez de ne me montrer que des sexes de femmes »). Et voici ceux de Mindy Vincent, de l’Utah, sans doute une francophile, qui en l’honneur du de Pierre Perret, auteur du Zizi, en a brodé partout des laids, beaux, durs, mous, touffus, joufflus, ridés, pelés, sur un masque en tissu : « qui m’en fait la remarque est trop proche de moi et ne respecte pas les distances ». C’est le Cokblock Corona Mask vendu 20 USD en ligne), divers modèles, dont des zizis ailés sur fond bleu, mais aussi des poitrines féminines, mais malheureusement aucune cagoule.
La cagoule de flagellant andalou, ou capirote, est plus difficile à trouver en vente en ligne, mais on en trouvera en carton dès neuf euros, celles en résille ne convenant pas telles, il vous faudra les draper. Préférez les sites des confréries, comme celui de la fraternité de Jéus Nazareno de Tolède. C’est sur mesure. En fait, seuls les cônes (qu’il faut habiller) se vendent.
Cela étant, en prévision d’une seconde vague virale hivernale, vous trouverez déjà un large choix de cagoules de ski un peu partout. Pour la plage, cet été, celles en polaire peuvent vous faire remarquer. Mais, le cache anti-solaire (pour le port sous casque de moto) pourra convenir (c’est généralement en polyester et polyuréthane. Cherchez aussi : “balaclava summer”.g
Tombez la chemise mais mettez-la, mettez-la, mettez la cagoule.

lundi 11 mai 2020

Coup de mou de Trump : cent tweets seulement

Forte baisse de tension du Donald

Avec cent tweets seulement en 24 heures contre 142 précédemment, on ne peut que s’inquiéter : le Donald serait-il victime d’un coup de mou ?
Déjà, le 12 décembre 20019, Donald Trump avait réalisé un palmarès honorable, avec 123 tweets et retweets/jour. C’était déjà en déclin par rapport à son record du 5 janvier 2015​: 161. En revanche, le 12 décembre, il avait surpassé son ratio horaire : 58 tweets/heure, soit un toutes les 62 secondes. L’usure du pouvoir, sans doute, dimanche dernier, cent tweets seulement après 142/jour fin janvier dernier.
Cent messages bien sentis, pratiquement tous dirigés contre la presse et l’Obamagate (l’administration Obama aurait saboté sa prise de fonctions).
Serait-ce qu’il sentirait que la Trumpland perd la foi. Pourtant, le 7 mai, il avait instauré un jour national de la prière (National Day of Prayer). Pas vraiment pour obtenir la rémission des péchés capitaux du traître Obama ou favoriser la conversion des petits chinois au christianisme (cela fait longtemps que les ordres missionnaires ne récoltent plus l’aluminium des emballages de tablettes de chocolat pour financer leurs bonnes œuvres en Chine).
Un jour de prières n’ayant pas eu les effets escomptés, le Donald appelle les « momans » à la rescousse. C’est la nouvelle coalition #MomsForTrump. Mais qu’on se rassure, cette apparente baisse de forme n’est due qu’au temps passé à dénicher les bons retweets. L’un des plus significatifs associe Obama à Carter et Clinton et aux Bush (Ronald Reagan n’ayant pas été photomonté pour être inclus dans la photo de famille présidentiellle).La légende se traduit ainsi : « vous pouvez remercier ces hommes pour avoir permis la Chine communiste de devenir une superpuissance dictatoriale ».  Mais on a bien compris que Barack Hussein Obama est le principal coupable. Et la vérité se fait jour, et des poursuites seront diligentées. Obama sera bientôt menotté et traîné devant les tribunaux. Car il a commis « le plus outrageant crime politique de toute l’histoire de l’Amérique ». Ses complices démocrates ou virés du FBI l’accompagneront, ainsi que les magistrats révoqués. Tout va être mis sur la table.
Mais tant que la conspiration n’est pas dénoncée, est-il vraiment envisageable de tenir des élections présidentielles en novembre prochain ? Ne serait-ce pas laisser le temps aux démocrates de trafiquer et biaiser l"inéluctable réélection du Donald ? Par exemple en généralisant le vote par correspondance au prétexte d’une prétendue pandémie qu’ils ont demandé à la Chine de déclencher​? Le Donald n’en est pas tout à fait encore là. Et puis, le virus disparaîtra de lui-même, la Chine devra payer et l’économie américaine redeviendra florissante. 80 000 morts nationalement quand même à ce jour, mais une nouvelle usine de transformation de produits carnés rouvre dans l’Iowa, elle est située à Waterloo, dans un conté de l’Iowa où près de 1 500 personnes ont été testées positives. Mais tout cela reste acessoire. Ce n'est pas un foyer de contagion qui privera les tables des foyers familiaux du T-Bone Steak dominical.

dimanche 10 mai 2020

Un Front populaire souverainiste se gonfle, se gonfle


Le Kremlin, contributeur masqué de Michel Onfray ?

