mardi 3 mai 2022

Vite, une statue de Léon Trotski à Marioupol !

Aidons Poutine à re-ressufier l’Ukraine

Allons bon, voilà que, faute de la faire fondre pour fabriquer des obus, les troupes russes ont érigé une statue de Volodia Lednne à Nova Kakhova (sur le Dniepr, à 78 km de Kherson, sud de ce qu’il reste de l’Ukraine). Pourquoi donc Lénine et non Trotsky qui réduisit Makhno (sans doute un néo-nazi à présent selon la propagande du Kremlin que Jef Kessel propagera), hein, on se le demande.


Défense de cracher par terre et de parler breton. C’est un peu la même chose dans l’Ukraine re-russifiée. Alors que la Russie, c’est le cyrillique d’un tsar bulgare et pour partie une terre ukrainienne de fort longue date, voilà que la Russie poutiniste veut faire croire aux Ukrainiennes et Ukrainiens que Lénine est le fondateur de leur nation (soviétique). En fait, ce fut plutôt Trotsky qui permit, en liquidant si ce n’est Makhno lui-même, mais ses partisans, la Makhnovchina, de soviétiser l’Ukraine. Déjà, avant que Lavrov s’en prenne à Zelensky en revitalisant le mythe improbable d’une ascendance juive d’Hitler (sans que jamais aucun élément tangible ne conforte cette fable, quoique, question ascendance, au moins lointaine, rien ne peut être exclu, pour Lavrov lui-même inclus et un peu tout un chacun en Europe), la propagande alors bolchévique tenta de faire accréditer que Makhno avait été anti-juif ou à minima anti-israélite. Autant vouloir faire d’Aaron Baron, proche de Makhno, fusillé par le NKVD (en août 1937), un fasciste haïssant sa judéité.

On pourrait sourire (jaune) de tout cela si ces falsifications historiographiques n’étaient pas révélatrices. On se souvient (hors de Russie à présent) du sort réservé à Trotsky (né Bronstein), à Zinoviev (né Radomylsky) et Kamenev (né Rosenfeld). La propagande stalinienne sut faire remémorer leurs origines. Moins celles d’un certain Oulianov (dit Lénine), dont l’un des aïeuls était dénommé Moshe Blank. Lequel opta, par opportunisme ou conviction, pour l’orthodoxie. Qu’importe !

Il n’en reste pas moins que la propagande poutiniste fait songer à une sorte de wokisme parallèle. Ce après avoir alimenté des courants complotistes exécrant tant l’Occident qu’Israël (et au-delà, une prétendue oligarchie sioniste). On aimerait pouvoir s’en contrebalancer. Mais outre qu’une minoritaire russophobie imbécile s’en prend stupidement à la culture russe (littéraire et musicale), c’est aussi de l’intérieur que cette culture – ou sa partie estimée à présent non-conforme – est combattue. Un dérapage en suscite souvent un autre (par surenchère concordante ou inverse), je devrais m’en tenir là. Mais cette référence au « sang » d’un individu doit être dénoncée, ne serait-ce que pour en prévenir la possible contagion. Que de l’ADN d’Attila le Hun soit traçable dans celle de Poutine ou non, je m’en contre-fiche (serait-il apparenté à Boris ou à Gleb, fils de Vladimir de Kiev, que l’orthodoxie canonisa, cela me serait égal : on les disait ou on les dira pacifistes par la suite). Ériger des statues de Lénine me semble aussi dérisoire que de déboulonner un buste du maréchal Joukov (comme à Kharkiv), lequel fut limogé par Staline puis par Khrouchtchev. Tout comme, si c’est bien vrai, viser des statues scythes à Kherson (Ukraine), ne suffira pas à établir que l’Ukraine ne pouvait exister avant Lénine.

Pour en revenir à Lavrov, je me souviens de la réflexion d’un vieil habitant d’Odessa (c’était au temps de Gorbatchev) : « Odessa était une ville si vivante, si gaie, mais, hélas, tous les Juifs sont partis ». Massacrés en 1941, les Juifs d’Odessa ont fui ensuite le soviétisme, puis le nationalisme ukrainien, et à présent, la « dénazification » russe ne les convainc pas davantage. Et par rapport à la propagande (d’où qu’elle provienne), soyons toutes et tous des « Juifs d’Odessa ». Mais le courage ne consiste pas à fuir la propagande, mais à tenter de la mettre en perspective.

samedi 30 avril 2022

Voter Le Pen (ou RN) pour faire barrage à Zemmour (ou Reconquête) ?

Pour ne pas se fâcher avec les potes, raisonnez crétin.

Raisonner crétine-crétin (ici, adjectivés) ne devient pas plus stupide qu’autre chose. J’opte donc pour raisonner crétin (syntagme nominal, avec mes deux neurones descendus dans mes gonades). Une Le Pen pourrait-elle marginaliser l’islamo-facho Zemmour ? Oui, mais laquelle ?


Petite mise au point sur l’islamo-fascisme d’un Zemmour. Tendance Franco ou Salazar ? Allez savoir. Comme tout gaucho de ma génération, le sionisme des origines, laïque et socialo-diversifié, me semblait séduisant. Mais le résonnez musettes de Reconquête m’en semble si éloigné, voire antagoniste, qu’il me hérisse le poil. Je n’en puis mais. En crétin assumé, je vois chez lui la mentalité des Frères musulmans. Je peux me gourer, je ne le connais pas. Je ne peux donc affirmer qu’il pense ce qu’il dit (d’ailleurs, la même réflexion crétine vaut pour tout·e politicien·ne dont on ne sait plus s’il ou elle pense à autre chose qu’à favoriser ses ambitions). Réfléchir crétin, c’est estimer que, pour éviter d’attendre que la Marion renvoie le Zemmour sur le banc de touche, il faut miser sur la Marine. Donc, la conforter aux législatives, pour voter « utile ».

