samedi 19 septembre 2020

Les Traoré et les Zemmour, comparaison n’est pas raison ?

 La « mère » d’Éric Zemmour aurait-elle eu tort ?

Franchement qu’Éric Zemmour soit poursuivi pour préférer des Corinne ou des Marie-Chantal à des Hapsatou ou Zohra, je trouve cela… limite ridicule, ou plutôt de la veine des offuscations surjouées du dit Zemmour, Éric. Peut-être en revanche faudrait-il lui remémorer que se prénommer Roland, William ou Gilbert n’est pas un gage de civisme ou de respectabilité...


Pas d’amalgame, comme on dit, et Brik (présumé devenu Éric) Zemmour, qu’il soit fils de Saädia Zemmour, devenue paraît-il – ce que je n’ai pu établir – Lucette, épouse de feu Roger Zemmour (enfin, si j’en crois Aknapress, site marocain disparu, mais je n’exclus pas qu’il s’agisse d’un conte concocté par le quotidien Assabah, et repris par des sources que je ne qualifierais pas de fiables) doit être considéré pour ce qu’il dit et fait et non parce qu’il se prénommerait Brik ou Éric. Idem pour Hapsatou ou Rachida qui n’ont pas estimé judicieux de se doter d’un pseudonyme à consonnances bretonnes ou basques ou alsaciennes. Ce qui est sûr, c’est que je n’intenterai pas un procès à ce Zemmour s’il lui était venu de me reprocher les prénoms de Keveren ou Meriadec : si on commence à monter en épingle tous les propos des bateleurs, on finira par engorger davantage les tribunaux. Surtout, ce n’est pas là du tout mon propos.

Pas d’amalgame non plus, et s’il existe un lointain, voire même étroit, cousinage entre Éric Zemmour et les fameux « frères Zemmour » (en fait Zemour), ceux de Sétif, Algérie, de fort fâcheuse réputation, cela ne disqualifie pas tout ce qu’il dit. Il est certes outrancier, mais n’a pas toujours tout faux sur tout. Il lui advient d’aborder posément des sujets d’intérêt général. Qu’il se dise pour une Europe de Brest à Vladivostok me semble quelque peu discutable (de l’Atlantique et des îles Féroé à l’Oural me semblerait plus réaliste), mais cela reste cohérent avec ce qu’exprime Jean-Pierre Chevènement. C'est une opinion qui lui vaut notoriété sur Sputnik, mais si on commence à reprocher à tout un chacun de faire son auto-promotion, où finira-t-on ?

Pour tourner la page de ces histoires de prénoms, je ne vais pas cracher sur les tombes des femmes françaises qui ont prénommé des fils Konrad ou Helmut sous l’Occupation. Encore que, devant celle de la mère d’un Adolf, issu des œuvres d'un « frère humain SS » (ça, c'est du Zemmour, quelque peu détourné de son contexte, dont acte), je veuille m’en remettre au bénéfice du doute et à d’éventuelles circonstances atténuantes.

Pas d’amalgame non plus entre non pas la famille Traoré, mais des membres de la famille Traoré, et non pas toute la famille des frères Zemmour (Roland Zemour et ses quatre cadets), mais force est de constater que les uns (les Zemmour ou Zemour) ont pu davantage prospérer quelques décennies que les autres (les Traoré). Tenter d’en déterminer les causes serait se hasarder : mettons qu’autres temps, autres mœurs, et qu’il fut une époque durant laquelle la police préférait observer plus lentement, et se gardait d’interpeller prématurément. Il se peut que d’autres facteurs aient pu entrer en ligne de compte, mais, ne m’étant pas penché sur le dossier Zemour frères, j’en ignore tout et ne suppute rien.