Dernier jour de confinement « total » et je m’ennuie, donc, bavardons… Le Kremlin, à hauteur de…, aurait-il founi les contributeurs masqués de la future revue de Michel Onfray et Stéphane Simon ? Poser la question n’est certes pas y répondre, mais je vous laisse, comme en Trumpland déduire par vous-mêmes ce qui vous conviendra.
Désœuvrement. Enfin, pas tout à fait car je dois m’atteler à un gros boulot, soit la transcription d’articles de Laurent Tailhade dans Action, en 1903. Hier, je confessais que j’avais eu la flemme de chercher ces articles sur la Bretagne et son clergé, lesquels font passer Octave Mirbeau pour un timoré sur le sujet. Eh bien, je m’y suis collé, mais procrastinant, renâclant devant l’obstacle, un peu de divertissement avec la future revue dite « La revue de Michel Onfray », Front populaire. Je serais un journaleux sérieux, je taperais un entretien à Fabrice Grimal, auteur de Vers la révolution (J.-C. Godefroy éd.) pour qu’il se prononce sur cette initiative.
Mais bon, restons facétieux. Il se trouve que voyant que RT America (ex Radio Today, édition É.U.) recruterait à tout-va outretAtlantique (selon le New York Post), il me vint à l’idée d’aller voir le site. Puis de basculer vers l’édition française. Et là, je tombe sur ce titre fort tendancieux : « La revue souverainiste de Michel Onfray veut lancer un Front populaire contre Emmanuel Macron ». Quoi, Emmanuel Macron ne serait pas un bon patriote ? Et on ne m’aurait rien dit (hormis la complotsphère que je fréquente car il faut toujours diversifier ses sources).
De fil en aiguille ou d’adresse réticulaire en similaire (URL si vous préférez), je trouve le site de la future revue. Laquelle se targue ce dimanche d’avoir déjà réuni 12 779 conributeurs, selon huit modalités (de donateur libre, 446, à abonné à vie, 49 versant 1 500 euros).
Comme vous le savez, je suis fâché avec les chiffres, l’arithmétique, pratiquement depuis la classe de douzième. Aussi, même en utilisant une calculatrice, je ne garantis rien. Mais mon total d’addition des chiffres des huit catégories, me donne 11 579. Soit, au doigt levé, environ mille et cent (voire le double de... cent) contributeurs dissimulés.
Je me souviens du temps où je collaborais à Politique Hebdo. Hebdo fauché. Tirant la langue, je monte à Paris, et tombe sur un directeur de bonne humeur qui sort son chéquier et me règle mes piges. Explication : la Libye venait d’abonner pratiquement toutes ses bibliothèques publiques. Je ne suis pas un émule de Boris Souvarine qui réchauffa, pour L’Humanité, une vielle affaire de fonds russes reçus par des quotidiens entre 1897 et 1917. Ce fut la série « l’’abominable vénalité de la presse française » ‘(décembre 1923-mars 1924). Il ne m’a jamais sauté aux yeux que Politique Hebdo se fit le publiciste attitré de Kadhafi. Je fus pourtant attentif.
D’autant que j’avais recueilli des impressions de féministes d’alors, proches d'Huguette Bouchardeau, ayant accueilli à Paris une délégation d’autres féministes libyennes, toutes de grandes bourgeoises soucieuses de se fournir en foulards Hermès, en sacs Vuitton et dessous Aubade. Les françaises, devenues rétives au soutif, en restèrent… interloquées.
Mais franchement, derrière plus d’un millier de contributeurs supplémentaires et dissimulés derrière Onfray, qui ? Poutine ou Steve Bannon et Trump ?
Je suis donc aller rechercher le mot Onfray sur Sputnik France. Une douzaine, au pif (compter au-delà de dix me pose problème) de résultats. C’est bien la preuve ?
Tandis que le rapprochement Onfray -Bannon ne me mène guère loin, au-delà de Valeurs actuelles. Et encore, ce n’est pas patent.
Attendez-vous à savoir que Steve Bannon se rapprocherait de la Maison Blanche (ferait du rentrisme, en quelque sorte). La recherche Onfray sur Conspiracy Watch n’autorise pas non plus ce rapprochement.
Bon, la prochaine fois que Kim Jong-un me demande de lui servir de sosie, je lui pose directement la question.Il ne me restait plus qu’à déontologiquement poser la question sur le site de Michel Onfray : « Le Kremlin finance-tt-il la revue Front populaire ? ». J’attends encore la réponse (ce n’est pas une preuve, j’avais oublié de me connecter). J’ai pourtant bien visualisé sur ce site la question d’un Anonyme.
La seule chose dont je suis à peu près sûr, c’est que Front populaire ne confiera pas sa rubrique « courrier du cœur » à Greta Thunberg, ce pour éviter qu’elle déverse de pleins baquets « d’heuristique de la peur » (des maladies vénériennes ?) dans les pages. Alors qui ? Natacha Polony ? Céline Pina conseillant la danse des voiles pour séduire ? Barbara Lefebre traitant d’autisme et de sexualité ?
J’ai au moins appris un mot, ce Front populaire sera un mook (formé sur mag et book). Genre XXI la revue 21). Avec Jacques Toubon invité du trimestre ?  Pas très franchouille de Chez Franchoullard,ce mook. Je veux bien que m-m-m comme magazine-ine, o-o-o comme Onfray, et k-k-k, comme Kremlin, ainsi que pourrait le chanter Gotainer (inoubliable m, comme maroquinier, v, comme voyages, mv). Allez, pour que le Front populaire dure, amis contributeurs… contributez. votre portion contributoire. Il paraît que la recette de potion FP, à base de vodka-quinquina, sera celle de Didier Raoult, laisse entendre RT. Attention aux dosages… risque de disruption stomacale signalée.