Les sondeurs ont tellement négligé ce vote crétin (voir ce qu’en relate Le Canard enchaîné), sans doute considéré trop marginal, qu’on ne sait trop comment l’interpréter, ni le quantifier. Entre 13 et 17 % des mélanchonistes du premier tour auraient voté FN (ou RN nouvelle appellation), selon deux instituts. Du fait de quels calculs biscornus ? Fragiliser Macron coûte que coûte ou se laisser abuser par les déclarations socialo-compatibles du FN ? À moins que des relents fondamentalistes religieux aient pu jouer (entre islamisme et judaïsmes rances, c’est tellement imbriqué et similaire ; quant au christianisme intégriste, il reste sur la ligne pillez et massacrez pour acheter reliques et indulgences, et une bonne confession vous vaudra au moins le purgatoire). De ce point de vue, Marion, Marine ou Éric se valent : bonnets noirs et noir bonnet. Cap à droite toute, comme à Varsovie ou Budapest. Qu’importent les promesses ou les moyens, ce qu’un électorat crétin pressent mais ne veut pas considérer sérieusement.

En fait, le « penseur » crétin (ma pomme) ne croit plus en rien ni en personne. Mais, furtivement (pas trop longtemps), il fait encore semblant (ou se l’imagine, histoire de ne pas renier frontalement ses chimères antérieures). Fondateur et suprême manitou (præsident-maréchal) du PrOuT, ou Parti de rien ; revenu de tout (seule formation politique de l’univers exploré à inclure un point-virgule dans son intitulé), je n’ai jamais préconisé le vote blanc, car on ne sait jamais. Mais de quelle fontaine politique actuelle boirait-on de son eau ? Leurs chefs de file puisatiers semblent ne plus s’exprimer que pour s’écouter parler. Dernière en date des recompositions : voilà que la Refondation républicaine de J.-P. Chevènement va se retrouver à négocier des circonscriptions avec les sarkozistes ralliés à Macron. Qui l’eut imaginé voici seulement six ans ? Cette Refondation sera-t-elle aussi durable que l’Alliance républicaine, écologiste et sociale de Jean-Louis Borloo et Jean-Marie Bockel (ce dernier issu, comme Chevènement, du Cérès, un temps aile gauche du PS) ? Cette Alliance se proclamait « Pour une France juste », juste à point sans doute, entre saignante et bien recuite. Ces tentatives de placer des parents, amis et transparents affiliés, tous proclamés soucieux du bien commun ordonné et commençant par soi-même, pourraient être qualifiées de formations girouettes, pour paraphraser feu Edgar Faure. Tant que flotte dans le vent un fumet de soupe, elles tournicotent.

On ne sait jamais, et l’électeur crétin ou auto-crétinisé peut virer de nouveau naïf. Un peu comme l’électeur ultramarin votant Le Pen en s’imaginant que la réduction du nombre des immigrés créera des opportunités de postes ou d’emplois. Le crétin en politique est fort souvent un ex-naïf porté à le redevenir à l’occasion ou à se laisser emporter par un accès de colère. Et la colère, cela se suscite et s’amplifie. En abruti revendiqué, je vois très bien les possédants ressusciter les ligues violentes d’avant le Front populaire. Passer pour un sombre crétin inoffensif deviendrait sans doute salutaire. À tout hasard, je m’entraîne. L’option de se réfugier au Groland étant désormais caduque quoi d’autre ?

mercredi 13 avril 2022

Miscellanées politiques, laïques & pacifistes et autres

En vrac, entre inquiétudes, angoisse et nécessaire espoir

Quelques fragments de « réflexions » ou plutôt de réactions farfelues valant peut-être de susciter des interrogations de votre part…

• Alors, selon Alex Lukashendo (dirigeant biélorusse), les civils tués à Boutcha n’auraient pas été le fait d’une initiative de « néo-nazis » ukrainiens, mais la résultante d’une « opération psychologique spéciale » des service secrets britanniques. Cela pourrait surprendre, mais en fait, il s’agit d’établir que toute puissance occidentale est russophobe et alignée sur les méthodes nazies. Les Écossais et les Gallois (entre autres) y croient très fort. Allez, encore un effort pour nous soutenir que les israélites « néo-nazis » ukrainiens sont les instigateurs des massacres de civils chrétiens.

• En France, il n’y a pas que l’électorat traditionnellement de gauche à se prendre le pouls aux veilles du second tour des présidentielles. Les laïcards aussi (leur électorat se superpose souvent à celui de gauche). Reconnaître à tout le monde un droit à l’indifférence suffira-t-il ? Les clivages vont plus loin, les laîcards bretons restent attachés aux grands pardons (ridiculisés par Octave Mirbeau) au nom d’un folklorisme régional favorable aux commerces locaux. Or Marine Le Pen voudrait interdire les signes religieux ostensibles dans l’espace public. Il faut aussi y croire très fort.

• En appelant à voter Macron, Nicolas Sarkozy a plus que déçu ses plus vigoureux (et à l’occasion virulents) partisans d’hier, pour la plupart ralliés à Éric Zemmour. Voilà aussi de quoi inquiéter les éditeurs de l’ancien président, lesquels pourraient convaincre Zemmour de se prononcer aussi pour Macron (en vue des législatives, histoire de marginaliser le RN). L’autoédition se frotte le mains. Elle esptère sans doute qu'un (ou une auteure) suffisamment médiatisé prônant l'abstention, les votes blancs ou nuls puisse émerger (cela garantirait de bonnes parts de marché).