Je ne sais pas non plus si Mahamadou Fofana était ou non vraiment un cousin proche ou éloigné d’Adama Traoré. L’avocat de la famille Traoré assure qu’ils étaient cousins germains. Pour le moment, Me Yassine Bouzrou ne soutient pas que toute la famille élargie d’Adama Traoré faisait l’objet d’une surveillance particulière. Toujours est-il qu’il, Mahamadou, posait bien au bras d’Assa et Youssouf Traoré lors d’une manifestation publique en la mémoire d’Adama. Les voilà tous deux décrits bons maris, bons frères, bons pères, &c. L’une des ex-compagnes de Gilbert Zemour assure que ce dernier avait toutes les qualités. Était un bon père, &c. La mère d’Éric Zemmour aurait-elle eu tort ?

Franchement qu’Éric Zemmour soit poursuivi pour préférer des Corinne ou des Marie-Chantal à des Hapsatou ou Zohra, je trouve cela… limite ridicule, ou plutôt de la veine des offuscations surjouées du dit Zemmour, Éric. Peut-être en revanche faudrait-il lui remémorer que se prénommer Roland, William ou Gilbert n’est pas un gage de civisme ou de respectabilité ;

Pas d’amalgame, comme on dit, et Brik (présumé devenu Éric) Zemmour, qu’il soit fils de Saädia Zemmour, devenue paraît-il – ce que je n’ai pu établir – Lucette épouse de feu Roger Zemmour (enfin, si j’en crois Aknapress, site marocain disparu, mais je n’exclus pas qu’il s’agisse d’un conte concocté par le quotidien Assabah, et repris par des sources que je ne qualifierais pas de fiables) doit être considéré pour ce qu’il dit et fait et non parce qu’il se prénommerait Brik ou Éric. Idem pour Hapsatou ou Rachida qui n’ont pas estimé judicieux de se doter d’un pseudonyme à consonnances bretonnes ou basques ou alsaciennes. Ce qui est sûr, c’est que je n’intenterai pas un procès à ce Zemmour s’il lui était venu de me reprocher les prénoms de Keveren ou Meriadec : si on commence à monter en épingle tous les propos des bateleurs, on finira par engorger davantage les tribunaux. Surtout, ce n’est pas là du tout mon propos.

Pas d’amalgame non plus, et s’il existe un lointain, voier même étroit, cousinage entre Éric Zemmour et les fameux « frères Zemmour » (en fait Zemour), ceux de Sétif, Algérie, de fort fâcheuse réputation, cela ne disqualifie pas tout ce qu’il dit. Il est certes outrancier, mais n’a pas toujours tout faux sur tout. Il lui advient d’aborder posément des sujets d’intérêt général. Qu’il se dise pour une Europe de Brest à Vladivostok me semble quelque peu discutable (de l’Atlantique et des îles Féroé à l’Oural me semblerait plus réaliste), mais cela reste cohérent avec ce qu’exprime Jean-Pierre Chevènement.

Pour tourner la page de ces histoires de prénoms, je ne vais pas cracher sur les tombes des femmes françaises qui ont prénommé des fils Konrad ou Helmut sous l’Occupation. Encore que, devant celle de la mère d’un Adolf, je veuille m’en remettre au bénéfice du doute et à d’éventuelles circonstances atténuantes.

Pas d’amalgame non plus entre non pas la famille Traoré, mais des membres de la famille Traoré, et non pas toute la famille des frères Zemmour (Roland Zemour et ses quatre cadets), mais force est de constater que les uns (les Zemmour ou Zemour) ont pu davantage prospérer quelques décennies que les autres (les Traoré). Tenter d’en déterminer les causes serait se hasarder : mettons qu’autres temps, autres mœurs, et qu’il fut une époque durant laquelle la police préférait observer plus lentement, et se gardait d’interpeller prématurément. Il se peut que d’autres facteurs aient pu entrer en ligne de compte, mais, ne m’étant pas penché sur le dossier Zemour frères, j’en ignore tout et ne suppute rien.