samedi 9 mai 2020

La Bretagne de Mirbeau et Tailhade

Ébauche d’une suggestion « bretonnante »

Jusqu’à présent je tenais Octave Mirbeau pour l’un des plus acerbes critiques des Bretons et en particulier du clergé de leurs temps. Et puis, incidemment, je tombe sur une évocation de Laurent Tailhade à Camaret-sur-Mer. Il faut croire qu’à une certaine époque les Bretons étaient aux Français ce que les Irlandais furent aux Anglais, soit des sources de multiples blagues péjoratives.
Il se trouve qu’un mien ami, Alain (Georges) Leduc pour ne point le nommer, observe rigoureusement le confinement après s’être retrouvé, confusion fort tolérable de soignants (écrire à présent : « nos héros les soignants »), placé dans le secteur covid d’un hôpital. Il me confiait, ce n’est pas là rompre le secret médical auquel je ne suis pas tenu, regretter de ne pouvoir se rendre à La Trinité (sur mer, et non dans le sanctuaire de saint Glinglin) à l’invitation de l’association des Amis d’Octave Mirbeau. Laquelle compte nombre de Bretons peu rancuniers. Histoire qu’il soit « présent » au moins par la pensée lors de cette réunion, je lui suggère d’adresser une petite contribution sur Mirbeau, Tailhade, et la Bretagne. Voici l’entrée d’une ébauche de sente pour l’inspirer.
Je ne reviens pas sur la piètre opinion dans laquelle Mirbeau tenait des Bretons soumis à un odieux clergé. Je l’ai déjà évoqué ici ou là, glissons. Mais je n’imaginais pas que, dans les années 1900, Mirbeau ait pu être égalé en férocité sur le sujet. Incidemment, je tombe sur un site attribuant la chanson Les Filles de Camaret à Laurent Tailhade (chastes Enfants de Marie s’avançant « tout au long du transept la poitrine barrée du ruban virginal », envolée d’un curé de saint-Laud d’Angers, il ne sera pas dit que je vous indiquai la voie vers le site de Xavier Hubaut).
Selon Xavier Hubaut, Laurent Tailhade se rendit odieux à Camaret en plaçant un vase d’aisance sur le rebord de sa fenêtre alors que se déroulait la procession ou pardon du 15 août 1903.
L’affaire prit des proportions car Tailhade et son épouse durent se réfugier à Morgat. Le Journal du 3 septembre 1903 donne la version du journaliste et littérateur anarchiste sous le titre de « Les Troubles de Camaret-sur-Mer ». Le maire de Camaret, Férec, et son adjoint, Keraudren, auraient incité la population à l’écharper. Et à s’en prendre à son épouse. Ce qui ne le dissuadait pas d’envisager de donner à Brest une conférence « Contre Dieu », assuré qu’il était de bénéficier de la protection « des ouvriers du port et ceux de la ville ». Soit ceux qu'il dénomme « les Peaux-Rouges de Bretagne » par opposition aux « tuniques bleues » des partis cléricaux.