• J’ai attendu de lire Le Canard enchaîné pour m’interroger sur les dettes bancaires de Valérie Pécresse. Il semble bien qu’il s’agisse de dettes familiales (le patrimoine serait de « plus de dix millions d’euros »). Sans doute constitué moins par des contributions de contribuables que par celles des consommateurs (les hautes rémunérations, dont celles de Jérôme Pécresse, ne proviennent que marginalement des aides de l’État consenties aux entreprises). On se demande bien pourquoi la famille Le Pen n’a pas gagé son patrimoine et a préféré que la formation politique (FN, puis RN) reste redevable d’emprunts russes (entre autres, dont des hongrois). Soutenir que les banques françaises auraient refusé de prendre des hypothèques sur la fortune des Le Pen revient à considérer que, pour les banquiers, l’argent aurait une odeur douteuse…

• Je répugne toujours à répercuter des éléments que les médias français (ou étrangers facilement accessibles) martèlent. Mais il me semble que la réelle nature des objectifs poutinistes pour l’Ukraine soit quelque peu négligée. Il suffit de consulter Ria Novosti. Poutine veut sauver « le peuple ukrainien du nazisme ». En clair, d’obtenir une « désukranisation » totale, équivalente à une russification forcée (dans les écoles des zones occupées, l’hymne russe retentit déjà). L’ennui, c’est que les Ukrainiennes et le Ukrainiens rentrant en Ukraine qualifient désormais les Russes de « fascistes » de manière globale (divers témoignages relayés par leurs compatriotes vivant en France ou en Union européenne). Ce qui implique que toute résistance à la russification sera lourdement sanctionnée La russification accélérée de la Biélorussie figure aussi au programme global. Au-delà, le poutinisme vise à une rechristianisation de « L’Empire du mal » (entendez les sociétés occidentales). Un argument de propagande qui rencontre déjà un certain succès au-delà de la sphère poutiniste stipendiée (je dois préciser que tant Marine Le Pen qu’Éric Zemmour s’en sont distanciés, au moins verbalement). En tout cas, on peut déjà considérer les réfugié·e·s d'Ukraine de réfugi·e ·s poolitiques de longue durée.

• Il semble que la remigration de Zemmour (vers Sétif ?) lui ait coûté quelques suffrages. En fait, c’était en filigrane, la remise en cause du droit du sol. Laquelle ferait qu’hormis les descendants directs de Charlemagne (pas vraiment un franco-français), soit la famille d’Andlau-Hombourg, la France serait dépeuplée. Qu’on n’y voie pas chez moi un antisémitisme larvaire (véreux et nauséabond). En dépit de mes origines celtes dominantes, je ne pourrais exclure des ascendances sémites (nombre d’Écossais ont eu des ancêtres africains selon des analyses d’ADN, donc, pour mon propre compte…). Au haggis-couscous je préfère le couscous-merguez (casher ou halal), ce que le clan Macduff (MacDhuibh) et les Spence (Don & famille) me pardonnent. Zemmour a récolté 160 suffrages à Kerverner-Raez (plus, à mon sens, en raison de ce que la presse relate de l’insécurité à Naoned ou Sant-Nazer, que d’autre chose). Jadot, pourtant non-hostile à une réunification de la Loire-inférieure à la région Bretagne, vient derrière (134 votes). Eh bien, personne ne s’invective au Breiz-Pub ou à l’Océanic (mes deux rades habituels), et personne n’a vandalisé du mobilier urbain (qu’il faudrait remplacer avec nos sous à nouzôtres). Comme quoi on peut rester sereins en dépit de ce qu’on nous serine. Indignez-vous, nous exhortait Stéphane Hessel, alors que sa fille, Anne, nous incite à nous réveiller (Finance, Climat, Réveillez-vous). Mais bon, mon insomnie de la nuit dernière (angoisse, j’admets) m’autorise à vous quitter pour une sieste imméritée, mais salutaire. Même si, en raison de ce qui précède, je conçois qu’on n’en ait guère envie de se réveiller, mais il faudra bien.

vendredi 8 avril 2022

Ria Novosti : les enfants ukrainiens sont déjà des nazis

Et tous les ouest-européens sont aussi des nazis ?

Oui, c’est possible. Des forces ukrainiennes (des réfugiés géorgiens enrôlés ou d’autres) auraient exécuté des soldats russes blessés. La presse occidentale en fait état, Ria Novosti source l’info : ce serait un « mercenaire » danois qui l’aurait divulgué. Mais, au-delà, le propagande poutiniste monte d’un cran : l’Union européenne nazie aurait fait des enfants ukrainiens des nazis à son image.

D’accord, j’exagère. Mais ne croyez pas que j’affabule. Il y a, en germe, dans la propagande poutiniste la tentation de faire de toutes et tous les Ukrainiens, des nazis « passifs » (pour le moment), et de tous les Européens occidentaux des nazillons dont leur russophobie dévoilera sous peu la véritable nature. Elles et ils en sont là. Que ce soit sous la contrainte ou par opportunité de carrière (ou les deux, comme le manifeste Margarita Simonyan, de RT), ne change guère la donne.

