mardi 12 février 2019

Roger Vailland et Léon Pierre-Quint...


Roger Vailland et Léon Pierre-Quint : une histoire qui reste à défricher…

L’une de mes fugitives préoccupations (majeure, inférieure ou mitigée), c’est l’historiographie. Soit ce que les générations successives retiennent des précédentes, trient, mettent en valeur et mineure. Exemple : pourquoi Roger Vailland (sur)passe au premier plan et relègue un Léon Pierre-Quint au second, troisième, nième ?

Léon Pierre-Quint
Plus on s’intéresse à un personnage (en l’occurrence, Roger Vailland), davantage on s’aperçoit de ce qu’il devait à des personnages considérés à présent « secondaires », voire accessoires. Tout dépend évidemment de l’angle de départ : intéressez-vous à Daumal ou Gilbert-Lecompte, et plus Léon Pierre-Quint retrouve une place « centrale ». A posteriori
Je ne vais pas vous barber avec Léon Pierre-Quint, juste éveiller votre attention en vous signalant ce texte « Léon Pierre-Quint, compagnon “de route” (et d’excès ?) de Roger Vailland ». Titre incitatif, disait-on – dit-on encore ? je ne sais. C’est parti du feuilletage d’un livre de Bruno Taravant (dit Bayon), Les Animals (Grasset). Je vous laisse chercher (ou vous remémorer). Redémarré avec la retrouvaille d’un long article de Daniel Rondeau (frère de l’ami Gérard), dans Le Nouvel Observateur, sur Vailland. Nourri d’interrogations sur Arthur Adamov et Boëglin (pas Bruno, son père ; lointain confrère de L’Union). Envie de fait-diversier de trouver des fils, des nœuds, des carrefours et bifurcations. De transmettre : non pas du mâché tout cru, mais d’inciter à s’interroger, se documenter, imaginer… Se construire. 
                                                                                                                            
La définition du journaliste, c’est quoi  ? Quelqu’un conscient de son ignorance, de sa balourdise, s’efforçant d’en sortir soi-même pour tenter de porter d’autres à faire de même. À le prolonger. Et le nourrir à son tour…
Je crois que ce fut aussi la modeste ambition d’un Léon Pierre-Quint, d’un Roger Vailland. J’aime caser cette sorte de maxime : l’expérience est une lanterne dans le dos permettant de mesurer le chemin parcouru. Sauf que… Sans nostalgie, camarades, presque rien de fécond (sauf exception) ne fut suscité, créé, sans l’impulsion donnée par l’émulation de ce qui a précédé. D’où la question : comment « être » (se faire) Roger Vailland à présent ? Certes pas à l’identique. Et donc, pour ce faire, comment ne pas remonter le temps, au moins jusqu’à Léon Pierre-Quint ? À suivre donc, et perfectionner, en remettant l’ouvrage sur le métier. Sinon, comment espérer passer le relais ?

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