Je ne sais pas non plus si Mahamadou Fofana était ou non vraiment un cousin proche ou éloigné d’Adama Traoré. L’avocat de la famille Traoré assure qu’ils étaient cousins germains. Pour le moment, Me Yassine Bouzrou ne soutient pas que toute la famille élargie d’Adama Traoré faisait l’objet d’une surveillance particulière. TJours estt-il qu’il posait bien au bras d’Assa et Youssouf Traoré lors d’une manifestation publique en la mémoire d’Adama. Les voilà tous deux décrits bons maris, bons frères, bons pères, &c. L’une des ex-compagnes de Gilbert Zemour assure que ce dernier avait toutes les qualités. Était un bon père, &c. ElisabethBathory (la Hongroise princesse) ou Barbe bleue aimaient peut-être les chiens, moi aussi, et alors ?

Philippe Bilger ne tombe pas non plus dans l’amalgame mais relève qu’Éric Zemmour et les Traoré partageraient une « obsession de radicalité et de généralité » et une commune manière de concevoir « la guerre par les mots et l’attaque à outrance » (dans un billet de juillet dernier).

Pour en revenir au point de départ, poursuivre Zemmour pour des propos discutables portant sur des prénoms me semble ressortir du même battage médiatique. Je peux concevoir qu’Hapsatou Sy ait pu être sincèrement offusquée mais il y avait-il vraiment lieu de lancer une pétition contre « des messages incitant à la haine » et de porter plainte ? Prénommer son second enfant Isaac Haroun suffisait en matière de réplique.

Quant à Éric Zemmour, avant de s’emporter, il devrait peut-être se pondérer. Que dirait-il si un confrère sénégalais accusait un autre Sénégalais d’avoir prénommé son fils Léopold (comme Sédar Senghor) et lançait que c’est une insulte au Sénégal et aux peuples colonisés ? Faut-il se prénommer Diogoye (comme le père de Léopold Sédar) pour être un authentique Sénégalais ? Diogoye Senghor avait voulu honorer un ami et notable, Léopold Angrand, qui dénomma ses fils Armand-Pierre et Alexandre. Bon, Éric (on ne se connaît pas, mais il m’autorisera cette familiarité concitoyenne, limite confraternelle) me rétorquerait-il que c’est là un raisonnement de bric et de broc ? Ou de brik et de brok (en breton de La Villemarqué) ? Soit branquignol, en bon français de Molière (anachronisme ? je ne sais) présumé dérivé du provençal ou du lyonnais, c’est selon. Simuler la rabia (la rage en pataouète) au moindre prétexte pour mettre le jaleo (ou barouf), ce n’est pas très patos ou gavatcho, soit dit sans chicaya inutile.

Nous en sommes, sous prétexte à ne plus pratiquer la langue de bois, et aussi, il faut bien se l’avouer, par lassitude d’un politiquement correct trop envahissant, à ne plus mâcher ses mots, un peu trop parfois.

De manière mesurée et vraiment sans volonté polémique, j'estime qu'il serait bon qu’Éric Zemmour se remémore que les rapatriés, alors même que Ben Bella et consorts les faisaient massacrer, en masse à Oran, n’ont pas reçu de prime abord, le meilleur accueil en métropole. Certes, ce n’est pas pareil, assurément, l’intégration de plus d’un million de personnes fut facilitée, et ce, de part et d’autre. Mais certains propos du Gaston Defferre de l’époque ne l’ont pas honoré. Il s’en fallut de peu que les excès de langage de certains Français métropolitains l’emportent (souvenez-vous du slogan des dockers CGT : « les pieds-noirs à la mer »). Souvenez-vous, Éric, de ce que disait de Gaulle d’Edmond Jouhaud. Imaginez maintenant un tribun, un orateur de votre puissance s’emparant d’éléments de discours, les surmultipliant. Mettant tous les Zemour et Zemmour dans le même sac ou tonneau percé à larguer au large. Comment l’auriez-vous qualifié, en 1974, du temps de vos seize ans ? Auriez-vous dénoncé l’angélisme pro-rapatriés de ses contradicteurs ? Encore une fois, j’estime excessif de vous reprocher certaines (pas toutes) dérives de langagières. Je ne m’étends pas : kenavo, bon vent, bonne petite brise, prenez de l’âge, mûrissez du mieux possible. Pour qu’on ne finisse pas par penser, comme Riss dans Charlie : « Virginie Zemmour et Éric Despentes : les deux font la paire. ».