Faute d’avoir été accueillies par des drapeaux russes et des fleurs, les troupes russes doivent être persuadées de combattre les fascistes ukrainiens, femmes, hommes et enfants. Et en fait l’Europe occidentale, dégénérée, gangrenée par le nazisme (ce qui, marginalement, n’est pas tout à fait faux, surtout quand on voit des religieux français soutenir les thèses du patriarche Kirill : les droits de l’Homme, bah, mieux vaut la chrétienté des Borgia). Je m’égare ? J’aimerais le croire…

Je maintiens qu’à présent la propagande poutiniste vise à transformer tous les Européens occidentaux en russophobes. Et toutes les Ukrainiennes et Ukrainiens, civils russophones et autres, femmes et enfants, en nazis. Ce, dès l’enfance. Je ne vais pas soutenir que les éléments mis en avant par Ria Novosti sont comparables au Protocole des sages de Sion (paru d’abord en russe dès 1903, sous l’égide de l’Okhrana tsariste). Il se pourrait  fort bien qu’une BD ait inculquée l’idée « que l’armée russe a reçu l’ordre de kidnapper des enfants ukrainiens » (ce qui semble à présent se vérifier, selon les sources ukrainiennes faisant état d’évacuations forcées vers la Russie). Je veux bien aussi, non pas accréditer (je n’en sais rien), mais considérer possible que des « consultants occidentaux » aient contribué à financer de telles publications nationalistes ukrainiennes à tonalité russophobe. De là à nous faire toutes et tous des gens haineux animés d’une russophobie aveugle, il y a un gouffre. Or, je le crains, c’est ce qui se profile. Nombreuses, nombreux, sont les Russes de France et de Russie à ne pas le croire. Faisons en sorte qu’elles et ils considèrent cela absurd (absourdno, absurde, translittéré). Que lit-on sur Ria Novosti ? Les Européens, « depuis des centaines d’années (…) ont été nourris de russophobie. ». Selon Timofeï Sergueïtsev, il faudra procéder à une « désukranisation ». Et à une déseuropénisation bientôt ? Y compris en Russie ? Pour rechristiéniasiser toute l’Europe ? Version Borgia ? Tel n’est sans doute pas l’enjeu ni l'objectif de la population russe, mais il semble bien que la propagande poutiniste l’y prépare. Plus cela s’amplifie, plus cela évoque les arguments des islamistes radicaux et des hindouistes islamophobes, mais bon, j’espère me tromper.


mercredi 6 avril 2022

Alors, le Z russe, ce n’était pas Z comme Zorglub (BD de Franquin)

L’Ukraine, ou la Saint-Barthélémy de Poutine ? Allez comprendre…

Yeux secs, après avoir pleuré sur les victimes ukrainiennes ET russes, je les plisse en lisant l’article de Makc Sokolov pour Ria Novosti. Vl’a que nouzôtres, aurions banni la lettre z de notre abécédaire. Sérieux. D’ailleurs l’helvète Zurich insurance Group aurait modifié son logo (faux, je viens de le vérifier à l’instant). Mais bon, Mackz Sokolov dispose peut-être d’une boule de cristal.

Incipit négligeable, inessentiel. Comme vous le savez, je répugne à bla-blater sur ce que les médias vous ont rabâché. Juste deux-trois trucs. En médialogie de comptoir (qui peut vouloir l’autre), un rappel s’impose. Si vous sélectionnez des éléments « secondaires », on vous imputera l’intention de vouloir masquer les primordiaux. Si vous vous en tenez aux faits « bruts », sans les commenter, ou prendre parti. C’est forcément, « indubitablement », que vous avez pris parti pour l’un ou l’autre bord, si vous ne qualifiez pas, ous avez pris parti par omission, votre silence en dit long… Faire état de quoi que ce soit, c’est « assurément » faire diversion. De toute façon, le plumitif aura toujours tort. J’assume tout, bêtement, car n’étant stipendié par personne, je préfère encore subir les éventuelles conséquences de mon inconséquence que de me morfondre, plus angoissé en me taisant qu’en l’ouvrant. À vos torts et vos travers, comme aux miens : en situation de conflit, même les innocents, les simples d’esprit, se retrouveront toujours les mains pleines.

Je lis (presse anglophone) que des civil·e·s, sans doute russophones, du côté de Kharkiv, auraient empoisonné des pâtés (pirojskis et autres) offerts aux troupiers russes. Je n’ai pas trouvé de confirmation côté médias russes. Il n’y est pas fait état de grands-mères néo-nazies ukrainiennes empoisonneuses. Ce qui justifierait d’en passer d’autres par les armes. Rien de mieux, pour aguerrir de jeunes recrues, que de leur faire exterminer des vieilles ressemblant très fort à leurs propres  babouchkas (ou mamies quelles que soient leurs nationalités). Ensuite, le conscrit ou jeune engagé, misérable à ses propres yeux, ne donne plus cher de sa propre vie, et donc encore moins de celle de tout autre. Tout bénéfice. J’avais recueilli divers témoignages indirects (donc, je m’en distancie) de telles méthodes appliquées par des troupes françaises au Tchad. Mes ami·e·s russes ne m’en voudront pas si je peux supputer que, oui, de telles méthodes auraient pu avoir été appliquées par certains de leurs compatriotes en Ukraine. Je n’affirme rien. Cela fut confirmé ailleurs.

J’avoue aussi ne pas trop comprendre pourquoi les forces russes, qui se seraient (selon la majorité de la presse occidentale) livrées à un sorte de Saint-Barthélémy, ou vêpres siciliennes (voire « banquet » des Borgia) dans la Marioupol russophone, libèrent à présent des maires de localités conquises (les sources ukrainiennes le confirment). Cette mansuétude s’explique mal. Quel parti compte en tirer la propagande russe ? Laquelle fut très active en France (notamment en direction des parlementaires passés chez Zemmour, entre autres, c’est aisément vérifiable par vous-mêmes)).

