Dieu a parlé à la conseillère spirituelle du Donald
Dur d’employer
l’écriture inclusive pour « l’aumonier » de Donald Trump. Laquelle a
feint de reproduire les propos (on ne sait si c’est en Tsonga, en Ndébélé ou
Zoulou) des anges d’Afrique qui l’ont assuré que Dieu avait choisi Trump. Le
Donald a trouvé sa Jeanne d’Arc, une linguiste polyglotte en transes.
Évidemment, le New York Post (pro-Trump) l’a soigneusement mise en valeur. Paula White-Cain, une télévangéliste évangéliste a martelé, en transes, à ses ouailles d’Apopka (Floride), que seules des forces démoniaques avaient pu faire remporter l’État du Wisconsin par Joe Biden. Mais que les États-Unis d’Amérique se rassurent, Dieu, par la bouche d’anges africains, s’est exprimé. Le Donald Trump, son élu, sera réélu.
Paula
White-Cain est multimillionnaire, et un peu comme une Kardashian, deux fois
divorcée, elle est à présent l’épouse d’un musicien de rock, Jonathan Cain (goupe
le Journey), lui aussi sans soucis financiers. Il est présumé qu’elle fut choisie
pour être la conseillère spirituelle de Trump et de la Maison Blanche parce qu’elle
soutient qu’orpheline de père et abandonnée par une mère alcoolique, elle fut
régulièrement violée dès l’âge de six ans jusqu’à son adolescence (pratique
pour chanter les louanges d’un homme accusé maintes fois d’abus sexuels). Comme
elle le serine depuis, « dire non à Trump, c’est refuser d’obéir à Dieu ».
Passe encore. Mais, là, elle est montée de plusieurs crans.
Les évangélistes
sont présumés pouvoir parler « en langues ». Et en pleine
transe, la Paula s’est mise à entrecouper ses propos véhéments d’un charabia de
vocables énigmatiques. C’est bien la preuve, veut-elle faire croire, que ces
propos sont ceux d’anges africains. Mais d’autres « les voilà qu’ils
viennent, les voilà qu’ils viennent ici », cette fois, « au nom de
Jésus », mais d’Amérique du sud. Alors, archanges zoulous puis anges sud-américains
survolant les États-Unis et bourrant les urnes pour Trump (par le truchement de
réels électeurs vraiment chrétiens) ?
« J’entends
le son — elle a su se retenir d’employer les mots trompettes ou cors — de la
victoire. Le Seigneur dit que c’est dans la poche. Car j’entends victoire,
victoire, victoire, victoire dans les corridors du ciel » (lesquels lui
sont bien entendu familiers). Elle s’est retenue de faire parler en espagnol
les anges d’Amérique du sud qui sont « envoyés à présent, dès cet
instant. ». Sentez leur divine présence.
Les
confédérations sataniques viendront-elles à bout des archanges et des nuées d’anges
latinx ? Les démons démocrates égorgeront-ils les chérubins et autres
séraphins (Qanon dépeint les démocrates en pédophiles sanguinaires) ? Dans
ce cas, il appartiendra au peuple divin de la Trumpland de les venger, est-il
de fait insinué.
Cela peut
paraître tarazimboumant, abracadabradantesque, et ce l’est effectivement. Mais
le site de l’hedomadaire protestant Réforme, fort sérieux, étaye en
quelque sorte la « démonstration » de la pasteure néo-charismatique.
Trump est peut-être un individu spirituellement imparfait, mais, à l’instar du
roi perse Cyrus le Grand, il peut être l’instrument du divin. Réforme expose le
raisonnement de Paula White, non pour l’étayer ou l’approuver mais en
exposer le fondement crédible pour les évangélistes de la Trumpland. Pour eux,
Trump peut arrêter le bras des « ennemis de Dieu » et faire en
sorte que « leur plan échoue ». Certes, du côté des baptistes
et d’autres, Paula White est plus que controversée. Mais pour elle et ses ouailles,
il s’agit forcément d’hérétiques s’excommuniant d’eux-mêmes qu’il faudrait exorciser comme le soutiennent « les catholiques pour Trump ».
Satan, sort du corps de Joe Biden et de ceux de ses cohortes d’incubes et de
succubes.
Paula
White a su aussi, dans sa transe, évoquer celles des rites vaudous en soignant
sa gestuelle. Car il ne faut pas s’aliéner l’électorat afro-américain., mais au
contraire le séduire. De même, faire intervenir des anges latinx est une bonne
trouvaille. À la Maison Blanche, Paula White dirige une équipe de 35 religeux,
tous rétribués par les contribuables étasuniens. Elle prêche une « théologie
de la prospérité » car Dieu enrichit en dollars les plus fidèles d’entre
ses fidèles et punit les tièdes, les mièvres, les timorés, qu’il plonge dans la
misère tôt ou tard. Mais si on n’a pas le temps de rester confit en dévotions,
une donation peut faire l’affaire.
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