mardi 5 février 2019

Bernard Menez ne dit pas tout...

Et encore... je ne vous dit pas tout ! : Bernard Menez avoue

L’ acteur (et aussi dramaturge depuis peu, ai-je cru comprendre) Bernard Menez était au « Lundi du Livre » (mairie du 5e arr. de Paris) de ce début de février 2019. Pour évoquer son autobiographie sortie chez L’ Archipel éditeur. Bien sûr, je le fis parler d’autre chose.


Déjà, la photo est mauvaise (pas celle de la couverture d’Et encore... Je ne vous dis pas tout !). La mienne, prise à la va-vite sous celle du général de Gaulle (l’ officielle remontée des caves de la mairie d’arrondissement où se tiennent des Lundis du livre, les soirs de premier jour hebdomadaire ou mensuel, j’ai oublié). Mais si on n’a jamais assez vu Bernard Menez, lui aura sans doute davantage plaisir de revoir celles et ceux qui l’accompagnaient que lui-même (tout au bout, à droite). Et puis, partout où il va, on ne voit qu’Éric Poindron (au premier plan), et puis encore, ce n’ est plus mon métier, je peux faire salement comme disait le voleur de Darien.
De quoi parlions-nous ? Je ne vous dis pas tout non plus (mais à propos de Charlélie Couture, deuxième à gauche, je vous en dirai un peu de tout, plutôt deux fois qu’une, car nous nous reverrons à Reims vendredi qui vient, et je ne sais pourquoi je vous confie cela puisque c’est complet, guichets fermés ; mais attendez-vous donc à savoir que...). Ah oui, de Bernard Menez. Ce que je ne vous dirai pas se consigne sur son site (bernardmenez.net) et dans son livre, et de celui de Carole Wrons (Arte et autres), le même d’ailleurs. Je glisse juste qu’il est sous perruque dans À cause des filles ?, film de Pascal Thomas, actuellement dans les meilleures salles obscures.
Tout sauf cabotin, Menez, Bernard (relativement, l’ écart est abyssal, en absolu, c’ est net, no smudge). Il fallait le faire, soit lire quatre extraits de son autobiographie en évitant soigneusement le côté « et moi, et moi, et moi, ma vie, mon œuvre »). Moi-même, qui suis d’une pudeur de jeune fille au piano, n’y parviendrai pas (et c’ est pourquoi ma biographie se fera sans moi). Or, donc, il nous entretint de Saint-Paul-de-Léon (eh oui, Menez, à prononcer « méné » du côté de Douarnenez, c’ est comme Tombeur, mais avec une finale en « ez », à l’ aise). Pour éviter de vous bassiner avec nous, nous causâmes d’autre chose... De l’ évolution de la décentralisation théâtrale. 
Et de son côté (du mien, ce serait trop long, oubliez...), cela donne ce qui suit.

« La décentralisation théâtrale ? J’ai surtout donné dans les années 1970. Avec André Reybaz, avec le Centre dramatique du Nord. Il m’ engage à la suite d’une audition pour La Nuit des rois [Ndlr. Twelfth Night, Or What you Will, comme il vous plaira), et le rôle de Malvolio. Mais il avait aussi promis le rôle à son beau-frère, ou un beau-frère l’avait promis à un autre, et bref, ce furent trois petits rôles dans Le Marchand de Venise [Ndlr. The Merchant of... A Moft excellent hifstorie, soit dit en passant], l’année suivante. »
J’vous dis cela, j’vous dis rien, mais cela en dit long sur (censuré ; c’ était au sujet de la DT à laquelle parfois il manque un T médian) la carrière de Bernard Menez. Qui se dandinait en Dandin, turfait dans un Tartuffe, fonda la Compagnie Sganarelle.
La décentralisation fut et reste « une très bonne chose ». Mais...
« Mais subsiste un grand fossé entre le théâtre public et le privé. Il y a beaucoup de centres dramatiques et de scènes nationales qui ne montrent plus de théâtre de divertissement, même intelligent. J’ai travaillé dans les deux sphères. Le théâtre public vit surtout des aides de l’État et d’autres institutions. Les scènes et centres nationaux se regroupent pour coproduire et jouer sur divers lieux, font tourner les pièces. Le privé ne vit plus que sur la starisation ou des spectacles en de petites villes, à peu de moyens, peu de subsides, qui ne prennent plus, ou presque, pour remplir les salles, de tout ou presque, et concèdent à la culture du divertissement. Auparavant, deux tourneurs, les Galas Karsenty et les tournées Baret [Ndlr. & Lumbroso-oh-oh-oh, mais il est vrai qu’il privilégiait davantage le lyrique, puis le musiques-halles] monopolisaient tout. À présent, plein de tourneurs de moindre importance dont les tournées deviennent squelettiques, se réduisant à dix-quinze dates. ».
Là, intervint Charlélie Couture et Bernard Menez bifurqua sur Tom Novembre, et il fallut déjà évacuer la salle... Alors que je voulais embrayer sur Alice Sapritch. Bernard Menez ne nous a pas tout dit. Comprend qui peut, ou qui veut, comme le chantait Boby Lapointe. Ne sachant plus comment conclure, histoire d’évoquer les tournées du temps jadis qu’ on ne peut plus, je place un bonus : le programme du Théâtre royal de l’Opéra du Caire (visuel), comme un (é)crin sur la soupe. Depuis, la gare de Troyes n’a pas eu mieux (Ange, groupe musical belfortain & mondial, telle est la référence, ainsi soit-il). Cherchez, où tout cela va vous mene(z)r.

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