Mais l’opération spéciale se poursuit sur le front des symboles puisqu’il serait allégué que la République tchèque, mais aussi des Länder de Bavière, de Basse-Saxe et de Rhénanie voudraient rayer la lettre z de l’usage. Je lis (traduction Google, difficultueusement vérifiée via l’original) que tout contrevenant traçant un z « sera passible d’amende », et en cas de récidive « d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans ». J’imagine que ce n’est pas en utilisant zittern, zögern, ou zweifen dans la prose courante, mais en « affichant ce symbole ». J’ai frémi car l’article se conclut ainsi : « la censure alphabétique actuelle est déjà un ramollissement extrême du cerveau ». Bref, « l’ukrainisation » gagnerait les sociétés occidentales, selon Sokolov.

« L’idiotie européenne actuelle », selon le même, (et surtout passée, semble-t-il révolue) a surtout consisté, à mon humble avis, à conforter les oligarques russes, et donc le clan Poutine, à investir sur le marché russe, à y créer des emplois qui ne furent pas maintenus dans l’Union européenne, et j’admets que cet aveuglement fut aussi le mien. Je crois encore à la fraternité (et sororité) franco-russe (et de la Bretagne avec la Russie et l’Ukraine, entités ne s’étant pas toujours déchirées, et j’en avais eu de multiples témoignages directs). Là, oui, il me faut commenter. Il est fort possible que, pour ennuyer des voisins, ou manifester une exécration à l’encontre d’autorités locales, des gens aient tracé des lettres Z, ce qui ne manifeste guère, dans ce cas, un soutien total au régime de Poutine. En revanche, durcir les sanctions (qui existent partout) contre les graffiteurs, permet d’accréditer la thèse d’une russophobie rampante dans l’Union européenne. Quelques autres manifestations imbéciles l’attestent d’ailleurs, très minoritaires et anecdotiques dans leur ensemble. Que des Russes patriotes le soient tout autant que des Français qui, en mars 1947, approuvèrent la répression féroce à Madagascar, cela peut se concevoir, non ?

Cette présumée russophobie risque, hélas, de gagner du terrain. À force de tenter de nous convaincre que nous sommes russophobes, le pouvoir poutiniste pourrait nous finir par nous en persuader et nous faire adhérer à des sentiments hostiles à la Russie. Je veux espérer qu’il n’en sera pas ainsi. Toujours est-il que les autorités de Berlin ont autorisé une manifestation (plus de 400 véhicules) pro-russe, sans incident majeur. L’organisateur, d’origine russe, vit depuis 2001 en Allemagne. À ce jour, il n’a pas été déporté à Kaliningrad.

Autre fait relaté par la presse occidentale. Des chiens sont morts, faute de ravitaillement, dans des refuges canins en Ukraine (notamment à Borodianka, près de Kiev). Qu’il s’agisse d’une conséquence de l’invasion russe semble plausible. Je me retiens d’écrire que les troupes russes avaient à se préoccuper d’autres chats. Vladimir Poutine affectionne les chiens et s’en fait offrir par des dirigeants étrangers. Les faits ne semblent pas pouvoir lui être directement imputables. Et contrairement à ceux du maréchal Göring, il ne s’agit pas de chiens de chasse. La presse anglophone fait grand cas du sort des animaux de compagnie en Ukraine. Se souvenir qu’en matière de propagande, en état de guerre, le recours à l’absurde n’est jamais loin (se replonger dans les archives de presse des deux précédents conflits mondiaux en persuade assez vite).

Excipit superflu ? : Le Canard enchaîné épingle en une les « Poutinophiles de fer » s’étant exprimés dans La Croix du 31 mars. Je n’ai eu accès qu’au titre de La Croix (« Ce qu’en disent les amis de la Russie en France) ». Mais je ne sais si la question des libertés d’opinion en Russie leur fut ou non posée. Leurs arguments sont connus, l’Union européenne aurait bien cherché ce qui advient en Ukraine. Bien, mais que je sache, le Brexit n’a guère amélioré les relations entre le Royaume-Uni et la Russie. Cela étant, la question de l’efficacité et des contrecoup(s) des sanctions reste pendante. Comme tout et son contraire étant concevables, souffrez que je botte en touche…

mercredi 30 mars 2022

L’impossible évacuation (occidentale) de Marioupol

 Macron, « assassin, néo-nazi » ne doit pas liquider les civils de Marioupol

Je veux croire qu’Emmanuel Macron ait proposé de bonne foi d’aider à évacuer les civils de Marioupol et non de les livrer à ses « complices néo-nazis ». Mais il faut être deux pour danser le tango. Et d’évidence, pour la propagande poutiniste, l’évacuation ne peut s’effectuer que vers la Russie, pour soustraire la population aux représailles des prétendus néo-nazis ukrainiens.


Franchement, seriez-vous avec vos enfants à Marioupol et recevant de l’aide alimentaire et autre de secouristes encadrés par des mercenaires tchétchènes ou du groupe Wagner, que diriez-vous aux gens de l’agence poutiniste  Ria Novosti ? Et refuseriez-vous de vous laisser embarquer vers Rostov-sur-le-Don en attendant une autre incertaine destination en Russie ? Iriez-vous répliquer que vous attendrez l’aide et le convoi français (ou ouest-européen) ? Lesquels n’ont aucune chance de se concrétiser car ce serait donner l’occasion de contredire le récitatif poutinien ?

