samedi 28 janvier 2023

Incorrections endormies :« Alla linea», sclama-t-il !

 Irréflections absconses sur l’éveillisme

Mes écrits n’ayant ni queue, ni tête, je prie la lectrice ou le lecteur (je doute de la pertinence du pluriel) de commencer par un approximatif milieu. Au hasard : la première ligne…


Après ma chancelante envolée (de moucheron, dont les ailes de nabot rabaissent le plafond, pour beaudelairiser dérisoire) sur le vers de V. Hugo (« Les enfants chancelants son nos meilleurs appuis », voir antérieurement), j’ai atteint la dernière marche de l’escalateur en panne. Mais avant de pondérer mes irréflections sur l’éveillisme, retour sur ce sujet. Au sens passé au lave-linge, un Hugo unijambiste contemporain n’aurait jamais osé, et au figuré, songeons que ô combien de gâteux, partis esbaudis pour relever un chiard pas trop loin se sont cassé un col du fémur). Le concours du professorat des écoles s’apparente à un géant badigeon (coton, quoi). Mais entrons dans le morne sujet qu’évoque ce titre employant le désuet jargon des protes. Lesquels, libres penseurs, éludent la hache d’Allah pour s’exclamer (en levant le poing). À ce propos, j’ai narré jadis comment un « passe encore » encadré de guilles de distanciation m’avait valu un poulet assassin d’un lecteur âgé (l’autre, plus jeune m’ayant répliqué qu’il n’était pas de la police, c’est une autre anecdote versée alors au bêtisier du journal). Mais, au préalable, furtif hommage à feu Jean Méron, orthotypographe furibond, qui traquait la moindre incorrection dans les écrits administratifs. Entre ici, Jean Méron, qui pour figurer à l’oral les guilles de distanciation, élevait ses coudes à hauteur de sa bouche, deux doigts écartés pour évoquer les doubles chevrons français (et non repliés à hauteur des oreilles, ce qui est un anglicisme gestuel fâcheux).

Eh bien, la question est posée : l’éveillisme est-il un méronisme ? Au jeu du méli-mélo farfouillé (je francise là une marque de négoce bien connue), il sera désormais licite de combiner un wu (vocable dialectal) et un woke, voire un wokisme. Mattel s’ éveilla à point d’heure et trancha dans le lard des expressions haineuses ou discriminatoire. Le Scrabble™ les voue à l’endormissement. Il faudrait aller plus loin et ne plus dire un·e Pdg, mais dire un gaigé ou une gaigère. L’éveillisme revêt un effet escalatoire (ou amplificatoire, pourrait dire Emmanuel Macron). Déjà, à mi-étage, on se dit qu’on aurait dû s’en prendre à tel ou tel autre mot, et parvenu à l’étiage supérieur, la crue des arrière-pensées devient débordulatoire. Cela étant, j’ai admis temporairement l’écriture inclusive, et je ne jette pas tout chiard avec l’eau de son bain. Mais le meilleur présumé est souvent l’offensif du mieux si trop prolongé et pour employer une raffarinade, les bornes franchies estompent les limites acceptables. En espingouin, Franchute, Tirafresa, Gabocho, désignent ironiquement un Français, et le prénom fridolin (issu de l’all. frido et lind, paraît-il, selon les uns, de l’irlandais selon d’autres), fut-il si xénophobe et péjoratif que l’actuelle dictionnairique veut nous le faire croire ? Le mot n’est rien, c’est le contexte, voire l’intonation, qui priment. Les féministes hédonistes n’auraient jamais pensé tisser le linceul de la cagole méridionale (c’est aussi une marque de bière, de mousse). Et l'éveillisme qui déboule n'amassera pas durablement mousse.