mercredi 9 mars 2022

Vers des Jeunesses poutinistes armées ?

Les blindés russes frappés du Z de Zemmour ?

Bien présomptueux de parodier le Volatile entravé (hebdo du mercredi). Mais l’apparente bonne santé de Poutine en atteste : le ridicule — des arguments spécieux — ne tue pas. Un peu d’humour noir dissipe parfois l’angoisse.

La Poutinophobie (ou plutôt détestation) ne doit pas avoir pour pendant la Zelenskydolâtrie. Le second Volodia n’a pas brillé dans son combat contre la corruption, a su aussi en mettre un peu à gauche (voir Le Canard enchaîné de la semaine d’avant celle-ci), et sa position sur le Donbass ne fut guère limpide. Mais le président ukrainien n’a jamais posé en super-héros, en athlète accompli, et s’il n’est pas tout à fait aux premières lignes du front, le Russe n’est pas non plus aux avant-postes. Cela se conçoit, une balle de conscrit russe dans le dos ou d’un fusiller marin de Kronstadt ne serait pas à exclure.

Poutine n’a pas encore expédié des ados de la Lounarmia sur le front ukrainien. Ces successeurs des pionniers soviétiques ou des faucons de la patrie roumains bénéficient d’une formation militaire. La Lounarmia est diriigée, depuis fin 2018, par le vice-ministre russe de la Défense. C’est l’armée de la jeunesse poutinienne. Relevez qu’en 2014, la Russie a réactivé notamment en Ukraine (Kiev, Odessa, Donbass) la Droujina, le corps des auxiliaires de la police, qui s’illustra par des pogroms visant les campements des tziganes. Si, en Ukraine, les ultra-nationalistes sont devenus marginaux (un peu comme l’extrême-droite indépendantiste bretonne), la Droujina pro-Poutine d’Ukraine, hors Donbass, semble avoir depuis virée d’allégeance.

On comprend mieux pourquoi Zemmour se sent si proche des chrétiens. Le patriarche moscovite Kirill a dénoncé la décadence de l’Occident, et soutenu sans réserve l’invasion de l’Ukraine, car son dieu a reconnu les siens. Zemmour, en passe de passer ploutocrate, pourrait rependre à son compte les propos du patriarche pour lequel les « marches de la fierté » sont la manifestation satanique marquant la fin de « la civilisation humaine » (tel quel). Poutine œuvre pour le salut de l’Homme, pour la place qu’il occupera à la gauche ou à la droite du sauveur. Je n’en soutiens pas moins que fermer le Centre spirituel et culturel orthodoxe russe du quai Branly (mon billet précédent), fusse-t-il un nid d’espions dont les dômes sont garnis de systèmes d’écoute, pourrait être interprété comme relevant de la russophobie.

Les blindés russes d’invasion sont frappés d’un signe Z, lettre ni slavonne ni cyrillique moderne. Serait-ce l’initiale de notre nouveau Zébulon (qui fait du trampoline dans les sondages) ? Les bateleuses et bateleurs des plateaux télévisuels pourraient lui poser la question afin de lever l’ambiguïté. Et tant qu’à faire lui demander si à ses yeux, Poutine est ou non une immonde crapule ou un infâme scélérat, un dépravé. Le Zébulon a fait grand cas de sa liberté de parole, et que je sache le délit d’outrage à chef d’État étranger a été supprimé.

La Russie accuse à présent l’Ukraine de préparer des offensives utilisant des armes chimiques (selon une dépêche Interfax), ce afin de les imputer aux Russes. Une bonne manière de se dédouaner si la Russie emploie des armes chimiques : il suffira de soutenir que ce sont les Ukrainiens eux-mêmes qui se sont contaminés. Si vous regrettez Sputnik ou RT France, il vous reste les fils en anglais d’Interfax et Tass. Édifiant… On y apprend que les soldats russes fait prisonniers sont soumis aux mêmes tortures que les SS nazis infligeaient durant la « Grande guerre patriotique ». Alors que, bien sûr, les prisonniers ukrainiens des Russes seront « rendus à leurs familles ». On y croit très fort. Le ministère russe de la Défense n’ajoute pas : s’il reste des survivants dans leurs familles. On apprend aussi qu’à Melitopol, la population a accueilli les troupes russes en brandissant des drapeaux russes. Ce serait plutôt l’inverse, s’il faut en croire des vidéos parvenues à la presse internationale. Mais l’opinion russe est sommée d’accorder foi aux sources russes.

La Douma prépare la succession lointaine (2036) de Poutine. Aucun candidat soupçonné de terrorisme (intellectuel) ou de menées subversives (enfreindre la censure) ne pourra se présenter à l’élection présidentielle. Même pas besoin d’atteindre moins de  500 signatures pour se voir retoqué. La Finlande accueille déjà des milliers de réfugiés russes. On comprend pourquoi.

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