Philippe Bilger ne tombe pas non plus dans l’amalgame mais relève qu’Éric Zemmour et les Traoré partageraient une « obsession de radicalité et de généralité » et une commune manière de concevoir « la guerre par les mots et l’attaque à outrance » (dans un billet de juillet dernier).

Pour en revenir au point de départ, poursuivre Zemmour pour des propos discutables portant sur des prénoms me semble ressortir du même battage médiatique. Je peux concevoir qu’Hapsatou Sy ait pu être sincèrement offusquée mais il y avait-il vraiment lieu de lancer une pétition contre « des messages incitant à la haine » et de porter plainte ? Prénommer son second enfant Isaac Haroun, en hommage au Poussah de Goscinny, allez savoir) suffisait en matière de réplique.

Quant à Éric Zemmour, avant de s’emporter, il devrait peut-être se pondérer. Que dirait-il si un confrère sénégalais accusait un autre Sénégalais d’avoir prénommé son fils Léopold (comme Sédar Senghor) et lançait que c’est une insulte au Sénégal et aux peuples colonisés ? Faut-il se prénommer Diogoye (comme le père de Léopold Sédar) pour être un authentique Sénégalais ? Diogoye Senghor avait voulu honorer un ami rt notable, Léopold Angrand, qui dénomma ses fils Armand-Pierre et Alexandre. Bon, Éric (on ne se connaît pas, mais il m’autorisera cette familiarité concitoyenne) me rétorquerait-il que c’est là un raisonnement de bric et de broc ? Ou de brik et de brok (en breton de La Villemarqué) ? Soit branquignol, en bon français de Molière (anachronisme ? je ne sais) présumé dérivé du provençal ou du lyonnais, c’est selon. Simuler la rabia (la rage en pataouète) au moindre prétexte pour mettre le jaleo (ou barouf), ce n’est pas très patos ou gavatcho, soit dit sans chicaya inutile.

Nous en sommes, sous prétexte à ne plus pratiquer la langue de bois, et aussi, il faut bien se l’avouer, par lassitude d’un politiquement correct trop envahissant, à ne plus assez mâcher nos mots, un peu trop parfois, on se laisse emporter.

De manière mesurée et vraiment sans volonté polémique, il serait bon qu’Éric Zemmour se remémore que les rapatriés, alors même que Ben Bella et consorts les faisaient massacrer, en masse à Oran, n’ont pas reçu de prime abord, le meilleur accueil en métropole. Certes, ce n’est pas pareil, assurément, l’intégration de plus d’un million de personnes fut facilitée, et ce, de part et d’autre. Mais certains propos du Gaston Defferre de l’époque ne l’ont pas honoré. Il s’en fallut de peu que les excès de langage de certains Français métropolitains l’emportent (souvenez-vous du slogan des dockers CGT : « les pieds-noirs à la mer »). Souvenez-vous de ce que disait de Gaulle d’Edmond Jouhaud. Imaginez maintenant un tribun, un orateur de votre puissance s’emparant d’éléments de discours, les surmultipliant. Mettant tous les Zemour et Zemmour dans le même sac ou tonneau percé à larguer au large. Comment l’auriez-vous qualifié, en 1974, du temps de vos seize ans ? Auriez-vous dénoncé l’angélisme pro-rapatriés de ses contradicteurs ? Encore une fois, j’estime excessif de vous reprocher certaines (pas toutes) dérives de langagières. Je ne m’étends pas : kenavo, bon vent, bonne petite brise, prenez de l’âge, mûrissez du mieux possible. Pour qu’on ne finisse pas par penser, comme Riss dans Charlie : « Virginie Zemmour et Éric Despentes : les deux font la paire. ».

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