En fait, outre la provocation tenant au pot de chambre, Tailhade avait commis une série d’articles sur Camaret et son curé, un dénommé Le Bras, dont la rapacité n’avait d’égale que celle des curés bretons de Mirbeau. Comme le qualifiait Xavier Reille, rapporté par Le Mercure de France (1er avril 1909) : « Laurent Tailhade est la pire des rosses ». La nécrologie des Annales (16 novembre 1919) résuma : « Laurent Tailhade ignorait le sourire malicieux, la critique nuancée. Son encre était à base de vitriol. ». Ses alias et pseudos, Tybalt, Patte velue, Don Junipérien, lui permettaient de déverser « des torrents d’invectives ». Ses articles signés de son patronyme n’étaient pas plus amènes.
Il fut rendu célèbre auprès du grand public par son procès pour un article du Libertaire en 1901, et son duel avec Sylvain Bonmariage (au parc des Princes, le 3 janvier 1912). Ils renforcèrent son début de notoriété dû à l’attentat au restaurant Foyot, proche du Sénat, début avril 1894 (une bombe, quatre victimes, et il fut le plus grièvement blessé des « collatéraux »).
Ses livres, come Imbéciles et gredins, lui valaient « la rare et si douce joie de’obtenir le maximum d’admiration par le minimum d’admirateurs. » (Correspondance de Paul Roulier-Davenel recueillie par Sacha Guitry). Parmi ceux-ci, Émile Zola, qui témoigna à son procès. Ou encore Théodore de Banville et Anatole France (qu’il ne ménageait pourtant pas). Hormis Les Filles, certains de ses poèmes (recueil Vitraux, éd. Léon Vanier) étaient, à mon goût, plutôt mièvres. On leur préférera les Poèmes aristophanesques (À travers les grouins, Au Pays du mufle, Chauvinisme sardinier).
Je n’ai hélas pu retrouver les papiers datés de Camaret signés Tilhade dans Action. Je me rattrape avec, dans Action du 6 septembre 1903, ce « Au pays de l’ignorance et de la misère » (lien vers le PDF).
D’habitude, je commente les articles, me livre à des recherches, là, je m’abstiens, me bornant à signaler que le « cor » figurant dans l’article est sans doute une bombarde. Peut-être, une autre fois, tenterais-je de retrouver l’affiche que La Croisade française consacra à l’imprimeur Étienne Dolet. Ou de m’attarder sur les dates de parution du Nouvelliste de Bretagne, les œuvres de Gaton Pollonais (autre journaliste). J’ai aussi laissé subsister quelques coquilles (Pais au lieu de Paris, &gard et non égard) qui me sont imputables et que tout un chacun pourra corriger de lui-même. Mettons-les sur le compte des séquelles d'une apoplexie de templier qui obère la dextérité des doigts de la main gauche (et sur celui de l'urgence de sortir mon chien pour ne les avoir pas corrigées).

vendredi 8 mai 2020

À travers la presse (suisse) déchaînée

L'âge de l'énonciation serait-il advenu ?

