dimanche 24 novembre 2019

Roumanie : Iohannis réélu à la présidence


Un résultat sans surprise mais plus net que prévu

Bien sûr, la mort du maréchal Pétain fut annoncée deux fois de trop (la troisième fut la bonne), et à cette heure (presque 21 heures passées à Bucarest), je ne dispose que de sondages sortis des urnes. Mais pas vraiment de suspense…
L’un des enseignements de ce second tour du scrutin présidentiel roumain, c’est l’importance de la participation des expats…
Ils seraient (auraient été) en :
• Italie : 185 000 ;
• R.-U. : 155 000 ;
• R.F.A : 150 000 ;
• Espagne : 125 000 ;
• Moldavie : 51 000.
C’est bien sûr estimé à la louche, et je ne sais trop si les Roumains de Moldavie sont ou non surtout des binationaux. Quant aux Roumains établis en France, Adevarul ne les distingue pas, mais donne un chiffre global, tous pays confondus (donc, Canada, Australie, &c., inclus) de 900 000. Allez, je risquerai 45 000, pour la France, sans trop savoir.
Soit une participation sans doute supérieure à la nationale (de « l’intérieure ») approchant les 48 %. Assez faible, donc, et c’est plutôt dans les grandes villes que la participation a été forte (entre 50 et 58 %). Même sans voir les estimations de sorties des bureaux, je risque : le sortant est reconduit.
Avec sans doute 65 % des suffrages. Cela étant, la suite pourrait être, en fonction des résultats définitifs, que Viorica Dăncilă n’ait plus qu’un rôle mineur au sein du PSD. Pour qui est peu au fait de la situation politique roumaine : l’ex-Première ministre était considérée pour ce qu’elle a démontré être, une marionnette, une potiche. Mais le PSD n’avait grand’ monde de net à présenter face à Klaus Iohannis.
Alors, le PSD, pourtant souvent accusé de fraudes électorales, renvoie l’ascenseur. L’un de ses députés a estimé que le vote des Roumains de l’étranger a été manipulé car « deux personnes votaient à la minute ».
Cela s’affinait peu avant la proclamation des résultats : 66,5 contre 33,5 %.
Et comme le commentait une journaliste de Libertatea, ce pourrait être plutôt plus proche de 67 %.
Ce qui est sûr, c’est que la diaspora a voté massivement pour le président sortant. Les implications seront progressives : ce résultat, si l’économie roumaine renforçait son attractivité, si les services publics s’amélioraient, pourrait favoriser le retour au pays de nombreuses Roumaines et Roumains… Actifs ou retraités.
Et c’est un véritable enjeu pour ce pays qui, jusqu’à présent, continue de se dépeupler. Ce vote est aussi une revendication anti-corruption, anti-népotisme.
Il faut prendre en compte que les «  sociaux-démocrates », le parti ayant changé quatre fois d’appellations, en 1990, voyaient Ion Iliescu élu avec plus de 85 % des suffrages. Une première défaite (de peu : 49,6 %), en 2004, portait Trian Basescu à la présidence. L’effritement fut moindre avec Victor Ponta (45,4 %) perdant contre Iohannis en 2014. Mais, là, c’est la débâcle, et peut-on espérer, un début de la fin d’un système clientéliste. Reste à espérer qu’il ne sera pas remplacé par un autre…
Mise à jour (25 nov.)
Il s'agit toujours cette fois d'estimations, mais officielles, provenant du Bureau électoral central... Finalement, Iohannis n'a frôlé que 66‌ % des suffrages, avec un apport massif des voix de la diaspora (94 %) et des jeunes. « Forte » de ce résultat (un peu plus de 34,10 %), son adversaire à décidé de se maintenir, estimant que les municipales (dans six mois) corrigeront ce score médiocre (euphémisme).
Fait surprenant, relevé par Libertatea : « 1,6 % des électeurs d'Iohannis au premier tour ont voté Dancila au second. ». On se gardera d'en conclure que le PSD a acheté des voix pour sauver les meubles. Ce qui semble se dégager, c'est que l'électorat PSD a davantage voté pour les maires de ce parti que pour la candidate. Laquelle se maintient à la tête du parti mais est très fortement fragilisée.   

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