Pour Ria Novosti, après avoir servi de boucliers humains, les civils de Marioupoul sont devenus les otages de qui empêche  par tous les moyens, la « libération » de la ville. Laquelle ne s’était guère dressée pour demander son rattachement à la république séparatiste du Donetsk, mais peu importe. Pour Donbass-Insider et d’autres sites (dont des français), c’est simple, « les massacreurs de Marioupol », soutenus par les régimes fantoches occidentaux, tigres de papier et gonades molles, ne doivent pas recevoir les renforts européens.
Il faut que « Marioupol parle la première » (propos de Laurent Brayard) sur les exactions des néo-nazis.
Ce afin d’ « exhumer toutes les horreurs de l’Ukraine du Maïden » (le même, sur Donbass-Insider).

Bien sûr, si des convois de l’Union européenne secouraient les populations de Marioupol, la propagande mensongère, forcément mensongère, occidentale, extorquerait des témoignages accusant les «libérateurs ». Ne « vous laissez pas berner » vous exhorte Thierry Meyssan sur le site du Réseau Voltaire, qui place tous ses espoirs en Marion Maréchal, en prenant de l’avance sur celui de Riposte laïque, toujours aux basques de Zemmour. Marioupol, c’est un peu, pour Riposte laïque, un peu comme Oradour-sur-Glane, victime de « la responsabilité des maquisards communistes ».

Et Riposte laïque de dresser un parallèle entre la division SS Das Reich et le régiment Azov des forces ukrainiennes. Ces gens ne s’arrêteraient pas là : si une frappe nucléaire russe anéantissait Paris, l’Île-de-France et au-delà, ce serait en raison des « provocations » et de la politique « aventuriste » de leurs contradicteurs. Vous croyez halluciner ? Non, lisez, Vous apprendrez que pilonner Kiev et Tchernigov ne visait qu’à « achever la libération du Donbass » (selon Igor Kashenkov, du ministère russe de la Défense). Nous n’avons rien compris : si jamais les troupes russes se retiraient de Kiev et du nord, ce serait pour se porter au secours des populations de Marioupol. Croyez-le très fort. Et ne pas les laisser à la merci des occidentaux « néo-nazis ». Ces populations sont protégées par les Tchétchènes de Ramzan Kadyrov, l’islamiste que Zemmour n’a pas encore magnifié (cela ne saurait tarder).

dimanche 27 mars 2022

Zemmour fraternel avec les musulmans de France

 La remigration « à son choix » coûtera moins cher

Eh ben voyons, le Kabyle Zemmour est maintenant épris de culture musulmane. Prêt à financer les mosquées conformes à ses vœux ? Histoire de ne pas devoir financer une « remigration » massive ?
Et voilà que même Risposte laïque va nous vanter l’islam de France ? On y croit très fort.


Ce sont « les médias » – ceux ayant soutenu Zemmour inclus ? — qui auraient travesti les convictions et les intentions de Gargamel-Zemmour. En fait, il est épris de culture musulmane et celles et ceux qui « ont fait le choix de l’assimilation » lui inspirent des sentiments fraternels ? Et ben voyons, sororaux de même ? Je voudrais le croire sincère. Pour moi, ce ne fut jamais le cas. J’ai toujours fait la distinction entre copains, et même, pour au moins deux ou trois, amis, de cultures musulmanes (elles sont diverses), et musulman·e·s englué·e·s dans des attitudes que j’estime sclérosantes. Et toujours refusé de mettre dans le même sac anti-laïque les unes et les autres (quelles que soient d’ailleurs leurs confessions diverses, chrétiennes, israélistes, autres). Et même considéré que les qualités humaines primaient, à mes yeux, sur l’attachement à tel ou tel rite, telle ou telle conformité à des pratiques me semblant enfermer les individualités dans un carcan. Laïcard n’est pas synonyme de systématiquement malveillant. Je me suis tenu coi lors d’un enterrement musulman, d’autres catholiques ou protestants, par respect pour les familles et les proches éplorés qui m’avaient convié. J’ai pu bénéficier, en pays musulmans, de la bienveillance de gens estimables. Merci encore.

Allez, je veux bien créditer Zemmour d’un degré de sincérité lorsqu’il tient de tels propos. Je l’incite néanmoins à s’adapter à la culture dominante bretonne, exempte majoritairement de xénophobie, du fait, en particulier, d’une vaste ouverture sur le reste du monde (migrations au loin, nombre de marins et de troupiers coloniaux par un passé encore récent pour les aînés, appétence pour les voyages, et j’en passe). En revanche, quand je vois le site Riposte laïque (progressivement passé à la défense et illustration du christianisme intégriste), laisser passer le texte de Maurice Saliba, pro-Zemmour, y compris lorsqu’il déclare des sentiments fraternels à l’endroit des musulmans voulant s’assimiler, cette volte-face me laisse pour le moins sceptique.

Zemmour, se revendiquant de « la droite de Charles Pasqua et de Philippe Séguin », c’est farce. Pasqua fut (en particulier en Paca, en des affaires immobilières) limite mafieux, enfin, affairiste. Quant à Philippe Séguin, pour lequel j’avais de l’estime en dépit de diverses prises de positions que j’estimais respectables mais peu réalistes (un souverainisme illusoire), l’entendre récupéré ainsi par un Zemmour me hérisse. Mais, bon, paroles en l’air.

