La main de sa sœur dans le pot à coronavirus
Cocorico, nos sportifs militaires (de Franc et du Luxembourg)
nous auraient ramené le covid ? Que non pas, ce seraient des participants
du Sundance Film Festival (de l’Utah) qui auraient été plus infects que nos
militaires. Bref, on ne sait plus qui a couché avec qui étant coronaviré.
J’ai bien apprécié ce titre du Figaro : « l’armée
réfute toute contamination dès octobre lors des jeux militaires mondiaux à
Wuhan ». Mais aussi celui du New York Post, ”Was Januray’s ' ‘Sundance
Plageue’ really the coronavirus?”.Pour une fois que nous pouvions revendiquer
une antérioritté, voilà que l’état-major français se couche devant « Hollywood ».
Je ne vous en parle que pour insister sur cet « Hollyvood », entre
guilles françaises chevronnées par l’expérience.
Car, en fait le festival du film de Sundance est un festival
cinématographique indépendant des majors. Et tout cela fait suite à une
discussion sur la liste typographique francophone portant sur l’usage des
guillemets de citation (supportant ou non la « redondance » de l’usage
de l’italique, ou des italiques, comme on voudra). J’ai poubellisé tous les
messages, les miens comme celui d’un honorable correspondant fustigeant la presse
qui préjugerait du comprenoir de son lectorat (forcément à la baisse) et du
niveau progressivement désastreux des journaleux (terme que j’avais employé
avant lui). Vocable désuet calqué sur les baveux (les avocats), dites à présent
journalopes.
Bon, là, je viens d’acheter, pour soutenir tant « ces
Messieur » (expression consacrée) que mon dépositaire de presse, Le
Canard enchaîné, édition papier. Encore sans dessin de Delambre (pour vingt
cents de plus, je n’italise pas ce cents, vu que je crois me souvenir qu’il
serait entré dans la langue européenne pour signifier des centimes d'euros, de
plus, donc, que l’édition en ligne, elle, complète, soit de huit pages et non
de quatre). Remarquerez-vous cette phrase bancale qui relègue un peu loin ce « de
plus » redondant ?
Bref, je ne vais pas considérer que cet interlocuteur
considère que le niveau de « ces Messieurs » est devenu déplorable et
que Le Canard, prend son lectorat pour un ramassis de débiles. Toujours
est-il que « le volatile » utilise l’italique entre les ouvrantes et
fermantes pour signaler une citation exacte. Si elle lui semble rapportée (par la
confraternité), le romain suffit. Je laisse à votre curiosité le soin de vérifier ces dires.
J’imagine que l’interlocuteur en question ne s’est jamais vu
traîner devant un tribunal du fait de ses écrits. Moi non plus. La seule fois
où ce fut tangent, un procureur avisé conseilla amicalement à un notable local
de ne pas risquer de se faire condamner aux dépens.
Cela, étant, en matière d’orthotypographie, tout peut se
discuter à l’infini. C’est d’ailleurs aussi pourquoi je ne lui délégue pas, à
ce contradicteur, mes témoins pour que nous nous retrouvions sur le pré. S’il
se trouvait à plus de 100 km, par les temps qui courent, le risque d’écoper d’une
amende est supérieur à celui de faire l’objet d’autres poursuites (sachant que
je suis féru en l’art de faire disparaître une dépouille et de rouler la maréchaussée dans la farine).
Revenons au prétexte. Avec le titre du Hollywood reporter : “Was Sudance a ‘First
Petri Dish’ of Coronavirus in the States?”.
Franchement, je m’en balance. En revanche, que faire avec des
titres de presse en langue étrangère. Italiser ou non ? Ce me semble beaucoup
plus important que des experts se prononcent sur ce point crucial au lieu de s’enferrer
dans des disputes oiseuses sur les patients initiaux. Ou patients « zéro ».
Car s’il est permis d’écrire (en anglais), a Zorro, several Zorros,
en français, il me semble encore que zéro+zéro = zéro (et non zéros).
Foin de polémiques stupides. Mais tout comme les confréries
des métiers de bouche s'offusquèrent de voir Barbie surnommé « le boucher
de Lyon », je saisirai les tribunaux si on me désignait « patient zéro ».
Initial, à la rigueur. Voici peu, je vous informai que j’étais le
seul, le vrai sosie de Kim Yong-un. Veuillez considérer que si le virus « me
pécho », je ne supporterai pas d’être désigné « le patient lambda ».
Un numéral, sinon rien : je préfère encore l’anonymat. Mais qu’il soit au
moins dit que mon dernier souffle ne me servit pas à dire « j’ai l’impression
d’avoir Donald Trump assis sur ma poitrine », mais à énoncer : « on
peut utiliser les italiques entre guillemets à chevrons pour les citations
authentiques ».
Pour conclure, j’espère que l’état-major du Grand
Duché saura revendiquer sa préséance pendant que le français commandait une
tonne de « quinine » qui finira au Zambèze au lieu de profiter à la
Corrèze. Mais je ne veux pas être accusé de détourner l’attention de l’essentiel.
Jeux militaires ou festival cinématographique, tout cela n’est qu’une manœuvre dérisoire
d’’une « certaine presse » pour détourner l’attention. Voyez d’ailleurs
comment on a éradiqué le stationnement « en épi » (italique,au figuré) pour
favoriser l’alignement. Il est grand temps que ce pays, déconfiné, se ressaissise.
En attendant, on laisse passer le temps comme on peut.
En attendant, on laisse passer le temps comme on peut.
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