En vrac, entre inquiétudes, angoisse et nécessaire espoir
Quelques fragments de « réflexions » ou plutôt de
réactions farfelues valant peut-être de susciter des interrogations de votre
part…
• En France, il n’y a pas que
l’électorat traditionnellement de gauche à se prendre le pouls aux veilles du
second tour des présidentielles. Les laïcards aussi (leur électorat se
superpose souvent à celui de gauche). Reconnaître à tout le monde un droit à
l’indifférence suffira-t-il ? Les clivages vont plus loin, les laîcards
bretons restent attachés aux grands pardons (ridiculisés par Octave Mirbeau) au
nom d’un folklorisme régional favorable aux commerces locaux. Or Marine Le Pen
voudrait interdire les signes religieux ostensibles dans l’espace public. Il
faut aussi y croire très fort.
• En appelant à voter Macron,
Nicolas Sarkozy a plus que déçu ses plus vigoureux (et à l’occasion virulents)
partisans d’hier, pour la plupart ralliés à Éric Zemmour. Voilà aussi de quoi
inquiéter les éditeurs de l’ancien président, lesquels pourraient convaincre
Zemmour de se prononcer aussi pour Macron (en vue des législatives, histoire de
marginaliser le RN). L’autoédition se frotte le mains. Elle esptère sans doute qu'un (ou une auteure) suffisamment médiatisé prônant l'abstention, les votes blancs ou nuls puisse émerger (cela garantirait de bonnes parts de marché).
• J’ai attendu de lire Le
Canard enchaîné pour m’interroger sur les dettes bancaires de Valérie
Pécresse. Il semble bien qu’il s’agisse de dettes familiales (le patrimoine
serait de « plus de dix millions d’euros »). Sans doute constitué
moins par des contributions de contribuables que par celles des consommateurs
(les hautes rémunérations, dont celles de Jérôme Pécresse, ne proviennent que
marginalement des aides de l’État consenties aux entreprises). On se demande
bien pourquoi la famille Le Pen n’a pas gagé son patrimoine et a préféré que la
formation politique (FN, puis RN) reste redevable d’emprunts russes (entre autres,
dont des hongrois). Soutenir que les banques françaises auraient refusé de
prendre des hypothèques sur la fortune des Le Pen revient à considérer que, pour les banquiers, l’argent
aurait une odeur douteuse…
• Je répugne toujours à répercuter
des éléments que les médias français (ou étrangers facilement accessibles)
martèlent. Mais il me semble que la réelle nature des objectifs poutinistes
pour l’Ukraine soit quelque peu négligée. Il suffit de consulter Ria Novosti.
Poutine veut sauver « le peuple ukrainien du nazisme ». En
clair, d’obtenir une « désukranisation » totale, équivalente à
une russification forcée (dans les écoles des zones occupées, l’hymne russe retentit
déjà). L’ennui, c’est que les Ukrainiennes et le Ukrainiens rentrant en Ukraine
qualifient désormais les Russes de « fascistes » de manière globale
(divers témoignages relayés par leurs compatriotes vivant en France ou en Union
européenne). Ce qui implique que toute résistance à la russification sera
lourdement sanctionnée La russification accélérée de la Biélorussie figure
aussi au programme global. Au-delà, le poutinisme vise à une rechristianisation
de « L’Empire du mal » (entendez les sociétés occidentales). Un
argument de propagande qui rencontre déjà un certain succès au-delà de la
sphère poutiniste stipendiée (je dois préciser que tant Marine Le Pen qu’Éric
Zemmour s’en sont distanciés, au moins verbalement). En tout cas, on peut déjà considérer les réfugié·e·s d'Ukraine de réfugi·e ·s poolitiques de longue durée.
• Il semble que la remigration de
Zemmour (vers Sétif ?) lui ait coûté quelques suffrages. En fait, c’était
en filigrane, la remise en cause du droit du sol. Laquelle ferait qu’hormis les
descendants directs de Charlemagne (pas vraiment un franco-français), soit la
famille d’Andlau-Hombourg, la France serait dépeuplée. Qu’on n’y voie pas chez
moi un antisémitisme larvaire (véreux et nauséabond). En dépit de mes origines
celtes dominantes, je ne pourrais exclure des ascendances sémites (nombre d’Écossais
ont eu des ancêtres africains selon des analyses d’ADN, donc, pour mon propre
compte…). Au haggis-couscous je préfère le couscous-merguez (casher ou halal), ce
que le clan Macduff (MacDhuibh) et les Spence (Don & famille) me pardonnent. Zemmour a récolté 160 suffrages à
Kerverner-Raez (plus, à mon sens, en raison de ce que la presse relate de l’insécurité
à Naoned ou Sant-Nazer, que
d’autre chose). Jadot, pourtant non-hostile à une réunification de la
Loire-inférieure à la région Bretagne, vient derrière (134 votes). Eh bien, personne
ne s’invective au Breiz-Pub ou à l’Océanic (mes deux rades habituels), et
personne n’a vandalisé du mobilier urbain (qu’il faudrait remplacer avec nos
sous à nouzôtres). Comme quoi on peut rester sereins en dépit de ce qu’on nous
serine. Indignez-vous, nous exhortait Stéphane Hessel, alors que sa
fille, Anne, nous incite à nous réveiller (Finance, Climat, Réveillez-vous).
Mais bon, mon insomnie de la nuit dernière (angoisse, j’admets) m’autorise à
vous quitter pour une sieste imméritée, mais salutaire. Même si, en raison de
ce qui précède, je conçois qu’on n’en ait guère envie de se réveiller, mais il faudra bien.