Ferndinand est décédé trop tôt pour se pencher dessus, Antoine aussi. Énigmatique titre ce jour de la Tribune de Genève : « Arrivée à l'âge de trois ans, la trentenaire sera expulsée ». Souvenirs.
Au Pays de Franche-Comté, c'était Fred Vairetty qui tenait le bêtisier de la rédaction. Fred se prénommait Michel mais je ne l'ai su que bien après. Je ne sais si j'ai pu y figurer. J'avais déjà  oublié Saussure et je ne connaissais pas déjà Culioli, le seul truc que j'avais à peu près pigé, c'était la grammaire dite « générative » de Chomsky. Aussi, vaguement, fumeusement devrais-je dire, que de l'Inde en passant par les Balkans et autres contrées, q'une voyelle pouvait se transformer en consonne, ou inversement, et divers mots se muer en transformistes en passant d'une langue à une autre. Un gay savoir de la langue, en quelque sorte. En cours de linguistique, je ne suis jamais parvenu qu'à me faire passer pour un fumiste (au mieux, en parsemant mon galimatias de jargon admissible).
C'est dire à quel point je suis mal placé pour critiquer la ou le confrère de La Tribune ayant sucré « en Suisse » voire « de Suisse » pour faire tenir ce titre dans l'espace imparti. La solution « ici » (arrivée ici, à La Tribune) ne convenait pas davantage.
Car en fait, si cette jeune femme meurtrière et condamnée sera bien expulsée d'Helvétie au terme d'une large partie de sa peine, elle compte, même si je suis définitivement fâché avec les chiffres et qu'il me faudrait me remettre au niveau d'un cours d'arithmétique sommaire du Pr. Boby Lapointe, j'oserai avancer que la condamnée a vécu et vit encore environ 27 ans (je reste prudent, ≅ voire même ≆27) près des bords du Léman.
Ce qui m'a étonné, c'est que le titre soit repris à l'identique sur la page afférente. En fait, arrivée en 1983 en Suisse, alors âgée de trois ans, la jeune femme fut condamnée à 20 ans de réclusion en  2013, mais comme son autorisation de séjour fut révoquée en 2018, elle sera expulsée après avoir purgé les deux-tiers de sa peine, en mars 2021. Ce tant bien même « la recourante » (ayant fait appel) péruvienne est la mère d'un enfant à présent adolescent (14 ans).
Le titre est insolite, le chapeau peut aussi laisser perplexe : « Une jeune femme ayant assassiné la maîtresse de son fiancé avant de brûler son corps alors qu'elle en était enceinte, n'obtient pas la clémence des juges de Mon-Repos ». Il faut lire la suite pour comprendre c'était la maîtresse du fiancé qui était enceinte.
La critique est aisée, l'art difficile. Je ne sais comment je m'en serai tiré s'il m'avait fallu rédiger un chapeau limité à deux lignes. « La maîtresse enceinte de son fiancé avant d'en brûler le corps » ? Double assassinat ?  Il va quand même de soi que le fiancé n'était pas enceint des œuvres de sa fiancée ou de sa maîtresse. Enfin, jusqu'à nouvel ordre  le père parturient étant, paraît-il, sérieusement envisagé par divers laboratoires.
Au fait, il existe bien un hôtel Mon-Repos dans le canton de Genève, et même un parc — à Lausanne, canton de Vaud —dont je ne sais s'il est homonyme ou éponyme, si tant était que cet hôtel soit limitrophe. Mais, là, il s'agit bien du « tribunal fédéral », sis à Lausanne, ultime instance judiciaire confédérale. On trouve bien des tribunaux confédéraux en des pays hispanophones, ce qui vaut à l'occasion de lire ''al triunal confederal de New Jersey'" (attesté dans un texte de la revue Iglesia Viva en 2011). Mais pour le lectorat suisse, la précision ne s'impose pas.
Je vous laisse à présent disserter de l'influence du confinement sur la cuistrerie. En tout cas, cela laisse le temps de s'informer sur les pratiques en cours dans les pays voisins. Je lis dans le corps de l'article : « Le Tribunal fédéral (...) rappelle que l'assassinat est une infraction » (T capitale car il est unique, ne cherchez pas là l'impair, et effectivement tout délit, crime, meurtre, ou contravention est une infraction, mais, dans la presse française, on tente de qualifier plus précisément).
Parfois, je souris lorsque des spécialistes d'un domaine étroit se lamentent sur le niveau actuel des journalistes, lesquels doivent parfois traiter et d'astronomie et de pêche à la ligne, passer de la chronique judiciaire à la production viti-vinicole. Et quand c'est inversement, dans la même journée (couvrir un procès après divers vins d'honneur et remises de décorations), le risque de figurer dans un bêtisier ou sottisier est grand.
Ces spécialistes font autorité. Digression, j'apprends que Les Inséparables, de Beauvoir, reparaîtront prochainement. Le report de publication étant la conséquence du confinement. Je conclus donc par cette citation issue de Tout compte fait : « Ne retenant que les textes dont les auteurs font autorité, j'ai constitué un sottier aussi consternant que divertissant. ». 

jeudi 7 mai 2020

Une question ? Le Figaro vous répond…


Des kilomètres (cent) rouges avec la honte !

