Les conservateurs réhabilitent les émeutiers
Peut-être plus important que les bisbilles entre démocrates
et républicains sur l’amendement ou la procédure de révocation, Trump se voit
banni de compétitions internationales sur ses les golfes de la Trump
Organization. Et la finance lâche sa firme familiale.
S’associer avec des législateurs trumpistes fait tache, et les gros donateurs (privés ou corporatifs) les boudent. Mais, pire, les fédérations de golf ont exclu que deux parcours de Trump, ceux du New-Jersey et d’Écosse, puissent accueillir des compétitions internationales. La Trump Organization, qui avait investi des millions de dollars en espérant des retombées financières, se lamente.
Cela étant, les conservateurs (et Melania Trump de manière
plus ambiguë) s’emploient à réhabiliter émeutiers et participants à la M arche pour Trump.
Il n’y avait pas que des lamentables de base à cette marche.
Se sont vantés d’y avoir participé un lieutenant-colonel de l’armée de l’air et
une capitaine en poste à Fort Bragg. Mieux, selon le New York Post, le policier
Brian Sicknick, mort sous les coups des émeutiers, aurait été un trumpiste
convaincu. C’était un ancien militaire ayant servi en Arabie et au Kirghizstan.
Soit un patriote grand teint, écœuré par les politiciens.
Les trumpistes alignés, qui se retrouvent sur gab.com faute
d’avoir accès à Twitter, tentent de préserver le culte du Donald. Au service de
la nation chrétienne, comme le soutient le fondateur du site, Andrew Torba, qui
se dépeint en croisé, bible dans une main et claymore (glaive) dans l’autre.
Melania Trump condamne les violences, mais salue toutes les victimes et prie
pour leurs familles. Que de braves gens.
Lesquels restent persuadés de leur bon droit et se
félicitent d’avoir convergé sur Washington. L’ennui pour eux, c’est que
beaucoup sont fauchés, ou ne savent plus trop comment régler leurs crédits.
Et l’État profond ne leur pardonne rien. Ainsi, le barreau
de New York envisage de radier Rudy Giuliani. Sidney Powell, l’autre fêlée de
We the People, se voit réclamer plus d’un milliard de dollars par Dominion
Voting Systems.
Mais ne croyez pas que le mythe d’une élection frauduleuse
fléchit en crédibilité. Je ne sais plus sur quel site j’ai pu lire que tout fut
manigancé depuis l’Italie, avec la présidence italienne dans le complot, avec
la CIA et des diplomates en renfort. C’est l’Italygate, dénoncée par Maria Strollo Zack,
qui met en cause un certain Stefano Serafini et le général Claudio Graziano.
Tout se serait joué au deuxième étage d’un immeuble de la via Veneto. Les
commanditaires seraient Barack Obama et Matteo Renzi. Usa Today tente de contrecarrer
cette théorie. Qu’à cela ne tienne, une autre aussi fumeuse prendra le relais.
Selon le FBI, des rassemblements de trumpistes ou
conspirationnistes armés voudraient se manifester dans les États fédéraux (devant les sièges des parlements locaux) ou de
nouveau à Washington, entre le 16 et le 20 prochains.
Trump n’a pas distribué de nouvelles grâces présidentielles,
mais décore à tout-va un peu n’importe qui (surtout des sportifs, et quelques
républicains l’ayant fortement soutenu).L’entraîneur des Patriots, sans doute
honoré en raison de la dénomination de son équipe, adécliné la médaille de la
Liberté, mais Jim Jordan, législateur trumpiste et ex entraîneur de catch s’est
fait décorer.
Qu’on me pardonne cette allusion. Je lis Typos, ouvrage
collectif de typographes du pénultième siècle) qui feuilletonnaient à la
manière de Dac-Blanche, recueil composé et commenté par Christian
Laucou-Soulignac (Fornax éd.), et le
parallèle entre le mandat du Donald et ces parodies de feuilletons populaires s’impose.
Le Donal a débuté et achevé sa présidence à la manière d’un personnage parodique
(de lui-même en majeure partie).
Trump va sans doute renoncer à se gracier. Il ne s’épargnerait
que les poursuites pénales pour des crimes ou délits fédéraux, mais non celles engagées
en divers États et resterait civilement condamnable. Il risque donc de passer
la décennie qui vient à faire la tournée des tribunaux et chambres civiles.
Les élus républicains restés trumpistes entretiennent le
thème de la fraude électorale, mais se tournent désormais vers des thèmes comme
la contestation des confinements. Deux élus de l’Oregon ont formé trouvé un
nouveau slogan de mobilisation : les citoyens contre la tyrannie.
L’initiative d’Ivanka Trump, qui n’a jamais critiqué son
père, « son guerrier », risque de leur rester en travers de la gorge. Elle vient de faire savoir
qu’elle assisterait, le 20, à l’inauguration de Joe Biden. Leur maîtresse de cœur,
leur traîtresse, surprise au bras de l’État profond, pactisant avec les Rinos (républicains
félons).
Trump et Pence (le couard vice-président selon le Donald) se
seraient rabibochés.
L’émeute du Capitole aurait fait une ou deux victimes
supplémentaires (un policier gradé se serait suicidé, un Géorgien de 53 ans a succombé
à son domicile avant que la police vienne l’y appréhender).
Des trumpistes mis en garde à vue se plaignent du peu d’égards
de la police. On nous a traités « comme des animaux », rapporte
le New York Post. Ce qui semble pour le moins outrancier, aux moins aux
yeux des gardés à vue de BLM. Mais l’idée que la police ait facilité l’accès au
Capitole pour piéger les trumpistes fait son chemin (sur Revolver News et gab.com
ou rumble.com en particulier et la alt-tech en général).
La nécrologie de la présidence Trump pourrait se résumer
ainsi : la finance dégonflant la Trump Organization, le Donald Trump s’est
dégonflé.
Orpheline, la Trumpland se cherche une famille d’accueil. Michael
Pompeo, encore actuel ministre des Affaires étrangères, semble vouloir se
mettre sur les rangs. Si ce n’est lui, la Trumpland s’en trouvera d’autres.
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