Et c’est quoi la remigration de Zemmour ? Celle que Poutine inflige à des gamines et des gamins d’Ukraine, déportés en Russie (et Biélorussie). Car pour Poutine, ce sont des Russes dévoyés qu’il faudra rééduquer. Qui rééduquera et comment les déportés de Zemmour dans des pays qui ne seraient pas forcément ceux de leurs lointaines origines ? Je ne sombre pas tout à fait dans la basse polémique dans la mesure où je considère qu’il s’agit de blabla, d’effet de tribune, sans financement sérieux envisagé. Bah, qu’importe, Marion Maréchal saura le déporter à Sétif. Il lui faudra bien surenchérir pour se faire mousser à son tour.

lundi 21 mars 2022

Ukraine : se préserver de la stupidité russophobe

Éviter d’alimenter la propagande de Moscou

C’est parce que l’Union européenne serait  devenue une coalition totalitaire que la Russie poutiniste s’est donnée la mission de sauver le monde. Le problème, c’est qu’une majorité de Russes en sont progressivement convaincus. Chaque jour, le thème de la russophobie généralisée est martelé par la propagande du Kremlin. N’en tenons pas rigueur aux Russes que nous pouvons côtoyer.


C’était en 1882 et la France chantait Le Fils de l’Allemand dont le fameux envoi « Va passe ton chemin, ma mamelle est française. » fit le succès de la chanteuse Amiati. Le père de l’enfant, officier uhlan, avait sans doute violé une Lorraine, morte en couches. Du moins, fallait-il le supposer.

Je consulte les sites anglophones des agences Interfax et Tass, qui restent bien sûr dans la ligne officielle poutiniste mais n’en rajoutent pas trop. Il faut consulter celui, par exemple de l’agence Ria Novosti, pour prendre la mesure de ce qui est inculqué à la majorité de la population russe (restée en Russie ou expatriée). Vladimir Kornilov nous y apprend que les réfugié·e·s ukrainien·ne·sont devenu·e·s les nouveaux/nouvelles esclaves de l’Europe. Seul·e·s échappent à ce sort qui se réfugie en Russie ou en Biélorussie. Pas de second degré non plus dans la description récurrente d’une russophobie annoncée véhémentement généralisée.

L’illustration ici employée provient du site Donbass Insider pour lequel s’illustrent Laurent Brayard et Christelle Néant, qui, comme divers aventuriers, pour la plupart issus des extrêmes droites de l’U.E. ont combattu (en paroles) au Donbass, côté pro-russe. Le thème de la russophobie est développé et alimenté constamment depuis 2013 en Russie. Mais il était déjà présent dès la guerre dans l’ex-Yougoslavie et renforcé dès 2004 et ladite révolution « orange » en Ukraine. Bien auparavant, dès Charlemagne, l’anti-slavisme « autorisait » à réduire des peuples slaves en esclavage. En France, à partir de 1871, c’est pourtant la russophilie qui prit le dessus, et la guerre froide, en dépit de l’hostilité suscitée par le stalinisme (dans une partie de l’opinion) ne l’étiola guère. Pour mon propre compte, un séjour en Russie, puis l’exode économique (ou parfois dû à des répressions politiques) de Russes et d’ex-citoyen·ne·s de républiques ex-soviétiques, majoritairement aussi russophones, le russe restant la lingua franca de cette diaspora multiforme, ou même la slavophilie des copains serbes – ou moldaves russophones – m’ont détourné de tout sentiment xénophobe à l’endroit de personnes me conservant leur amitié.

Je ne vais pas remémorer que Dachau (camp ouvert en mars 1933) fut peuplé de communistes, de socio-démocrates et de libéraux allemands. Les religieux allemands opposés au nazisme y furent aussi internés. L’écrivain Günter Grass passa des Jeunesses hitlériennes aux Waffen-SS. On sait comment il évolua à partir des années 1950. Je ne vais pas non plus insister sur l’exode de Russes, opposés à la propagande poutiniste, qui enfle, notamment en Finlande et en Turquie. Et je ne saurais condamner définitivement des Russes gobant la propagande anti-européenne de Poutine et consorts. Nombre de Cambodgiens ayant par la suite rejoint les sinistres Khmers rouges avaient été des boursiers en France. Des tortionnaires iraniens, islamistes chiites, s’étaient aussi ralliés à Khomeini en France. Et c’est pourquoi je ne doute guère qu’il puisse se trouver des Russes (ou autres) pro-Poutine en France. Qui pourraient relayer en Russie l’idée d’une population française russophobe (en inventant au besoin des incidents, des anecdotes). Ne leur en donnons pas l’occasion (surtout stupidement, car nombre de Français sont peu à même de distinguer un Géorgien, voire un Ukrainien, un Arménien, d’un Russe).

Des réfugiés politiques russes en France auraient, paraît-il, été la cible d’incidents russophobes. La propagande poutiniste s’empresse et s’empressera de les monter en épingle. Et puis, je connais un très jeune garçon, Alexandre, de père ukrainien et de mère russe. Il ne vit pas en Bretagne, mais si c’était le cas, et qu’il soit pris à partie par des camarades de classe du fait de ses origines, j’en viendrais à me sentir honteux d’être un Breton. La stupidité ira-t-elle jusqu’à expurger Sacha Distel de la discographie du fait que son père était originaire d’Odessa ? Je suis russophile (et ukrainophile, &c.), comme l’était François Cavanna, auteur des Russkofs et de Maria, et pourquoi pas ? Sans angélisme, mais surtout sans xénophobie. Si, en France, des gens veulent s’en prendre à la propagande poutiniste, au lieu de viser des Russes abusés, ils trouveront assez de Français (ou autres, même si breih-info.com s’abstient à présent, c’est récent, de ne relayer que la propagande du Kremlin) à qui se confronter. Mais, là encore, attention à ne pas se tromper de cible : les convictions évoluent, comme en Russie. Et comme cela s’est vérifié en Biélorussie manifestement après 2010.


mardi 15 mars 2022

UUkraine : vers des guerres civiles larvées en territoires occupés

 La propagande pro-Poutine propose des pendaisons de masse

Inutile de vous seriner ce que les médias français rabâchent. Diverses autres informations sont – au moins momentanément et partiellement – négligées. Une revue de presses étrangères m’en a fait sélectionner quelques-unes que j’estime significatives.