Trou de mémoire : avant le Minitel, il existait une société, type conciergerie, qui répondait à vos questions, et alimentait Le Quid (disparu en 2007). Mais le vide est depuis comblé par Le Figaro qui « vous répond ».
Il subsiste un cabinet de conseil intitulé SOS Questions, sis aux Lilas. Mais je doute qu’il s’agisse de la continuation de la société dont j’ai oublié le nom et à laquelle on pouvait s’adresser pour obtenir réponse à toute sorte de question. Qu’à cela ne tienne, Nous avons Le Figaro auquel, sur les traces d’Ici-Paris et France dimanche, aucun secret ne résiste. Auriez-vous par hasard un enfant caché à l’insu de votre plein gré ? Demandez au Figaro.
Je doute très fort que l’article de Laura Andrieu ait été chapeauté de la sorte par elle-même. Cela donne « les Français pourront de nouveaux (sic) se déplacer à condition de ne pas dépasser 100 kimomètres (…) À quoi correspond cette distance ? Le Figaro vous répond. » Si. La sèche ou le sec de rédac' sont affirmatifs.
À mon humble avis, cette distance a été fixée en fonction d’abonnements SNCF et d’anciens sondages aux péages autoroutiers. Il a dû être estimé qu’un bassin d’emploi drainait des professionnels à une centaine de kilomètres à la ronde. Mais je ne doute pas que Le Figaro en connaisse un plus vaste rayon. Car j’en suis resté aux seules quinze lignes apparaissant sur le site du quotidien. Or, il m’en resterait « 82 % à découvrir ». Merci de m’indiquer à quelle ligne la réponse est donnée. J’en suis resté à « le gouvernement reste évasif sur la question ». Mais on sait depuis (voir infra) qu'il a vu les choses de haut, peut-être en lançant un ballon à 100 km d'altitude.
Mais d’un chapeau à l’autre, je me dois, par pur copinage, de faire état des incessants appels de Charly Chapo incitant à signer sa pétition sur change.org. Elle s’intitule « Supprimer les ridicules 100 km autour du domicile ».
Charles Duchêne, car Charly Chapo, c’est lui, ne m’en voudra pas durablement de considérer qu’il a distancé de plus de 100 km d’audace le regretté Ferdinand Lop. Lequel proposait l’extension du boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer, et « dans les deux sens », s’il vous plait. Le projet fut abandonné, ses exécutants ne sachant s’accorder par quel sens débuter les travaux, alors que la solution tombait sous le sens : débuter le chantier par les deux extrémités. Mais l’indécision des « interlopes » l’emporta, et contint la vague du Front Lopulaire. On le mit sur le compte du mauvais choix du ministre des «​ Nécessités de l’Eure ».
Je m’en voudrais de proposer d’amener Chartres sur l’île de la Cité et d’exposer ses habitantes et habitants à de sérieux problèmes de stationnement. Ou de situer le seul Sens de ma piètre connaissance à côté de La Samaritaine.
Quant à espérer voir une centaine de kilomètres, rouges avec la honte, se dissimuler et se faire tout mini ou millimétriques pour faire oublier leur ridicule, je n’ose l’espérer.
Mais j’abonde, cette distance doit être revue et augmentée. Comme le concluait Ferdinand Lop –(dans La Lanterne du 14 mai 1926) « liquidons le passé qui pourrait lourdement peser sur l’avenir ! ». Ferdinand Lop, qui considérait que « la chimère est fille de l’utopie », avait fort bien énoncé que « l’opinion publique est un élastique que l’on tire à droite ou à gauche, il suffit de savoir s’en servir ». Que soit vite étirée la limite afin que nous puissions franchir les bornes. J'ajouterai même, étirée et à droite et à gauche, et même réciproquement.
Une limite qui sera si j’en croit une lettre d’Édouard Philippe aux préfets dont BFMTV et d’autres font état, calculée « à vol d’oiseau ». Or donc, si vous logez à Argelès ou Perpignan, vous pourrez aller en mer jusqu’à la longitude de Sète (37008219), mais il sera hors de question d’aborder au quai du Mistral.
Mappy a déjà mis à disposition une petite application pour visualiser la zone couverte. J’ai ainsi découvert que Montargis, Évreux, Sézanne, Soissons et Forges-les-Eaux étaient à ma portée…
Ainsi évidemment que l’aéroport de Paris-Mauvais (ou Tillé, si vous préférez), où se posent les appareils de Wizzair et Ryanair.