Vous avez dit « police de proximité » ? Comme c’est bizarre
Or donc, il n’y aura pas de véritable police
municipale à Paris avant… Déjà, je croyais qu’il en existait une, et de deux, ce
qu’il conviendrait, c’est une (autre) garde nationale… municipale.
L’Assemblée nationale vient de retoquer la proposition de
former une police municipale parisienne, Anne Hidalgo s’offusque, &c. Voyez
la presse…
Déjà, j’avais cru comprendre qu’une police municipale, en
tenue ou en civil, infligeait des amendes à qui ne ramasse pas les crottes de son,
ses chiens, ou jette ses mégots sur la voie publique…
Je ne sais quel type de policiers a infligé deux amendes à
un bistrotier dont les ardoises de menus (ou de cocktails, j’ai oublié) dépassaient
d’un poil ou deux les limites de son emprise sur la voie publique (il règle je
ne sais quoi pour une terrasse). Ni celui de ceux qui, constatant qu’un autre
allait fermer, évacuer les dernières et derniers attardés célébrant le beaujolais
nouveau, ont fait preuve d’indulgence… Relevant de la préfecture de police ou
de l’hôtel de ville ?
Mais pourquoi pas, pour Paris, et quelques autres
agglomérations, une garde nationale ? Superflue puisque, de mémoire, il me
semble que tout citoyen peut se porter supplétif de la police nationale (citoyen
réserviste ; comme Alexandre Benalla gendarme réserviste).
Voui. Mais affecté quand et à quoi au juste ?
La véritable police de proximité serait, à mon sens,
constituée de membres d’une garde autrefois dite « nationale », de
fait, communale.
Une milice ? Oui, ce serait un risque. Mais il ne s’agirait
pas de recruter des gens adulant les uniformes (je ne sais quoi de voyant,
genre gilet fluorescent, suffirait), ni d’en laisser l’encadrement à des
supérieurs élus ou plébiscités. Des policiers ou gendarmes pourraient former et
accompagner ces gardes, armé·e·s de dispositifs de défense non seulement non
létaux, mais ne pouvant occasionner des blessures, et non chaussés de brodequins
à semelles cloutées (blessant des contrevenants).
Bien sûr, il se produirait des « bavures » (aux
deux sens, laxisme ou sévérité exagérée, volontaires ou involontaires). Bien
sûr, ce serait un corps répressif. Mais pas seulement : le temps d’intervention
d’un service policier ou de secours est fonction de multiples facteurs. Résider au plus
proche d’une personne à secourir offre une capacité de réactivité sans égale.
Pour, par exemple, faciliter l’accès des pompiers ou d’un service d’urgence
médicale… Bref, former des supplétifs de la Défense civile, formés par la Croix
Rouge ou d’autres, ne serait pas superflu.
Chaque Parisienne, chaque Parisien, constate une insécurité
croissante (pas forcément insupportable : tags, dégradations, nuisances mineures
diverses…) et s’en alarme.
De plus, la formation d’un tel ensemble favoriserait, à mon
sens et humble avis, un regain de confiance en la participation citoyenne
(illustrée d’ores et déjà par divers comités de quartiers, associations d’initiatives
locales).
En tant que membre d’un conseil syndical de copropriété, je
mesure les difficultés.
Non insurmontables.
Milice ? Non, « pompiers volontaires » d’un
autre genre. Susceptibles d’apaiser des conflits. De faire en sorte que des
services d’urgence médicale ne soient pas encombrés de victimes de bagarres
pouvant être jugulées.
En fait, sous l’appellation « garde nationale »,
sont regroupées, depuis 2016, les réserves de la gendarmerie et de la police
nationales. Mais elle a peu à voir avec celle dissoute en août 1871. Et encore
moins avec une réelle police de proximité (très) rapprochée. Même si police et gendarmerie
peuvent déléguer à l’actuelle des missions similaires (d’investigation,
notamment ; de surveillance des hortillonnages d’Amiens, pour ne mentionner
que cet exemple).
Ce qui serait souhaitable, c’est que des habitants connus de
(presque) tout un quartier, un îlot, puissent avoir une présence manifeste.
Est-ce utopique ? Plutôt qu’une police municipale, la
création de comités d’entraide et de sécurité (ou toute autre appellation) ne
semble pas une tâche insurmontable. À moins bien sûr que les édiles se méfient
de leurs administré·e·s. Voire réciproquement.
Et c’est bien, au-delà de cette proposition dont je ne sais
en fait estimer la validité, ce dont il est question. Pourquoi Anne Hidalgo,
initialement encline à refuser la création d'une police municipale (voire hostile),
s’est-elle finalement prononcée pour en doter la capitale ? En prévision
des Jeux olympiques emportés faute de concurrence, dont elle excluait la tenue à
Paris au début de son mandat ?
Comprenez-le ainsi : matière à réflexion… Pourquoi n’a-t-il
pas été laissé aux Parisiennes ou Parisiens l’opportunité de se prononcer pour
ou contre l’instauration d’une police municipale, sous une forme ou une autre ?
Je continue à m’interroger.
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