Comme les médias français l’ont signalé, des maires et élus ukrainiens des villes occupées ont été remplacés par d’autres, plus complaisants. Mais la propagande russe veut aller plus loin, et faire le ménage dans les territoires occupés en organisant des pendaisons publiques massives des dissidents ukrainiens. C’est ce que rapporte FoxNews, The Daily Beast et Bloomberg News. Ce qui implique que, dans les territoires occupés, les autorités russes pousseront à la délation, et susciteront un climat de guerre civile. Cela semble en tout cas la conséquence logique de ces menaces relayées sur les chaînes russes.

En Biélorussie, le récent référendum autorise l’immunité pénale des dirigeants, mais aussi l’implantation d’installations nucléaires militaires sur le territoire de ce pays vassal de la Russie. C’est ce qui pourrait advenir aussi dans les républiques autoproclamées de Moldavie et de Géorgie si l'offensive russe vise leur annexion.

Sur FoxNews, sans doute pour fragiliser Biden, des animateurs pro-Poutine ne cessent de relayer la propagande russe. Il s’agit du fameux lèche-bottes de Trump, Tucker Carlson, mais aussi d’invités. En France, le site de France soir et d’autres reprennent quotidiennement les mêmes arguments.

Selon la propagande russe, il faut préserver les monuments historiques et ecclésiastiques. Mais en fait, des églises orthodoxes autocéphales ukrainiennes et d'autres commencent à être visées et détruites en diverses localités. Pour le patriarche moscovite Kirill (ancien du KGB à Genève selon le quotidien suisse Le Temps), toute opposition à la Russie est le fait des « forces du mal ». Poutine voulait éliminer des Tchétchènes jusque dans les toilettes, il fera éliminer des Ukrainiennes jusque dans les églises.

L’Alaska fut vendue par la Russie en 1867. Mais à la Douma, un parlementaire russe a commencé à en réclamer la restitution. Cela semble anecdotique et présomptueux, mais donne un indice des ambitions russes quant aux territoires et pays ayant fait partie de l’ex-Union soviétique. Pour le moment, la Transnistrie, peuplée en partie d’Ukrainiens (l’Ukrainien reste l’une des trois langues officielles de ce territoire), reste dans l’expectative. La Transnistrie ne s’est pas prononcée sur les républiques de Donestk et de Louhansk (au Donbass). Mais cette République moldave du Dniestr est économiquement dépendante des investisseurs et de l’aide russes.

Pour Vassily Nebiza (diplomate russe devant les Nations unies), le journaliste Brent Renaud n’aurait pas été tué à Irpen par des tirs russes, mais ukrainiens. En fait, pour le moment, du fait que des tirs furent échangés des deux côtés, difficile de se prononcer, même sison confrère Juan Arredondo, qui a été blessé, a mis en cause des tirs russes.

samedi 12 mars 2022

Ukraine : mais que veut vraiment Poutine ?

 Annexion au sud ou éradication totale de l'Ukraine ?

Vous l'aurez remarqué, je tente de ne pas vous abreuver d'infos rabâchées par les médias dits occidentaux. Je consulte autant les sites Interfax et Tass que d'autres. En revanche, c'est clair, russophile assumé, je considère Poutine pour ce qu'il est : un ploutocrate brejnevien doublé d'un mégalomane. L'ennui, c'est que pas plus moi que d'autres ne sait ce qu'il souhaite réellement. Deux hypothèses contradictoires dont je ne peux départager les fondements valent d'être évoquées.

D'emblée, il faut relever que les Russes, dans leur ensemble, ne semblent guère unanimes. C'est d'ailleurs identique hors de Russie. Je reste en relations avec des gens sincères, Russes ou autres, persuadés d'un complot américano-sioniste visant à l'anéantissement de la Russie. Eh bien, ces gens partout dans le monde (je ne prends que l'exemple du Maroc où les prix des hydrocarbures et de l'alimentaire fragilisent les populations), ne doivent pas être stigmatisés. Outre les réfugiés ukrainiens, il va falloir faire de la place pour les réfugiés russes dans nos sociétés, sans chercher à les départager entre réfugiés politiques et économiques. Qu'ils soient pro-Poutine ou anti-Poutine, toutes et tous souffrent. De même que nos réfugiés, pro-maréchalistes ou pro-gaullistes souffraient quand ils se repliaient en zone libre.

Il y a deux manières de voir les intentions de Poutine. Soit la vision de divers observateurs pour lesquels, faute de pouvoir occuper l'Ukraine durablement, Poutine en fera une immense jachère (hors, bien sûr l'exploitation des gisements d'uranium et de titane confiée au groupe Wagner appuyé par des troupes régulières). L'autre perspective, que le quotidien La Reppublica avance, consiste à envisager une Nouvelle Russie incluant tout le sud de l'Ukraine (et sans doute annexant l'ensemble de la Moldavie à terme, et peut-être la totalité de la Crimée). Le reste de l'Ukraine étant dévasté, rendu inhabitable.

Je ne saurais trancher, mais quel que soit le cas, nous en souffrirons, durement. Nous et tant d'autres de par le monde. Je ne sais comment m'y préparer (en fait, je sais que je ne saurai comment faire, donc j'improviserai maladroitement). Ce dont je suis persuadé, c'est que nous soyons Bretons, Ukrainiens ou Russes, ou autres, nous allons devoir nous entraider. Entre victimes, ne nous divisons pas. Vœu pieux (pour moi, agnostique, athée) mais faute d'autre perspective, croisons les doigts.